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Read Ebook: Le socialisme en danger by Domela Nieuwenhuis Ferdinand
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 968 lines and 90166 words, and 20 pagesQue de consid?ration ? l'?gard de Vollmar! Malgr? les d?clarations ?nergiques des chefs, la prudence para?t s'imposer en face d'un homme comme Vollmar, surtout lorsque celui-ci d?clare: < Que faire ? pr?sent? Rompre avec Vollmar? Cela est fort risqu?. Bebel n'a-t-il pas cat?goriquement d?clar? que < Mais voil? qu'une proposition interm?diaire est faite par Ehrhardt, de Ludwigshafen: < C'est la planche du salut. On n'a plus qu'? la saisir et tout est dit. Ce qui suit maintenant ressemble beaucoup ? une com?die. Oertel d?clare retirer sa motion, si Vollmar veut agir conform?ment ? la derni?re proposition. Et ? pr?sent Vollmar d?clare solennellement: < Au fond, Vollmar n'a rien dit de cat?gorique, mais il s'est montr? diplomate. Ce qui ne l'emp?che pas de quitter le terrain en vainqueur. Et qu'est-ce que firent tous les autres, qui jugeaient absolument n?cessaire l'adoption de la proposition Oertel ? Ils accept?rent le retrait de la proposition et personne ne la reprit pour son compte! On n'osait pas s'en prendre ? Vollmar. Avec les < On peut m?me se demander si la proposition Oertel n'e?t pas ?t? rejet?e, et si celui-ci ne l'a pas retir?e de crainte qu'elle ne constitu?t un danger pour Bebel. Son rejet e?t ?t? la condamnation de la politique de la fraction socialiste du Reichstag. L'opposition a d?j? eu son utilit?, car qui sait ce qui se serait pass? sans elle. Involontairement elle a m?me arr?t? l'?l?ment parlementaire dans une voie o? sans doute celui-ci serait all? bien plus loin! Indirectement elle a d?j? obtenu de bons r?sultats, car ? pr?sent, se sachant constamment observ?s, les parlementaires se garderont bien de trop incliner ? droite. Il faudrait pourtant voir dans l'avenir si elle n'ira pas, pouss?e par la fatalit?, de plus en plus dans cette direction et observer en m?me temps l'attitude de ceux qui, cette fois-ci, sont sortis encore en vainqueurs de la lutte, mais au prix d'une concession ? Vollmar, lequel a pu partir content. Car ce n'est pas lui qui est all?, ne f?t-ce que d'un pas, ? gauche, mais ce sont ses < Envisageons ? pr?sent quelle a ?t? l'attitude envers les < Au Congr?s de Gotha, en 1876, il disait: < Liebknecht pr?tend aussi que Wildberger n'avait que r?p?t? au Congr?s ce qui avait ?t? d?j? dit mille fois mieux et plus ?nergiquement. Il en accepte m?me une grande partie. Ce qui ne l'emp?che nullement d'ajouter que, si l'on se place ? ce point de vue, il faudra rompre compl?tement avec le parlementarisme et avoir le courage de son opinion en se disant carr?ment anarchiste. Tr?s adroitement Auerbach lui r?pond l?-dessus: < Nous laissons de c?t? toutes les questions personnelles, lesquelles, ne nous touchant ni de pr?s ni de loin, ne nous inspirent pas le moindre int?r?t et parce que, probablement, il y a des torts de part et d'autre. Mais personne ne peut reprocher ? Wildberger et ? Auerbach de ne pas avoir soutenu une discussion s?rieuse et serr?e. Si nous voulions ?tre m?chants, nous demanderions s'il y a peut-?tre corr?lation entre cette ann?e et la fixation, par Engels, de l'?poque de la < Nous arrivons ici a quelque chose d'ind?fini, ni chair ni poisson, ? l'accouplement de la th?orie de Wildberger avec la pratique de Vollmar. Ce dualisme est jug?. Et ? nos yeux la dissolution du parti moyen--celui de Bebel