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Munafa ebook

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Read Ebook: Mistress Branican by Verne Jules

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Ebook has 2062 lines and 104207 words, and 42 pages

Depuis que Dolly avait ?t? frapp?e d'ali?nation mentale, en l'absence de son mari, il y avait eu lieu de lui nommer un tuteur. Len Burker s'?tait trouv? tout d?sign? pour cette fonction en raison de sa parent? avec Mrs. Branican, et il avait par le fait l'administration de sa fortune. L'argent que le capitaine John avait laiss? en partant pour subvenir aux besoins du m?nage ?tant ? sa disposition, il en avait us? pour ses n?cessit?s personnelles.

Aussi ce malhonn?te homme n'h?sita-t-il pas ? abuser de son mandat de tuteur. Il d?tourna les titres qui composaient l'avoir de Mrs. Branican, ? la fois sa pupille et sa parente. Gr?ce ? ces ressources illicites, il put obtenir un peu de r?pit et se lancer dans de nouvelles affaires non moins ?quivoques. Engag? sur la route qui conduit au crime, Len Burker, s'il le fallait, la suivrait jusqu'au bout.

L'initiative de ces souscriptions fut prise par la maison Andrew, qui s'inscrivit pour une somme importante. Par int?r?t autant que par prudence, Len Burker voulut contribuer lui aussi ? cette oeuvre charitable. Les autres maisons de commerce de la ville, les propri?taires, les d?taillants, suivirent cet exemple. Il en r?sulta que les familles de l'?quipage disparu purent ?tre assist?es dans une large mesure, ce qui all?gea quelque peu les cons?quences de ce sinistre maritime.

On le pense, M. William Andrew consid?rait comme un devoir d'assurer ? Mrs. Branican, priv?e de la vie intellectuelle, au moins la vie mat?rielle. Il savait qu'avant son d?part, le capitaine John avait laiss? au m?nage ce qui ?tait n?cessaire pour ses besoins, calcul?s sur une absence de six ? sept mois. Mais, pensant que ces ressources devaient toucher ? leur fin, et ne voulant pas que Dolly f?t ? la charge de ses parents, il r?solut de s'entretenir ? ce sujet avec Len Burker.

Le 17 octobre, dans l'apr?s-midi, bien que sa sant? ne f?t pas encore compl?tement r?tablie, l'armateur prit le chemin de Prospect-House, et, apr?s avoir remont? le haut quartier de la ville, il arriva devant le chalet.

? l'ext?rieur, rien de chang?, si ce n'est que les persiennes des fen?tres du rez-de-chauss?e et du premier ?tage ?taient ferm?es herm?tiquement. On e?t dit une maison inhabit?e, silencieuse, envelopp?e de myst?re.

M. William Andrew sonna ? la porte qui ?tait m?nag?e entre les barri?res de l'enclos. Personne ne se montra. Il ne semblait m?me pas que le visiteur e?t ?t? vu ni entendu.

Est-ce donc qu'il n'y avait personne en ce moment ? Prospect- House?

Second coup de sonnette, suivi, cette fois, du bruit d'une porte lat?rale qui s'ouvrait.

La mul?tresse parut, et, d?s qu'elle eut reconnu M. William Andrew, elle ne put retenir un geste de d?pit, dont celui-ci ne s'aper?ut pas, d'ailleurs.

Cependant la mul?tresse s'?tait approch?e, et sans attendre que la porte e?t ?t? ouverte, M. William Andrew, lui parlant par-dessus la cl?ture:

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-- Elle est sortie... monsieur Andrew... r?pondit N?, avec une h?sitation singuli?re, tr?s visiblement m?l?e de crainte.

-- O? donc est-elle?... dit M. William Andrew, qui insista pour entrer.

-- Elle est en promenade avec mistress Burker.

-- Je croyais qu'on avait renonc? ? ces promenades, qui la surexcitaient et provoquaient des crises?...

-- Oui, sans doute... r?pondit N?. Mais, depuis quelques jours... nous avons repris ces sorties... Cela semble maintenant faire quelque bien ? mistress Branican...

-- Je regrette qu'on ne m'ait pas pr?venu, r?pondit M. William Andrew. -- M. Burker est-il au chalet?

-- Je ne sais...

-- Assurez-vous-en, et, s'il y est, pr?venez-le que je d?sire lui parler.>>

Avant que la mul?tresse e?t r?pondu -- et peut-?tre e?t-elle ?t? tr?s embarrass?e pour r?pondre! -- la porte du rez-de-chauss?e s'ouvrit. Len Burker parut alors sur le perron, traversa le jardin, et s'avan?a, disant:

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Et cela ne fut pas dit de ce ton froid, qui ?tait si habituel ? Len Burker, mais d'une voix l?g?rement troubl?e.

