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Read Ebook: Pile et face by Biart Lucien
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 2297 lines and 81839 words, and 46 pagesPILE ET FACE PAR LUCIEN BIART PARIS J. HETZEL ET Cie, ?DITEURS TROISI?ME ?DITION A TOI MON CHER LOYNEL EN T?MOIGNAGE D'UNE AMITI? DE VINGT ANS. LUCIEN BIART PREMI?RE FARTIE LE MARQUIS DE LA TAILLADE. Ren?-Alexis Baudoin, comte de Valonne et marquis de La Taillade, naquit en 1796 d'un p?re ruin? par la R?volution. Sa m?re mourut deux ans plus tard en lui donnant une soeur, et, en 1804, les deux enfants, devenus orphelins, h?ritaient chacun de huit cents francs de rente. La nature est spirituelle comme une C?lim?ne ? notre ?gard; elle se moque avec malice de nos distinctions sociales. Alexis de La Taillade, qui ne comptait parmi ses anc?tres que ducs, comtes et marquis, fut, d?s son bas ?ge, un rustre des mieux r?ussis. On e?t en vain cherch? la race chez ce butor trapu, gauche, au front ?troit, ? la bouche niaise, au rire bruyant. Certes, ce n'?tait pas un m?chant gar?on qu'Alexis, mais une de ces organisations dont le moral et le physique sont ? l'unisson, un de ces ?tres n?s pour l'engrais, comme notre esp?ce en compte par milliers. Aujourd'hui que les immortels principes de 89 ont remis chaque chose ? sa place, on rit de certaines phrases autrefois consacr?es, et la noblesse elle-m?me sait que les belles ?paules ne sont pas toujours duchesses, les jolies jambes marquises, les grands pieds pl?b?iens. A vingt et un ans, apr?s une s?rie d'aventures qui d?sol?rent plus d'une fois le vieux chevalier de Saint-Louis qui s'?tait charg? de la tutelle des deux enfants, Alexis, ne se sentant de disposition pour aucune carri?re, consentit ? suivre celle des armes. Son instruction, en d?pit des sacrifices de son brave tuteur, n'atteignait pas jusqu'? l'orthographe. Sans 89, le jeune homme e?t peut-?tre ?t? d'embl?e mar?chal de France, comme plusieurs de ses anc?tres. On lui affirma que le fameux b?ton reposait au fond de la giberne dont on lui fit hommage; il le crut et l'y chercha vainement pendant un quart de si?cle. Cependant il ne maudit pas trop les r?formes amen?es par la grande R?volution; car, d?s son entr?e au service, il reconnut que ses camarades et ses chefs attachaient plus d'importance que lui-m?me ? ses titres, ce qui l'aida ? vivre selon ses go?ts, c'est-?-dire dans une compl?te oisivet?. Je me trompe, il devint tr?s-fort au piquet et acquit un talent hors ligne dans l'art de pr?parer une absinthe, talent qui lui valut ses premiers galons. Vers 1834, Alexis passa sergent-major ? l'anciennet?. Il avait alors trente-huit ans, une face ?carlate, des cheveux gris, des yeux atones, des dents us?es par le tuyau d'une pipe noire qu'il ne retirait d'entre ses l?vres qu'? l'heure des repas,--en un mot, toutes les allures d'un de ces hommes que l'on qualifie de dur-?-cuire, et dont l'intelligence, comme une fille de bonne maison, ne fait jamais parler d'elle. Comment l'id?e de marier son fr?re, qu'elle ne connaissait pas, germa-t-elle dans l'esprit de Mlle Louise de La Taillade? Comment surtout cette excellente personne r?ussit-elle ? mener ? bien cette rude entreprise? Toujours est-il qu'un matin, dans la petite ville de Houdan, vers onze heures, au milieu d'une salle orn?e du buste de Louis-Philippe, devant un maire ceint d'une ?charpe, Ren?