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Read Ebook: Les joies du pardon Petites histoires contemporaines pour la consolation des coeurs chrétiens by Anonymous
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 832 lines and 58709 words, and 17 pagesLES JOIES DU PARDON Petites Histoires Contemporaines POUR LA CONSOLATION DES COEURS CHR?TIENS PAR L'AUTEUR de la < AVANT-PROPOS Apr?s les joies de l'innocence, il n'en est pas de plus douces, de plus p?n?trantes que celles du repentir. Demandez ? l'enfant coupable ce qu'il ?prouve lorsque, reconnaissant son ingratitude, il vient se jeter en pleurant dans les bras de sa m?re: c'est un soulagement inexprimable, une ivresse de bonheur... Ce bonheur n'est rien pourtant aupr?s de celui du pauvre p?cheur qui, fatigu? de ses longs ?garements, renonce ? sa vie mauvaise et vient se reposer dans le sein de Dieu. Aussi, n'existe-t-il pas non plus d'histoire plus attachante que celle des conversions. Plusieurs surtout, accomplies presque de nos jours, ont ?t? entour?es de circonstances si extraordinaires et pr?sentent un si poignant int?r?t qu'on ne peut en lire le r?cit sans ?tre attendri jusqu'au fond de l'?me. Pages na?ves et sublimes, tout impr?gn?es de larmes et d'amour, elles r?veillent les sentiments les plus d?licats, les plus exquis; rien ne ressemble davantage ? un roman, et toutefois, on sent ? merveille que rien n'est plus v?ridique. C'est, dirons-nous, un roman divin: les p?rip?ties multipli?es, les sc?nes ?mouvantes ont la terre pour th??tre, mais le d?nouement n'a lieu qu'au ciel. LES JOIES DU PARDON Un capitaine de navire, qui s'?tait fait craindre et ha?r de ses matelots par ses impr?cations continuelles et sa tyrannie, tomba tout ? coup dangereusement malade, au milieu d'un voyage de long cours. Le pilote prit le commandement du vaisseau, et les matelots d?clar?rent qu'ils laisseraient p?rir sans secours leur capitaine, qui se trouvait dans sa chambre, en proie ? de cruelles douleurs. Il avait d?j? pass? ? peu pr?s une semaine dans cet ?tat, sans que personne se f?t inqui?t? de lui, lorsqu'un jeune mousse, touch? de ses souffrances, r?solut d'entrer dans sa chambre et de lui parler; malgr? l'opposition du reste de l'?quipage, il descendit l'escalier, ouvrit la porte et lui demanda comment il se portait; mais le capitaine lui r?pondit avec impatience: < Le mousse, repouss? de la sorte, remonta sur le tillac. Mais le lendemain il fit une nouvelle tentative: < Un jour que l'enfant venait d'entrer dans la chambre, le capitaine s'?cria: < L'enfant, ?mu de compassion, tomba ? genoux et s'?cria en sanglotant: < Alors, s'?tant relev?, il s'approcha du capitaine en lui disant: < Le capitaine ?tait si ?mu qu'il ne pouvait s'exprimer. La simplicit?, la sinc?rit? et la bonne foi de la pri?re de l'enfant avaient fait une telle impression sur lui, qu'il demeura dans un profond attendrissement, baignant son lit de pleurs. Le lendemain matin, quand Robert entra dans la chambre du capitaine: < L'enfant, qui jusque-l? avait vers? bien des larmes en silence, fut saisi dans ce moment d'une grande tristesse, et s'?cria Involontairement: < Le lendemain, plein du d?sir de revoir son ma?tre, Robert se leva ? la pointe du jour; et ayant ouvert la porte, il vit que le capitaine s'?tait lev? et s'?tait tra?n? au pied de son lit. Il ?tait ? genoux, et semblait prier, appuy?, les mains jointes, contre la paroi du navire. L'enfant attendit quelque temps en silence; mais enfin il dit doucement: Ma?tre!--Point de r?ponse.