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Read Ebook: L'institution des enfans ou conseils d'un père à son fils Imités des vers que Muret a écrits en latin pour l'usage de son neveu et qui peuvent servir à tous les jeunes écoliers by Fran Ois De Neufch Teau Nicolas Louis Comte
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 110 lines and 7319 words, and 3 pagesL'INSTITUTION DES ENFANS, CONSEILS D'UN PERE A SON FILS. PAR N. FRAN?OIS A PARIS, De l'imprimerie du cit. H. AGASSE, rue des Poitevins, n?. 13. An VI de la R?publique Fran?aise. L'INSTITUTION DES ENFANS, OU CONSEILS D'UN PERE A SON FILS. M. ANTONII MURETI INSTITUTIO PUERILIS, Ad M. ANTONIUM Fratris Filium. Mon fils, pour ?tre heureux, comment faut-il s'y prendre? Si tu veux l'?couter, ton pere t'en instruit. Retiens bien sa le?on; mais c'est peu de l'apprendre: Il faut que ta conduite en exprime le fruit. Dum tener es, Murete, avidis haec auribus hauri: Nec memori mod? conde animo, sed et exprime factis. Avant tout, rends hommage au Cr?ateur supr?me. Apr?s Dieu, de tes jours r?vere les auteurs. Honore tes parens. Dans tes ma?tres, de m?me, Vois tes premiers amis et tes vrais bienfaiteurs. Imprimis venerare Deum: venerare parentes: Et quos ipsa loco tibi dat natura parentum. Garde-toi de mentir: cette habitude est vile. Elle aggrave les torts qu'elle veut d?guiser. La fraude est toujours basse et n'est jamais utile, Au lieu qu'un franc aveu peut tout faire excuser. Mentiri noli: numquam mendacia prosunt. Si quid peccaris, venia est tibi prompta fatenti. Chaque jour, sans manquer, exerce ta m?moire. Est-il rien de plus doux que de beaucoup savoir? L'?tude peut donner la fortune et la gloire; La science est encore au-dessus du pouvoir. Disce libens. Quid dulcius est, qu?m discere multa? Discentem comitantur opes, comitantur honores. Si quelqu'un d'une faute a daign? te reprendre, Rends-lui grace, et surtout t?che de profiter Du service amical qu'il a voulu te rendre, En ne l'exposant pas ? te le r?p?ter. Si quis te objurget, mal? c?m quid feceris, illi Gratiam habe, et ne iter?m queat objurgare, caveto. Ne crois pas, en aveugle, ? la feinte caresse De celui qui te flatte, et qui veut te trahir. On corrige un enfant, quand il nous int?resse: M?nager ses d?fauts, mon fils, c'est le ha?r. Ne temer? hunc credas, tibi qui blanditur, amicum. Peccantem puerum quisquis non corrigit, odit. Mais l'adulation tend des pi?ges qu'on aime, Qu'une fois on y tombe, on n'en peut ?chapper. L'art des flatteurs n'est rien, sans notre faible extr?me; Ils ne trompent que ceux qui se laissent tromper. Qui semel incautum blando sermone fefellit, Ille idem, dabitur quoties occasio, fallet. Un misantrope aigri ne se fie ? personne; Un fou croit tout le monde. Ils ont tort tous les deux. Le soup?onneux m?rite aussi qu'on le soup?onne, Et le sort du cr?dule est toujours hasardeux. Nec cuivis sapiens, nec nulli credere debet. Fallitur alter saep?, fidem sibi detrahit alter. Si tu commets le mal, seulement en id?e, Songe de quels regards tu dois ?tre apper?u. La vigilance humaine est, en vain, ?lud?e: Dieu voit tout; l'oeil de Dieu ne peut ?tre d??u. Si quid fort? mali facies, aut mente volutes, Ut lateas homines, cert? Deus omnia cernit. D'un secret confi? respecte le mystere. Des