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Read Ebook: Les maîtres sonneurs by Sand George
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 2247 lines and 123814 words, and 45 pages"I was watching the water-wagtails," she answered, scarcely hearing him. "They're home to the old stream again, David, and that means the spring is here, or hereabouts." He watched the pair of mating birds sit, first on the low stone wall that guarded the stream, then flicker to the road, their white tails moving like a lady's fan. "Mating-time, Priscilla," said he. Something in his voice, something in the true, quiet ring of it moved Priscilla strangely. "They're bonnie birds, David," she said. "Winter's out, and springtime's coming in, when they wag their trim, white tails." "Ay, true. But what tools ought I to have brought, like?" Priscilla sighed, for dull-wittedness did not commend itself to-day. "No tools at all, David. The roan cow I'm so fond of has lodged a slice of turnip in her throat, and father cannot move it." "Easy as falling out of a tree, Priscilla. Lord, I thought you farmer-folk knew somewhat--but when it comes to a cow, ye've got to whistle for David the Smith!" Priscilla glanced at him with a roguery as dainty and secure as that of the spring itself. "They say ye can talk to the four-footed things, David, and make them understand ye. Pity ye can't spare more words for us poor two-footed folk." "Billy has that sort of instinct, I have noticed," said Priscilla demurely. "There's not a dog in the countryside that won't come and fawn on him--though some of our dogs are not just gentle." David gave another of his great, hearty laughs. "My father always said, when he was alive, that I'd been intended for a natural, and missed it only by good luck. I'm fond of Billy the Fool myself; simple and slow is Billy, and what he lacks in wit he makes up for in heart-room." "That's true, David," said the girl, a little daunted, as she often was, by David's settled outlook upon things. For herself, there were times when she longed to cross the limits of this life at Garth, longed for the romance of the beyond; but when David talked as he was talking now she felt shamefacedly that he was in the right to be content within the boundaries of the fields and the blithe, raking hills, the village smithy and the village farmsteads. David Blake did not belie his reputation when, after following the wood-path through the Ghyll, they came to Good Intent--a grey and well-found homestead--and sought the mistals. What with surgeon's skill and the skill that comes from utter friendship with all cattle, he did what neither Priscilla nor her father could have done. "Give you thanks, David," said Farmer Hirst, a broad, well-timbered man, with a voice like thunder on the distant hills. "She's the pick of the lot, this roan ye've saved, and saving's saving, whether it is your child or your cow that's ailing." "Ah, now!" murmured the blacksmith, "there's joy in saving beasties, and no thanks needed." "Well, thanks are waiting for ye when ye care to pick 'em up--which ye seldom do, David--and meanwhile I've to me un flambeau de cire vierge, et ses cheveux noirs, d?bordant d'un petit bonnet en mode ?trang?re, qui s'?tait d?rang? dans son sommeil, me tombaient sur la poitrine et me pendaient quasiment jusqu'aux genoux. Je n'avais jamais rien vu de si bien achev? que son visage p?le, ses yeux bleu-clair, bord?s de soies tr?s-?paisses, son air doux et fatigu?, et m?mement un signe tout ? fait noir qu'elle avait au coin de la bouche et qui rendait sa beaut? tr?s-?trange et difficile ? oublier. Elle semblait si jeune que mon coeur ne me disait rien ? c?t? du sien, et ce n'?tait peut-?tre pas tant son manque d'ann?es que la langueur de sa maladie qui me la faisait para?tre si enfant. Je ne lui parlais point, et marchais toujours sans la trouver lourde, mais ayant du plaisir ? la regarder, comme on en sent devant toute chose belle, que ce soit fille ou femme, fleur ou fruit. Comme nous approchions de la seconde g?ne, o? son p?re et le mien recommen?aient, l'un ? tirer son cheval, l'autre a pousser sa roue, la fillette me parla en un langage qui me fit rire, vu que je n'en comprenais pas un mot. Elle s'?tonna de mon ?tonnement, et, me parlant alors comme nous parlons: --Ne vous ruinez pas le corps ? me porter, dit-elle, je marcherai bien sans sabots: j'y suis aussi habitu?e que les autres. --Oui, mais vous ?tes malade, que je lui r?pondis, et j'en porterais bien quatre comme