et de Liebknecht--n'est plus qu'une question de temps. Une fraction ira aux < Wildberger soutenait les diff?rents points d'accusation formul?s dans une brochure publi?e ? Berlin, et qui avaient tellement indign? certains chefs du parti qu'ils n'avaient pu cacher leur grande col?re. S'imaginaient-ils peut-?tre avoir, eux exclusivement, le droit de tonner contre Vollmar en d?niant ? d'autres le droit d'en faire autant contre eux-m?mes? Vollmar avait parfaitement raison de dire qu'il ?tait difficile de faire un grief ? l'opposition berlinoise d'avancer l'accusation d'avachissement , l? o? l'on se permettait la m?me licence envers lui. Envisageons ? pr?sent les chefs d'accusation formul?s par les < Auerbach explique ?galement pourquoi l'on croit que la tendance, de plus en plus mi-bourgeoise, devient dangereuse et comment l'on craint la politique opportuniste. Il trouve risible que l'on se demande toujours ce que pensent les adversaires de telle ou telle mesure. Lorsque Liebknecht et Bebel d?fendirent, dans le Parlement de la F?d?ration de l'Allemagne du Nord, le programme d?mocratique socialiste jusque dans ses extr?mes cons?quences, ils furent hu?s et ridiculis?s par les partis adverses; s'en sont-ils jamais ?mus? Auerbach cite ?galement une lettre du Suisse Lang, de Zurich, dans laquelle ce dernier exprimait ses appr?hensions par rapport ? l'attitude de Vollmar, <>. Et qu'est-ce que Bebel r?pondit ? tout cela? Cependant les esp?rances de Liebknecht et celles de Bebel, concernant les ?v?nements prochains, diff?rent de beaucoup entre elles. Lorsque Liebknecht dit: < Bebel envisage les choses autrement. Il est vrai qu'il met en garde contre les provocations et d?montre que, dans ce temps de fusils ? r?p?tition et de canons perfectionn?s, une r?volution, entreprise par quelques centaines de mille individus, serait indubitablement ?cras?e. N?anmoins, il dit avoir beaucoup d'espoir dans un avenir tr?s proche. Il s'exprime ainsi: < Bebel s'attend donc ? un prompt changement de l'?tat des choses au profit de nos id?es, ce qui ne l'emp?che pourtant nullement de parler de < En tout cas, il est beaucoup plus optimiste que Liebknecht et Vollmar, et il caresse de telles illusions qu'il se dit ? c?t? d'Engels--quant aux pr?dictions de ce dernier qui fixe la date de la r?volution en 1898--le seul < Dans leur imagination, nous voyons d?j? Bebel ou Liebknecht chanceliers de l'empire sous Guillaume II, avec un minist?re compos? de d?mocrates-socialistes. Les voil? au travail! Est-on assez na?f pour s'imaginer qu'il en r?sultera quoi que ce soit? Certes, si d?j? actuellement l'opportunisme ne leur r?pugne pas, nous ne serions pas du tout ?tonn?s de les voir se perfectionner dans ce sens, une fois arriv?s au pouvoir. S'ils y parviennent, cela ne sera qu'au d?triment du socialisme, qui, en perdant tous ses c?t?s essentiels et caract?ristiques, ne ressemblera plus que fort peu ? l'id?al que s'en cr?ent actuellement ses pr?curseurs. Une scission se produirait bien vite parmi ces millions d'?lecteurs et un g?chis formidable en r?sulterait. On a devant soi l'exemple du christianisme au d?but de notre ?re, avec l'empereur Constantin. Pourquoi un empereur ne s'affublerait-il pas, dans un but politique, d'un manteau rouge-sang afin de gagner, comme empereur socialiste, la sympathie des masses? Il y aurait ainsi un socialisme officiel, tout comme il y eut un christianisme officiel, et ceux qui resteraient fid?les aux v?ritables principes socialistes seraient poursuivis comme