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Read Ebook: The Annals of the Poor by Richmond Legh
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 855 lines and 57036 words, and 18 pagesAuthors: Saint Augustin, bishop of Hippo Saint Possidius Calamensis Translator: L Moreau Produced by: Laurent Vogel ) LES CONFESSIONS DE SAINT AUGUSTIN ?V?QUE D'HIPPONE PR?C?D?ES DE SA VIE PAR S. POSSIDIUS ?V?QUE DE CALAME, SON DISCIPLE ET SON AMI TRADUCTION NOUVELLE Par L. MOREAU PARIS ERNEST FLAMMARION, ?DITEUR 26, RUE RACINE, 26 Tous droits r?serv?s. E. GREVIN--IMPRIMERIE DE LAGNY VIE DE SAINT AUGUSTIN ?V?QUE D'HIPPONE PAR SAINT POSSIDIUS ?V?QUE DE CALAME, SON DISCIPLE ET SON AMI Premi?res ann?es. Conversion et bapt?me de saint Augustin. Augustin ?tait de la province d'Afrique, de la cit? de Tagaste. N? d'une famille curiale et chr?tienne, ses parents n'?pargn?rent rien, ni soins, ni d?penses, pour l'?lever et l'instruire. Il fut profond?ment initi? ? la connaissance des lettres humaines et de tous les arts que l'on appelle lib?raux. Car lui-m?me enseigna d'abord la grammaire dans sa ville natale, puis la rh?torique dans la capitale de l'Afrique, ? Carthage; plus tard, il alla professer outre-mer, ? Rome, et ? Milan, o? l'empereur Valentinien II tenait sa cour. Alors aussi, dans cette ville, les fonctions ?piscopales ?taient remplies par un grand serviteur de Dieu, homme ?minent entre les meilleurs, le pontife Ambroise. Assistant dans l'?glise avec le peuple aux fr?quentes conf?rences de ce saint pr?dicateur de la parole de Dieu, il demeurait comme attach? et suspendu ? ses l?vres. S?duit d?s sa premi?re jeunesse par l'erreur des Manich?ens, il donnait aux discours de l'?v?que une attention plus inqui?te qu'aucun autre auditeur, ?coutant s'il ne se dirait rien qui favoris?t ou qui combatt?t cette h?r?sie. Et la cl?mence divine, qui voulait sa d?livrance, vint au-devant de ces perplexit?s. Elle conduisit le coeur de son serviteur ? r?soudre incidemment certaines objections que les h?r?tiques ?levaient contre la loi. Ces enseignements inattendus, sugg?r?s par la divine mis?ricorde, bannirent peu ? peu cette erreur de l'esprit d'Augustin; et bient?t, raffermi dans la foi catholique, il sentit na?tre en lui cette amoureuse ardeur d'avancer dans la religion, en sorte qu'? l'approche des saints jours de P?ques, il re?ut l'eau du salut. Et la c?leste mis?ricorde voulut encore que ce f?t par le minist?re de ce grand et saint pontife Ambroise qu'il re??t ? la fois la doctrine salutaire de l'?glise catholique et le sacrement r?g?n?rateur. L'an 383 et 384. Il prend la r?solution de servir Dieu. Bient?t converti ? Dieu du plus profond de son coeur, il abjura toute esp?rance dans le si?cle. Ce qu'il a recherch? jusqu'alors, une femme, des enfants, des richesses, des honneurs suivant le monde, il renonce ? tout pour se vouer avec les siens au service de Dieu, jaloux d'appartenir ? ce petit troupeau auquel le Seigneur adresse cette parole: < Sa retraite. Apr?s avoir re?u la gr?ce du bapt?me avec plusieurs de ses concitoyens et de ses amis d?vou?s comme ? lui servir Dieu, il repasse en Afrique et revient ? sa maison et ? sa terre. Il y demeura pr?s de trois ans; d?sormais ?tranger aux soins du si?cle, vivant avec ses compagnons, pour Dieu, dans le je?ne, la pri?re, les bonnes oeuvres, et m?ditant la loi du Seigneur jour et nuit. Toutes les lumi?res que Dieu r?v?lait ? son intelligence dans la m?ditation ou l'oraison, il les communiquait aux pr?sents et