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Munafa ebook

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Read Ebook: Noël dans les pays étrangers by Chabot Alphonse

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Ebook has 235 lines and 25799 words, and 5 pages

Monseigneur CHABOT Pr?lat de Sa Saintet? CUR? DE PITHIVIERS

NO?L DANS LES PAYS ?TRANGERS

NO?L DANS LES PAYS DU NORD.

SU?DE ET NORW?GE ANGLETERRE--ALLEMAGNE

No?l est vraiment la f?te de famille par excellence, dans les contr?es septentrionales de l'Europe.

PAYS SCANDINAVES

Huit jours avant la solennit? de No?l, les places de Stockholm sont couvertes de sapins que les paysans coupent dans les for?ts voisines et viennent vendre en ville. Toute famille, si pauvre soit-elle, a pour la grande veill?e son arbre de No?l orn? de lumi?res et garni de jouets et friandises de toutes sortes.--Les pauvres ne sont pas oubli?s: on organise pour eux des f?tes et ils re?oivent des v?tements et d'abondantes aum?nes en argent.

En Norw?ge, la f?te de No?l jouissait autrefois de certains privil?ges. Ainsi les poursuites de la justice ?taient suspendues pendant plusieurs jours, le plus g?n?ralement de No?l ? l'?piphanie. Cette tr?ve de proc?s variait suivant les lois locales; parfois sa dur?e s'?tendait jusqu'? vingt jours.

Dans tous les Pays scandinaves, la f?te de No?l se pr?pare discr?tement et dans le myst?re, afin que les cadeaux offerts ce jour l? apportent ? la fois surprise et contentement.

En secret, les petites filles mettent la derni?re main ? leur travail; l'une a brod? une paire de pantoufles pour son p?re, l'autre un coussin de canap? pour sa m?re. Leurs soeurs a?n?es enveloppent dans un fin papier blanc une bourse de soie faite au crochet et entour?e d'une faveur rose, ou encore confectionnent de belles et riches dentelles qu'elles offriront comme nappes d'autel ? leur ?glise.

Quand il ne reste plus rien au fond de la corbeille, que les enfants ont bien cherch? dans les papiers ?parpill?s sur le plancher, pour voir si l'on n'aurait rien laiss?, la famille se rend ? la salle ? manger, o? l'attend un souper compos? exclusivement de mets nationaux.

Le soir de la veille de No?l, vers onze heures, dans les hameaux, tout le monde monte en tra?neau et se rend ? l'office. Mille ?toiles scintillent dans le silence de la nuit, troubl?e seulement par les grelots des chevaux qui font craquer la neige sous leurs pieds. Ordinairement, aupr?s de l'?glise du village un vaste hangar offre un abri: des bancs pour les paysans et des r?teliers pour leurs chevaux. Aussit?t l'office termin?, chacun regagne son logis au plus vite.

<>.

Dans la plupart des campagnes, les m?nag?res veillent ? ce que, pendant les f?tes de No?l, l'ordre et la propret? r?gnent dans toute leur demeure. Il est d'usage de joncher les dalles de paille fra?che, ce qui donne ? la chambre de famille l'aspect d'une grange o? l'on a ?tendu les gerbes avant le battage. Est-ce en souvenir de la paille et de la pauvret? de la cr?che? Nous serions port?s ? le croire. Quoi qu'il en soit, cette paille de No?l a, dit-on, une vertu merveilleuse: les animaux qui en mangent sont pr?serv?s de toute maladie pendant l'ann?e.

En Su?de, les paysans veulent que tous les animaux prennent part ? la solennit? de No?l: <>.

Aux petits des oiseaux il donne leur p?ture Et sa bont? s'?tend sur toute la nature.

Et les oiseaux des champs? Ne feront-ils la f?te?... Eux que l'hiver cruel d?cime tous les jours, Eux que le froid transit, que la famine guette Sur l'arbre d?pouill? du nid de leurs amours!

Oh, non! Pour eux, l'on cherche une gerbe emm?l?e O? des milliers d'?pis se courbent sous le grain, On l'?tend sur la neige: <<--Accourez gent ail?e, <>

Et vous voyez d'ici le pinson, la fauvette, Le menu roitelet voleter ? l'appel..... Tout en mangeant le grain, ils rel?vent la t?te, Pour lancer une gamme, un cri de joie au ciel!

