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Munafa ebook

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Read Ebook: Bruges-la-morte by Rodenbach Georges

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Ebook has 423 lines and 22789 words, and 9 pages

Hugues poss?dait maintenant de la disparue une vision toute nette et toute neuve. Il n'avait qu'? contempler en sa m?moire le vieux quai de l'autre jour, dans le soir qui tombe, et s'avan?ant vers lui une femme qui a la figure de la morte. Il n'avait plus besoin de regarder en arri?re, loin, dans le recul des ann?es; il lui suffisait de songer au dernier ou au p?nulti?me soir. C'?tait tout proche et tout simple maintenant. Son oeil avait emmagasin? le cher visage une nouvelle fois; la r?cente empreinte s'?tait fusionn?e avec l'ancienne, se fortifiant l'une par l'autre, en une ressemblance qui maintenant donnait presque l'illusion d'une pr?sence r?elle.

Hugues, les jours suivants, se trouva tout hant?. Donc une femme existait, absolument pareille ? celle qu'il avait perdue. Pour l'avoir vue passer, il avait fait, une minute, le r?ve cruel que celle-ci allait revenir, ?tait revenue et s'avan?ait vers lui, comme nagu?re. Les m?mes yeux, le m?me teint, les m?mes cheveux-- toute semblable et ad?quate. Caprice bizarre de la Nature et de la Destin?e!

Il aurait voulu la revoir. Peut-?tre qu'il ne la reverrait jamais plus. Pourtant, rien que de la savoir proche et de pouvoir la rencontrer, il lui semblait qu'il se sentait moins seul et moins veuf. Est-il vraiment veuf, celui dont la femme n'est qu'absente et r?appara?t en de brefs retours?

Il s'imaginerait retrouver la morte quand passerait celle qui lui ressemble. Dans cet espoir, il alla ? la m?me heure du soir, vers les parages o? il l'avait vue; il arpenta le vieux quai aux pignons noircis, aux fen?tres emb?guin?es de rideaux de mousseline derri?re lesquels des femmes inoccup?es, vite curieuses de son va-et-vient, l'?pi?rent; il s'enfon?a dans les rues mortes, les ruelles tortueuses, esp?rant la voir d?boucher, brusque, ? quelque angle d'un carrefour.

Une semaine s'?coula ainsi, d'attente toujours d??ue. Il y pensait d?j? moins quand, un lundi--le m?me jour pr?cis?ment que la premi?re rencontre--il la revit, tout de suite reconnue, qui s'avan?ait vers lui, de la m?me marche balanc?e. Plus encore que la pr?c?dente fois, elle lui apparut d'une ressemblance totale, absolue et vraiment effrayante.

D'?moi, son coeur s'?tait presque arr?t?, comme s'il allait mourir; son sang lui avait chant? aux oreilles; des mousselines blanches, des voiles de noce, des cort?ges de Communiantes avaient brouill? ses yeux. Puis, toute proche et noire, la tache de la silhouette qui allait passer contre lui.

La femme avait remarqu? son trouble sans doute, car elle regarda de son c?t?, l'air ?tonn?. Ah! Ce regard r?cup?r?, sorti du n?ant! Ce regard qu'il n'avait jamais cru revoir, qu'il imaginait d?lay? dans la terre, il le sentait maintenant sur lui, pos? et doux, refleuri, recaressant. Regard venu de si loin, ressuscit? de la tombe, et qui ?tait comme celui que Lazare a d? avoir pour J?sus.

Hugues se trouva sans force, tout l'?tre attir?, entra?n? dans le sillage de cette apparition. La morte ?tait l? devant lui: elle cheminait; elle s'en allait. Il fallait marcher derri?re elle, s'approcher, la regarder, boire ses yeux retrouv?s, rallumer sa vie ? ses cheveux qui ?taient de la lumi?re. Il fallait la suivre, sans discuter, simplement, jusqu'au bout de la ville et jusqu'au bout du monde.

