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Munafa ebook

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Read Ebook: Comme il vous plaira by Shakespeare William Guizot Fran Ois Translator

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Ebook has 795 lines and 25758 words, and 16 pages

ROSALINDE.--Tu perds ton ancienne odeur.

LE BEAU.--Vous me troublez, mesdames; je voulais vous faire le r?cit d'une belle lutte que vous n'avez pas eu le plaisir de voir.

ROSALINDE.--Dites-nous toujours l'histoire de cette lutte.

LE BEAU.--Je vous en dirai le commencement; et si cela pla?t ? Vos Seigneuries, vous pourrez en voir la fin; car le plus beau est encore ? faire, et ils viennent l'ex?cuter pr?cis?ment dans l'endroit o? vous ?tes.

C?LIE.--Eh bien! le commencement, qui est mort et enterr??

LE BEAU.--Arrive un vieillard avec ses trois fils.

C?LIE.--Je pourrais trouver ce d?but-l? ? un vieux conte.

LE BEAU.--Trois jeunes gens de belle taille et de bonne mine...

ROSALINDE.--Avec des ?criteaux ? leur cou portant: <>

LE BEAU.--L'a?n? des trois a lutt? contre Charles, le lutteur du duc: Charles, en un instant, l'a renvers?, et lui a cass? trois c?tes; de sorte qu'il n'y a gu?re d'esp?rance qu'il survive. Il a trait? le second de m?me, et le troisi?me aussi. Ils sont ?tendus ici pr?s; le pauvre vieillard, leur p?re, fait de si tristes lamentations ? c?t? d'eux, que tous les spectateurs le plaignent en pleurant.

ROSALINDE.--H?las!

TOUCHSTONE.--Mais, monsieur, quel est donc l'amusement que les dames ont perdu?

LE BEAU.--H?! celui dont je parle.

TOUCHSTONE.--Voil? donc comme les hommes deviennent plus sages de jour en jour! C'est la premi?re fois de ma vie que j'aie jamais entendu dire que de voir briser des c?tes ?tait un amusement pour les dames.

C?LIE.--Et moi aussi, je te le proteste.

LE BEAU.--Il le faudra bien, mesdames, si vous restez o? vous ?tes; car c'est ici l'ar?ne que l'on a choisie pour la lutte, et ils sont pr?ts ? l'engager.

C?LIE.--Ce sont s?rement eux qui viennent l?-bas: restons donc, et voyons-la.

FR?D?RIC.--Avancez: puisque le jeune homme ne veut pas se laisser dissuader, qu'il soit t?m?raire ? ses risques et p?rils.

ROSALINDE.--Est-ce l? l'homme?

LE BEAU.--Lui-m?me, madame.

C?LIE.--H?las! il est trop jeune; il a cependant l'air de devoir remporter la victoire.

FR?D?RIC.--Quoi! vous voil?, ma fille, et vous aussi ma ni?ce? Vous ?tes-vous gliss?es ici pour voir la lutte?

ROSALINDE.--Oui, monseigneur, si vous voulez nous le permettre.

FR?D?RIC,--Vous n'y prendrez pas beaucoup de plaisir, je vous assure: il y a une si grande in?galit? de forces entre les deux hommes! Par piti? pour la jeunesse de l'agresseur, je voudrais le dissuader; mais il ne veut pas ?couter mes instances. Parlez-lui, mesdames; voyez si vous pourrez le toucher.

C?LIE.--Faites-le venir ici, mon cher monsieur Le Beau.

FR?D?RIC.--Oui, appelez-le; je ne veux pas ?tre pr?sent.

LE BEAU.--Monsieur l'agresseur, les princesses voudraient vous parler.

ORLANDO.--Je vais leur pr?senter l'hommage de mon ob?issance et de mon respect.

ROSALINDE.--Jeune homme, avez-vous d?fi? Charles le lutteur?

ORLANDO.--Non, belle princesse; il est l'agresseur g?n?ral: je ne fais que venir comme les autres, pour essayer avec lui la force de ma jeunesse.

C?LIE.--Monsieur, vous ?tes trop hardi pour votre ?ge: vous avez vu de cruelles preuves de la force de cet homme. Si vous pouviez vous voir avec vos yeux, ou vous conna?tre avec votre jugement, la crainte du malheur o? vous vous exposez vous conseillerait de chercher des entreprises moins in?gales. Nous vous prions, pour l'amour de vous-m?me, de songer ? votre s?ret?, et de renoncer ? cette tentative.

ROSALINDE.--Rendez-vous, monsieur, votre r?putation n'en sera nullement l?s?e: nous nous chargeons d'obtenir du duc que la lutte n'aille pas plus loin.

ORLANDO.--Je vous supplie, mesdames, de ne pas me punir par une opinion d?savantageuse: j'avoue que je suis tr?s-coupable de refuser quelque chose ? d'aussi g?n?reuses dames; mais accordez-moi que vos beaux yeux et vos bons souhaits me suivent dans l'essai que je vais faire. Si je suis vaincu, la honte n'atteindra qu'un homme qui n'eut jamais aucune gloire: si je suis tu?, il n'y aura de mort que moi, qui en serais bien aise: je ne ferai aucun tort ? mes amis, car je n'en ai point pour me pleurer; ma mort ne sera d'aucun pr?judice au monde, car je n'y poss?de rien; je n'y occupe qu'une place, qui pourra ?tre mieux remplie, quand je l'aurai laiss?e vacante.

ROSALINDE.--Je voudrais que le peu de force que j'ai f?t r?unie ? la v?tre.

C?LIE.--Et la mienne aussi pour augmenter la sienne.

ROSALINDE.--Portez-vous bien! fasse le ciel que je sois tromp?e dans mes craintes pour vous!

ORLANDO.--Puissiez-vous voir exaucer tous les d?sirs de votre coeur!

CHARLES.--Allons, o? est ce jeune galant, qui est si jaloux de coucher avec sa m?re la terre?

ORLANDO.--Le voici tout pr?t, monsieur; mais il est plus modeste dans ses voeux que vous ne dites.

FR?D?RIC.--Vous n'essayerez qu'une seule chute?

CHARLES.--Non, monseigneur, je vous le garantis; si vous avez fait tous vos efforts pour le d?tourner de tenter la premi?re, vous n'aurez pas ? le prier d'en risquer une seconde.

ORLANDO.--Vous comptez bien vous moquer de moi apr?s la lutte; vous ne devriez pas vous en moquer avant; mais voyons; avancez.

ROSALINDE.--O jeune homme, qu'Hercule te seconde!

C?LIE.--Je voudrais ?tre invisible, pour saisir ce robuste adversaire par la jambe.

ROSALINDE.--O excellent jeune homme!

C?LIE.--Si j'avais la foudre dans mes yeux, je sais bien qui des deux serait terrass?.

FR?D?RIC.--Assez, assez.

ORLANDO.--Encore, je vous en supplie, monseigneur; je ne suis pas encore en haleine.

FR?D?RIC.--Comment te trouves-tu, Charles?

LE BEAU.--Il ne saurait parler, monseigneur.

ORLANDO.--Orlando, monseigneur, le plus jeune des fils du chevalier Rowland des Bois.

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