En somme, puisque c'?tait pr?cis?ment pour voir Len Burker que M. William Andrew ?tait venu ? Prospect-House, il franchit la porte de l'enclos. Puis, sans accepter l'offre qui lui fut faite de passer dans le salon du rez-de-chauss?e, il vint s'asseoir sur un des bancs du jardin.

Len Burker, prenant alors la parole, confirma ce que la mul?tresse avait dit: depuis quelques jours, Mrs. Branican avait recommenc? ses promenades aux environs de Prospect-House, ce qui ?tait tr?s profitable ? sa sant?.

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-- Je ne crois pas que Jane doive la ramener avant le d?ner>>, r?pondit Len Burker.

M. William Andrew parut fort contrari?, car il fallait absolument qu'il f?t de retour ? sa maison de commerce pour l'heure du courrier. D'ailleurs, Len Burker ne lui offrit m?me pas d'attendre au chalet Mrs. Branican.

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-- Non, malheureusement, monsieur Andrew, et il est ? craindre qu'il ne s'agisse l? d'une folie, dont ni les soins ni le temps ne pourront avoir raison.

-- Qui sait, monsieur Burker? Ce qui ne semble plus possible aux hommes est toujours possible ? Dieu!>>

Len Burker secoua la t?te en homme qui n'admet gu?re l'intervention divine dans les choses de ce monde.

-- Je ne l'ignore point, monsieur Andrew, et c'est un nouveau et plus grand malheur ajout? ? tant d'autres. Et cependant -- sans m?me que la Providence s'en m?l?t, ajouta-t-il d'un ton ironique assez d?plac? en ce moment -- le retour du capitaine John, ? mon sens, ne serait nullement extraordinaire.

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-- Oh! monsieur Andrew...

-- Non, monsieur Burker, et vous permettrez que les appointements du capitaine John restent ? la disposition de sa femme, tant qu'elle vivra...

-- Je vous remercie pour elle, r?pondit Len Burker. Cette g?n?rosit?...

-- Je ne crois faire que mon devoir, reprit M. William Andrew. Et, pensant que l'argent laiss? par John avant son d?part doit ?tre en grande partie d?pens?...

-- En effet, monsieur Andrew, r?pondit Len Burker; mais Dolly n'est pas sans famille, c'est aussi notre devoir de lui venir en aide... tout autant que par affection...

-- Oui... je sais que nous pouvons compter sur le d?vouement de Mrs. Burker. N?anmoins, laissez-moi intervenir dans une certaine mesure pour assurer ? la femme du capitaine John, ? sa veuve, h?las!... l'aisance et les soins qui, j'en suis certain, ne lui auraient jamais fait d?faut de votre part.

-- Ce sera comme vous le voudrez, monsieur Andrew.

-- Puisque vous le d?sirez... r?pondit Len Burker.

-- Si m?me vous voulez bien me donner un re?u de la somme que je vous apporte...

-- Tr?s volontiers, monsieur Andrew.>>

Et Len Burker alla dans son cabinet pour libeller le re?u en question. Lorsqu'il fut revenu dans le jardin, M. William Andrew, tr?s au regret de n'avoir pas rencontr? Dolly et de ne pouvoir attendre son retour, le remercia du d?vouement que sa femme et lui montraient envers la pauvre folle. Il ?tait bien entendu qu'au moindre changement qui se produirait dans son ?tat, Len Burker en donnerait avis ? M. William Andrew. Celui-ci prit alors cong?, fut reconduit jusqu'? la porte de l'enclos, s'arr?ta un instant pour voir s'il n'apercevrait pas Dolly revenant ? Prospect-House en compagnie de Jane, puis, il redescendit vers San-Di?go. D?s qu'il fut hors de vue, Len Burker appela vivement la mul?tresse et lui dit:

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-- Tr?s probablement, Len. Elle l'a vu arriver comme elle l'a vu s'en aller.

-- S'il se repr?sentait ici -- et ce n'est pas ? supposer, du moins de quelque temps -- il ne faut pas qu'il voie Jane, ni Dolly surtout!... Tu entends, N??

-- J'y veillerai, Len.

-- Et si Jane insistait...

-- Oh! quand tu as dit: je ne veux pas! r?pliqua N?, ce n'est pas Jane qui essayera de lutter contre ta volont?.

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