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Read Ebook: The Rise of the Democracy by Clayton Joseph
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 648 lines and 67154 words, and 13 pagesProduced by: Laurent Vogel JEHAN D'IVRAY L'?GYPTE ?TERNELLE PARIS LA RENAISSANCE DU LIVRE 78, Boulevard Saint-Michel, 78 OUVRAGES DU M?ME AUTEUR Le Prince Mourad 1 vol. Janua Coeli 1 vol. Les Porteuses de Torches 1 vol. Le Moulin des Djinns 1 vol. Au Coeur du Harem 1 vol. Souvenirs d'une Odalisque 1 vol. M?moires de l'Eunuque B?chir-Aga 1 vol. La Rose du Fayoum 1 vol. Bonaparte et l'?gypte 1 vol. La Lombardie au temps de Bonaparte 1 vol. POUR PARAITRE TR?S PROCHAINEMENT: La Cit? de Joie 1 vol. Le Baiser de l'Autre 1 vol. Les Femmes Saint-Simoniennes 1 vol. EN PR?PARATION: Saint J?r?me et les Dames de l'Aventin 1 vol. Bo?ce et Symmaque 1 vol. Nos Fr?res de Lettres 1 vol. Promenades ? travers le Caire 1 vol. A JEAN DE BONNEFON AVANT-PROPOS Le temps n'est plus o?, sur la foi du vieil Hom?re, H?rodote s'?criait au IIe livre de son histoire: < Sans la guerre, dont les effets se manifestent encore dans toutes les branches, on pourrait, ? L'heure pr?sente, se rendre de Marseille ? Alexandrie en moins de trois jours. Malgr? les retards apport?s aux am?liorations projet?es, il n'en demeure pas moins que ce < Bient?t, on ira plus vite, et plus volontiers, visiter les Pyramides, que l'on ne se rend aux Pyr?n?es ou au Mont-Blanc. Alors, insensiblement, se d?chirera le voile myst?rieux et charmant derri?re lequel s'abrite encore la vieille terre pharaonique; le pass? de ce pays merveilleux n'aura plus rien qui nous ?tonne et nous attire. D?j?, l'?gypte des Ptol?m?es et celle des Khalifes, si proche de nous, semblent faire partie de notre histoire. Il en reste bien peu de choses. Pourtant, les Latins que nous sommes ne peuvent, sans ?motion, contempler ces lieux o? se d?roul?rent les plus belles, les plus ardentes phases de la vie d'Antoine et de celle de C?sar. Les Fran?ais ne sauraient non plus fouler avec indiff?rence le sol br?lant o? coula le sang des soldats de Bonaparte. Ils ne pourront regarder les yeux secs, la demeure branlante mais encore debout o? v?curent les savants amen?s par le g?n?ral en chef et qui, les premiers, ?tudi?rent sur place et r?pandirent dans le monde cette science connue depuis sous le nom d'?gyptologie. Pour cela, il est bon de se h?ter et de regarder l'antique patrie de Men?s et d'Am?nophis avant qu'elle ait perdu tout ? fait ce cachet sp?cial qui, si longtemps, fit d'elle la nation privil?gi?e dont chacun parle et que tous ignorent; terre de beaut? dont le plus infime grain de poussi?re portait une gloire, terre de grandeur o? naquit, dans un ?ge que notre imagination rapproche du r?ve, la premi?re civilisation africaine. L'?gypte, plus qu'aucun pays, m?rite d'?tre connue. Les ?v?nements extraordinaires de ses trois ?poques, si parfaitement distinctes: ?poque pharaonique, ?poque gr?co-romaine, ?poque des Khalifes, la parent d'un nimbe unique. Au milieu des difficult?s sans nombre qui lui furent cr??es par les diff?rents usurpateurs, le malheureux indig?ne s'est constamment d?battu sans faiblesse. Il a su garder non seulement ses coutumes ancestrales et sa proverbiale s?r?nit?, mais le type m?me de sa race s'est conserv? parmi ceux que les races ?trang?res n'ont point approch?s. Il suffit de parcourir les villages du Delta ou de la Haute-?gypte pour se rendre compte que tels vous accueillent les paisibles habitants de l'Isbeh perdue dans la vaste plaine, tels les contemporains de Rams?s durent