-Alexis Baudoin, comte de Valonne, marquis de La Taillade et autres lieux, ?pousa Mlle Eug?nie de Varangue, ang?lique cr?ature qui, en somme, m?ritait un meilleur sort. Mlle de La Taillade avait alors trente-six ans. Vive, spirituelle sans m?chancet?, avec un bouche aux dents ?clatantes, de grands yeux noirs et doux, elle ?tait, par bonheur pour elle, l'antipode de son cher fr?re, ?lev?e chez son tuteur, puis dans un couvent, elle fut ensuite adopt?e par une parente ?loign?e, v?n?rable chanoinesse qui la prit en affection. Sa jeunesse s'?coula calme et paisible, au milieu de vieux amis qui fr?quentaient le salon de sa nouvelle tutrice. Jusqu'? l'?ge de dix-huit ans, la jeune fille, gaie comme le printemps, demeura convaincue que la vie consistait, selon la saison, ? pr?parer des confitures ou des conserves, ? faire ses p?ques, ? confectionner des layettes pour les enfants pauvres, ? broder le soir pr?s d'une table de jeu, ? entendre raconter les splendeurs de la cour de Marie-Antoinette ou les catastrophes de la R?volution. Cette existence, qui ressemblait au bonheur, fut subitement troubl?e. Sans y rien comprendre, Mlle de La Taillade s'?prit d'une fa?on s?rieuse des gr?ces d'un procureur du roi, le seul homme au-dessous de la cinquantaine qui visit?t la chanoinesse. Le grave fonctionnaire, accoutum? ? lire dans les consciences, et qui aimait ? causer avec la jeune fille, ne se douta jamais de la chaste passion qu'il avait inspir?e. Elle n'avait pas de dot et par cons?quent pas de sexe,--du moins pour un procureur du roi pris en dehors de ses fonctions. Les Fran?aises, si vives, si spirituelles, ne se laissent-elles pas persuader un peu trop facilement qu'elles sont les femmes les plus s?duisantes de la terre? On ?pouse une Anglaise pour son teint, une Allemande pour ses yeux bleus, une Espagnole pour sa d?sinvolture, une Russe pour on ne sait quoi. Les Fran?aises, si elles souhaitent devenir m?res de famille, doivent encadrer leurs qualit?s morales ou physiques d'un certain nombre de billets de banque et payer comptant leur mari. Si encore, pour le prix qu'elles y mettent, elles obtenaient des ?poux de premier choix, on s'expliquerait ? la rigueur la chevaleresque coutume de la dot. Mais non, en ?change de leur beaut?, de leur innocence, de leurs illusions, de leur argent, les mieux partag?es se voient pourvues d'un mari blas?, qu'elles traitent plus tard en cons?quence. De l? nos moeurs qui, tout en valant mieux que leur r?putation, ne valent certes pas grand'chose. Apr?s le mariage, les Fran?aises sont ? n'en pas douter les plus s?duisantes des femmes; avant, ce sont les Fran?ais qui sont s?duisants, puisqu'on les ach?te. Nous rions des Am?ricains, qui mesurent les sentiments au poids des dollars, sans nous apercevoir que nous-m?mes nous faisons intervenir les napol?ons dans l'unique contrat d'o? fr?re Jonathan les a bannis,--le contrat de mariage. Nous vendons nos filles, et nous nous ?tonnons ensuite qu'elles se donnent, comme s'il n'?tait pas de r?gle de r?colter ce qu'on a sem?. Louise de La Taillade apprit ? l'improviste le mariage de celui qu'elle aimait. Elle assista d?faillante ? la b?n?diction nuptiale et rentra chez sa tante en proie ? une fi?vre c?r?brale. La force de ses dix-huit ans triompha de la maladie et la condamna ? vivre. Sa convalescence fut longue; enfin elle surmonta les douleurs de cette crise dont nul ne connut jamais la cause, et r?solut de rester fille. A la mort de la chanoinesse, qui lui laissa quinze cents livres de rente, Mlle Louise d?passait d?j? la trentaine; elle alla vivre successivement chez des parents ?loign?s, et acquit ainsi une triste exp?rience du monde. Bless?e par l'orgueil des