Use Dark Theme
bell notificationshomepageloginedit profile

Munafa ebook

Munafa ebook

Read Ebook: Hundert neue Rätsel by D Hring Angela

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 89 lines and 4667 words, and 2 pages

BAGNEUX DE VILLENEUVE

LE BAISER EN GR?CE

LES PR?CEPTES DU BAISER CONJUGAL--LE BAISER ET LA PHILOSOPHIE--DICT?RIADES, COURTISANES ET AUL?TRIDES--TARIFS DU BAISER--TABLEAUX VIVANTS--CONCOURS DE BEAUT?--LA SCIENCE DU BAISER--LE BAISER DE SAPHO ET D'ALCIBIADE

H. DARAGON, ?DITEUR 30, RUE DUPERR?, 30 PARIS

Il a ?t? tir? de ce livre sept cent soixante-sept exemplaires num?rot?s

Les volumes de cette s?rie ne seront jamais r?imprim?s

Droits r?serv?s pour tous pays, y compris la Su?de, la Norv?ge et le Danemark

S'adresser pour traiter ? la librairie H. DARAGON, 30, Rue Duperr?, Paris

BAGNEUX DE VILLENEUVE

LE BAISER EN GR?CE

Le Baiser et la philosophie--Le Baiser conjugal--Les grandes H?ta?res--Le Baiser v?nal--La Science du Baiser--Le Baiser dans les Arts--Le Baiser de Sapho et d'Alcibiade--Le Culte du Baiser

H. DARAGON, ?DITEUR 30, RUE DUPERR?, 30 PARIS

CHAPITRE PREMIER

Le Baiser conjugal

<>

Voil? qui est parler franc. L'orateur qui s'exprime en ces termes--et devant des magistrats--quel qu'il soit sait bien qu'il ne risque pas de froisser le sentiment public, non plus que d'attenter ? la morale l?gale: il constate, il enregistre le classement des femmes ? Ath?nes, tel que les moeurs l'ont ?tabli, tel que les moeurs le maintiennent.

Pour le baiser de volupt?, la recherche du plaisir, la satisfaction de l'instinct lubrique m?me; pour l'art ou la science du baiser enfin, l'Ath?nien a l'h?ta?re et la courtisane.

Pour les exigences quotidiennes, ou plus modestement p?riodiques, de ses sens, il garde ? sa port?e une pallaque, qui peut en quelque fa?on ?tre associ?e ? la vie familiale.

Enfin pour perp?tuer sa race, veiller au foyer, ?lever les enfants, il choisit une jeune fille de famille honorable et l'enferme au gyn?c?e ? l'abri de toute tentation.

Hors de toute pr?tention ? la philosophie, il est bien permis de constater que cette organisation ?tait manifestement profitable et commode au sexe fort, en pr?voyant jusqu'? la satisfaction du vice, du moins de ce que nous avons ainsi d?nomm?; car les anciens ne regardaient pas du m?me oeil que nous <>. Chez eux les devoirs et les sentiments de famille ?taient une chose, une chose grave, ?troitement li?e ? la religion nationale; et c'en ?tait une autre, tout aussi grave peut-?tre, que de satisfaire aux besoins de la chair. Les dieux auraient mauvaise gr?ce ? les condamner, puisque eux-m?mes s'y livraient avec imp?tuosit?, avec voracit?. Il convenait seulement de maintenir le respect et l'int?grit? du foyer familial, sauvegarde de l'ordre et de la grandeur du pays.

D?j? dans les temps primitifs la jeune fille aurait ?t? bl?m?e qui, sans l'aveu de son p?re et de sa m?re, se serait m?l?e aux hommes avant d'avoir c?l?br? publiquement son union. Et la situation ne s'est gu?re modifi?e avec le temps. L'?ducation de la jeune fille, ? Ath?nes, ?tait faite dans le gyn?c?e; elle n'allait ni ? la palestre, ni ? l'?cole. Elle se mariait tr?s jeune, et par cons?quent tr?s ignorante; elle suivait un ?tranger, d?s l'?ge nubile, sans ?tre consult?e sur son choix, sans le conna?tre, sans l'avoir vu. Elle n'est ?lev?e que pour l'hym?n?e. Les ?pigrammes fun?raires de jeunes filles mortes pr?matur?ment expriment toujours le regret du lit nuptial.