Il n'avait pas raisonn?; mais, machinalement, s'?tait remis ? marcher derri?re elle, tout pr?s cette fois, avec la peur haletante de la perdre encore, ? travers cette vieille ville aux rues en circuits et en m?andres.

Certes, il n'avait pas song? une minute ? cette action anormale de sa part: suivre une femme. Eh non! c'est sa femme qu'il suivait, qu'il accompagnait, dans cette cr?pusculaire promenade et qu'il allait reconduire jusqu'? son tombeau...

Hugues marchait toujours, aimant?, comme dans un r?ve, aux c?t?s de l'inconnue ou derri?re elle, sans m?me s'apercevoir qu'apr?s les quais solitaires, ils avaient atteint maintenant les rues marchandes, le centre de la ville, la Grand'Place o? la Tour des Halles, immense et noire, se d?fendait contre la nuit envahissante avec le bouclier d'or de son cadran.

La jeune femme, svelte et rapide, l'air de se d?rober ? cette poursuite, s'?tait engag?e dans la rue Flamande--aux vieilles fa?ades ornement?es et sculpt?es comme des poupes--apparaissant plus nette et d'une silhouette mieux d?coup?e chaque fois qu'elle passait devant la vitrine ?clair?e d'un magasin ou le halo r?pandu d'un r?verb?re.

Puis il la vit brusquement traverser la rue, s'acheminer vers le th??tre dont les portes ?taient ouvertes, et elle entra.

Hugues ne s'arr?ta pas... Il ?tait devenu une volont? inerte, un satellite entra?n?. Les mouvements de l'?me ont aussi leur vitesse acquise. Ob?issant ? l'impulsion ant?rieure, il p?n?tra ? son tour dans le vestibule o? la foule affluait. Mais la vision s'?tait ?vanouie. Nulle part, ni parmi le public qui faisait queue, ni au contr?le, ni dans les escaliers, il n'aper?ut la jeune femme. O? avait-elle disparue? Par quel couloir? Par quelle porte lat?rale? Car il l'avait vue entrer, sans erreur possible. Elle allait au spectacle sans doute. Elle serait dans la salle tout ? l'heure. Elle y ?tait d?j? peut-?tre, install?e en quelque fauteuil ou dans la rouge obscurit? d'une loge. La retrouver! La revoir! La contempler distinctement une soir?e tout enti?re! Il sentait sa t?te vaciller ? cette pens?e qui lui faisait du bien et du mal ? la fois. Mais r?sister ? la suggestion, il n'y songea m?me pas. Et sans r?fl?chir ? rien: ni aux allures d?sordonn?es o? il s'abandonnait depuis une heure, ni ? la d?raison de son nouveau projet, ni ? l'anomalie d'assister ? une repr?sentation th??trale malgr? le grand deuil dont il ?tait v?tu ?ternellement, il se dirigea sans h?siter vers le bureau, demanda un fauteuil et p?n?tra dans la salle.

Son oeil fouilla vite toutes les places, les rangs de stalles, les baignoires, les loges, les galeries sup?rieures qui se remplissaient peu ? peu, ?clair?es par la lumi?re contagieuse des lustres. Il ne la retrouva pas, tout d?concert?, inquiet, triste. Quel mauvais hasard se jouait de lui? Hallucinant visage tour ? tour montr? et d?rob?! Apparitions intermittentes, comme celle de la lune dans les nuages! Il attendit, chercha encore. Des spectateurs attard?s se h?taient, gagnant leurs places dans un bruit grin?ant de portes et de banquettes.

Elle seule n'arrivait point.

Il commen?a ? regretter son action irr?fl?chie. D'autant plus qu'on avait remarqu? sa pr?sence et qu'on s'en ?tonna en une insistance de jumelles qu'il ne fut pas sans apercevoir. Certes, il ne fr?quentait personne, n'avait nou? de relations avec aucune famille, vivait seul. Mais chacun le connaissait de vue, au moins, savait qui il ?tait et son noble d?sespoir, en cette Bruges peu populeuse, si inoccup?e, o? tout le monde se conna?t, s'enquiert des nouveaux venus, informe ses voisins et se renseigne aupr?s d'eux.

