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Munafa ebook

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Read Ebook: La femme française dans les temps modernes by Bader Clarisse

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Ebook has 878 lines and 120539 words, and 18 pages

LA FEMME FRAN?AISE DANS LES TEMPS MODERNES

PAR CLARISSE BADER

PR?FACE

J'ai cherch? dans mes pr?c?dentes ?tudes la place que la femme a occup?e dans les soci?t?s qui ont laiss? leur influence sur notre civilisation. Je termine aujourd'hui mon travail par un ouvrage qui a pour objet la condition de la femme fran?aise dans les temps modernes.

En p?n?trant dans les vieux foyers fran?ais je m'applique surtout ? retrouver les principes sur lesquels repose la famille. Dans cette partie de mon oeuvre, j'interroge les personnes qui ont v?cu dans ces trois si?cles, je recueille leurs t?moignages, ces t?moignages que nous livrent particuli?rement les m?moires domestiques, les correspondances priv?es, tous les documents intimes auxquels notre ?poque attache justement un si grand prix.

Pour ?tudier la part qu'a eue la femme dans notre vie litt?raire et artistique, je ne me suis arr?t?e qu'aux mod?les qui repr?sentent vraiment une influence. Je m'y suis longuement attard?e, comme le voyageur qui, apr?s avoir rapidement travers? les plaines, s'arr?te aux cimes des montagnes.

Quant au r?le historique des femmes fran?aises, je n'y ai cherch? que les ?l?ments de ce probl?me tr?s actuel: Dans notre pays, la femme est-elle apte ? la vie politique?

Il y a vingt ans qu'au sortir de l'adolescence je commen?ais l'oeuvre que je termine aujourd'hui. Ce travail, objet de ma constante sollicitude, a ?t? interrompu dans ces derni?res ann?es par des ?preuves domestiques qui semblaient m'enlever jusqu'? l'espoir de le reprendre jamais. C'est avec une profonde tristesse que je croyais devoir abandonner une oeuvre qui n'avait ?t? pour moi que la forme d'une humble mission moralisatrice, et dont les souvenirs se rattachaient aux radieuses ann?es disparues pour toujours de mon horizon assombri. En m'attribuant une part du prix fond? par une g?n?reuse amie de la France, la c?l?bre Mme Botta, l'Acad?mie fran?aise m'a accord? un nouvel et puissant encouragement qui m'a rendue ? mes ch?res occupations d'autrefois et qui m'a donn? la force de faire plus d'un sacrifice ? l'ach?vement de mon oeuvre. J'aurais voulu que cette conclusion de mes travaux t?moign?t dignement de ma reconnaissance; mais pour la r?alisation d'un tel voeu, il ne suffisait pas de l'effort qui, dans les luttes d'un incessant labeur, surmonte la peine et brave la fatigue.

CLARISSE BADER. D?cembre 1882.

LA FEMME FRAN?AISE DANS LES TEMPS MODERNES

CHAPITRE PREMIER

L'?DUCATION DES FEMMES--LA JEUNE FILLE LA FIANC?E

Dans la famille patriarcale du moyen ?ge, c'est surtout la condition domestique de la femme qui nous appara?t. La ch?telaine dans le manoir f?odal, la bourgeoise dans la maison de la cit?, la paysanne dans la chaumi?re, nous font g?n?ralement revoir ce type, vieux comme le monde: la femme gardienne du foyer.

L'?ducation de la femme se ressentira de cette double influence. Ici on pr?parera en elle la gardienne du foyer, l? une femme de la cour. Les r?sultats de ces deux ?ducations ne tarderont pas ? nous appara?tre.

Mais dans les provinces comme ? la cour, dans la bourgeoisie comme dans la noblesse, le mouvement intellectuel qui produisit la Renaissance donna une vive impulsion ? la culture de l'esprit chez la femme. Nous aurons ? le constater dans un chapitre sp?cial r?serv? ? l'influence de la femme fran?aise sur les lettres et sur les arts.