Il ajoute cependant que ces danses et ces exercices ?taient une amorce pour le mariage: car les jeunes filles, ? se <>, comme dit plaisamment Lampito, gagnaient un teint vermeil, une vigueur ? ?trangler un taureau, des seins superbes que Lysistrata para?t ?prouver une certaine joie ? t?ter.

La vertu est d'ailleurs pr?serv?e aussi s?v?rement que la vie m?me: car l'attentat ? la pudeur sur une jeune fille ?tait puni de mort. Il para?t donc difficile d'admettre l'assertion du philosophe acad?mique Agnon, rapportant que chez les Spartiates il ?tait permis par les lois de jouir des jeunes filles avant leur mariage, comme des jeunes gar?ons.

Mais il ne faut pas davantage s'imaginer que le baiser virginal ?tait exempt de tout d?sir charnel. Solon lui-m?me a lou? dans ses vers <>. Et c'est encore de <> que parlent Eschyle et Sophocle sur la sc?ne.

Ce fut chez les Ath?niens que C?crops ?tablit le premier l'union individuelle d'un homme et d'une femme, car, avant lui, les femmes ?taient en commun, et en usait qui voulait, au gr? de sa passion; personne, par suite, ne connaissait son p?re, dans le nombre de ceux qui avaient donn? le baiser d'amour ? leur m?re.

Mais s'il n'?tait permis d'?pouser qu'une femme, on gardait la libert? d'avoir l?galement des enfants d'une seconde, comme concubine, cette derni?re n'?tant pas citoyenne. Ce d?cret avait ?t? motiv? par la n?cessit? d'assurer aux femmes, malgr? le petit nombre des hommes, la jouissance du baiser sexuel sous une forme avouable.

Les lois anciennes consacraient, en mati?re matrimoniale, la souverainet? masculine. Les Grecs achetaient leurs femmes. Dans Hom?re, Agamemnon offre une de ses filles ? Achille, en ?change de ses services; Othryon?e demande ? Priam sa fille Cassandre pour prix des secours qu'il lui apporte; Boros obtient celle de Pell?, moyennant une forte somme; enfin, Hector avait achet? Andromaque ? son p?re Eetion.

L'union de l'homme et de la femme n'est d'ailleurs form?e que pour la procr?ation d'enfants l?gitimes. Au jour du mariage, le p?re ou le tuteur de la fianc?e pronon?ait la formule sacramentelle: <>

Aussi l'?ge l?gal du mariage pour le mari est-il l'?ge de la pubert?, c'est-?-dire dix-huit ans. La femme, quoique impub?re, peut ?tre donn?e par contrat, mais la consommation du mariage ne peut avoir lieu qu'apr?s que la femme a atteint la majorit? requise pour le mariage. Il ne semble pas cependant qu'un ?ge ait ?t? fix? par la loi: d'apr?s un plaidoyer de D?mosth?ne, ce serait quinze ans, tandis que X?nophon semble dire qu'une jeune fille pouvait affronter le baiser conjugal ? treize et m?me ? douze ans.

Au jour du mariage, le banquet r?unissait parents et amis, qui se r?jouissaient sans contrainte du grand acte. La mari?e, enti?rement couverte d'un voile, y assistait, plac?e au milieu des femmes: il lui ?tait servi un g?teau de s?same, embl?me de f?condit?, parce que le s?same est, de toutes les graines, celle qui se reproduit le plus abondamment.

Apr?s le repas, la mari?e ?tait conduite en char ? la maison de l'?poux, au son des chants d'hymen:

O Hymen! ? Hym?n?e! Vous aurez une jolie maison, pas de soucis, Et de bonnes figues. O Hymen! ? Hym?n?e! O Hymen! ? Hym?n?e! Le fianc? en a une grande et grosse; La fianc?e en a une bien douce.

Avant d'entrer dans la chambre nuptiale, l'usage voulait que l'?pous?e mange?t un coing, fruit qui passait pour le symbole de la f?condit?. Sous ces auspices d'une heureuse pr?cision, elle allait ? sa besogne de reproductrice.

A Sparte, les formalit?s ?taient r?duites ? leur plus simple expression. Le mariage des filles ?tait fix? ? vingt-quatre ans, apr?s que la p?riode du d?veloppement corporel par la gymnastique est termin?e. Le mariage est d'ailleurs impos? ? tout le monde et l'Etat se fait pourvoyeur de maris et de femmes.

