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Munafa ebook

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Words: 51609 in 19 pages

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mmandement, ne sont que des singeries et des trompeurs appas pour leur faire avaller l'hame?on infernal.

Combien de curieux ont fait naufrage en cette mer perilleuse! combien d'Absirtes ont senty les griffes de cette Med?e! combien de Grecs empoisonnez du gasteau de cette Circ?! Un Zoroastre, un Porphyre, un Hydroot?s, un Apul?e, un Agripe, un Thian?e, un Arbatel, et autres de telle farine, s?avent bien maintenant, cruciez des flames eternelles, combien frivolles et ridicules sont les dogmes de cette maudite science!

L'Egypte, l'Arrabie et la Cald?e, furent seules jadis contagi?es de ceste peste; mais aujourd'huy ce venin pullule par toute la terre habitable: le diable a rompu ses liens, l'enfer est ouvert, et nos crimes sont montez ? tel point, que l'univers des-j? semble crouller ses fondemens, et ne faisons plus qu'attendre le feu vengeur du ciel pour renouveller les elements et purger les mortels dans la fournaise de l'ire de Dieu.

Que sont, je vous prie, tous ces devins, aruspices, magiciens, cabalistes, triacleurs, charlatans, maistres-mires et autres desesperez, sinon precurseurs de l'ante-christ, enfans perdus et fourriers de Sathan? Mais ce que je trouve de plus abominable aux escrits de ces curieux, c'est que pour fueilles de leurs hapelourdes, et pour mieux rendre plausibles leurs estranges maximes, ils osent se couvrir de l'authorit? des p?res et patriarches anciens, et les faire autheurs de leurs magiques piperies.

Ainsi, si nous croyons ? ces blesches, Adam fut le premier inventeur de la caballe; ce fut en l'estude de cette doctrine qu'apr?s sa chute le roy de l'univers trouva de l'allegement ? sa douleur, et que par elle il vit en esprit prophetique que de sa race devoit naistre le Restaurateur du genre humain; ce fut par ceste fabuleuse magie qu'Enoch et Helie furent ravis, que No? se sauva du deluge universel, et Moyse n'eust jamais fait de miracles en Egypte, en la terre de Cham, divis? les flots de la mer Rouge, fait sourcer les eaux des rochers, s'il n'eust estudi? en ceste mystique science; ce fut par elle que Josu? arresta le soleil au milieu de sa carri?re, que Ezechias se prolongea la vie de quinze ans. Gedeon, Sansoh, Jept?, estoient de la premi?re classe; Abraham en tenoit escole ouverte; Daniel et Joseph en apprindrent l'explication des songes; par elle, sainct Paul monta jusqu'au ciel, et luy furent revellez les secrets cachez au reste des hommes; par elle, les trois roys orientaux eurent l'honneur d'adorer des premiers le Sauveur en sa chreiche; c'estoit l'exercice des premiers anachorettes, et les apostres n'eussent eu jamais le don des langues qu'abreuvez de ceste ancienne et venerable discipline.

O blasph?mes! ? impietez! ? monarques! ? magistrats! laisserez-vous toujours ces monstres sur la terre? Ces diables incarn?s, ces criminels de l?ze-majest? divine, pollueront-ils tousjours impunement le ciel et la terre de leurs sorcelleries?

Je raconteray icy deux histoires prodigieuses sorties de la boutique de ces nouveaux academiques, tesmoign?es par plusieurs personnes dignes de foy.

Deux de ces rustres furent trouver l'un des premiers directeurs des fleurs de lys, dont la consomm?e doctrine et probit? de moeurs sont les deux chandelliers d'or tousjours luysans devant l'image de Themis. La harangue de ces striges et enchanteurs fut un tissu du grec de Demosth?ne, du latin de Ciceron, de l'arrabe d'Avicenne, de l'hebreu de Joseph; bref, tout le miel d'Hymette, toutes les fleurs du Parnasse, y estoient abondamment espand?s. Neantmoins cet esprit de calibre, ce jugement de fine trempe se douta de l'enclo?eure, et recogneut en leurs discours quelque chose de sur-naturel. Apr?s donc quelques complimens faits de bienseance, il les congedie, et leur fait promettre de le revoir en plus grande troupe. Partis que sont ces effrontez, ils rencontrent de hazard un certain senateur, dont la face morne et triste monstroit l'esprit n'estre en bonne assiette. Eux trouvant cet humeur propre ? leurs malefices, ils l'abordent, l'appellent par son nom, feignent avoir estudi? avec luy, le font ressouvenir de ses jeunesses pass?es, enfin s'informent de la cause de son ennuy. Il leur dit franchement qu'il estoit press? de creanciers, et que ses debtes le reculoient de ses pretentions. Ils prennent l'occasion au poil, lui font offres de deniers et luy promettent de livrer ? son simple cedule telle somme qu'il desire. Les remerciemens suivent les offres; ils se separent apr?s s'estre dit reciproquement leur logis. Nostre conseiller demeure estonn? de l'excessive liberalit? de ces incogneus, ne se souvient point les avoir jamais pratiquez, et, contant le fait ? plusieurs de ses amis, il eust langue que c'estoient les mesmes qui avoient fait la susdicte visite.

Ces deux juges se voyent, prennent resolution de donner la chasse ? ces cabalistes, et pour ce subject y envoient le chevalier du guet et ses archers, qui, venus, frappent ? la porte, font commandement d'ouvrir de par le roy. Les fr?res refusent l'ouverture, respondent insolemment; enfin, les portes rompues, ne se trouve en la maison que les murailles.

Un jeune homme de bonne maison, amoureux de la fille d'un droguiste, ne pouvant parvenir ? ses desseins, tombe malade. Un des fr?res de la Ros?e-Croix, desguis? en medecin, le va voir, luy dit la cause de sa maladie, luy promet la jouissance de ses desirs; enfin, ayant tir? son consentement, luy fait voir un demon succube souz la forme de la droguiste, qui abuse de ce miserable, puis le laisse alien? de son esprit.

Mille autres merveilles se racontent de ceste canaille, qui font assez cognoistre de quel esprit elle est pouss?e; mais surtout ne sont pas sans admiration les placards et affiches que ces beaux dogmatiseurs ont oz? apposer par les carfours et places publiques. En voicy la teneur.


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