aux absents, par ses discours et par ses ?crits. Vers ce temps, il y avait ? Hippone un de ces officiers qu'on appelle agents des affaires, bon chr?tien et craignant Dieu, qui, sur le bruit des vertus et de la science d'Augustin, d?sirait passionn?ment le voir, promettant qu'il pourrait m?priser toutes les passions et toutes les s?ductions du monde s'il avait le bonheur d'entendre de sa bouche la parole de Dieu. Inform? de ce d?sir par un r?cit fid?le, jaloux de d?livrer une ?me des p?rils de cette vie et de la mort ?ternelle, Augustin vint sur-le-champ ? Hippone, alla trouver cet homme et, de toutes les forces que Dieu lui donna, l'exhorta dans de fr?quents entretiens ? s'acquitter de son voeu envers Dieu. Celui-ci promettait de jour en jour; il allait le faire, et cependant il ne fit rien alors pendant le s?jour d'Augustin. Toutefois il est impossible qu'un vase si pr?cieux, vase pur, vase d'honneur utile au Seigneur et pr?t ? toute bonne oeuvre, qui servait en tout lieu aux desseins de la divine Providence, n'ait ?t? qu'un instrument vain et st?rile. Ao?t ou septembre, l'an 388. Il est ?lev? au sacerdoce. A cette ?poque, l'?glise catholique d'Hippone ?tait gouvern?e par le saint ?v?que Val?rius. Le besoin de son ?glise r?clamait de lui l'ordination d'un nouveau pr?tre, et il en parlait avec instance au peuple de Dieu. Saint Augustin, dans sa sinc?rit?, ignorant ce qui allait arriver, assistait ? ce discours, m?l? avec le peuple: car, nous disait-il, il avait coutume ?tant la?que de ne se tenir ?loign? que des ?glises qui n'avaient pas d'?v?que. Or, les catholiques, qui connaissaient son dessein et sa science, se saisirent de lui et, comme il arrive en pareille circonstance, ils l'amen?rent de force ? l'?v?que pour l'ordonner, tous le demandant d'un accord unanime, avec une extr?me ardeur et de grands cris. Lui, cependant, versait des larmes abondantes. Quelques-uns attribuaient ces larmes ? l'orgueil, et ils croyaient le consoler en lui disant que le rang de simple pr?tre, quoiqu'il f?t digne d'un rang plus ?lev?, l'approchait n?anmoins de l'?piscopat. Mais c'?tait une pens?e plus haute qui faisait g?mir l'homme de Dieu, comme il nous l'a rapport? lui-m?me, sur le nombre et la grandeur des p?rils auxquels le gouvernement d'une ?glise d?vouait sa vie. Toutefois le d?sir des fid?les s'accomplit ? leur gr?. Il ?tablit un Monast?re. Ainsi devenu pr?tre, il institua bient?t un monast?re dans l'enceinte de l'?glise, et voulut vivre avec les serviteurs de Dieu, suivant la tradition et la r?gle ?tablies par les saints ap?tres. La premi?re condition ?tait de ne rien poss?der en propre, que tout f?t en commun et qu'il f?t distribu? ? chacun selon ses besoins. C'est ce que lui-m?me avait fait le premier au retour de son voyage d'outre-mer. Or, le saint ?v?que Val?rius, homme pieux et craignant Dieu, tressaillait de joie et rendait gr?ce ? la mis?ricorde divine d'avoir exauc? les pri?res qu'il lui avait si souvent adress?es pour qu'un tel homme lui f?t accord?, qui p?t ?difier l'?glise du Seigneur par la parole de Dieu et la doctrine du salut: minist?re qu'il se sentait moins capable de remplir, ?tant Grec de naissance et peu vers? dans les lettres latines. Il donna donc pouvoir au nouveau pr?tre de pr?cher souvent l'?vangile dans l'?glise en sa pr?sence, contre l'usage des ?glises d'Afrique: aussi plusieurs autres ?v?ques l'en bl?maient. Mais cet homme v?n?rable et prudent, assur? que cette coutume ?tait en vigueur dans les ?glises d'Orient, et