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Read Ebook: Aventures extraordinaires d'un savant russe; I. La lune by Graffigny H De Henry Le Faure Georges Flammarion Camille Author Of Introduction Etc
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 3893 lines and 83671 words, and 78 pages--Dans le hangar, l?-bas... il n'est pas mont?, car la machine motrice n'est pas termin?e, et d'ailleurs la place manque... car, pour enlever quatre personnes, j'ai d? donner ? mon oiseau de grandes dimensions. --Ton oiseau! exclama le jeune comte. Fricoulet sourit. --Quand tu l'auras vu, tu comprendras pourquoi je l'appelle ainsi... Ce disant, il avait pouss? la porte du hangar et Gontran vit alors, ?tendues sur le sol, une douzaine de pi?ces m?talliques bizarrement contourn?es et polies avec soin; il y avait aussi des pi?ces de soie roul?es sur elles-m?mes et des mat?riaux de toutes sortes; le long des murs, sur des ?tablis sp?ciaux se trouvaient tous les outils et les appareils de menuisier et de m?canicien ajusteur. Gontran paraissait d?sappoint?. --C'est l? tout ce qu'il y a de fait... de ton oiseau? murmura-t-il. --Comment! tout ce qu'il y a de fait!... mais crois bien que je n'ai pas perdu mon temps. Gontran d?signa les pi?ces de soie. --C'est un ballon que tu veux faire? Et lisant dans l'oeil de son ami une question toute naturelle, il y r?pondit: --Tu sais ce que c'est qu'un cerf-volant et tu connais la raison pour laquelle il s'?l?ve dans l'air: parce qu'il est tir? contre le vent au moyen d'une corde qui le rattache ? la terre; de cette traction et de la r?sistance du vent vient la stabilit? de l'appareil... Eh bien! suppose une chose: je supprime la corde et je la remplace par un propulseur qui tire en avant l'appareil, pr?cis?ment avec la m?me vitesse que le fait la personne qui tient l'extr?mit? de la corde... il te semble bien, n'est-ce pas, que le r?sultat sera le m?me? --C'est-?-dire que le cerf-volant demeurera immobile si la r?sistance ne change pas... mais que si elle varie, il tombera ou avancera... Fricoulet approuva de la t?te. --Ah! s'?cria comiquement Gontran, que M. Ossipoff n'est-il l? pour m'entendre parler de la sorte! lui qui croyait n'avoir pour gendre qu'un astronome!... quelle joie serait la sienne en s'apercevant que mes connaissances s'?tendent aussi ? la m?canique! Puis, aussit?t, d'un air plus s?rieux, il ajouta: --Mais tu n'as pas la pr?tention de m'emmener en cerf-volant? --Pourquoi pas? r?pliqua l'ing?nieur avec le plus grand calme. M. de Flammermont regarda son ami; puis posant son index sur son front, il demanda, en hochant la t?te: --Est-ce que?... --Tu me crois fou! s'?cria Fricoulet... eh bien! regarde, ?coute et t?che de comprendre. Il avait saisi un morceau de charbon de bois qui tra?nait ? terre et, ? grands traits, sur le mur blanc du hangar, il se mit ? esquisser une machine qui fit ouvrir des yeux ?normes ? Gontran. --Qu'est-ce que cela? murmura celui-ci abasourdi. --?a! exclama le jeune ing?nieur, ?a! c'est mon cerf-volant... ceci d'abord, est une vaste surface de soie verniss?e--tu vois les rouleaux de soie ? ta droite--qui aura pr?s de quatre cents m?tres de superficie, de fa?on ? constituer, en cas d'avarie de la machine, un immense et efficace parachute... tu saisis bien le dessin, n'est-ce pas? --Jusqu'? pr?sent, c'est clair comme de l'eau de roche... mais ce que je saisis le mieux... c'est le but du parachute... brrr... tu me fais passer des frissons dans le dos... --Ici--? ce que j'appellerai la t?te, ? l'avant du cerf-volant--j'installe deux h?lices en soie bord?es de fils d'acier, d'un diam?tre de trois m?tres... --Ce sont ces machines-l?, probablement, interrompit Gontran, en d?signant, du bout de sa canne, les plaques bizarrement contourn?es qui, tout d'abord, avaient attir? son attention. --Oui, r?pondit l'ing?nieur en souriant de l'expression, ce sont ces machines-l?... Or, ces machines-l?