Ce fut une surprise, presque la fin d'une l?gende, et le triomphe des malins qui avaient toujours souri quand on parlait du veuf inconsolable.

Hugues, par on ne sait quel fluide qui se d?gage d'une foule quand elle s'unifie en une pens?e collective, eut l'impression ? ce moment d'une faute vis-?-vis de lui-m?me, d'une noblesse parjur?e, d'une premi?re f?lure au vase de son culte conjugal par o? sa douleur, bien entretenue jusqu'ici, s'?goutterait toute.

Hugues se sentit plus troubl? encore. Depuis la mort de sa femme, il n'avait entendu aucune musique. Il avait peur du chant des instruments. M?me un accord?on dans les rues, avec son petit concert asthmatique et acidul?, lui tirait des larmes. Et aussi les orgues, ? Notre-Dame et ? Sainte-Walburge, le dimanche, quand ils semblaient draper par-dessus les fid?les des velours noirs et des catafalques de sons.

La musique de l'op?ra maintenant lui noyait les m?ninges; les archets lui jouaient sur les nerfs. Un picotement lui vint aux yeux. S'il allait pleurer encore? Il songeait ? partir quand une pens?e ?trange lui traversa l'esprit: la femme de tant?t qu'il avait, comme dans un coup de folie et pour le baume de sa ressemblance, suivie jusqu'en cette salle, ne s'y trouvait pas, il en ?tait s?r. Pourtant, elle ?tait entr?e au th??tre, presque sous ses yeux. Mais si elle ne se trouvait pas dans la salle, peut-?tre allait-elle appara?tre sur la sc?ne?

Profanation qui, d'avance, lui d?chirait toute l'?me. Le visage identique, le visage de l'?pouse elle-m?me dans l'?vidence de la rampe et soulign? de maquillages. Si cette femme, suivie ainsi et disparue brusquement sans doute par quelque porte de service, ?tait une actrice et qu'il allait la voir surgir, gesticulant et chantant? Ah! sa voix? serait-ce aussi la m?me voix, pour continuer la diabolique ressemblance--cette voix de m?tal grave, comme d'argent avec un peu de bronze, qu'il n'avait plus jamais entendue, jamais?

Hugues se sentit tout boulevers?, rien que par la possibilit? d'un hasard qui pourrait bien aller jusqu'au bout; et, plein d'angoisse, il attendit, avec une sorte de pressentiment qu'il avait soup?onn? juste.

Les actes s'?coul?rent, sans rien lui apprendre. Il ne la reconnut pas parmi les chanteuses, ni non plus parmi les choristes, fard?es et peintes comme des poup?es de bois. Inattentif, pour le reste, au spectacle, il ?tait d?cid?ment r?solu ? partir apr?s la sc?ne des Nonnes dont le d?cor de cimeti?re le ramenait ? toutes ses pens?es mortuaires. Mais tout ? coup, au r?citatif d'?vocation, quand les ballerines, figurant les Soeurs du clo?tre r?veill?es de la mort, processionnent en longue file, quand Helena s'anime sur son tombeau et, rejetant linceul et froc, ressuscite, Hugues ?prouva une commotion comme un homme sorti d'un r?ve noir qui entre dans une salle de f?te dont la lumi?re vacille aux balances tr?buchantes de ses yeux.

Et plus ressemblante ainsi, ressemblante ? en pleurer, avec ses yeux dont le bistre accentuait le cr?puscule, avec ses cheveux apparents, d'un or unique comme l'autre...

Saisissante apparition, toute fugitive, sur laquelle bient?t le rideau tomba.