uns, indign?e de la servilit? des autres, rebut?e par la sottise de tous, elle revint un beau jour frapper ? la porte de son ancien tuteur, ?tabli ? Houdan. L?, prenant d'elle-m?me le titre de vieille fille, elle se consacra tout enti?re ? l'ami qui avait veill? sur son enfance, et lui rendit avec usure les soins qu'elle et son fr?re en avaient re?us. Sur les conseils du pr?voyant vieillard, Mlle de La Taillade pla?a son petit capital en viager, ce qui lui produisit trois mille livres de rente. Elle commen?ait ? croire qu'on peut vivre heureux en ce monde, lorsqu'elle perdit son tuteur, qui lui l?gua la maison qu'il habitait. Ce nouveau chagrin la jeta dans la d?votion; mais son esprit ?tait trop juste pour qu'elle dev?nt jamais une bigote. Elle poss?dait dans Catherine, l'ancienne servante de la chanoinesse, une femme de chambre, une cuisini?re, un ?conome et une jardini?re, car la petite maison, derri?re sa fa?ade de briques, cachait un splendide jardin. Gr?ce ? cet intendant femelle, Mademoiselle put vivre confortablement avec la moiti? de son revenu, dont les pauvres de Houdan absorb?rent l'autre moiti?. Il fallait voir les bonnets de coton mettre ? l'air les chevelures incultes lorsque Mademoiselle se rendait ? la promenade ou ? l'?glise, l?g?re, souriant de ce beau sourire m?lancolique qui montrait ses dents toujours blanches, et saluant de la t?te et du regard pauvres et riches, vieillards et enfants. Elle ?tait de toutes les f?tes de famille; le maire, le notaire, le cur?, le receveur des contributions, ces autocrates des petites villes, la consultaient. Quant aux jeunes gens des deux sexes, ils raffolaient de Mademoiselle, qui pourtant ne cherchait jamais ? les marier. Un mariage! y songer d'abord, le caresser, le pr?parer, le m?rir, le voir tomber ? plat, le relever et enfin le conclure: c'est l? le r?ve de toute femme oisive qui a d?pass? la quarantaine, et Mademoiselle, malgr? sa sagesse, ne devait pas ?chapper ? la loi commune. Elle avait v?cu ?loign?e de son fr?re, et son tuteur, le seul homme qui conn?t ? fond le sergent, ?vitait de le nommer ou r?p?tait qu'il ne fallait pas plus songer ? ce gar?on que s'il n'e?t jamais exist?. Un matin, pour la premi?re fois de sa vie, Mademoiselle re?ut une lettre de M. Alexis de La Taillade, lettre fort bien tourn?e, ma foi, d'une ?criture aussi irr?prochable que l'orthographe, et dont le v?ritable auteur ?tait un jeune caporal, bachelier ?s lettres. Cette missive, pleine de coeur, se terminait par un post-scriptum, o? M. de La Taillade priait incidemment sa soeur de lui pr?ter une centaine de francs. Ce fut les larmes aux yeux que la bonne Mademoiselle porta elle-m?me au bureau de poste la lettre charg?e qu'elle envoyait ? son fr?re. Une correspondance assez suivie s'?tablit, et, de plus en plus convaincue que M. de La Taillade avait ?t? calomni? ou m?connu, Mademoiselle choisit son amie, Eug?nie de Varangue, pour r?parer les injustices du sort ? l'?gard du pauvre sergent, et se pr?para ainsi des remords ?ternels. Appel? ? Houdan par sa soeur qu'il croyait riche, Alexis renon?a au service et accourut accompagn? de son secr?taire. La vue de son cher fr?re d?sappointa grandement Mademoiselle. < Au bout de huit jours, toutes ses illusions ?taient envol?es; mais comment rompre l'union projet?e? Eug?nie de Varangue devint donc marquise de La Taillade. Une fois convaincue de l'inutilit? de ses efforts, Mademoiselle tenta de d?barrasser au plus vite son logis et la ville du soudard qu'elle y avait attir?. Elle se heurta contre un obstacle