ne cherchant que l'utilit? de l'?glise, d?daigna les paroles malveillantes; il lui suffit que le pr?tre exer??t un minist?re dont, ?v?que, il se sentait incapable de s'acquitter. Ainsi fut allum?e, et ardente, ?lev?e sur le chandelier, cette lampe qui ne brillait que dans l'int?rieur de la maison. Et bient?t la renomm?e s'en r?pandit partout, et sur un si bon exemple, plusieurs pr?tres, du consentement de l'autorit? ?piscopale, annonc?rent aux peuples devant l'?v?que la parole de Dieu. L'an 391. Conf?rence avec Fortunatus, manich?en. Le fl?au de l'h?r?sie manich?enne r?gnait dans la ville d'Hippone; un grand nombre d'habitants, citoyens ou ?trangers, en ?taient infect?s, s?duits par un pr?tre manich?en nomm? Fortunatus, qui r?sidait dans Hippone. Les citoyens et les ?trangers, tant catholiques que Donatistes, vinrent trouver le pr?tre Augustin et le pri?rent de voir cet h?r?tique qu'ils tenaient pour savant, et de conf?rer avec lui sur la doctrine de la foi. Lui, toujours pr?t, comme il est ?crit, < rendre ? tout venant raison de la foi et de l'esp?rance qui est en Dieu, puissant ? enseigner selon la doctrine et ? r?duire les contradicteurs de la v?rit?>>, ne refusa pas; mais il demanda si Fortunatus le voulait aussi. On alla aussit?t le demander ? Fortunatus, ou plut?t l'exhorter et le presser de ne pas refuser la conf?rence. Comme il avait d?j? connu saint Augustin ? Carthage, lorsqu'il ?tait engag? dans les m?mes erreurs, il tremblait d'entrer en lutte avec lui; mais, vaincu surtout par les instances des siens et craignant la honte d'un refus, il promit de se rendre ? la conf?rence et de courir les chances du combat. Au jour et au lieu convenus, ils se r?unirent. Un auditoire nombreux y accourut, gens de savoir ou multitude curieuse; les notaires ouvrirent leurs tablettes, et la conf?rence, imm?diatement commenc?e, fut termin?e le lendemain. Le ma?tre manich?en, les actes de la conf?rence en font foi, fut ?galement impuissant ? renverser la doctrine catholique et ? prouver que la secte manich?enne avait la v?rit? pour base. Il finit par manquer de r?ponse, et dit qu'il consulterait avec les plus savants de sa secte sur les difficult?s qu'il n'avait pu r?soudre; et que s'ils ne r?ussissaient pas ? le satisfaire, il songerait aux int?r?ts de son ?me. Ainsi, au jugement de ceux qui avaient le plus d'estime de sa science et de sa capacit?, il fut convaincu d'impuissance ? soutenir son h?r?sie. Ne pouvant souffrir une confusion si publique, il ne tarda pas ? quitter Hippone, o? il ne revint jamais depuis. Ainsi, par le z?le de l'homme de Dieu, tous ceux qui assist?rent ? cette conf?rence ou qui, absents, en connurent les actes, d?gag?rent leur ?me de l'erreur manich?enne et embrass?rent la foi pure de l'?glise catholique. Z?le de saint Augustin contre les ennemis de la foi. Et lui, soit en particulier, soit en public, dans sa maison ou dans l'?glise, enseignait et pr?chait la parole du salut, avec toute confiance, contre les h?r?sies r?pandues en Afrique, et surtout contre les Donatistes, les Manich?ens et les pa?ens; ses ouvrages, ses sermons improvis?s jetaient les chr?tiens dans des transports ineffables d'admiration et de joie. Loin de s'en taire, ils publiaient partout leurs sentiments. Ainsi, avec l'aide du Seigneur, l'?glise catholique commen?a ? relever la t?te en Afrique, s?duite depuis trop longtemps et opprim?e par les h?r?sies qui s'y ?taient enracin?es, et surtout par la secte des Donatistes, qui avaient rebaptis? la