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Read Ebook: Aventures extraordinaires d'un savant russe; I. La lune by Graffigny H De Henry Le Faure Georges Flammarion Camille Author Of Introduction Etc
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 3893 lines and 83671 words, and 78 pagesemblante. --Demain. --D?j?! s'?cria-t-il en lui prenant les mains. --J'ai d?j? trop tard?... songez ? celui qui g?mit tout seul... l?-bas. --Permettez-moi de vous accompagner jusqu'? Orenbourg, supplia-t-il. --Je ne veux m?me pas que vous veniez ? la gare de P?tersbourg; la moindre imprudence peut attirer sur moi l'attention de la police. Gontran eut un geste d?sesp?r?. --C'en est donc fini de mon r?ve! balbutia-t-il. --Non, dit-elle ?nergiquement; ne d?sesp?rez pas plus que je ne d?sesp?re... nous nous reverrons, je vous le jure... je sens quelque chose qui me le dit. Elle avait prononc? ces mots avec une conviction si profonde que Gontran sentit un peu d'espoir rena?tre dans son coeur et que lorsqu'il prit cong? de Mlle Ossipoff, il ?tait persuad?, lui aussi, que le vieux savant ?chapperait ? ses gardiens. Cependant, le lendemain, en d?pit de la d?fense que lui en avait faite S?l?na, il ne put r?sister au d?sir de la voir une derni?re fois; il emprunta les v?tements de Wassili et s'en fut ? la gare, quelque temps avant l'heure de d?part du train. Cach? dans un coin, dissimul? derri?re un pilier, il vit arriver Mlle Ossipoff, plus charmante que jamais sous son costume de paysanne. Comme si son coeur l'e?t pr?venu qu'il ?tait l?, la jeune fille promena d'un air indiff?rent ses regards autour d'elle et l'aper?ut enfin qui la d?vorait des yeux. Elle lui fit signe qu'elle l'avait vu, puis, prenant son billet, elle se m?la aux autres voyageurs dont la foule d?bordait sur le quai. Il la suivit, la vit monter dans un wagon de 3e classe, ? la porti?re duquel elle demeura pench?e pour ?tre aper?ue de lui jusqu'au dernier moment. Enfin, la machine lan?a son sifflement strident et le train s'?branla. Alors S?l?na mit ses doigts sur sa bouche et envoya un baiser dans la direction o?, immobile, se tenait M. de Flammermont; puis, ?mue de la d?solation en laquelle elle le laissait, elle s'assit ? sa place et pleura silencieusement. Cependant, plus rien ne retenait Gontran ? P?tersbourg, sa d?mission ayant ?t? accept?e; et S?l?na avait quitt? la ville depuis huit jours ? peine qu'il se pr?parait ? boucler sa valise et ? filer sur Paris, lorsque la veille m?me de son d?part il re?ut une d?p?che ainsi con?ue: < M. de Flammermont poussa un cri de joie. --Le brave gar?on, dit-il, je savais bien que du moment qu'il avait promis, il ferait l'impossible pour tenir sa promesse. Mais, son visage radieux devint subitement sombre et sa joie se changea en accablement, en pensant ? S?l?na qui n'avait pas eu la patience d'attendre et qui maintenant, expos?e ? mille dangers, devait quitter Orenbourg pour se lancer dans le d?sert sib?rien. --Pourvu qu'elle puisse arriver jusqu'? Ekatherinbourg, murmura-t-il, Fricoulet saura bien en secourir deux au lieu d'un. Et, soixante heures apr?s, il d?barquait ? Paris et se faisait conduire au boulevard Montparnasse o?, sous le toit m?me d'une haute maison, logeait Alcide Fricoulet. Les appartements du jeune savant n'?taient rien moins que somptueux; ils se composaient en tout et pour tout de deux vastes pi?ces mansard?es par les fen?tres desquelles on apercevait, se d?roulant en un vaste panorama, tout le Paris septentrional. De ces deux pi?ces, l'une ?tait une biblioth?que servant ? la fois de bureau de travail, d'observatoire, de fumoir et au besoin de salon; l'autre servait de laboratoire et aussi de chambre ? coucher, ainsi que l'indiquait un petit lit de fer qui s'?tendait dans un renfoncement de la muraille avec son matelas mince comme une galette et sa couverture l?g?re comme une pelure d'oignon. Sur le fourneau carrel? et ? hotte vitr?e mobile se trouvaient des fourneaux en terre r?fractaire, des cornues en gr?s et en verre, un grand alambic, avec son serpentin r?frig?rant; les rayons des tablettes garnissant la muraille ?taient surcharg?es de flacons de produits chimiques, de matras, d'?prouvettes, d'allonges; la grande table, devant la fen?tre, soutenait des balances de chimiste, un tr?buchet sous sa cage de verre, un puissant microscope avec des pr?parations toutes fra?ches; enfin des tubes d'essai pour l'?tude des < Dans l'autre pi?ce--la biblioth?que--? la place des fourneaux se trouvaient d'immenses armoires vitr?es; les unes contenaient de nombreux volumes d?pareill?s et dont le dos fatigu? prouvait les constants services, les autres renfermaient des appareils de physique: machines ?lectriques de toutes formes, pompes pneumatiques, batteries de piles, appareils photographiques, lunettes, t?lescopes, etc. Les seuls meubles de cette pi?ce ?taient un canap? tout d?fra?chi, quelques chaises et un gu?ridon; pas de glaces, encore moins de tableaux, aucunement de rideaux aux fen?tres. Ma?tre Fricoulet, sans ?tre un c?nobite, d?daignait absolument toutes ces futilit?s; ses appareils, ses livres suffisaient ? tous ses besoins, comme aussi toute un collection de pipes, plus ou moins culott?es, suspendues ? la muraille. --Toi! s'?cria-t-il en bondissant au-devant de son ami. --Ne m'attendais-tu pas? demanda Gontran un peu ?tonn?. --Certainement si... mais seulement dans quelques jours. Et il ajouta avec un petit sourire railleur: --Je ne supposais pas que tu aurais le courage d'une s?paration aussi brusque. Le visage du jeune comte changea subitement d'expression. --H?las! dit-il, voici huit jours que S?l?na est partie. Et en quelques mots navr?s il mit Fricoulet au courant des ?v?nements. --Ah! les femmes! s'?cria le jeune ing?nieur, toutes les m?mes! la meilleure, vois-tu, ne vaut pas cela. Et il fit d?daigneusement claquer contre ses dents l'ongle de son pouce. Puis, brusquement: --Tu n'es pas trop fatigu? pour m'accompagner? --O? cela? --Pr?s de Nogent-sur-Marne. --Quoi faire l?? --Voir la carcasse de mon appareil. --Allons. Une heure plus tard les deux amis descendaient de tramway devant le fort de Vincennes et se lan?aient dans les ombreuses all?es du bois; apr?s avoir travers? Fontenay, Fricoulet s'engagea dans une ruelle peu fr?quent?e et s'arr?ta bient?t devant une porte munie d'une forte serrure dans laquelle il introduisit une grosse cl? qu'il avait tir?e de sa poche. La porte s'ouvrit et les deux hommes se trouv?rent dans un vaste terrain en friche, de pr?s de huit cents m?tres de superficie au fond duquel un hangar se dressait. --Mais je ne vois pas ton fameux appareil! fit Gontran, o? donc est-il? --Dans le hangar, l?-bas... il n'est pas mont?, car la machine motrice n'est pas termin?e, et d'ailleurs la place manque... car, pour enlever quatre personnes, j'ai d? donner ? mon oiseau de grandes dimensions. 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