Presque toutes ces femmes sont po?tes en m?me temps qu'?rudites. Quelques-unes sont musiciennes et s'accompagnent du luth pour chanter leurs vers. Beaucoup sont lou?es pour avoir alli? au talent, ? la science, les sollicitudes domestiques, les devoirs de la m?re. Nous les retrouverons en ?tudiant la part qu'eut la femme dans le mouvement intellectuel de notre pays.

Les filles du peuple ne restent pas ?trang?res ? l'?rudition, t?moin la maison de Robert Estienne o? l'obligation de ne parler qu'en latin ?tait impos?e aux servantes m?mes.

Le besoin du savoir ?tait universel pendant la Renaissance, ?poque de recherches curieuses et qui fut certes moins litt?raire qu'?rudite et artistique. Les femmes ne firent donc que participer ? l'entra?nement g?n?ral, et ce ne fut pas sans exc?s. Elles ne surent pas toujours se d?fendre de la p?danterie, s'il faut en croire Montaigne. Le philosophe sceptique raille agr?ablement les femmes savantes d'alors qui faisaient parade d'une instruction superficielle: <> dit-il avec son inimitable accent de malicieuse na?vet?.

Si les femmes veulent s'instruire, Montaigne leur abandonne impertinemment la po?sie, <> Mais dans cette page badine, il y a d?j? le grand principe de l'instruction des femmes: Montaigne leur permet d'?tudier tout ce qui peut avoir dans leur vie une utilit? pratique, l'histoire, la philosophie m?me.

<>

L'utilit? de l'instruction ?tait n?anmoins un argument que ne pouvaient n?gliger les femmes qui d?s lors d?fendaient les droits intellectuels de leur sexe et qui comptaient dans leurs rangs la jeune et belle dauphine de France, Marie Stuart, pronon?ant en plein Louvre, devant la cour assembl?e, cette harangue latine dont j'ai parl? plus haut, et qu'elle avait compos?e elle-m?me; <> Nous ne savons ? quel point de vue se pla?a ici la jeune dauphine, si elle faisait de l'instruction une simple parure pour l'esprit de la femme ou une force pour son caract?re. Mais je pense que la gr?ce toute f?minine qui distinguait Marie Stuart la pr?serva des doctrines ?mancipatrices qui, ? cette ?poque d?j?, ?garaient quelque peu les cerveaux f?minins. Ne vit-on pas alors Marie de Romieu, r?pondant ? une satire de son fr?re contre les femmes, d?fendre leur m?rite avec un z?le plus ardent que r?fl?chi, et d?clarer que la femme l'emporte sur l'homme non seulement par les qualit?s du coeur, mais encore par les dons intellectuels, par le maniement des affaires, et m?me... par le courage guerrier! Le comte Joseph de Maistre, qui eut le tort d'exag?rer la th?se oppos?e, devait, deux si?cles plus tard, r?pondre sans le savoir ? la pr?tention la plus exorbitante d'une femme dont le nom et les ?crits ne lui ?taient sans doute pas connus: <> je n'aurais pas manqu? de lui r?pondre: <>

Mlle de Gournay, elle, devait se contenter de proclamer l'?galit? des sexes. Elle fit bien certaines petites restrictions pour les aptitudes guerri?res; mais pour la science de l'administration, elle se garda bien d'admettre que la femme f?t quelque peu inf?rieure ? l'homme.

<>

En d?finissant le r?le de l'instruction dans les devoirs maternels, Jean Bouchet n'a pas oubli? de d?montrer que l'?tude pr?munit aussi la femme contre les plaisirs du monde et les passions mauvaises. Le cynique Rabelais a lui-m?me compris que les coupables amours ne pouvaient trouver place dans une ?me s?rieusement occup?e; et par une charmante all?gorie, il a montr? Cupidon n'osant s'attaquer au groupe des muses antiques, et s'arr?tant surpris, ravi, d?sarm?, et en quelque sorte captif lui-m?me devant leurs graves et doux accents. L'amour profane ne pouvant les s?duire, est devenu, sous leur influence, l'amour immat?riel.