inattendu. Eug?nie, ?lev?e loin du monde par une grand'm?re d?vote, s'?tait ?prise de son mari, dans lequel son imagination lui montrait un h?ros victime de la jalousie de ses chefs. Ne sachant rien refuser ? son noble ?poux, la pauvre femme, enceinte de six mois, marcha vers une ruine imminente. Mademoiselle, tout en d?plorant la faiblesse de son amie, respecta quelque temps cet amour. Mais ? mesure que la grossesse d'Eug?nie se dessina, elle songea plus s?rieusement ? la petite cr?ature qui allait na?tre et sentit s'?veiller en elle de v?ritables instincts de maternit?. Devant les d?sordres croissants de son fr?re, elle consid?ra une plus longue condescendance comme une l?chet? et r?solut de pr?cipiter les ?v?nements. La t?che ?tait difficile; car de tous les maux que l'on peut infliger ? son prochain, le mariage est le plus irr?parable. Mademoiselle ne trouva qu'une solution au probl?me qu'elle voulait r?soudre:--renvoyer son noble fr?re au r?giment. Mais comment s'y prendre, comment surtout vaincre l'opposition d'Eug?nie? Catherine, confidente des pr?occupations de sa ma?tresse, proposait de temps ? autre de pousser M. de La Taillade dans le puits, ? l'heure ? laquelle, par suite de ses habitudes de caserne, il se bichonnait ? grande eau dans le jardin. On se h?terait de lui porter secours... mais trop tard. La brave fille, large d'?paules et plant?e sur des poteaux, offrait encore de provoquer l'ex-militaire et de l'assommer; elle r?pondait du r?sultat, et peut-?tre n'avait-elle pas tort. C'?tait le d?vouement incarn? que cette servante de la vieille roche, qui, depuis quinze ans qu'elle servait Mademoiselle, caressait le r?ve de lui sauver la vie. Taill?e comme un cuirassier, Catherine m?prisait trop la vigueur tant vant?e des hommes pour les aimer. Si Mademoiselle n'avait pas repouss? avec indignation l'offre h?ro?que de sa femme de chambre, M. de La Taillade aurait, contre toutes les r?gles, m?lang? son absinthe d'eau de puits. Un soir, Mademoiselle, apr?s avoir embrass? sa belle-soeur, envoya Catherine se reposer et attendit, sur le seuil de la maison qu'ils habitaient en commun, le retour de son fr?re. Le matin m?me, elle avait r?alis? une somme de deux mille francs, ses ?conomies de vingt ans. Vers minuit, le pas lourd et r?gulier de l'ex-fantassin r?sonna au bout de la rue. Bient?t il p?n?tra dans le corridor sur lequel s'ouvraient le salon et la salle ? manger, sans para?tre surpris le moins du monde de trouver la porte ouverte. M. de La Taillade nageait dans la satisfaction et l'admiration de lui-m?me; il avait endormi, le verre en main, deux chasseurs d'Afrique et vid? ? lui seul une bouteille de cognac. < Celui-ci fit volte-face, s'appuya contre la muraille, afin d'assurer son ?quilibre, porta la main ouverte ? la hauteur de son front et sourit d'un air aimable. < L'ex-sergent devint s?rieux, posa galamment une main sur son coeur et cria d'une voix caverneuse: < Puis, reprenant son sourire, il fit un mouvement d'?paules comme pour remonter son sac absent, et se pressa de nouveau contre la muraille. Le lendemain il fallut expliquer ? la pauvre d?laiss?e le d?part de son mari. Mademoiselle ne savait pas mentir et porta de rudes coups au coeur d'Eug?nie, qui, dans le premier moment, ne parla de rien moins que d'aller rejoindre M. de La Taillade. Le monde est plein de ces d?vouements s?rieux, aveugles, absolus, et, pour se dispenser de les imiter, on qualifie d'esprits faibles ceux qui s'en montrent capables. Mademoiselle ne pensait pas ainsi; les inqui?tudes