ANGLETERRE

Dans les recueils de Folk-Lore, on parle des joyeuses bandes que conduisaient, pendant les f?tes de No?l, le Roi de la D?raison et la Princesse de la Bombance. Sous de fol?tres d?guisements, les amis du voisinage venaient sans honte tendre la tirelire de No?l ? la Reine de la f?te et demander largesse de joie, de gaiet?, de rire, aum?nes de plaisirs. H?las! qu'ils sont loin aujourd'hui ces jours o? Henri II servait ? table son fils, Roi du Festin et lui apportait, au bruit des trompettes, comme plat d'honneur, une t?te de sanglier qui, couronn?e de laurier et de romarin, enterrait ses formidables d?fenses dans la pomme fleurie ou l'orange dor?e! Et comme il est pass? le temps o? cent trente des citoyens les plus puissants de Londres, rev?tus de costumes et de titres fantastiques, roi, reine, ministres, choisis par la Folie, cavaliers galopant sur de fringants coursiers, sonnant des fanfares, couraient ? Kensington, ? la rencontre du petit-fils d'Edouard Ier, tous r?unis dans une m?me joie, chantant No?l.

La lugubre R?forme a souffl? sur toutes ces joies, ?teint toutes ces lumi?res et fauss? toutes ces trompettes .

L'illustre Walter Scott nous dit que ses anc?tres regardaient d?j? No?l, comme la f?te familiale par excellence:

L'Angleterre ?tait la joyeuse Angleterre quand Le vieux No?l ramenait ses jouissances; C'?tait No?l qui mettait en perce la bi?re la plus forte, C'?tait No?l qui racontait le conte le plus joyeux, Les ?bats de No?l souvent r?jouissaient Le coeur du pauvre, pendant la moiti? de l'ann?e.

De copieuses cargaisons d'oies grasses viennent de Normandie. Deux lignes de steamboats, de Dieppe ? Newhaven et du Havre ? Southampton, suffisent ? peine ? leur transport en Angleterre. Le Poitou et la Touraine envoient ?galement ? John Bull leurs dindes pansues. En 1901, une petite province du Centre, la Sologne, a exp?di? ? Londres, par chemin de fer, plus de soixante mille dindons.

Les uns le font ? titre purement gracieux, en l'honneur de leurs amis ou des membres de leur famille.

Rejoice, our Saviour he was born On Christmas day, in the morning.

R?jouissez vous, notre Sauveur est n? Le jour de No?l, au matin.

<>

The merry merry time The merry merry time Bless the merry merry Christmas time!

Le joyeux joyeux temps Le joyeux joyeux temps B?ni soit le joyeux joyeux temps de No?l!

Seignors, ore entendez ? nus, De loin sommes venus ? vus Pour quere No?l; Car l'em nus dit que en cest hostel Soleil tenir sa feste annuel Ahi! c'est jur Deu doint ? tuz icels joie d'amors Qui a danz No?l ferunt honors.

Seigneurs, ? pr?sent, ?coutez-nous! De loin, nous sommes venus ? vous, Pour demander No?l; Car l'on nous dit qu'en cet h?tel. De coutume on c?l?bre sa f?te annuelle, Ah! Ah! c'est le jour, Dieu donne ici joie d'amour A tous ceux qui feront honneur au jour de No?l.

Dans les Universit?s, notamment ? Oxford et ? Cambridge, il est de tradition de manger, ? No?l, une hure de sanglier: on l'entoure de romarin et on la sert avec d'interminables salamalecs.

Ce cygne a ?t? engraiss? par les soins du <>, fonctionnaire qui date des temps antiques et dont la charge consiste ? surveiller l'?levage et la nourriture des cygnes qui peuplent les parcs et les jardins des propri?t?s royales.

