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Read Ebook: Marchand de Poison: Les Batailles de la Vie by Ohnet Georges
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 938 lines and 35581 words, and 19 pages--Ce ne sera pas lui. --Alors? --Nous allons voir. Elle dit ? sa femme de chambre: --O? a-t-on fait entrer M. Vernier-Mareuil? --Dans le boudoir de Madame. --Bien. Dites que j'y vais. Clamiron, du fond de son fauteuil, gouailla sans m?me bouger: --Tiens! tu ne roupilles plus, toi? --J'ai d?clos mes paupi?res pour assister ? ta joie. Tu as vraiment l'air d'?tre dans le d?lire du bonheur. ?tiennette se regarda dans la glace. Elle ?tait fort p?le. --Est-ce b?te? grogna-t-elle.... Qu'est-ce que j'ai ? craindre de ce vieux serin? Il ne m'avalera pas! --Ah! il est si riche! dit Mariette. ?a impressionne toujours! ?tiennette fit un geste d'insouciance,: --Je n'en suis plus ? me laisser ?pater pour si peu. J'ai eu affaire ? plus cal?! Attendez-moi, je reviens dans cinq minutes.... Au fond, elle ?tait tr?s intrigu?e. D'une main nerveuse, elle tourna le bouton de la porte et fit une entr?e hautaine, regardant bien en face le visiteur, qui se tenait debout devant la chemin?e. Il ne parut pas du tout saisi par l'allure majestueuse de Mlle Dhariel. Il la salua d'un signe de t?te tr?s familier, et parlant d'une voix lente et basse, il dit tout net: --Mademoiselle, j'ai le regret de vous apporter de mauvaises nouvelles de mon fils.... Il a eu dans la journ?e un accident d'automobile. Sa voiture a vers?, il est rest? malheureusement engag? dessous, et quand on a pu le relever, il avait la jambe cass?e. --Ah! mon Dieu! O? est-il? --Rassurez-vous, il a ?t? recueilli par de braves gens chez lesquels il est parfaitement soign?. Je l'ai vu avant d?ner. Sa fracture est r?duite, tout est pour le mieux.... --Mais je vais le faire transporter ici. --C'est interdit par le m?decin. --Alors, j'irai le soigner.... --Vous n'y songez pas! Il est chez de bons bourgeois.... Je ne crois pas que votre place soit dans leur maison. A cette simple d?claration, formul?e d'une fa?on tr?s nette, mais sans aigreur, Mlle Dhariel tressaillit. C'?tait le premier coup port? par l'adversaire, et elle se sentait atteinte. Elle voulut riposter, et se redressant. --Mais, monsieur, l'affection qui m'attache ? votre fils ne me donne-t-elle pas des droits particuliers?.. Vernier la coupa d'un geste sec et dit: --Aucun droit. Si des soins ?taient n?cessaires, en dehors de ceux qui lui seront donn?s, je serais l? pour y pourvoir. Christian n'est pas orphelin, il a encore son p?re; je suis bien aise de vous l'apprendre. N'essayez donc pas, je vous prie, de vous substituer, en quoi que ce soit, ? moi ou aux miens.... J'ai d? supporter beaucoup d'empi?tements de votre part.... Mais, en cette occasion, je n'en tol?rerais aucun. ?tiennette ?prouva le besoin de changer le terrain sur lequel elle ?voluait, depuis un instant, et qui ne paraissait pas lui ?tre favorable. Elle pencha la t?te avec tristesse, et dit d'une voix tremblante: --Est-ce donc pour me faire entendre des paroles si mortifiantes que vous ?tes venu chez moi? --Pas du tout. Je ne suis venu que pour vous avertir de la part de Christian qu'il ne rentrerait pas ? Tourgeville ce soir. J'aurais pu vous envoyer tout simplement une d?p?che. J'ai trouv? plus convenable de vous apprendre moi-m?me l'accident de mon fils, afin d'amortir, dans la mesure du possible, le coup que cette nouvelle ne devait pas manquer de vous porter. ?tiennette serra les poings et baissa ses paupi?res pour que Vernier ne v?t pas l'?clair de son regard. Elle pensa: < Elle eut un sourire d'angoisse et dit: --Je vous suis reconnaissante, monsieur, de tant de bont?. Vous n'avez pas dout? du chagrin que j'allais ressentir.... Merci, merci de tout mon coeur! Voudrez-vous bien, puisque j'ai la douleur de ne pouvoir soigner Christian, me faire savoir chaque jour comment il se porte? --Il vous en informera lui-m?me, je n'en doute pas. Il fit deux pas vers la porte avec une tranquille assurance. ?tiennette, au hasard, lui d?cocha son plus irr?sistible sourire et lui coula une de ces oeillades auxquelles peu d'hommes avaient su r?sister. Il eut une moue d?daigneuse, la regarda par dessus son ?paule, et saluant d'un signe de t?te, comme au d?but, il dit: --Mademoiselle, votre serviteur. Et il s'en alla, sans se retourner, comme s'il sortait d'un endroit public. Derri?re lui, ?tiennette eut un brusque mouvement de rage; elle donna un violent coup de pied ? un pouf et, avec toute sa canaillerie naturelle librement ?panch?e: --Ah! vieux monstre! Ah! sac ? millions! Je t'apprendrai ? venir m'insolenter chez moi! J'?pouserai ton fils pour que tu saches ? qui tu as affaire! Et je vous mettrai tous sur la paille! En voil? un vieux qui a une sant?! Et cocu avec ?a, comme on ne peut pas l'?tre mieux, ni plus publiquement! Attends, va! Elle fulminait encore quand elle rentra dans le salon ou Mariette et Clamiron l'attendaient. --Eh bien! dit l'ami de Christian, tu as l'air tout encharibott?. Est-ce que le p?re Vernier t'a fait des propositions d?shonn?tes? --Ah! bien, oui! Il venait m'apprendre que Christian s'est cass? une patte tant?t, et qu'on le soignait ? la campagne. --Ah! pauvre gar?on! s'?cria Clamiron. --Eh! dis donc, fit Mariette avec un sourire malicieux, m?fie-toi qu'on ne te chambre pas ton petit homme! Il vaut cher, le jeune Christian.... --Bon! Bon! La poule qui me le prendra n'est pas encore pondue! Elle s'assit ? la table de jeu, et dit, affectant une grande libert? d'esprit: --O? en ?tions-nous? Mariette releva ses cartes, et abattant son jeu: --J'allais faire cinq cents.... Je les marque. Tu es rubiconn?e, ma belle. Clamiron, du fond de son fauteuil, nasilla: --J'en ai peur! ?tiennette r?pliqua froidement: Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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