plus grande partie des habitants de l'Afrique. Et ces livres ou trait?s qui, par une admirable gr?ce de Dieu, se succ?daient et se r?pandaient avec rapidit?, ?taient re?us ? l'envi par les h?r?tiques et par les catholiques; ils rivalisaient d'ardeur pour les entendre. Et chacun, suivant son d?sir ou son pouvoir, employait la plume des notaires pour recueillir m?me les discours du saint. Ainsi se r?pandit bient?t par tout le corps de l'Afrique la pure doctrine et l'odeur exquise de J?sus-Christ; et l'?glise d'outre-mer en tressaillit d'all?gresse; car, < Il est ?lev? ? l'?piscopat, du vivant de Val?rius. Mais le bienheureux vieillard Val?rius, triomphant plus que personne, et, dans sa joie, rendant gr?ce ? Dieu de cette faveur toute particuli?re qu'il lui accordait, ne tarda pas ? craindre qu'une autre ?glise, priv?e de pasteur, ne lui enlev?t Augustin pour l'?lever ? l'?piscopat. Ce qui f?t arriv?, si Val?rius, instruit ? temps, n'e?t envoy? le saint en un lieu cach? qui le d?roba ? toutes les recherches. Cette exp?rience redoubla encore les inqui?tudes de ce vieillard v?n?rable, qui, se voyant faible de corps et d'?ge, ?crivit secr?tement au primat, ?v?que de Carthage, all?guant ses infirmit?s et le poids de la vieillesse, et le conjurant de permettre l'ordination d'Augustin ? l'?v?ch? d'Hippone, pour ?tre non seulement son successeur, mais le compagnon de son si?ge et de son ?piscopat. Il re?ut une r?ponse favorable ? ses d?sirs et ? ses vives instances. Quelque temps apr?s, sur sa demande, M?galius, ?v?que de Calame et primat de Numidie, venant visiter l'?glise d'Hippone, Val?rius d?clara aux ?v?ques qui se trouv?rent pr?sents, au clerg? d'Hippone et ? tout le peuple, son intention jusqu'alors inconnue. Cette proposition est accueillie de tous les assistants avec des transports de joie; tous t?moignent ? grands cris leur impatience d'en voir l'accomplissement. Mais l'humble pr?tre refuse de recevoir l'?piscopat, contre l'usage de l'?glise, du vivant de l'?v?que. On lui assure que cette coutume est re?ue, et des exemples emprunt?s aux ?glises d'Afrique et d'entre-mer triomphent enfin de sa r?sistance. Il consent malgr? lui ? accepter la charge et l'ordination sup?rieure de l'?piscopat. Mais il a dit depuis et ?crit qu'on n'aurait pas d? en agir ainsi pour lui, l'ordination d'un successeur, du vivant de l'?v?que, ?tant d?fendue par un concile g?n?ral. Il ne connut cette r?gle qu'apr?s son ordination, et dans la suite il ne voulut pas qu'on f?t pour d'autres ce qu'il souffrait avec peine qu'on e?t fait pour lui. Aussi, eut il soin que cette r?gle f?t ?tablie dans les conciles, que lorsqu'un pr?tre serait ordonn? ou sur le point de l'?tre, l'ordinant lui donnerait connaissance de tous les d?crets des p?res. Vers l'an 395, Olibrius et Paulinus, consuls. Il combat les Donatistes. ?v?que, ce fut avec plus de z?le encore, avec plus de ferveur et d'autorit?, qu'il annon?ait, non dans un seul pays, mais partout o? on l'en priait, la parole du salut, ? la joie et ? l'accroissement de l'?glise; toujours pr?t ? rendre raison de la foi et de l'esp?rance qui est en Dieu. Ses paroles ou les copies qu'on en recueillait ?taient port?es aux ?v?ques donatistes par les Donatistes d'Hippone ou des cit?s voisines. Lorsque les ?v?ques, ? leur tour, s'exprimaient contre la doctrine du saint, ou ils ?taient r?fut?s par leurs peuples, ou leurs r?ponses ?taient port?es ? saint Augustin. Il en prenait connaissance, et travaillant < Philipp., II, 12. An 