--Capitaine! s'?crie-t-il de nouveau. Mais toujours m?me silence. Il met la main sur son ?paule et le pousse doucement: alors le corps change de position et se penche peu ? peu sur le lit; son ?me l'avait quitt? depuis quelques heures, pour aller voir un monde meilleur, o? la gr?ce d'un sinc?re repentir accord?e ? la pri?re permet d'esp?rer que Dieu dans sa mis?ricorde a daign? le recevoir. C'est du missionnaire lui-m?me, rapporte le marquis de S?gur, que je tiens l'histoire suivante, o? l'action de la Providence se montre en assez belle lumi?re. Il nous la raconta devant un nombreux auditoire d'hommes, particuli?rement de jeunes gens, qui l'?coutaient avec une si religieuse attention, que pendant les pauses de son discours, on aurait entendu voler une mouche. Par humilit?, il parlait ? la troisi?me personne comme s'il se f?t agi d'un autre. Mais je devinai bien vite, ? son accent, que c'?tait son histoire ? lui-m?me qu'il nous disait, et quand je me trouvai seul avec lui apr?s la s?ance, je l'obligeai de m'en faire l'aveu. Si je pouvais faire passer dans mon r?cit les flammes de sa parole, telles qu'elles sortaient de sa bouche et de son coeur, elles allumeraient dans les ?mes cet amour surnaturel de Dieu et des hommes, qui r?sume et renferme la loi et les proph?tes. C'?tait l'heure qui pr?c?de le coucher du soleil. L'ombre du missionnaire et de son cheval s'allongeait sur le sable endormi. L'horizon s'empourprait comme aux lueurs d'un immense incendie. La chaleur ?tait ?touffante. Parfois, ? de longs intervalles, une brise l?g?re venue on ne sait d'o?, passait comme une caresse de Dieu et apportait au voyageur une sensation d?licieuse: alors, il ouvrait la bouche et aspirait longuement l'air un moment rafra?chi. Puis le souffle tombait vaincu par le feu qui r?gne au d?sert, et l'immobilit? ardente reprenait possession de l'?tendue. Le missionnaire avan?ait, pressant l'allure de son cheval, pour arriver avant la nuit ? la grande ville, terme de son voyage. Car la nuit, dans ces plaines d'Afrique, appartient aux fauves. Quand les premi?res ombres descendent du ciel, les premiers bruits des lions et des panth?res montent de tous les points du d?sert, d'abord confus et lointains, comme le g?missement du vent, puis plus forts, plus distincts, semblables tant?t au grondement sourd du tonnerre, tant?t ? ses ?clats rudes et d?chir?s. Ce moment redout? approchait, mais il n'?tait pas encore imminent, et le pr?tre de J?sus-Christ avait bien une heure devant lui, une heure de jour et de marche tranquille, suffisante pour atteindre le port. Il ?tait arm?, il avait des provisions de bouche, un flacon de rhum, pour ranimer ses forces et tremper ses l?vres br?lantes. Il priait, il pensait, cherchant ? lutter contre la sensation ?touffante de la solitude, contre l'oppression de l'espace sans limites o? sa vue, son coeur et son esprit se perdaient. Il avait beau percer de ses regards l'?tendue, il n'apercevait pas un ?tre vivant, pas un mouvement, pas m?me celui du sable agit? par le vent: le vent dormait sur le sable, d'un sommeil qui semblait ?ternel. Oh! si la bont? de Dieu mettait sur son chemin une de ses cr?atures, un ?tre humain, un fr?re, quelle joie inonderait son coeur! comme il volerait ? lui! Avec quels transports il lui tendrait la main, et le presserait dans ses bras! Mais h?las! il ne le savait que trop, une rencontre en ces lieux, ce ne serait qu'un danger de plus: quand on trouve sur sa route un homme au d?sert, au lieu d'un fr?re ? embrasser, c'est un ennemi ? combattre; c'est un de ces arabes pillards ou de ces Europ?ens d?class?s, bandits de la solitude, d?trousseurs de caravanes, qu'il faut aborder, non pas le salut aux l?vres, mais le revolver ? la main. Il se perdait en ces pens?es, et berc? par l'allure monotone de son cheval, il laissait flotter ? l'aventure son esprit et ses guides, quand tout ? coup il se redresse sur ses ?triers, et d'un mouvement instinctif, arr?te sa monture. Qu'a-t-il donc aper?u ? l'horizon? Est-ce une illusion de ses sens? N'y a-t-il pas l?-bas, bien loin, quelque chose qui se remue?--Certainement, il ne se trompe pas: le point noir qui a frapp? sa vue s'agite, se rapproche, grossit insensiblement. C'est un ?tre vivant, un animal ou un homme.