De grandes dames comme Mme de la Fayette, Mme de S?vign?, Marie-El?onore de Rohan, abbesse de la Sainte-Trinit?, ? Caen, plus tard abbesse de Malnoue, et, dans une sph?re moins haute, Mme des Houli?res, Mlle Dupr?, ont ?tudi? le latin. Cette derni?re apprend m?me le grec.

Au milieu de ces femmes qui cherchent ? p?n?trer les secrets de la nature, se livrent ? des dissertations philologiques, ou p?rorent sur les m?rites du platonisme, du sto?cisme, de l'?picur?isme, du cart?sianisme, tandis qu'elles ignorent la science la plus utile, celle du devoir modestement accompli, je comprends la mauvaise humeur du ma?tre de maison; et si, dans sa col?re, il d?passe la mesure en confondant la femme instruite avec la p?dante, je l'excuse quand il s'?crie:

Le moindre sol?cisme en parlant vous irrite; Mais vous en faites, vous, d'?tranges en conduite. Vos livres ?ternels ne me contentent pas; Et, hors un gros Plutarque ? mettre mes rabats, Vous devriez br?ler tout ce meuble inutile, Et laisser la science aux docteurs de la ville; M'?ter, pour faire bien, du grenier de c?ans, Cette longue lunette ? faire peur aux gens, Et cent brimborions dont l'aspect importune; Ne point aller chercher ce qu'on fait dans la lune, Et vous m?ler un peu de ce qu'on fait chez vous, Ou nous voyons aller tout sens dessus dessous. Il n'est pas bien honn?te, et pour beaucoup de causes, Qu'une femme ?tudie et sache tant de choses. Former aux bonnes moeurs l'esprit de ses enfants, Faire aller son m?nage, avoir l'oeil sur ses gens, Et r?gler la d?pense avec ?conomie, Doit ?tre son ?tude et sa philosophie. Nos p?res, sur ce point, ?taient gens bien sens?s, Qui disaient qu'une femme en sait toujours assez, Quand la capacit? de son esprit se hausse A conna?tre un pourpoint d'avec un haut-de-chausse. Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien; Leurs m?nages ?taient tout leur docte entretien; Et leurs livres, un d?, du fil et des aiguilles, Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles. Les femmes d'? pr?sent sont bien loin de ces moeurs: Elles veulent ?crire et devenir auteurs. Nulle science n'est pour elles trop profonde, Et c?ans beaucoup plus qu'en aucun lieu du monde: Les secrets les plus hauts s'y laissent concevoir, Et l'on sait tout chez moi, hors ce qu'il faut savoir. On y sait comme vont lune, ?toile polaire, V?nus, Saturne et Mars, dont je n'ai point affaire; Et dans ce vain savoir, qu'on va chercher si loin, On ne sait comme va mon pot, dont j'ai besoin. Mes gens ? la science aspirent pour vous plaire, Et tous ne font rien moins que ce qu'ils ont ? faire. Raisonner est l'emploi de toute ma maison. Et le raisonnement en bannit la raison...! L'un me br?le mon r?t, en lisant quelque histoire; L'autre r?ve ? des vers, quand je demande ? boire: Enfin je vois par eux votre exemple suivi. Et j'ai des serviteurs et ne suis pas servi. Une pauvre servante au moins m'?tait rest?e, Qui de ce mauvais air n'?tait point infect?e; Et voil? qu'on la chasse avec un grand fracas, A cause qu'elle manque ? parler Vaugelas.

Qu'importe qu'elle manque aux lois de Vaugelas, Pourvu qu'? la cuisine elle ne manque pas? J'aime bien mieux, pour moi, qu'en ?pluchant ses herbes Elle accommode mal les noms avec les verbes, Et redise cent fois un bas ou m?chant mot. Que de br?ler ma viande ou saler trop mon pot. Je vis de bonne soupe, et non de beau langage. Vaugelas n'apprend point ? bien faire un potage, Et Malherbe et Balzac, si savants en beaux mots, En cuisine peut-?tre auraient ?t? des sots.