aussi venir sur le pas des portes recevoir l'h?te envoy? par Amon ou par Osiris. L'Islam, malgr? sa puissance, n'est point parvenu ? changer l'?me de ce peuple essentiellement agriculteur. Nulle part comme en ?gypte ne s'accuse la diff?rence existant entre le Fellah, le v?ritable homme des bords du Nil, et le citadin, qu'il soit commer?ant, employ? ou fonctionnaire, ce dernier ayant pris aux diff?rents colons qui l'entourent, un peu des idiomes et des mani?res de tous les pays. Les classes ?lev?es offrent, au contraire, un m?lange extraordinaire de races. Ce fait doit ?tre attribu? aux alliances avec des femmes ?trang?res, turques, circassiennes ou grecques des Iles, autrefois esclaves ou seulement issues de m?res esclaves et l?gitim?es par la suite. Quelques Abyssines sont venues aussi de leurs montagnes lointaines, apporter dans la famille ?gyptienne le contraste de leur sang noir. Seul, le peuple demeure immuable, et si forte est l?-bas la puissance du sol, qu'apr?s trois ou quatre g?n?rations, l'?tranger vivant au village prend, lui aussi, les coutumes et les allures du v?ritable ?gyptien. Ceux qui de p?re en fils n'ont pas quitt? l'?gypte depuis un si?cle, ne la quitteront jamais. L'?gyptien lui-m?me, contrairement ? tant d'autres, ne s'acclimate pas en Europe. Il y fait volontiers ses ?tudes, y retourne souvent quand ses moyens le lui permettent. L'id?e ne lui viendra pourtant pas de s'y fixer. Toujours, sur les bords de la Tamise comme sur les rives de la Seine, dans les plus aimables villes de Suisse ou d'Italie, n'importe le lieu o? il essaie d'oublier son ennui ou de distraire son habituelle nonchalance, l'?gyptien regrette le Nil. Il soupire apr?s ses terres toujours vertes, les plaines grasses, les dattiers g?n?reux et le ciel ?ternellement pur de sa patrie enchanteresse. Cet horizon sans bornes, cette terre presque toujours pareille pour des yeux europ?ens, qui tr?s vite s'en lassent, r?sument pour l'indig?ne l'axe du monde. La montagne, les collines, les arbres s?culaires de notre Europe d?plaisent ? l'?gyptien, qui n'est heureux qu'alors que ses regards embrassent toutes les terres qui l'entourent et qu'il peut voir se lever, au ras du sol, les astres qui am?nent invariablement le retour du jour ou de la nuit. Ce n'est pas impun?ment que ses p?res consacr?rent le culte d'Ammon-R?, dieu solaire. En v?rit?, aucun peuple n'a gard? ce culte aussi bien que lui. Le Fellah a horreur de l'arbre qui < J'ai dit que l'?gyptien aime passionn?ment son pays. Il l'aime sans chercher ? raisonner ses sentiments, uniquement parce que depuis toujours ses a?eux ont comme lui contempl? ce sol et ce fleuve b?ni entre tous et qui, gr?ce ? ses inondations r?guli?res, lui donne le bl? d'o? il retire son pain, le coton qui l'a rendu riche, le tr?fle qui nourrit ses bufflesses, le ma?s et la canne ? sucre, sources de tant de biens. Un jour, on est venu lui dire que ce pays ?tait menac?, on a ?veill? en lui l'id?e de patrie, et voici qu'une pens?e nouvelle a germ? sous ce front paisible. Ce qui pour les hommes turbulents des villes s'appelait nationalisme est devenu, chez ces simples, le patriotisme le plus pur. On a vu d'humbles femmes fellahas donner sans h?sitation pour < Et si ?tonnante que la chose puisse para?tre, ce ne sont pas ceux-l? qui ont fait les r?volutions. Ils les ont subies, voil? tout. L'exp?rience m'a montr? qu'? chaque ?meute, le Fellah n'avait qu'un d?sir: s'?chapper, fuir les coups de feu et les mitrailleuses. Essentiellement pacifique, il sait que les soul?vements ne m?nent ? rien, il demande seulement