Hugues, la t?te en feu, boulevers? et rayonnant, s'en retourna au long des quais, comme hallucin? encore par la vision persistante qui ouvrait toujours devant lui, m?me dans la nuit noire, son cadre de lumi?re... Ainsi le docteur Faust, acharn? apr?s le miroir magique o? la c?leste image de femme se d?voile!

Hugues eut vite fait d'?tre renseign? sur elle. Il sut son nom: Jane Scott, qui figurait en vedette sur l'affiche; elle r?sidait ? Lille, venant deux fois par semaine, avec la troupe dont elle faisait partie, donner des repr?sentations ? Bruges.

Les danseuses ne passent gu?re pour ?tre puritaines. Un soir donc, induit ? se rapprocher d'elle par le charme douloureux de cette ressemblance, il l'aborda.

Elle r?pondit, sans avoir l'air surpris et comme s'attendant ? la rencontre, d'une voix qui bouleversa Hugues jusqu'? l'?me. La voix aussi! La voix de l'autre, toute semblable et r?entendue, une voix de la m?me couleur, une voix orf?vr?e de m?me. Le d?mon de l'Analogie se jouait de lui! Ou bien y a-t-il une secr?te harmonie dans les visages et faut-il qu'? tels yeux, ? telle chevelure corresponde une voix appari?e?

Pourquoi n'aurait-elle pas ?galement la parole de la morte puisqu'elle avait ses prunelles dilat?es et noires dans de la nacre, ses cheveux d'or rare et d'un alliage qui semblait introuvable? En la voyant maintenant de plus pr?s, de tout pr?s, nulle diff?rence ne s'av?rait entre la femme ancienne et la nouvelle. Hugues en demeurait confondu et que celle-ci, malgr? les poudres, le fard, la rampe qui br?le, e?t le m?me teint naturel de pulpe intacte. Et, dans l'allure aussi, rien du genre d?sinvolte des danseuses: une toilette sobre, un esprit qui semblait r?serv? et doux.

Plusieurs fois, Hugues la revit, conversa avec elle. Le sortil?ge de la ressemblance op?rait... Il n'avait eu garde cependant de retourner au th??tre. Le premier soir, ?'avait ?t? une manigance adorable de la destin?e. Puisqu'elle devait ?tre pour lui l'illusion de sa morte retrouv?e, il ?tait juste qu'elle lui appar?t d'abord comme une ressuscit?e, descendant d'un tombeau parmi un d?cor de f?erie et de clair de lune.

Mais d?sormais il n'entendait plus se la figurer ainsi. Elle ?tait la morte redevenue femme, ayant recommenc? sa vie ? l'ombre, s'habillant d'?toffes tranquilles. Pour que l'?vocation f?t sauve, Hugues ne voulut plus voir la danseuse qu'en toilette de ville, mieux ressemblante ainsi et toute pareille.

Maintenant il allait la visiter souvent, chaque fois qu'elle jouait, l'attendant ? l'h?tel o? elle descendait. D'abord il se contenta du mensonge consolant de son visage. Il cherchait dans ce visage la figure de la morte. Pendant de longues minutes, il la regardait, avec une joie douloureuse, emmagasinant ses l?vres, ses cheveux, son teint, les d?calquant au fil de ses yeux stagnants... ?lan, extase du puits qu'on croyait mort et o? s'ench?sse une pr?sence. L'eau n'est plus nue; le miroir vit!

Pour s'illusionner aussi avec sa voix, il baissait parfois les paupi?res, il l'?coutait parler, il buvait ce son, presque identique ? s'y m?prendre, sauf par instant un peu de sourdine, un peu d'ouate sur les mots. C'?tait comme si l'ancienne e?t parl? derri?re une tenture.

Pourtant, de cette premi?re apparition sur la sc?ne, un souvenir troublant persistait: il avait entrevu ses bras nus, sa gorge, la ligne souple du dos et se les imaginait aujourd'hui dans la robe close.

Une curiosit? de chair s'infiltra.