...Nous voulons montrer ? de certains esprits, Dont l'orgueilleux savoir nous traite avec m?pris, Que de science aussi les femmes sont meubl?es; Qu'on peut faire, comme eux, de doctes assembl?es, Conduites en cela par des ordres meilleurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nous approfondirons, ainsi que la physique, Grammaire, histoire, vers, morale, et politique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nous serons, par nos lois, les juges des ouvrages; Par nos lois, prose et vers, tout nous sera soumis: Nul n'aura de l'esprit, hors nous et nos amis.

Mais le succ?s de Moli?re d?passa le but que le grand comique avait poursuivi. Le ridicule qu'il jetait sur les femmes savantes allait faire perdre aux femmes jusqu'? cette modeste instruction qu'il leur permettait, alors qu'il faisait exprimer par Clitandre sa v?ritable pens?e:

...Les femmes docteurs ne sont pas de mon go?t. Je consens qu'une femme ait des clart?s de tout: Mais je ne lui veux point la passion choquante De se rendre savante afin d'?tre savante; Et j'aime que souvent, aux questions qu'on fait, Elle sache ignorer les choses qu'elle sait: De son ?tude enfin je veux qu'elle se cache; Et qu'elle ait du savoir sans vouloir qu'on le sache, Sans citer les auteurs, sans dire de grands mots, Et clouer de l'esprit ? ses moindres propos.

On ne saurait mieux dire. C'?tait ainsi que, plusieurs ann?es auparavant, Mlle de Scud?ry en avait jug?, et telle sera toujours l'opinion des esprits judicieux. Tout dans la femme doit ?tre voil?, l'instruction comme la beaut?. Et c'est avec une d?licatesse infinie que F?nelon a pu dire des jeunes filles: <>

Mais le ridicule que Moli?re jetait sur les femmes savantes l'emporta sur les r?serves qu'il avait faites. L'?clat de rire qui accueillit sa pi?ce fut g?n?ral, et Boileau en prolongea l'?cho en y ajoutant sa note railleuse. L'instruction fut condamn?e avec le p?dantisme, et l'ignorance triompha du tout.

Avec sa finesse malicieuse, La Bruy?re constata que les d?fauts des femmes ne s'accordaient que trop ici avec les pr?jug?s des hommes. <

<

<>

<>, dira F?nelon. <>

Mlle de Scud?ry avait aussi parl? des fautes d'orthographe grossi?res que commettaient des femmes aussi inhabiles ? bien ?crire qu'habiles ? bien parler. Elles embrouillent ? un tel point les caract?res dont elles se servent, qu'une femme reporte ? une autre toutes les lettres que celle-ci lui a ?crites de la campagne, et la prie de les lui d?chiffrer elle-m?me. Mais ce manque d'orthographe et ce griffonnage ne se remarquaient-ils pas jusque dans les lettres d'une spirituelle ?pistoli?re comme Mme de Coulanges?

Montaigne remarquait de son temps que tout, dans l'?ducation des filles, ne tendait qu'? ?veiller l'amour. La m?me observation est faite par Mlle de Scud?ry qui se plaint que le d?sir de plaire soit la seule facult? que l'on cultive chez la femme: <

<> Combien juste et profonde est cette derni?re remarque!

La satire de Moli?re ne rendra que plus g?n?rales ces nonchalantes habitudes, et la vie inoccup?e des femmes produira avec la paresse, la frivolit?, le go?t exag?r? du luxe et des plaisirs mondains: pente fatale qui m?ne promptement ? l'ab?me! Ou bien le d?soeuvrement amollira ? un tel degr? les femmes et les jeunes filles que, suivant le t?moignage de Mme de Maintenon, elles ne seront plus capables d'aucun effort, m?me pour parler, m?me pour s'amuser; et que, inertes, apathiques, elles ne sauront plus que manger, dormir! Entre cette vie et celle de la brute, je ne vois aucune diff?rence; et, s'il en est une, elle est tout enti?re ? l'avantage de l'animal qui, du moins, se remue pour chercher sa p?ture.

