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Read Ebook: Barnabé Rudge Tome I by Dickens Charles Bonnomet M Translator
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 2000 lines and 112082 words, and 40 pagesans doute la frayeur qui lui faisait confondre en id?e un verrou et son usage car il ?tait bien vrai qu'il y avait un verrou ? la porte, mais il n'?tait pas mis en dedans. Quoi qu'il en soit, le sens de l'ou?e ayant, chez Mlle Miggs, un tranchant aussi effil? que son caract?re, et se trouvant de la m?me nature hargneuse et soup?onneuse, l'informa bient?t que le promeneur nocturne d?passait sa porte, et paraissait avoir quelque but tout ? fait distinct d'elle-m?me, sans le moindre rapport avec sa personne. ? cette d?couverte elle fut plus effray?e que jamais, et elle allait donner libre issue ? ses cris de: < En cons?quence, regardant dehors, et ?tendant son cou au-dessus de la rampe elle aper?ut, ? sa grande stup?faction, M. Tappertit compl?tement habill?, qui descendait ? la d?rob?e l'escalier, une marche ? la fois, avec ses souliers dans une de ses mains et une lampe dans l'autre. Elle le suivit des yeux, et, descendant elle- m?me quelques marches pour profiter d'un angle propice, elle le vit passer la t?te par la porte de la salle ? manger, la retirer avec une grande promptitude, et commencer imm?diatement une retraite vers le haut de l'escalier avec toute la c?l?rit? possible. < La perspective de surprendre n'importe quel secret de n'importe qui aurait suffi pour tenir ?veill?e Mlle Miggs m?me sous l'influence de la jusquiame. Bient?t elle entendit encore le pas de l'apprenti; d'ailleurs elle aurait entendu celui d'une plume automate qui serait descendue sur la pointe du pied. Puis elle se glissa hors de sa chambre, ainsi qu'auparavant, et aper?ut de nouveau le fuyard qui revenait ? la charge: il regarda encore avec pr?caution ? la porte de la salle ? manger; mais cette fois, au lieu de battre en retraite, il entra et disparut. Miggs ?tait de retour dans sa chambre, et avait mis la t?te ? la fen?tre, en moins de temps qu'il n'en faut ? un homme d'?ge pour cligner de l'oeil et se remettre. L'apprenti sortit par la porte de la rue, la ferma soigneusement derri?re lui, s'en assura en y appuyant le genou, et partit avec une allure de fanfaron, en mettant quelque chose dans sa poche tandis qu'il s'?loignait. ? ce spectacle, Miggs cria derechef: < < Elle n'arriva pas ? cette conclusion sans r?fl?chir, sans beaucoup regarder, beaucoup examiner; ses souvenirs l'y aid?rent aussi: elle se rappela que, dans diverses occasions, ?tant tomb?e tout ? coup sur le dos de l'apprenti, elle l'avait trouv? occup? d'un travail myst?rieux. De peur que le nom de moutard donn? par Mlle Miggs ? celui sur qui elle daignait abaisser les yeux n'?veille de l'?tonnement dans quelque esprit, il est bon de faire observer qu'elle consid?rait tous les m?les bip?des au-dessous de trente ans comme de simples marmots, de vrais poupons, ph?nom?ne assez commun chez les dames du caract?re de Mlle Miggs, et qu'en g?n?ral on trouve associ? ? ces indomptables et sauvages vertus. Mlle Miggs d?lib?ra en elle-m?me durant quelques minutes, les yeux fix?s tout le temps sur la porte de l'atelier comme si ses yeux et ses pens?es ne pouvaient s'en d?tacher. Puis, prenant dans un fauteuil une feuille de papier, elle en fit un long et mince tortillon. Apr?s avoir rempli cet instrument d'une quantit? de poussi?re du menu charbon de la forge, elle s'approcha de la porte, et, mettant un genou en terre, elle souffla avec dext?rit? dans le trou de la serrure autant de cette fine poudre qu'il en pouvait contenir. Lorsqu'elle l'eut bourr? jusqu'au bord d'une fa?on tr?s industrieuse et tr?s habile, elle remonta l'escalier ? la sourdine, et, arriv?e dans sa chambre, elle gloussa de rire. < En prof?rant cette critique, elle lan?a un coup d'oeil approbateur ? son petit miroir, comme une personne qui dirait: < < L?