--Un homme, c'est un homme! Il le voit maintenant, il distingue vaguement sa forme; cet homme l'a vu, lui aussi; il est ?vident qu'il s'avance dans sa direction... Que faire! Quel parti prendre? Faut-il pousser son cheval au galop et se mettre hors de la port?e de cet inconnu? C'est le parti le plus s?r, mais est-ce le plus honorable? Si, au lieu d'?tre un voleur arabe, cet homme ?tait un chr?tien, un fran?ais? Et quand m?me il serait un coureur du d?sert, un bandit, est-ce le fait d'un missionnaire, d'un ap?tre de J?sus-Christ, de fuir devant une cr?ature humaine, devant un de ceux pour qui le Sauveur du monde est mort sur la croix? L'h?sitation du pr?tre n'est pas longue. Il attendra le fr?re qui vient au-devant de lui, que ce soit Ca?n ou Abel. L'h?te du d?sert se rapproche de minute en minute, il semble ? la fois se h?ter d'accourir et lutter contre la fatigue. Le voil? ? une petite distance, on dirait un spectre ambulant. Il est d?guenill?; sa main tient un fusil; ses yeux sont allum?s de fi?vre, de haine et de convoitise. C'est indubitablement un brigand, mais un brigand europ?en: c'est en tout cas, un malheureux d?vor? de besoin. Le pr?tre n'h?site plus: il risque peut-?tre sa vie, mais il a la chance de secourir un mis?rable, de sauver une ?me. Apr?s tout, c'est son m?tier de s'exposer ? la mort: le corps d'un missionnaire n'est rien; l'?me d'un p?cheur est d'un prix infini. Il descend de cheval, jette ses armes ? terre pour montrer ? l'inconnu ses dispositions pacifiques, et d'un pas tranquille et ferme, va au-devant de lui. L'autre ?tonn?, ?puis?, s'arr?te; la surprise est plus forte que la haine; mais la faim, la soif d?vorante, voil? ce qui domine tout le reste. Le pr?tre le devine, et, sans parler, lui pr?sente ses provisions, des fruits, des dattes, du rhum.--Du rhum! C'est la force, c'est la vie! Pour cette gourde de rhum, le malheureux aurait tu? son p?re! Il ?tend la main, saisit la gourde, la porte ? sa bouche, la boit, l'aspire ? longs traits. Son visage se ranime, son sang circule, sa p?leur mortelle fait place ? une vive rougeur. Tout ? coup, il chancelle; il a bu trop et trop vite, il tombe tout de son long et demeure sur le sol, inerte, engourdi, comme mort. Le missionnaire, effray?, se penche vers lui, t?te son pouls, ?coute les battements de son coeur, et respire; ce n'est pas la mort, c'est le sommeil bienfaisant et r?parateur. Il le consid?re longuement; ? sa carnation, ? la couleur de sa barbe et de ses cheveux, il reconna?t un Fran?ais. Malgr? les traces des passions et de la fatigue, il croit lire sur ce visage d?vast? les vestiges d'une bonne race, et son ?me d'ap?tre se remplit de reconnaissance et de joie. Soudain, il tressaille comme s'il sortait d'un r?ve. Le soleil va dispara?tre, et son orbe agrandi et rutilant est d?j? ? demi cach?. Encore quelques minutes et la nuit aura remplac? le jour. Que faire de cet infortun? que la Providence a envoy? sur sa route et dans ses bras? Le charger sur son cheval? C'est impossible; il conna?t le poids d'un corps qui s'abandonne. Le laisser l?, seul, la nuit, dans le d?sert, expos? aux dents des b?tes f?roces, ? une mort sans consolations? C'est plus impossible encore. Il n'y a pas ? h?siter; il attendra le r?veil du p?cheur, sous la garde de Dieu qui ne laissera pas inachev?e l'oeuvre de sa mis?ricorde. Il s'agenouille sur le sable, pr?s de cet homme qu'il ne connaissait pas une heure avant, et pour lequel il sacrifierait sa vie avec joie. Il soul?ve doucement dans ses mains la t?te du dormeur, la pose sur ses genoux, et il entre en pri?res. La nuit est arriv?e, profonde, solennelle, ivre de silence et de solitude. Deux heures se passent ainsi, sans qu'aucun des deux hommes ait fait un mouvement. Les ?toiles se sont allum?es les unes apr?s les autres et r?pandent sur l'oc?an de sable une lueur myst?rieuse et sacr?e. Les