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Munafa ebook

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Read Ebook: Les vaines tendresses Études et Portraits littéraires premier série by Sully Prudhomme

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Ebook has 470 lines and 15113 words, and 10 pages

A ces mots cri?s sur la voie Le couple d'anges s'?veilla, Battit des ailes avec joie, Et disparut. Je restai l?:

Cette enfant qu'un autre e?t suivie, Je me la laissais enlever. Un voyage! telle est la vie Pour ceux qui n'osent que r?ver.

SONNET

A LA PETITE SUZANNE D...

En ces temps o? le coeur ?cl?t pour s'avilir, O? des races le sang fatigu? d?g?n?re, Tu nous ?pargneras, Suzanne, enfant prosp?re, De voir en toi la fleur du genre humain p?lir.

Deux artistes puissants sont jaloux d'embellir En toi l'?me immortelle et l'argile ?ph?m?re: Le dieu de la nature et celui de ta m?re; L'un travaille ? t'orner, et l'autre ? t'ennoblir.

L'enfant de Bethl?em fa?onne ? sa caresse Ta gr?ce, o? cependant des enfants de la Gr?ce Sourit encore aux yeux le mod?le invaincu.

Et par cette alliance ing?nument profonde, Dans une m?me femme auront un jour v?cu L'un et l'autre Id?al qui divisent le monde.

ENFANTILLAGE

Madame, vous ?tiez petite, J'avais douze ans; Vous oubliez vos courtisans Bien vite!

Je ne voyais que vous au jeu Parmi les autres; Mes doigts fr?laient parfois les v?tres Un peu...

Comme ? la premi?re visite Faite au rosier, Le papillon sans appuyer Palpite,

Et de feuille en feuille, h?sitant, S'approche, et n'ose Monter droit au miel que la rose Lui tend,

Tremblant de ses premi?res fi?vres Mon coeur n'osait Voler droit des doigts qu'il baisait Aux l?vres.

Je sentais en moi tour ? tour Plaisir et peine, Un m?lange d'aise et de g?ne: L'amour.

L'amour ? douze ans! Oui, madame, Et vous aussi, N'aviez-vous pas quelque souci De femme?

Vous faisiez beaucoup d'embarras, Tr?s-occup?e De votre robe, une poup?e Au bras.

Si j'adorais, trop t?t po?te, Vos petits pieds, Trop t?t belle, vous me courbiez La t?te.

Nous men?mes si bien, un soir, Le badinage, Que nous nous m?mes en m?nage, Pour voir.

Vous parliez des bijoux de noces, Moi du serment, Car nous ?tions diff?remment Pr?coces.

On fit la d?nette, on dansa; Vous pr?tend?tes Qu'il n'est noces proprement dites Sans ?a.

Vous go?tiez la plaisanterie Tant que bient?t J'osai vous appeler tout haut: Ch?rie,

Et je vous ai Bais? la joue; Depuis ce soir-l? je ne joue Jamais.

AUX TUILERIES

Tu les feras pleurer, enfant belle et ch?rie, Tous ces bambins, hommes futurs, Qui plus tard suspendront leur jeune r?verie Aux cils c?lins de tes yeux purs.

Ils aiment de ta voix la roulade sonore, Mais plus tard ils sentiront mieux Ce qu'ils peuvent ? peine y discerner encore, Le timbre au charme imp?rieux;

Ils touchent, sans jamais en sentir de br?lure, Tes boucles pleines de rayons, Dont l'or fait ressembler ta fauve chevelure ? celle des petits lions.

Ils ne devinent pas, aux jeux o? tu te m?les, Qu'en leur jetant au cou tes bras, Rieuse, indiff?rente, et douce, tu d?c?les Tout le mal que tu leur feras.

Tu t'exerces d?j?, quand tu crois que tu joues En leur abandonnant ton front; Tes l?vres ont d?j?, plus faites que tes joues, La gr?ce dont ils souffriront.

L'AMOUR MATERNEL

? MAURICE CH?VRIER

Fait d'h?ro?sme et de cl?mence, Pr?sent toujours au moindre appel, Qui de nous peut dire o? commence, O? finit l'amour maternel!

Il n'attend pas qu'on le m?rite, Il plane en deuil sur les ingrats; Lorsque le p?re d?sh?rite La m?re laisse ouverts ses bras;

Son cr?dule d?vo?ment reste Quand les plus vrais nous ont menti, Si t?m?raire et si modeste Qu'il s'ignore et n'est pas senti.

Pour nous suivre il monte ou s'ab?me, ? nos revers toujours ?gal, Ou si profond ou si sublime Que sans ma?tre il est sans rival:

Est-il de retraite plus douce Qu'un sein de m?re, et quel abri Recueille avec moins de secousse Un coeur fragile endolori?

Quel est l'ami qui sans col?re Se voit pour d'autres n?glig?? Qu'on m?conna?t sans lui d?plaire, Si bon qu'il n'en soit qu'afflig??

Quel ami dans un pr?cipice Nous joint sans espoir de retour, Et ne sent quelque sacrifice O? la m?re ne sent qu'amour?

Lequel n'esp?re un avantage Des ?changes de l'amiti?? Que de fois la m?re partage Et ne garde pas sa moiti?!

? m?re, unique Dana?de Dont le z?le soit sans d?clin, Et qui, sans maudire le vide, Y penche un grand coeur toujours plein!

L'?POUS?E

Elle est fragile ? caresser, L'?pous?e au front diaphane, Lis pur qu'un rien ternit et fane, Lis tendre qu'un rien peut froisser, Que nul homme ne peut presser, Sans remords, sur son coeur profane.

La main digne de l'approcher N'est pas la main rude qui brise L'innocence qu'elle a surprise Et se fait jeu d'effaroucher, Mais la main qui semble toucher Au blanc voile comme une brise;

La l?vre qui la doit baiser N'est pas la l?vre v?h?mente, Effroi d'une novice amante Qui veut le respect pour oser, Mais celle qui se vient poser Comme une ombre d'abeille errante.

Et les bras faits pour l'embrasser, Ne sont pas les bras dont l'?treinte Laisse une imp?rieuse empreinte Au corps qu'ils aiment ? lasser, Mais ceux qui savent l'enlacer Comme une onde o? l'on dort sans crainte.

L'hymen doit la discipliner Sans lire sur son front un bl?me, Et les pr?mices qu'il r?clame Les faire ? son coeur deviner: Elle est fleur, il doit l'incliner, La ch?rir sans lui troubler l'?me.

DISTRACTION

? mon insu j'ai dit: <> Pour <>, et, parti du coeur, Ce nom m'a fait d'une ?trang?re Une soeur.

Quand la femme est tendre, pour elle Le seul vrai gage de l'amour, C'est la constance naturelle, Non la cour;

Ce n'est pas le mot qu'on hasarde, Et qu'on sauve s'il s'est tromp?, C'est le mot simple, par m?garde ?chapp?...

Ce n'est pas le mot qui soupire, Mendiant drap? d'un linceul, C'est ce qu'on dit comme on respire, Pour soi seul.

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