403. Fureur des Circoncellions. Les Donatistes avaient aussi dans presque toutes leurs ?glises une certaine esp?ce d'hommes, monstres de violence et de perversit?, qui, sous pr?texte de professer la continence, se r?pandaient partout. On les appelait Circoncellions. Ils ?taient nombreux et ?tablis dans presque toutes les provinces de l'Afrique. S?duits par des docteurs d'iniquit?, dans l'emportement de leur orgueil et de leur t?m?rit?, contre toute justice, ils d?fendaient aux citoyens de poursuivre leurs droits ou leurs cr?ances; la d?sob?issance ? leurs ordres ?tait suivie des plus cruels traitements. On les voyait, munis de toutes sortes d'armes, courir comme des forcen?s, ravageant les terres, pillant les villes; leur fureur allait jusqu'? l'effusion du sang. Et lorsque la pr?dication assidue de la parole de Dieu cherchait ? traiter de la paix avec les ennemis de la paix, ils interrompaient par des brutalit?s gratuites les paroles de conciliation. Cependant la v?rit?, contraire ? leur secte, se r?pandait, et ceux qu'elle ramenait s'arrachaient ou se d?robaient, suivant leur pouvoir, ? la tyrannie de ces sectaires, pour se r?unir autant que possible en groupes, ? la paix et ? l'unit? de l'?glise. Ceux-ci, voyant s'?claircir les rangs de l'erreur et jaloux de l'accroissement de l'?glise, ne mirent plus de limites ? leur fureur; ils se ralli?rent pour d?chirer par d'horribles pers?cutions le sein de l'?glise; les pr?tres et les ministres catholiques ?taient jour et nuit en butte ? leurs agressions et ? leurs brigandages. Ils vers?rent le sang d'un grand nombre des serviteurs de Dieu. Ils jet?rent dans les yeux de quelques-uns de la chaux d?tremp?e avec du vinaigre; ils en ?gorg?rent d'autres. Ces Donatistes ou Rebaptisants devenaient pour leur parti m?me un objet d'horreur. Progr?s de l'?glise. Or, ? la faveur de ces progr?s de la v?rit?, ceux qui servaient Dieu dans le monast?re sous saint Augustin, et avec lui, commenc?rent ? ?tre ordonn?s pour l'?glise d'Hippone. Et plus tard, la pr?dication de la doctrine catholique se r?pandant de jour en jour avec plus d'?clat, avec la renomm?e de la sainte r?gle des serviteurs de Dieu, de leur continence et de leur pauvret? profonde, on demanda avec instance au monast?re institu? et d?velopp? par le saint des pr?tres et des ?v?ques. On les obtint et c'est par eux que la paix et l'unit? de l'?glise commen?a, et enfin s'?tablit. Car j'en connais environ dix, hommes saints et v?n?rables, soit par l'aust?rit? de leur vie, soit pour l'?tendue de leur science, que le bienheureux Augustin a donn?s ? plusieurs ?glises, ? quelques-unes m?me des plus consid?rables qui les lui demandaient. Ceux-ci, ?lev?s dans la sainte profession des moines, fond?rent ? leur tour des monast?res, et, jaloux de l'?dification du Verbe de Dieu, ils donn?rent aux autres ?glises plusieurs de ces fr?res ?lev?s au sacerdoce. Ainsi la science salutaire de la foi, de l'esp?rance et de la charit? de l'?glise se propageant en plusieurs et par plusieurs, et par les ouvrages que le saint publiait et que l'on traduisait en grec, c'est d'un seul homme que, non seulement dans toute l'?tendue de l'Afrique, mais encore au del? des mers, la pi?t? et la science se r?pandaient, avec l'aide de Dieu. Et le m?chant, selon la parole de l'?criture, < Saint Augustin miraculeusement pr?serv? des pi?ges de ses ennemis. Souvent ces m?mes Circoncellions se post?rent en armes sur les chemins o? devait passer le serviteur de Dieu, quand, ce qui arrivait