anges contemplent du haut du ciel ce spectacle plus beau que celui d'un ami veillant sur son ami, d'une m?re veillant sur son enfant, le spectacle d'Abel veillant avec amour sur Ca?n: tel, au temps du s?jour du Fils de Dieu sur la terre, J?sus priait dans les plaines de Galil?e aupr?s de Judas endormi. Enfin, l'homme se r?veille. Il rel?ve la t?te, ouvre les yeux et rencontre ceux de ce pr?tre ? genoux qui le regarde avec une ineffable tendresse. Alors il se souvient, il devine, il comprend tout; il se met ? trembler des pieds ? la t?te, comme ces poss?d?s d'Isra?l au moment o? le d?mon sortait de leur corps et de leur ?me ? la voix de J?sus-Christ. La haine est vaincue, Satan s'enfuit de cette ?me pour n'y plus rentrer. Le bienheureux larron pleure, il ?clate en sanglots, et, sans prononcer une parole, il se laisse tomber dans Tes bras du missionnaire, qui le presse sur son coeur en lui disant: Mon fr?re! Quand il eut mang?, le pr?tre le fit monter sur son cheval et marcha pr?s de lui, priant toujours et ne lui disant rien, pour le laisser tout entier ? la gr?ce divine qui parlait au fond de son ?me. Ils arriv?rent ? la ville sans rencontre f?cheuse. Le missionnaire fit coucher le prisonnier de sa charit? dans son lit, et dormit pr?s de lui sur quelques coussins. < Le lendemain, l'homme lui raconta son histoire, pr?lude de sa confession: histoire terrible, commenc?e par une jeunesse sans corrections et sans travail, poursuivie dans le vice, dans le crime, et qui, par un prodige de la mis?ricorde divine, s'achevait dans les larmes du repentir. Sa m?re, brave paysanne, rest?e veuve de bonne heure, l'avait impitoyablement g?t? pour ?pargner quelques pleurs ? son enfance. Il avait ?t? ? l'?cole, parce qu'il l'avait bien voulu; s'y ?tait instruit, parce qu'il avait l'esprit vif et ouvert; puis s'?tait livr? ? la paresse, au plaisir, bient?t au vice. ? dix-huit ans, c'?tait d?j? un mauvais sujet accompli. Il s'engagea par ennui, pour conna?tre la vie de la caserne, et courir les garnisons. Puis, le joug de la discipline g?tant ses plaisirs, il demanda une permission, revint au village, en d?guerpit un matin avant le jour, sans embrasser sa m?re, mais non sans l'avoir d?valis?e, et ne reparut plus au r?giment. Il passa aux ?tats-Unis, y gagna une petite fortune qu'il d?pensa en folles orgies. Alors, dans un acc?s de raison, peut-?tre de remords, il quitta l'Am?rique pour l'Alg?rie, se remit a l'oeuvre, et mena pendant quelque temps une conduite r?guli?re et laborieuse. Il commen?ait ? se refaire de corps, d'?me et de bourse, quand le d?mon envoya sur son chemin un de ses anciens compagnons de d?bauche, d?serteur comme lui, qui le reconnut, chercha ? l'entra?ner de nouveau dans le vice, et n'y pouvant r?ussir, r?v?la son pass? et le perdit de r?putation. Sa t?te ne put r?sister ? ce dernier coup. < Il r?sista d'abord, puis, avec sa faiblesse et son emportement habituels: < Quand le missionnaire le rencontra, il y avait trois jours qu'il errait ? l'aventure, maudit et d?sesp?r? comme Ca?n, ne mangeant pas, ne buvant pas, ne sachant ce qu'il faisait, ni ce qu'il voulait. Il ?tait ? bout de forces, quand il aper?ut le voyageur qui passait au loin sur son cheval. Pouss? par un transport infernal, il essaya de le rejoindre, non pour le voler, mais pour l'assassiner: < Tel fut le r?cit du criminel repentant: le missionnaire, le serrant plus tendrement encore sur son coeur, se contenta de lui dire: < Le p?cheur se confessa avec des torrents de larmes, et tandis que le pr?tre pronon?ait sur son front courb? jusqu'? terre les paroles sacr?es de l'absolution, il lui sembla que son pass? s'engloutissait dans l'ab?me de la mis?ricorde divine et qu'une vie nouvelle s'ouvrait devant lui. Ce que fut cette vie, je l'ignore. Le missionnaire ne nous l'a pas dit. Mais qu'elle soit achev?e ou qu'elle dure encore, qu'elle se poursuive dans un labeur honn?te ou dans les aust?rit?s d'un clo?tre, il n'est pas douteux qu'elle fut ou qu'elle sera jusqu'au bout une vie de repentir, d'action de gr?ces et d'amour p?nitent.