De la p?danterie de quelques femmes, disait l'abb? Fleury, <>

F?nelon et Mme de Maintenon ?taient t?moins de ce que, sous la surveillance d'une m?re grondeuse, la vie domestique pouvait avoir d'ennuis pour la jeune personne. <>

Il ?tait des m?res qui, tr?s mondaines pour leur compte, et tr?s s?v?res pour celui de leurs filles, ne les emmenaient ? la cour que dans une attitude d'esclavage. <> Ces m?res n'eussent pas permis ? leurs filles de prendre la parole sans avoir ?t? interrog?es.

Les m?res laissaient-elles leurs filles chez elles, la vie de celles-ci n'?tait pas mieux dirig?e. Une femme de chambre de la m?re devenait la gouvernante de la fille: <>

Dans les familles mondaines, quelle pernicieuse atmosph?re entoure la jeune fille! La grande ?me sacerdotale de F?nelon est saisie de tristesse devant le spectacle que pr?sentent les d?sordres et les discordes de la maison, la vie dissip?e de la m?re de famille. <>

Devant ces tristes exemples, F?nelon et sa noble alli?e comprennent combien il est urgent d'?lever la femme qui aura elle-m?me des enfants ? ?lever un jour. En consid?rant cette mission aussi bien que l'influence qu'exercent les femmes, F?nelon juge m?me que la mauvaise ?ducation des filles est plus dangereuse encore que celle des hommes. Et Mme de Maintenon, alors qu'elle engage les ?l?ves de Saint-Cyr ? ne donner ? leurs compagnes que de bons exemples, les pr?vient que par celles d'entre ces jeunes filles qui sont destin?es ? devenir m?res, la transmission du bien et du mal s'op?rera pendant les si?cles des si?cles, et que des fautes commises mille ans plus tard feront peser une effroyable responsabilit? sur la personne qui aura laiss? tomber une mauvaise semence dans l'?me d'une m?re future.

Dans ce syst?me d'?ducation, l'instruction proprement dite devenait un puissant moyen de pr?parer la femme forte. Ici encore Mme de Maintenon semble s'?tre inspir?e de F?nelon en appliquant ? Saint-Cyr la m?thode p?dagogique de celui-ci, cette m?thode qui, admirablement appropri?e aux besoins de l'enfant, ? la curiosit? de l'adolescente, t?moignait que l'ancien sup?rieur des Nouvelles catholiques avait vu de pr?s se d?velopper l'intelligence f?minine et avait ainsi ?tudi? les enseignements que comporte chaque ?ge.

Cette m?thode n'a point vieilli, non plus que les r?sultats qu'elle poursuit.

De m?me que l'?ducation morale, l'?ducation intellectuelle doit tendre ? ce double but que nous avons signal?: former le jugement, ?clairer la pi?t?, et rendre ainsi la femme plus capable de remplir ses devoirs. Au lieu de cette instruction qui ne fait qu'encombrer la m?moire, F?nelon et Mme de Maintenon veulent une instruction vraiment pratique qui soit une force pour le caract?re en m?me temps qu'une lumi?re pour l'esprit.

Pour la fondatrice de Saint-Cyr, il n'?tait pas jusqu'aux le?ons d'?criture qui ne servissent ? l'?ducation morale, et les exemples que Mme de Maintenon tra?ait elle-m?me sur les cahiers des ?l?ves ?taient des pr?ceptes remplis de cette haute raison, de cette douce sagesse, de cette d?licatesse de sentiment qui distinguaient cette femme c?l?bre. Elle s'appliquait ? ce que les jeunes filles s'assimilassent le suc de toutes les le?ons qu'elles entendaient, et elle les engageait ? ?crire leurs r?flexions dans un livre sp?cial.

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