fr?quemment ? la pri?re des peuples catholiques, il allait les visiter, les instruire et les exhorter. Aussi, souvent la victime ?chappa ? leur fureur; une fois entre autres, par la providence de Dieu et par l'erreur d'un guide, le saint pr?tre et ses compagnons arriv?rent ? leur destination par un autre chemin. Ils apprirent ensuite que cette erreur les avait d?rob?s aux mains homicides. En toutes ces circonstances, il rendit gr?ce ? Dieu, son lib?rateur, et ses ennemis, suivant leur coutume, n'?pargn?rent, dans leur rage, ni eccl?siastiques, ni s?culiers, comme les actes publics l'attestent. Ici, il ne faut point passer sous silence ce que le z?le de cet homme si grand dans l'?glise accomplit, pour la gloire de Dieu et de sa maison, contre ces Donatistes rebaptisants. Un de ces ?v?ques, sorti du monast?re et du clerg? de saint Augustin, visitait un lieu d?pendant de l'?glise de Calame, son dioc?se, pour combattre l'h?r?sie et distribuer la doctrine de la paix qu'il avait apprise. Au milieu du chemin, il tomba dans les emb?ches des Donatistes, qui fondirent sur lui et sur compagnons, lui enlev?rent ses chevaux et ses bagages, en le chargeant d'outrages et de coups. Mais, de peur que ces violences ne retardassent le progr?s de la paix de l'?glise, le d?fenseur de l'?glise ne crut pas devoir se taire en pr?sence des lois; et Crispinus, ?v?que de la m?me cit? de Calame, d?s longtemps c?l?bre parmi ceux de sa secte, et regard? comme savant, fut tenu de payer l'amende port?e par les lois contre les h?r?tiques. Celui-ci refusa de se soumettre ? la loi; il comparut devant le proconsul, et soutint qu'il n'?tait pas h?r?tique. Le d?fenseur de l'?glise se retirant devant cette all?gation, ce fut ? l'?v?que catholique d'insister et de le convaincre. La tol?rance en ce cas e?t donn? lieu de croire que cet h?r?tique, niant qu'il le f?t, ?tait un ?v?que catholique; d'o? il e?t r?sult? un scandale pour les faibles. L'illustre ?v?que Augustin pressait l'affaire de tout son pouvoir, et les deux ?v?ques de Calame en vinrent ? une conf?rence: les d?bats s'engag?rent ? trois reprises sur le diff?rend entre les deux communions; une immense multitude chr?tienne attendait, ? Carthage et dans toute l'Afrique, quelle serait l'issue de cette affaire. Crispinus fut d?clar? h?r?tique par sentence ?crite du proconsul. L'?v?que catholique interc?da en sa faveur aupr?s du juge pour que la peine de l'amende f?t remise ? son adversaire; il lui obtint cette gr?ce. Celui-ci, par une singuli?re ingratitude, voulut en appeler au prince; et la r?ponse de l'empereur ? cet appel fut que les h?r?tiques donatistes n'?taient l'objet d'aucune exception, et qu'ils devaient ?tre tenus partout ? la rigueur des lois port?es contre les autres h?r?tiques; que non seulement Crispinus, mais le juge m?me et les officiers de justice, pour inex?cution de la loi, acquitteraient chacun aux droits du fisc la somme de dix livres d'or. N?anmoins les ?v?ques catholiques, et particuli?rement Augustin, de sainte m?moire, poursuivirent encore la remise de cette amende, et, avec l'aide de Dieu, ils l'obtinrent de l'indulgence du prince. Ce z?le si saint et si charitable contribua beaucoup ? l'accroissement de l'?glise. S. Possidius lui-m?me. An 403, ?poque o?, sous le IIe consulat de Stilicon et sous le consulat d'Anth?mius, la loi contre les Donatistes fut port?e ? Ravenne, ides de d?cembre. Paix de l'?glise. Add to tbrJar First Page Next Page |
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