qu'on lui laisse ce qu'il poss?de, le peu de bien qu'il h?rita de ses p?res et qu'il souhaite transmettre de m?me aux enfants issus de sa chair. La femme fellaha, essentiellement travailleuse et ?conome, reste la forte t?te du m?nage, comme ses soeurs de l'?poque pharaonique. Elle ach?te, vend, trafique ? sa guise, et si le sort veut qu'un petit commerce lui ?choie dans quelque bourg important, elle r?alise des gains appr?ciables, tient boutique aussi bien que l'homme le mieux averti. La polygamie, qui d'ailleurs de plus en plus tend ? dispara?tre, n'est m?me pas un obstacle ? son bonheur. Le plus souvent, le mari ne prend une seconde ?pouse que quand la premi?re a vieilli. Alors celle-ci go?te, dans l'orgueil de demeurer la ma?tresse absolue du logis ou de la boutique, une joie qui compense ce partage dont elle ne voit que l'utilit?. La seconde ?pouse est une aide, plus jeune, plus forte, sur laquelle elle se d?charge des fonctions p?nibles. Si < ?videmment, il y a des jalouses. Quelques crimes de temps ? autre se commettent dont la justice est le plus souvent impuissante ? d?nouer la trame t?nue. Mais ne s'en commet-il pas chez nous? A balances ?gales, m?me avec le partage, la femme ?gyptienne se montre moins r?volt?e, uniquement parce qu'elle est aussi plus croyante que la majorit? de nos paysannes modernes. Elle se soumet au sort qu'elle ne peut ?viter et, dans l'espoir de m?riter une vie meilleure, elle supporte la vie pr?sente sans r?crimination ni col?re. ?tonnamment assimilable, elle donne les satisfactions des plus rapides, sit?t qu'on entreprend de la d?grossir et de l'instruire, et provoque l'?tonnement et la fiert? de celles qui consentent ? entreprendre cette t?che. Elle apprend ce qu'on veut et ne l'oublie point. Les ?v?nements qui se sont succ?d? en ?gypte durant le cours de ces derni?res ann?es, ont prouv? que la femme ?gyptienne, de la plus humble paysanne ? la plus grande dame, savait comprendre les aspirations du peuple, les d?fendre au besoin avec cette ?loquence qu'on ne saurait, sans injustice, lui d?nier. Le jour, lointain peut-?tre, mais que chaque heure rapproche, o? l'instruction, en p?n?trant davantage dans le coeur de la nation, aura fait de cette femme, encore ignorante, l'?gale de ses compagnons et de ses fr?res, une surprise profonde nous sera r?serv?e. Il faut avoir vu comme moi l'application des petites filles sur les bancs des ?coles chr?tiennes ou isra?lites, il faut aussi avoir constat? la facilit? extraordinaire avec laquelle elles s'accoutument, en quelques mois, tant ? la pratique des langues europ?ennes qu'? nos moeurs,--cependant si diff?rentes de celles de leur famille,--pour comprendre ce que l'on peut obtenir de pareils sujets. J'ai connu des jeunes filles ?lev?es chez nos religieuses, mari?es ? peine nubiles, et luttant de toutes leurs forces contre les pr?jug?s de la famille qui voulait les obliger ? vivre en esclaves, sous la tutelle de la m?re de l'?poux. Vivre seule avec son mari, avoir un appartement ou une maison que l'on gouverne, constitue encore une licence bl?mable. Eh bien! mes petites amies ne craignaient point d'affronter les foudres de la soci?t? en essayant de se cr?er un foyer ? l'instar des Europ?ennes. J'en sais qui, fortes de l'appui de leur mari, sont parvenues ? faire de leur maison de v?ritables nids confortables que n'encombrent plus les parasites d'antan. M?me, ? stupeur! elles accompagnent parfois leur seigneur et ma?tre soit ? la promenade, soit en quelque <Add to tbrJar First Page Next Page |
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