-dessus, avec une expression de figure o? un grand nombre d'ingr?dients contraires, tels que la m?chancet?, la ruse, la malice, le triomphe, la confiance dans le succ?s de sa patience, ?taient tous m?l?s ensemble en une sorte de punch physionomique, Mlle Miggs s'arrangea pour attendre et pour ?couter, semblable ? quelque belle ogresse qui vient de dresser un pi?ge sur le chemin et guette un jeune voyageur bien dodu pour en manger une tranche. Elle resta assise l?, dans une parfaite tranquillit?, toute la nuit. Enfin, juste ? la pointe du jour, il y eut un bruit de pas dans la rue, et bient?t elle put voir M. Tappertit s'arr?ter devant la porte. Puis elle put d?couvrir qu'il essayait sa clef, qu'il soufflait dedans, qu'il la tapait contre le poteau le plus proche pour faire tomber la poussi?re, qu'il allait l'examiner sous un r?verb?re, qu'il fourrait des petits morceaux de bois dans la serrure pour la nettoyer, qu'il regardait dans le trou de la serrure, d'abord avec un oeil, et ensuite avec l'autre, qu'il essayait la clef une seconde fois, qu'elle ne pouvait plus tourner, et, qui pis est, qu'elle ne pouvait plus ressortir, qu'il la courbait, qu'elle ?tait alors moins dispos?e ? ressortir qu'auparavant, qu'il la tordait avec une grande force et la tirait d'une main vigoureuse, et qu'alors elle ressortait si soudainement qu'il manquait de tomber ? la renverse, qu'il donnait un coup de pied ? la porte, qu'il la secouait, qu'il finissait par se frapper le front, et s'asseoir sur la marche, d'un air d?sesp?r?. Quand la crise fut arriv?e ? son paroxysme, Mlle Miggs, affectant d'?tre ?puis?e par la terreur et de se cramponner ? l'all?ge de la fen?tre pour se soutenir, fit voir au dehors son bonnet de nuit, et demanda d'une voix faible qui ?tait l?. M. Tappertit cria: < < -- Non, non, non! cria M. Tappertit. -- Alors, dit Miggs d'une voix plus faible qu'avant, est-ce le feu? o? est-il, monsieur? Pr?s de cette chambre, je le parie. Je n'ai rien sur la conscience, monsieur, et j'aime mieux mourir que de descendre par une ?chelle. Tout ce que je d?sire, vu l'amour que je porte ? ma soeur, qui est mari?e, cour du Lion d'or, n? 27, deuxi?me cordon de sonnette, sur le montant, ? droite... -- Miggs! cria M. Tappertit, ne me reconnaissez-vous pas? Sim, vous savez, Sim. -- Oh! qu'est-ce qu'il a? cria Miggs en serrant ses mains; court- il quelque danger? est-il au milieu des flammes ardentes? Ah ciel! ah ciel! -- Eh! mais, je suis ici, r?pliqua M. Tappertit en se frappant la poitrine. Ne me voyez-vous pas? ?tes-vous folle, Miggs? -- Quoi! c'est vous! cria Miggs, sans faire attention ? ce compliment. Eh! mais oui, c'est lui-m?me. Bont? divine! qu'est-ce que cela signifie, s'il vous pla?t? Mame, c'est... -- Non, non! cria M. Tappertit, qui se tenait sur la pointe des pieds, comme s'il esp?rait, par ce moyen, pouvoir se rapprocher assez pour fermer de l? la bouche ? Miggs dans son galetas. Ne dites rien. Je suis sorti sans permission, et il y a je ne sais quoi ? la serrure. Descendez, venez ouvrir la fen?tre de la boutique, afin que je puisse entrer par l?. -- Je n'ose pas, Simmun, cria Miggs, car c'?tait ainsi qu'elle pronon?ait son nom de bapt?me. Je n'ose pas, en v?rit?. Vous savez aussi bien que n'importe qui combien je suis scrupuleuse. Et descendre en pleine nuit, lorsque la maison est plong?e dans le sommeil et voil?e de t?n?bres!>> Ici elle s'arr?ta et frissonna, car sa pudeur en attrapait un rhume rien que d'y penser. < Miggs jeta un petit cri per?ant. < -- Oh! Simmun, cria Miggs, c'est pire que tout le reste. Je sais que, si je descends, vous irez plus loin, et... -- Et quoi, pr?cieuse amie? dit M. Tappertit. -- Et vous essayerez, dit Miggs d'un air agac?, de m'embrasser, ou quelque autre horreur; vous l'essayerez, je le sais. -- Je vous jure que non, dit Tappertit avec une remarquable vivacit?. Sur mon ?me, je n'en ferai rien. Il s'en va grand jour, et le watchman est en train de se r?veiller. Ang?lique Miggs! si vous voulez bien descendre et m'introduire, je vous promets sinc?rement et loyalement que je serai bien sage.>> Mlle Miggs, dont le bon petit coeur fut touch?, n'attendit point le serment, , mais elle sauta en bas de l'escalier lestement, et, de ses belles mains, elle rabattit la rude fermeture de la fen?tre de l'atelier. Apr?s avoir aid? l'apprenti ? entrer, elle articula d'une voix faible les mots: < < Miggs restant n?anmoins sourde ? toutes les supplications, M. Tappertit l'appuya contre la muraille, comme on ferait d'une canne ou d'un parapluie, jusqu'? ce qu'il e?t bien barricad? la fen?tre. Alors, il la prit de nouveau dans ses bras; puis, par de petites ?tapes et avec une grande difficult? qui tenait surtout ? ce qu'elle ?tait d'une haute taille, et lui d'une taille exigu?, peut-?tre aussi ? cette particularit? dans sa conformation physique qu'il avait d?j? qualifi?e, il finit par la porter au haut de l'escalier, la planta encore, comme un parapluie ou une canne, juste devant la porte de sa chambre, et la laissa tranquille. < C'?tait par une de ces matin?es si fr?quentes au commencement du printemps, lorsque l'ann?e volage et changeante en sa jeunesse, comme