--comme tu les appelles--sont mues ? raison de trois cents tours ? la minute par un moteur ? vapeur de mon syst?me... Veux-tu que je t'explique mon syst?me? --Non, non, s'?cria le comte, avec un v?ritable effroi... j'ai d?j? la t?te cass?e du peu que tu m'as dit... sans compter que tu perdrais ton temps... cependant... ce moteur, o? le places-tu?... pas sur la soie, ? coup s?r? --Pourquoi pas?... Et faisant une croix au charbon sur le centre m?me du cerf-volant: --Voici mon moteur, dit Fricoulet. --Mais ?a p?se... et l'eau et le feu?... --Patience... nous allons en parler tout ? l'heure... Pour l'instant voici mon cerf-volant tir? en avant, gr?ce aux h?lices, avec une vitesse qui peut aller jusqu'? cinquante m?tres par seconde; de toutes fa?ons, cette vitesse doit ?tre suffisante pour que l'air pr?sente une r?sistance assez grande pour soutenir tout l'appareil. --Mais une fois lanc?, fit Gontran en goguenardant, ton cerf-volant filera tout droit devant lui sans pouvoir d?vier de la ligne droite et, comme tu me le disais ? P?tersbourg, en parlant des ballons, tu iras en Norv?ge lorsque tu penseras atterrir en Sib?rie. Fricoulet haussa les ?paules. --Finaud! va, dit-il, et le gouvernail, le comptes-tu pour rien? En m?me temps de trois traits de charbon il ajoutait ? la partie post?rieure de l'appareil une surface triangulaire qui ressemblait ? une queue de poisson. --Voici, poursuivit-il, de quoi faire virer de bord notre bateau a?rien. --C'est fort bien! riposta M. de Flammermont, mais parle-moi un peu du moteur. --Je le veux bien; mais cela va te sembler moins clair... Donc, mon moteur se compose d'une chaudi?re ? haute pression, ayant la forme d'un serpentin pour ?tre tout ? fait inexplosible et ne contenant que cinq cents grammes d'eau. Par suite de la grande chaleur d?velopp?e par la combustion des hydrocarbures liquides qui br?lent dans une lampe, les cinq cents grammes d'eau sont transform?s en vapeur ? cinquante atmosph?res de pression et travaillant sur les deux faces d'un piston tr?s l?ger; ce piston a sa tige directement articul?e sur la manivelle de chacun des arbres supportant les h?lices propulsives. --Ouf! dit Gontran, quelle phrase! --Mon cher, les explications scientifiques se pr?tent peu aux p?riodes oratoires; je continue: apr?s s'?tre d?tendue en travaillant dans un second cylindre, cette vapeur est ramen?e au condenseur o? elle se liqu?fie et o? une pompe la reprend pour la ramener ? la chaudi?re... de cette fa?on, tous les poids morts d'eau et de combustible ? tra?ner avec soi sont pratiquement supprim?s... As-tu compris? --Peu de chose... mais, par exemple, ce que je comprends, c'est que ce moteur avec tous ses accessoires p?se un certain poids. --Mon cerf-volant peut supporter une charge de sept cents kilos! s'?cria triomphalement le jeune inventeur, et franchir d'une seule traite mille kilom?tres. Gontran ?tait abasourdi. --Qu'as-tu ? r?pondre ? cela? ajouta Fricoulet. --Rien, absolument rien, r?partit le comte... Puis soudain, se jetant au cou du jeune ing?nieur. --Ah! Fricoulet! exclama-t-il, tu es un grand g?nie! --Peuh! fit l'autre, railleur, tu n'aurais jamais pens? ? me le dire, si mon cerf-volant ne devait ramener le sourire sur les l?vres de Mlle S?l?na. Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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