vous. Mais de quel pays ?tes-vous donc, que vous parliez si dr?lement tout ? l'heure? --De quel pays! dit-elle. Je ne suis pas d'un pays. Je suis des bois, voil? tout. Et vous, de quel pays que vous ?tes donc? --Oh! ma fine, si vous ?tes des bois, je suis des bl?s, que je lui r?pondis en riant. J'allais cependant la questionner davantage quand son p?re vint me la reprendre. --Allons, fit-il, apr?s avoir donn? une poign?e de main ? mon p?re, en vous remerciant, mes braves gens. Et toi, petite, embrasse donc ce bon gar?on qui t'a port?e comme une ch?sse. La fillette ne se fit point prier; elle n'?tait pas encore dans l'?ge de la honte, et, n'y entendant pas malice, elle n'y faisait point de fa?ons. Elle m'embrassa sur les deux joues, en me disant: --Merci ? vous, mon beau serviteur. Et, passant aux bras de son p?re, elle fut remise sur son matelas et parut press?e de reprendre son somme, sans aucun souci des cahots et des aventures du chemin. --Encore adieu! nous dit son p?re, qui me prit le genou pour me replacer en croupe sur la jument. Un beau gar?on! fit-il ? mon p?re, en me regardant, et aussi avanc? dans l'?ge que vous dites qu'il a, que ma petite dans le sien. --Il se sent bien aussi un peu d'en ?tre malade, r?pondit mon p?re; mais, le bon Dieu aidant, le travail gu?rira tout. Excusez-nous si nous prenons les devants, nous allons loin et voulons arriver chez nous devant la nuit. L?-dessus, mon p?re talonna notre monture, qui prit le trot, et moi, me retournant, je vis que l'homme ? la charrette coupait sur la droite et s'en allait ? l'encontre de nous. Je pensai bient?t ? autre chose, mais Brulette m'?tant revenue dans la t?te, je songeai aux francs baisers que m'avait donn?s cette petite fille ?trang?re, et me demandai pourquoi Brulette r?pondait par des tapes ? ceux que je lui voulais prendre; et, comme la route ?tait longue et que je m'?tais lev? avant jour, je m'endormais derri?re mon p?re, m?lant, je ne sais comment, les figures de ces deux fillettes dans ma t?te embrouill?e de fatigue. Mon p?re me pin?ait pour me r?veiller, car il me sentait lui peser sur les ?paules et craignait de me voir tomber. Je lui demandai qui ?taient ces gens que nous avions rencontr?s. --Qui? fit-il, en se moquant de mes esprits alourdis; nous avons rencontr? plus de cinq cents mondes depuis ce matin. --Cet ?ne et cette charrette? --Ah bon! dit-il. Ma foi, je n'en sais rien, je n'ai pas song? ? m'en enqu?rir. ?a doit ?tre des Marchois ou des Champenois, car ?a a un accent ?tranger; mais j'?tais si occup? de voir si cette jument a un bon coup de collier, que je ne me suis point int?ress? ? autre chose. De vrai, elle tire bien et n'est point r?tive ? la peine; je crois qu'elle fera un bon service et que d?cid?ment je ne l'ai point surpay?e. Depuis ce temps-l? , je pris le dessus et commen?ai ? avoir go?t au travail; mon p?re m'ayant donn? le soin de la jument, et puis celui du jardin, enfin celui du pr?, je trouvai, petit ? petit, de l'agr?ment ? b?cher, planter et r?colter. Mon p?re ?tait veuf depuis longtemps et se montrait d?sireux de me mettre en jouissance de l'h?ritage que ma m?re m'avait laiss?. Il m'int?ressait donc ? tous nos petits profits et ne souhaitait rien tant que de me voir devenir bon cultivateur. Il ne fut pas longtemps sans reconna?tre que je mordais ? belles dents dans ce pain-l?, car si la jeunesse a besoin d'un grand courage pour se priver de plaisir au profit des autres, il ne lui en faut gu?re pour se ranger ? ses propres int?r?ts, surtout quand ils sont mis en commun avec une bonne famille, bien honn?te dans les partages et bien d'accord dans le travail. Je restai bien un peu curieux de causette et d'amusement le dimanche; mais on ne me le reprochait point ? la maison, parce que j'?tais bon ouvrier tout ? fait le long de la semaine; et, ? ce m?tier-l?, je pris belle sant? et belle humeur, avec un peu plus de raison dans la t?te que je n'en avais annonc? au commencement. J'oubliai les fum?es d'amour, car rien ne rend si tranquille comme de suer sous la pioche, du lever au coucher du soleil; et quand vient la nuit, ceux qui ont eu affaire ? la terre grasse et lourde de chez nous, qui est la plus rude ma?tresse qu'il y ait, ne s'amusent pas tant ? penser qu'? dormir pour recommencer le lendemain. C'est de cette mani?re que j'attrapai tout doucement l'?ge o? il m'?tait permis de songer, non plus aux petites filles, mais aux grandes; et, de m?me qu'aux premiers ?veils de mon go?t, je retrouvai encore ma cousine Brulette plant?e dans mon