h?r?tiques. Cela s'est vu. Et pourquoi ne pas profiter des enseignements de l'histoire? Il y a en chaque homme un peu de l'inquisiteur, et plus on est convaincu de la justice de ses opinions, plus aussi on tend ? suspecter et ? pers?cuter les autres. Jamais nous n'en v?mes un exemple plus frappant que celui de Robespierre, dont personne ne mettra en doute la probit?. Et ne constatons-nous pas, d?j? aujourd'hui, cette attitude inquisitoriale et intol?rante du parti socialiste officiel allemand envers les < Cela provient moins des personnalit?s que de l'autorit? qui leur est accord?e. Une personne rev?tue d'une autorit? quelconque veut et doit l'exercer, et de l? ? l'abus il n'y a qu'un pas. Voil? pourquoi nous constatons toujours le m?me mal dont la forme a ?t? chang?e sans que l'on ait attaqu? le fond et c'est pour cela que l'on ne doit accorder que le moins d'autorit? possible aux individus et que ceux-ci ne doivent pas en r?clamer. S'il est vrai que, sauf l'?ventualit? d'une guerre, le parti d?mocratique-socialiste en Allemagne est en mesure de < Avec l'histoire de l'Allemagne devant les yeux, nous croyons pouvoir affirmer que dans ce pays le sentiment r?volutionnaire est fort peu d?velopp?. Est-ce ? la consommation d'?normes quantit?s de bi?re qu'il faut attribuer ce manque presque absolu d'esprit r?volutionnaire en Allemagne? Ce qui est certain, c'est que le mot < La direction d'un groupe, avec une telle discipline, aboutit fatalement au despotisme, qui est moins l'oeuvre de quelques personnalit?s que la cons?quence de l'esprit de soumission passive chez la masse. Ce ne sont pas les despotes qui rendent le peuple docile et soumis, mais l'absence d'aspirations libertaires chez la masse qui rend les tyrans possibles. Il en est ici comme pour les j?suites. ? quoi bon les pers?cuter et les chasser? Si une poign?e d'hommes pr?sente un tel danger pour une nation enti?re, celle-ci se trouve vraiment dans une situation pitoyable. Ce ne sont pas les j?suites qui cr?ent les tartufes, mais un monde hypocrite comme le n?tre est le champ le plus propice au d?veloppement du j?suitisme. La discipline exag?r?e qui r?gne chez les socialistes-d?mocrates allemands s'explique tr?s naturellement par la vie nationale du peuple entier. Et l'influence du b?ton, subie depuis la premi?re jeunesse, ne se ferait point sentir dans le d?veloppement du caract?re et ne ferait pas na?tre un esprit de soumission ?touffant toute aspiration libertaire! ? qui voudrait-on le faire croire? Il est tout naturel que ces hommes militairement dress?s, en entrant dans un parti se soumettent l? ?galement ? une discipline rigoureuse, telle qu'on la chercherait en vain dans un pays o? une plus grande libert? existe depuis des si?cles et o? l'on ne supporterait pas les frasques de l'autorit? avec la passivit? qui para?t ?tre de rigueur en Allemagne. Engels pr?tend que, si l'Allemagne continue en paix son d?veloppement politico-?conomique, le triomphe l?gal de la d?mocratie socialiste peut ?tre escompt? pour la fin de ce si?cle, et Bebel croit ?galement que la plupart de nos contemporains verront la r?alisation int?grale de nos revendications. Mais une guerre quelconque peut compl?tement renverser ces belles esp?rances. On bl?me g?n?ralement fort l'alliance franco-russe et, ? notre avis, la R?publique fran?aise s'est d?shonor?e en se jetant dans les bras du despote moscovite; mais ? qui la faute? Est-ce que l'Allemagne, par sa triple alliance, n'a pas provoqu? ce pacte? La France se voit