Qui dira les passionn?es ?treintes d'un couple qui s'aime, longuement s?par?? Or la mort ici n'avait ?t? qu'une absence, puisque la m?me femme ?tait retrouv?e.

En regardant Jane, Hugues songeait ? la morte, aux baisers, aux enlacements de nagu?re. Il croirait reposs?der l'autre, en poss?dant celle-ci. Ce qui paraissait fini ? jamais allait recommencer. Et il ne tromperait m?me pas l'?pouse, puisque c'est elle encore qu'il aimerait dans cette effigie et qu'il baiserait sur cette bouche telle que la sienne.

Hugues connut ainsi de fun?bres et violentes joies. Sa passion ne lui apparut pas sacril?ge mais bonne, tant il d?doubla ces deux femmes en un seul ?tre--perdu, retrouv?, toujours aim?, dans le pr?sent comme dans le pass?, ayant des yeux communs, une chevelure indivise, une seule chair, un seul corps auquel il demeurait fid?le.

Chaque fois maintenant que Jane arrivait ? Bruges, Hugues la rejoignit, soit ? la fin de l'apr?s-midi, avant le spectacle; mais surtout apr?s, dans les silencieux minuits o?, jusque tard, il s'enchantait aupr?s d'elle: malgr? l'?vidence, son grand deuil intact, les appartements d'h?tel toujours l'air ?trangers et transitoires, il parvenait peu ? peu ? se persuader que les mauvaises ann?es n'avaient point ?t? que c'?tait toujours le foyer, le m?nage d'amour, la femme premi?re, l'intimit? calme avant les baisers permis.

Les douces soir?es: chambre close, paix int?rieure, unit? du couple qui se suffit, silence et paix qui?te! Les yeux, comme des phal?nes, ont tout oubli?: les angles noirs, les vitres froides, la pluie, au dehors, et l'hiver, les carillons sonnant la mort de l'heure--pour ne plus papillonner que dans le cercle ?troit de la lampe!

Hugues revivait ces soir?es-l?... Oubli total! Recommencements! Le temps coule en pente, sur un lit sans pierres... Et il semble que, vivant, on vive d?j? d'?ternit?.

Hugues installa Jane dans une maison riante qu'il avait lou?e pour elle au long d'une promenade qui aboutit ? des banlieues de verdures et de moulins.

En m?me temps, il l'avait d?cid?e ? quitter le th??tre. Ainsi il l'aurait toujours ? Bruges et mieux ? lui. Pas une minute, cependant, il n'avait envisag? le petit ridicule pour un homme grave et de son ?ge, apr?s un si inconsolable deuil notoire, de s'amouracher d'une danseuse. ? vrai dire, il n'avait pas d'amour pour elle. Tout ce qu'il d?sirait, c'?tait pouvoir ?terniser le leurre de ce mirage. Quand il prenait dans ses mains la t?te de Jane, l'approchait de lui, c'?tait pour regarder ses yeux, pour y chercher quelque chose qu'il avait vu dans d'autres: une nuance, un reflet, des perles, une flore dont la racine est dans l'?me-- et qui y flottaient aussi peut-?tre.

D'autres fois, il d?nouait ses cheveux, en inondait ses ?paules, les assortissait mentalement ? un ?cheveau absent, comme s'il fallait les filer ensemble.

Jane ne comprenait rien ? ces allures anormales de Hugues, ? ses muettes contemplations.

Elle se rappelait, au commencement de leurs relations, son inexpliqu?e tristesse quand elle lui avait dit que sa chevelure ?tait teinte; et avec quel ?moi, depuis, il l'?piait pour savoir si elle la maintenait de la m?me nuance.

--<>, avait-elle dit un jour.

Il en avait paru tout troubl?, insistant pour qu'elle gard?t ses cheveux de cet or clair qu'il aimait tant. Et, en disant cela, il les avait pris, caress?s de la main, y enfon?ant les doigts comme un avare dans son tr?sor qu'il retrouve.

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