>> Deux fr?res entr?rent en m?me temps dans un coll?ge de France; ils se ressemblaient si parfaitement quant ? la taille et aux traits du visage, qu'il fallait les avoir vus souvent pour les distinguer l'un de l'autre: mais ils ?taient bien diff?rents de caract?re: l'a?n? n'avait presque aucun sentiment de religion; le cadet ?tait d'une pi?t? ang?lique. On ne saurait imaginer tous les moyens que sa charit? lui sugg?ra pour gagner son fr?re. C'?tait peu pour lui de lui accorder ce qu'il demandait; il allait au-devant de tout ce qui pouvait lui ?tre agr?able; il se privait, en sa faveur, de tout l'argent qu'on lui accordait pour ses menus plaisirs. On leur donna ? tous deux un costume neuf de tr?s grand prix; l'a?n?, en peu de temps, mit le sien en mauvais ?tat; celui du cadet ?tait encore tr?s propre. Ne sachant plus quel pr?sent faire ? son fr?re, il imagina de lui donner son habit. < L'offre est aussit?t accept?e et l'?change fait. Quelques jours apr?s, le pieux enfant appelle son fr?re et lui dit qu'il avait quelque chose ? lui communiquer. < --Oui, lui r?pond l'enfant, et un bien plus pr?cieux que celui que je vous ai donn? derni?rement; allez demain ? confesse; r?conciliez-vous avec Dieu, c'est lui-m?me qui vous en rev?tira. --? confesse, r?pondit l'autre, vraiment j'y vais assez souvent; si, cependant, il ne faut que cela pour vous contenter, j'irai bien encore demain, mais je ne vous garantis pas que j'en deviendrai meilleur. --Promettez-moi au moins, r?pliqua le cadet, que vous ferez pendant deux jours quelques efforts pour le devenir.>> L'a?n? le lui promit. Le lendemain, ils all?rent tous deux ? confesse; ils avaient le m?me confesseur. Le cadet se confessa le premier, et se retira devant le Saint-Sacrement, pour demander ? Dieu qu'il lui pl?t de toucher son fr?re. L'a?n? raconta depuis, qu'en entrant au confessionnal, tout ce que son fr?re avait fait pour lui se pr?sentant ? son esprit, il eut honte de lui-m?me, et ne fut plus ma?tre de retenir ses larmes. Il dit ? son confesseur qu'il voulait bien sinc?rement se convertir et consoler son fr?re des chagrins qu'il lui avait caus?s jusqu'alors. Pendant toute sa confession, il versa un torrent de larmes. Le cadet qui de l'endroit o? il ?tait, l'avait entendu ?clater en soupirs, ?tait remont? dans son quartier, combl? de joie et b?nissant le Seigneur. Un moment apr?s, on vint le demander ? la porte; c'?tait son fr?re qui se jeta ? ses genoux, et les arrosa de ses larmes, lui demandant pardon de tous les sujets de m?contentement qu'il lui avait donn?s et lui promettant de suivre, ? l'avenir, aussi bien ses avis que ses exemples. L'enfant, ravi des dispositions de son fr?re, se jeta a son cou, et lui dit tout ce que sa charit? put lui sugg?rer de plus tendre et de plus affectueux pour l'encourager. Le jeune homme demeura si ferme dans ses bonnes r?solutions, qu'en peu de temps, il devint, comme son fr?re, un mod?le de vertu, et ne se d?mentit jamais. Dans une petite ville de France vivait un officier retrait?, qui ?tait un excellent chr?tien. Personne devant lui ne se serait permis une parole inconvenante; chacun venait lui demander conseil: l'un le consultait pour l'achat d'une terre; l'autre, pour l'arrangement d'un proc?s; tout le monde, en un mot, l'honorait, le respectait et l'aimait. Lui-m?me a racont? son histoire, et elle m?rite d'occuper une des premi?res places dans ce recueil, car elle montre d'une mani?re bien touchante que Dieu se sert des moyens les plus inattendus pour ramener ? lui les p?cheurs et que sa mis?ricorde est in?puisable ? l'?gard des ?mes de bonne volont?. Add to tbrJar First Page Next Page |
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