amis ?prouv?s ont sur toi du cr?dit; Tu leur ouvres ton coeur; mais, toi-m?me il faut taire Ce que tu ne veux pas qui puisse ?tre redit. Non nisi spectatis arcana sodalibus effer: Quodque tacere voles alios, pri?s ipse taceto. Garde ta vue, afin de garder ta pens?e. Des objets ind?cens ne sois pas curieux. Lorsque l'honn?tet? d'un spectacle est bless?e, Le coeur des spectateurs se corrompt par leurs yeux. Nil cupid? specta, nisi quod fecisse decorum est: Turpia corrumpunt teneras spectacula mentes. A tout discours impur ferme aussi ton oreille, Et de qui s'en amuse ?vite l'entretien. Quand la pudeur s'endort, la d?bauche s'?veille; Jamais son style affreux ne doit ?tre le tien. Averte impuris procul ? sermonibus aures: Et qui illis gaudent, horum consortia vita. C'est l'?tude, ? mon fils! qu'il faut que tu pr?feres. Combien de ses tr?sors tu dois ?tre jaloux? Ses racines, d'abord, te sembleront ameres; Mais, dans peu, tu verras que les fruits en sont doux. Principio studii radix inamoena videtur, Sed profert dulces parvo post tempore fructus. As-tu jou??.... du tems c'est un abus frivole; Que t'en reste-t-il? Rien; peut-?tre des regrets. As-tu lu?.... de l'emploi de ce tems qui s'envole, L'utile souvenir ne s'efface jamais. Ludo indulsisti? Subit? evolat illa voluptas. Legisti? Utilitas studio percepta manebit. On ne peut pas toujours se livrer ? l'?tude; Un repos m?nag? remonte nos ressorts; Mais son exc?s produit une autre lassitude Qui ruine l'esprit, en ?nervant le corps. Ut moderata quies prodest, viresque ministrat, Sic hebetat corpus nimia, ingeniumque retundit. Mon fils, les soins d'autrui se reglent sur les n?tres, Et l'on fait son bonheur, en faisant des heureux. Tu ne peux ?tre aim?, si tu n'aimes les autres. Veux-tu qu'ils soient pour toi? montre-toi donc pour eux. Si prodesse aliis studeas, tibi proderis ipsi: At nisi ames alios, et te quoque nullus amabit. Du m?chant, quelquefois, la fortune est prospere; Mais son ?clat ne peut ?blouir ton regard. Sois s?r qu'au fond du coeur, il porte une vipere Qui le ronge, et qui doit l'?touffer t?t ou tard. Successus faustos numquam admirare malorum: Sera licet, tamen olim illos sua poena sequetur. Aimes-tu le repos, travaille en ta jeunesse; De ton loisir futur jette les fondemens. Ce laurier respectable ombrage la vieillesse, Quand on l'a cultiv? d?s les premiers momens. Si tibi grata quies, juvenis ne parce labori: Dux ad honoratam est homini labor ipse quietem. Lorsque dans un miroir tu trouves ta figure, Des dons ext?rieurs si tu peux t'applaudir, Songe que la vertu doit ?tre leur parure; O mon fils! par tes moeurs trembles de t'enlaidir. Inspice te in speculo: et bona seu tibi forma videtur, Moribus obscoenis illam foedare caveto. Si la nature ingrate, en formant ton visage, Ne t'a pas des dehors accord? l'agr?ment, Embellis ton esprit, polis tes moeurs, sois sage; R?pare, par le fonds, le d?faut d'ornement. Seu tibi subtraxit vultus natura decorem, Ingenio ut formae compenses damna, labora. Ce dont tu peux rougir, tu ne dois pas le faire, Le mal, m?me secret, en existe-t-il moins? A soi-m?me, jamais on ne peut se soustraire, Et, dans sa conscience, on a mille t?moins. Add to tbrJar First Page Next Page |
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