horriblement spoli?e par l'annexion de l'Alsace-Lorraine en 1871. Elle ne pardonne cette spoliation pas plus qu'elle ne l'oublie. Elle esp?re toujours reprendre ces deux provinces. Peut-on tellement lui en vouloir? Elle conclurait une alliance avec le diable en personne si celui-ci pouvait lui rendre le territoire perdu. C'EST DONC L'ALLEMAGNE SEULE QUI EST LA CAUSE DE LA SITUATION ACTUELLE! La triple alliance s'intitule la < Et quelle est l'attitude du parti d?mocratique-socialiste en Allemagne? Les Allemands accusent les Fran?ais de chauvinisme, parce que ces derniers r?clament la r?trocession de l'Alsace-Lorraine. Mais n'a-t-on pas le droit de taxer ?galement de chauvinisme les Allemands qui veulent garder ces deux provinces? Le parti socialiste allemand, en parlant de cette mani?re et en attaquant constamment la Russie, a fait le jeu du Gouvernement. Pour celui-ci, la grande question ?tait en effet: < Aujourd'hui cette crainte a disparu, car le parti a lui-m?me rassur? le Gouvernement. Nous comprenons parfaitement que l'on ait pu dire, apr?s toutes ces excitations: < Il est donc bien ?tabli que pour ces messieurs, dans l'?ventualit? d'une guerre contre la Russie, bourgeois et prol?taire ne font plus qu'un et que la lutte des classes est provisoirement mise de c?t?! Mais la guerre contre la Russie, c'est, dans l'?tat des choses actuel, la guerre contre la France, et Engels le reconna?t lui-m?me lorsqu'il ?crit: < Est-ce que, par hasard, la Prusse serait autre chose qu'un royaume de proie? N'a-t-elle pas particip? au d?membrement de la Pologne pour s'emparer d'une partie du butin? Et n'a-t-elle pas ?galement arrach? l'Alsace-Lorraine ? la France? Au lieu de faire une Allemagne unitaire, o? toutes les nuances diverses se confondraient, on a prussifi? l'empire germanique et non pas germanis? la Prusse. Et un tel pays aurait la pr?tention de passer aux yeux de l'univers comme le rempart de la libert?!!! Si l'analyse d'Engels ?tait juste, un homme d'?tat ?nergique, croyant ? ces pr?dictions, ne manquerait certainement pas de provoquer aussit?t que possible la guerre. En effet, si le triomphe du socialisme est certain apr?s une paix de dix ans, l'adversaire serait bien na?f d'attendre sans coup f?rir cette ?ch?ance. Bien sot celui qui ne pr?f?re point une chance de r?ussite ? la certitude de la d?faite! Quant ? nous, nous croyons qu'Engels a perdu de vue que le peuple se pr?te encore trop souvent aux machinations du premier aventurier venu. On a encore eu, tr?s r?cemment, l'exemple de l'aventure boulangiste en France. Et il est de notori?t? publique qu'une partie des socialistes--voire m?me quelques chefs--se sont accroch?s ? l'habit de ce monsieur. Est-on bien s?r qu'un habile aventurier quelconque ne r?ussisse pas ? faire avorter le mouvement d?mocratique-socialiste en s'affublant de quelques oripeaux socialistes, alors que Bebel manifeste d?j? si peu de confiance, qu'il exprime sa crainte de voir < La certitude du triomphe du socialisme par la paix est loin d'?tre universellement partag?e. Beaucoup de personnes attendent m?me avec anxi?t?--depuis les derniers ?v?nements qui se sont produits dans les rangs du parti socialiste-d?mocrate allemand--l'av?nement de cette esp?ce de socialisme qui, ? pr?sent, para?t tenir le haut du pav? en Allemagne, justement parce que cette doctrine ne ressemble plus du tout ? l'id?e que l'on s'en ?tait form?e. Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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