inclination avant toutes les autres. Rest?e seule avec son grand-p?re, Brulette avait fait de son mieux pour devancer les ann?es par sa raison et son courage. Mais il y a des enfants qui naissent avec le don ou le destin d'?tre toujours g?t?s. Le logement de la Mariton avait ?t? lou? ? la m?re Lamouche, de Vieilleville, qui n'?tait point ? son aise et qui se d?p?cha de servir les Brulet comme si elle e?t ?t? ? leurs gages, esp?rant par l? ?tre ?cout?e quand elle remontrerait ne pouvoir payer les dix ?cus de sa locature. C'est ce qui arriva, et Brulette, se voyant aid?e, devanc?e et flatt?e en toutes choses par cette voisine, prit le temps et l'aise de pousser en esprit et en beaut?, sans se trop fouler l'?me ni le corps. Deuxi?me veill?e. La petite Brulette ?tait donc devenue la belle Brulette, dont il ?tait d?j? grandement parl? dans le pays, pour ce que, de m?moire d'homme, on n'avait vu plus jolie fille, des yeux plus beaux, une plus fine taille, des cheveux d'un or plus doux avec une joue plus rose; la main comme un satin, et le pied mignon comme celui d'une demoiselle. Tout ?a vous dit assez que ma cousine ne travaillait pas beaucoup, ne sortait gu?re par les mauvais temps, avait soin de s'ombrager du soleil, ne lavait gu?re de lessives et ne faisait point oeuvre de ses quatre membres pour la fatigue. Vous croiriez peut-?tre qu'elle ?tait paresseuse? Point. Elle faisait toutes choses dont elle ne se pouvait dispenser, tout ? fait vite et tout ? fait bien. Elle avait trop de raisonnement pour laisser perdre le bon ordre et la propret? dans son logis et pour ne point pr?venir et soigner son grand-p?re comme elle le devait. D'ailleurs, elle aimait trop la braverie pour n'avoir pas toujours quelque ouvrage dans les mains: mais d'ouvrage fatigant, elle n'en avait jamais ou? parler. L'occasion n'y ?tait point, et on ne saurait dire qu'il y e?t de sa faute. Il y a des familles o? la peine vient toute seule avertir la jeunesse qu'il n'est pas tant question de s'amuser en ce bas monde, que de gagner son pain en compagnie de ses proches. Mais, dans le petit logis au p?re Brulet, il n'y avait que peu ? faire pour joindre les deux bouts. Le vieux n'avait encore que la septantaine, et, bon ouvrier, tr?s-adroit pour travailler la pierre , fid?le ? l'ouvrage et vivement requis d'un chacun, il gagnait joliment sa vie, et, gr?ce ? ce qu'il ?tait veuf et sans autre charge que sa petite-fille, il pouvait faire un peu d'?pargne pour le cas o? il serait arr?t? par quelque maladie ou accident. Son bonheur voulut qu'il se maint?nt en bonne sant?, en sorte que, sans conna?tre la richesse, il ne connaissait point la g?ne. Je voyais bien que mon p?re avait raison; mais les beaux yeux et les douces paroles de ma cousine avaient encore plus raison que lui avec moi et avec tous les autres jeunes gens qui la recherchaient: car vous pensez bien que je n'?tais pas le seul, et que, d?s l'?ge de quinze ans, elle se vit entour?e de marjolets de ma sorte, qu'elle savait retenir et gouverner comme son esprit l'y avait port?e de bonne heure. On peut dire qu'elle ?tait n?e fi?re et connaissait son prix, avant que les compliments lui en eussent donn? la mesure. Aussi aimait-elle la louange et la soumission de tout le monde. Elle ne souffrait point qu'on f?t hardi avec elle, mais elle souffrait bien qu'on y f?t craintif, et j'?tais, comme bien d'autres, attach? ? elle par une forte envie de lui plaire, en m?me temps que d?pit? de m'y trouver en trop grande compagnie. Joseph ?tait toujours ? la m?tairie de l'Aulni?res, ? une demi-lieue de chez Brulet et moiti? demi-lieue de chez moi. Il avait pass? laboureur, et sans ?tre beau gar?on, il pouvait le para?tre aux yeux qui ne r?pugnent point aux figures tristes. Il avait la mine jaune et maigre, et ses cheveux bruns, qui lui tombaient ? plat sur le front et au long des joues, le rendaient encore plus ch?tif dans son apparence. Il n'?tait cependant ni mal fait, ni malgracieux de son corps, et je trouvais, dans sa m?choire s?chement coud?e, quelque chose que j'ai toujours observ? ?tre contraire ? la faiblesse. On le jugeait malade parce qu'il se mouvait lentement et n'avait aucune gaiet? de jeunesse; mais, le voyant tr?s-souvent, je savais qu'il ?tait ainsi de sa nature et ne souffrait d'aucun mal. C'?tait pourtant un ouvrier tr?s-m?diocre ? la terre, pas tr?s-soigneux aux bestiaux, et d'un caract?re qui n'avait rien d'aimable. Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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