D'apr?s Ermippe, cit? par Ath?n?e, il y avait ? Lac?d?mone une grande salle obscure o? l'on enfermait les jeunes filles ? marier; ensuite on y introduisait les jeunes gens qui n'avaient pas encore d'?pouses; celle que chacun prenait, sans choix, dans cette obscurit?, devenait la sienne, et sans dot.

D?s qu'une jeune fille avait ?t? choisie, par ce moyen ou quelqu'autre moins aveugle, on la couchait sur une paillasse et on la laissait seule, sans lumi?re. Le nouveau mari?, qui n'?tait ni pris de vin, ni ?nerv? par les plaisirs, mais sobre ? son ordinaire, se glissait aupr?s d'elle, lui d?liait la ceinture et la portait dans un lit. D?s qu'il avait accompli les rites du baiser conjugal, il se retirait dans la chambre commune des jeunes gens. Ainsi en ?tait-il les nuits suivantes, et quelquefois des maris avaient des enfants qu'ils ne s'?taient pas encore montr?s en public avec leurs femmes. Cette m?thode, d'une discr?tion confinant ? la honte, entretenait la vigueur et la f?condit? des ?poux et pr?venait la sati?t? d'un commerce habituel qui use le sentiment et les forces.

La femme ?tait si bien consid?r?e comme un instrument de reproduction, qu'un homme vieux ou impuissant, n'ayant pas de fils, pouvait autoriser sa femme ? agr?er le baiser f?condant d'un jeune homme qu'il estimait. Toutefois, pour pr?venir les abus de cette coutume, des magistrats ?taient charg?s sp?cialement de surveiller la conduite des femmes.

Pendant le si?ge de Messine, qui dura dix ans, les jeunes gens de l'arm?e furent envoy?s ? Sparte pour f?conder toutes les filles nubiles, afin qu'il n'y e?t pas de solution de continuit? dans le mouvement ordinaire de la population.

Solon avait ?t? moins brutal. Toutefois, la femme n'?tait gu?re mieux consid?r?e, ? Ath?nes, comme personne morale. En passant du gyn?c?e de son p?re dans celui de son ?poux, la jeune ?pous?e n'?tait destin?e qu'? devenir la m?re des enfants qu'elle lui donnerait et l'intendante de la maison qui lui ?tait confi?e.

On pouvait aussi ? Ath?nes, toujours sous pr?texte de reproduction, emprunter la femme d'un autre, sans que la loi interv?nt dans ces sortes de transactions. Au reste, le mari pouvait et devait sans doute, du moins ? l'origine, r?pudier la femme st?rile comme inutile, pour chercher ailleurs une union f?conde.

Cependant, d?sireux de r?aliser l'union, le l?gislateur r?glemente le baiser conjugal qu'il prescrit de donner au moins trois fois par mois. Et si un mari impuissant a ?pous? une riche h?riti?re, celle-ci peut solliciter le baiser d'un des parents de son mari, ? son choix.

Plutarque ajoute ? ce code un peu sec des pr?ceptes plus tendres:

<>. C'est ainsi que devra se conduire une ?pouse pudique; ne fuyant ni ne recevant d'un air morose les avances de son mari, jamais non plus elle ne les provoquera. L'une se sent de la courtisane effront?e; l'autre manque de gr?ce et d'amour, et devient une preuve d'indiff?rence ou de d?dain.>>

<>

<>

Les pratiques que, depuis un si?cle environ, nous avons d?nomm?es <>, ?taient n?cessairement condamn?es; cependant tout baiser charnel n?cessitait une purification. Myrrhine, press?e par Cin?sias de satisfaire au devoir conjugal alors qu'elle a fait, devant ses consoeurs, serment d'abstinence, se d?fend par tous les moyens:

--Mais, malheureux, o? faire cela?

--Dans la grotte de Pan, nous y serons au mieux.

--Tu te laveras ? la Clepsydre.

Le gyn?c?e, ou appartement des femmes, ?tait un ensemble de deux cours autour desquelles se groupaient une vaste salle commune et des salles de dimensions diverses, chambres ? coucher, cuisines ou magasins. Des murs ?pais enserraient et fermaient cet appartement comme un harem; deux seules issues, l'une, vers les propyl?es, c'est-?-dire la grande porte d'honneur; l'autre, par une suite de couloirs d?tourn?s, vers l'appartement des hommes.

Add to tbrJar First Page Next Page

Back to top Use Dark Theme