Le jour de No?l, un d?ner pour plus d'un millier de pauvres est ordonn? par la Reine d'Angleterre. Sa Majest?, accompagn?e de la princesse de Galles et de ses petits-enfants, parcourt les grandes salles, parlant ? ses convives d'un jour, les r?jouissant de sa pr?sence, alors que, d'autre part, elle a fait elle-m?me des couvre-pieds envoy?s ? la m?me ?poque aux h?pitaux de Londres.

Apr?s le d?ner de No?l, on se livre ? diff?rents jeux: nous n'en citerons que deux.

Le soir de No?l, les enfants r?gnent en souverains, et, comme dans les saturnales antiques, c'est le monde renvers?.--Douce tyrannie de quelques heures, car, ainsi que le dit Emile Augier:

Nous n'existons vraiment que par ces petits ?tres. Qui dans tout notre coeur s'?tablissent en ma?tres, Qui prennent notre vie et ne s'en doutent pas, Et n'ont pour ?tre heureux qu'? n'?tre pas ingrats.

Toute famille anglaise qui ne re?oit pas, ? l'occasion de No?l, des nouvelles des absents, en ?prouve un profond chagrin, et s'il s'agit de proches parents ou d'amis intimes, toute la famille est en deuil.

Les catholiques anglais donnent ? la f?te religieuse de No?l la plus grande solennit?: il faut aller dans la belle et riche ?glise de l'Oratoire, ? Londres, pour y entendre la magistrale musique de Palestrina.

En Irlande, le soir de No?l, d'une multitude de maisons sortent les familles catholiques, chacun tenant ? la main une torche de r?sine allum?e. C'est un spectacle d'une ?trange beaut?. On dirait des flots de lumi?res ondulant dans les t?n?bres. Toutes ces pieuses communaut?s se r?unissent au centre de la paroisse autour d'un cercle de flambeaux immobiles.

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<<... Dans la chapelle, l'autel, le tabernacle, les gradins, les flambeaux ?taient en bois d'acajou poli, avec des ornements dor?s, un ?pais tapis aux plus vives couleurs couvrait les marches du petit sanctuaire; la neige, le froid ?taient au dehors, et dans cet int?rieur b?ni, tout ?tait propre, chaud et confortable.

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Les ritualistes Anglais sont excusables jusqu'? un certain point de s'imaginer qu'ils sont catholiques, puisqu'on c?l?bre encore dans leurs ?glises des c?r?monies qui remontent ? huit si?cles et ont surv?cu ? tous les changements que le protestantisme a introduits dans l'Eglise anglicane.

Au premier rang de ces c?r?monies, il faut mettre l'offrande de l'or, de l'encens et de la myrrhe, que la Reine d'Angleterre fait tous les ans, le jour de l'?piphanie, ? l'instar des Rois Mages.

La c?r?monie a lieu dans la chapelle royale du palais de Saint-James, et voici comment on y proc?de. On commence par r?citer la pri?re du matin; apr?s quoi l'?v?que protestant de Londres, assist? du sous-doyen de la chapelle royale, c?l?bre le service de communion. Apr?s la r?citation du symbole de Nic?e, les dix enfants de choeur de la chapelle royale, dans leur pittoresque costume ?carlate avec des collerettes blanches, entonnent l'antienne: <> Alors les deux gentilshommes de la Chambre, en habit de Cour, l'?p?e au c?t?, pr?c?d?s d'un huissier portant une verge d'argent, s'avancent vers l'autel.

L'?v?que de Londres vient au-devant d'eux et leur pr?sente un plat en vermeil sur lequel ils d?posent les offrandes de la Reine. Celles-ci sont renferm?es dans un sac en soie rouge, brod? d'or, et consistent en trois paquets en papier blanc scell?s avec de la cire rouge. Les deux premiers paquets contiennent de la myrrhe et de l'encens; dans le troisi?me sont vingt-cinq souverains en or tout nouvellement frapp?s, qui sont distribu?s ? des pauvres des paroisses voisines. C'est depuis 1859 que des pi?ces de monnaie ont ?t? substitu?es aux feuilles d'or battu qui formaient la troisi?me offrande. Leur mission termin?e, les gentilshommes de la Chambre se retirent avec le m?me c?r?monial observ? pour leur arriv?e et l'office s'ach?ve avec la plus grande solennit?.

ALLEMAGNE

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