toutes les autres cr?atures de ce monde, est encore incertaine si elle doit reculer jusqu'? l'hiver ou avancer jusqu'? l'?t?, et, dans son doute, incline tant?t vers l'un, tant?t vers l'autre, tant?t vers tous les deux ? la fois, courtisant l'?t?, au soleil, et s'attardant avec l'hiver, ? l'ombre. Bref, c'?tait par une de ces matin?es o? le temps est, dans le court espace d'une heure chaud et froid, humide et sec, clair et sombre, triste et gai, d?senchanteur et r?confortant, que John Willet qui s'endormait tout doucement aupr?s du chaudron de cuivre fut r?veill? par le bruit des pas d'un cheval, et que, donnant un coup d'oeil ? la fen?tre, il aper?ut un voyageur de belle apparence s'arr?ter ? la porte du Maypole. Ce n'?tait pas un de ces jeunes gens d?gag?s qui demanderaient un pot d'ale ?pic?e, et se mettraient tout aussi ? leur aise que s'ils se faisaient servir un muid de vin; un de vos jeunes casseurs d'assiettes qui ne respectent rien, et qui p?n?treraient m?me dans le comptoir, ce solennel sanctuaire, pour donner au vieux John une tape sur le ventre, et s'informer s'il n'y aurait pas quelque jolie fille dans la maison, o? c'est qu'il cache ses petites chambri?res, avec cent autres impertinences de ce genre; un M. Sans-G?ne qui d?crotterait ses bottes sur les chenets dans la salle commune, et ne se montrerait pas difficile pour trouver les crachoirs, un de vos jeunes fous qui s'en viennent exiger des c?telettes impossibles, et commander des sauces qu'on n'a jamais vues ni connues. C'?tait un gentleman rassis, grave, tranquille, un peu au del? du printemps de la vie, se tenant droit encore, malgr? cela, et mince comme un l?vrier. Bien mont? sur un double poney alezan, il avait l'assiette gracieuse d'un cavalier exp?riment?, quant ? son ?quipement, quoique exempt des affectations alors en vogue, il ?tait beau et bien choisi. Il portait une redingote d'un vert plus clair peut-?tre qu'on ne s'y serait attendu de la part d'un monsieur de son ?ge, avec un petit collet de velours noir, poches et parements garnis, le tout d'une fa?on ?l?gante, son linge, aussi, ?tait de fine ?toffe, travaill? sur un riche dessin aux poignets et aux devants, et d'une blancheur irr?prochable. Quoiqu'il sembl?t, ? en juger d'apr?s la boue qu'il avait ramass?e sur la route, venir de Londres, son cheval n'?tait pas moins lisse ni moins frais que la perruque gris de fer et la queue de son ma?tre. Ni l'homme ni l'animal n'avaient un poil de d?rang?, et, sauf les taches de ses basques et de ses gu?tres, ce monsieur, avec sa figure fleurie, ses dents blanches, son costume r?gulier et propret, et son calme parfait, aurait pu tout aussi bien sortir de faire expr?s sa toilette afin de venir, ? la porte du vieux John Willet, poser pour un portrait ?questre. Bien entendu que John n'observa pas d'un seul coup d'oeil tous ces d?tails caract?ristiques; il y mit du temps au contraire, il les recueillit un ? un, brin ? brin, apr?s bien des suppositions et de s?rieuses r?flexions avant de se d?cider. Soyons francs: s'il e?t ?t? troubl? tout d'abord par des questions et des ordres, il lui aurait fallu au moins une quinzaine pour prendre note de tous les renseignements que nous venons de donner; mais il arriva que le monsieur, ?tonn? de l'aspect de la vieille auberge, ou des pigeons dodus qui la saluaient dans leur vol rapide, ou du mai ?lev? au fa?te duquel une girouette, en mauvais ?tat depuis quinze ans, ex?cutait une perp?tuelle promenade au son criard de sa propre musique, resta en selle quelque temps ? regarder autour de lui en silence. Voil? pourquoi John, debout, la main sur la bride du cheval, et ses grands yeux sur le cavalier, rien ne passant sur la route qui p?t distraire ses pens?es, avait r?ellement recueilli dans son cerveau plusieurs de ces petits d?tails, au moment o? il fut invit? ? parler. < -- ? votre service, monsieur, r?pondit John Willet. -- Vous pouvez, n'est-ce pas, faire bien soigner mon cheval ? l'?curie, et me donner promptement ? d?ner , et une chambre d?cente? Il n'en manque pas apparemment dans cette grande maison, dit l'?tranger, parcourant de nouveau du regard l'ext?rieur de l'auberge. -- Vous aurez, monsieur, r?pliqua John avec une promptitude surprenante, tout ce que vous voudrez. -- Il est fort heureux que je me contente ais?ment, repartit l'autre avec un sourire; sans cela vous pourriez bien perdre la gageure, mon ami.>> Et en m?me temps, il descendit de cheval en un clin d'oeil, ? l'aide du billot plac? devant la porte. |
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