na?ves, les regrets touchants de sa belle-soeur la firent pleurer, car elle s'accusait. Mais garder plus longtemps dans la maison l'incorrigible ivrogne, c'e?t ?t? marcher volontairement ? la mis?re. D'ailleurs, puisque personne ne se pr?occupait de l'enfant qui allait na?tre, il devenait n?cessaire que Mademoiselle y songe?t. Peu ? peu le calme renaquit dans la petite maison de la grande rue. Mademoiselle s'occupa tout d'abord de mettre de l'ordre dans les affaires de sa belle-soeur. On vendit la ferme qui constituait la dot d'Eug?nie, on paya les dettes contract?es par M. de La Taillade, et une somme de 15,000 francs fut, par les soins du notaire, plac?e sur premi?re hypoth?que. Les deux belles-soeurs continu?rent ? vivre ensemble, et Catherine trouva le moyen de ne rien retrancher ? la part des pauvres. Un soir, gr?ce ? l'active servante qui paraissait avoir perdu la t?te, l'habitation de Mademoiselle se trouva soudain envahie par vingt comm?res, plus exp?riment?es les unes que les autres dans l'art de mettre un enfant au monde. Le salon ressemblait ? une ruche en ?moi; on allait, on venait, on bourdonnait, tant?t bruyamment, tant?t ? voix basse, selon qu'une porte s'ouvrait ou se fermait. Le docteur Fontaine, son bonnet grec sur le coin de l'oreille, sa cravate blanche nou?e de travers, ses lunettes d'or sur le front, se promenait de long en large et d?daignait de r?pondre aux matrones qui s'aventuraient ? lui glisser un avis sur l'infaillibilit? de tel ou tel rem?de. Le cas ?tait grave: Mme de La Taillade, en proie depuis trois jours aux douleurs les plus violentes, gisait ?puis?e dans une chambre voisine. A un g?missement de la patiente, le docteur disparut. On ?couta, et l'on entendit battre le balancier de l'horloge qui ornait la salle ? manger. Un cri d'angoisse, douloureux, d?sesp?r? comme celui d'une femme qu'on assassine, retentit. Les matrones se press?rent les unes contre les autres. Mais tout ? coup les vagissements d'un enfant dilat?rent les poitrines, et les conversations interrompues, reprirent leur cours. Le docteur marchait, parlait, interpellait Catherine, et l'enfant criait toujours. Soudain il se tut; la vieille horloge, avec un vacarme qui laissait croire que ses rouages allaient se d?traquer, s'appr?ta ? sonner l'heure. Une, deux... trois... En ce moment, la porte s'ouvrit et le m?decin apparut. < --C'est un orphelin, r?pondit le docteur d'un ton ?mu; priez pour Mme de La Taillade, qui vient de mourir.>> Par bonheur, le nouveau-n? que Catherine venait d'apporter sur ses bras robustes poussa un cri. < Puis, apr?s un instant de silence, elle ajouta: < GASTON FAIT SES PREMI?RES DENTS. Insensible aux tristes ?v?nements qui signal?rent son entr?e dans le monde, le nouveau-n? fit d'abord peu de bruit. Dix fois dans les vingt-quatre heures, il s'?veillait pour se coller au sein de Fran?oise, jeune femme du village de Maulette, choisie pour allaiter le dernier des La Taillade. Il fallait voir les effarements de Mademoiselle lorsque la nourrice, charg?e du pr?cieux marmot, se transportait d'une chambre ? une autre. < --Attendez qu'on ?carte cette chaise, ajoutait Mademoiselle. --Prenez garde ? la porte!>> La porte ?tait grande ouverte, la chaise ne g?nait en rien, et Fran?oise haussait bravement les ?paules. < Ni Mademoiselle ni Catherine ne voulaient reconna?tre cette exp?rience de la nourrice, qui, par bonheur pour le poupon, prit le parti de laisser dire et d'agir ? sa guise. Add to tbrJar First Page Next Page |
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