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Read Ebook: La San-Felice Tome 08 Emma Lyonna tome 4 by Dumas Alexandre
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 1941 lines and 60594 words, and 39 pagesALEXANDRE DUMAS LA SAN-FELICE PARIS CALMANN L?VY, ?DITEUR ANCIENNE MAISON MICHEL L?VY FR?RES RUE AUBER, 3, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 15 A LA LIBRAIRIE NOUVELLE EMMA LYONNA LA JOURN?E DU 13 JUIN Sans doute, des ordres avaient ?t? donn?s d'avance pour que ces trois coups de canon fussent un double signal. Car ? peine le grondement du dernier se fut ?teint, que les deux prisonniers du Ch?teau-Neuf, qui avaient ?t? condamn?s la surveille, entendirent, dans le corridor qui conduisait ? leur cachot, les pas press?s d'une troupe d'hommes arm?s. Sans dire une parole, ils se jet?rent dans les bras l'un de l'autre, comprenant que leur derni?re heure ?tait arriv?e. Ceux qui ouvrirent la porte les trouv?rent embrass?s, mais r?sign?s et souriants. --?tes-vous pr?ts, citoyens? demanda l'officier qui commandait l'escorte, et ? qui les plus grands ?gards avaient ?t? recommand?s pour les condamn?s. Tous deux r?pondirent: < --Alors, suivez-nous, dit l'officier. Les deux condamn?s jet?rent sur leur prison ce dernier regard que jette, m?l? de regrets et de tendresse, sur son cachot celui que l'on conduit ? la mort, et, par ce besoin qu'a l'homme de laisser quelque chose apr?s lui, Andr?, avec un clou, grava sur la muraille son nom et celui de son p?re. Les deux noms furent grav?s au-dessus du lit de chacun. Puis il suivit les soldats, au milieu desquels son p?re ?tait d?j? all? prendre place. Une femme v?tue de noir les attendait dans la cour qu'ils avaient ? traverser. Elle s'avan?a d'un pas ferme au-devant d'eux; Andr? jeta un cri et tout son corps trembla. --La chevali?re San-Felice! s'?cria-t-il. Luisa s'agenouilla. --Pourquoi ? genoux, madame, quand vous n'avez ? demander pardon ? personne? dit Andr?. Nous savons tout: le v?ritable coupable s'est d?nonc? lui-m?me. Mais rendez-moi cette justice qu'avant que j'eusse re?u la lettre de Michele, vous aviez d?j? la mienne. Luisa sanglotait. --Mon fr?re! murmura-t-elle. --Merci! dit Andr?. Mon p?re, b?nissez votre fille. Le vieillard s'approcha de Luisa et lui mit la main sur la t?te. --Puisse Dieu te b?nir comme je te b?nis, mon enfant, et ?carter de ton front jusqu'? l'ombre du malheur! Luisa laissa tomber sa t?te sur ses genoux et ?clata en sanglots. Le jeune Backer prit une longue boucle de ses cheveux blonds flottants, la porta ? ses l?vres et la baisa avidement. --Citoyens! murmura l'officier. --Nous voici, monsieur, dit Andr?. Au bruit des pas qui s'?loignaient, Luisa releva la t?te, et, toujours ? genoux, les bras tendus, les suivit des yeux jusqu'? ce qu'ils eussent disparu ? l'angle de l'arc de triomphe aragonais. Si quelque chose pouvait ajouter ? la tristesse de cette marche fun?bre, c'?taient la solitude et le silence des rues que les condamn?s traversaient, et pourtant ces rues ?taient les plus populeuses de Naples. De temps en temps, cependant, au bruit des pas d'une troupe arm?e, une porte s'entre-b?illait, une fen?tre s'ouvrait, on voyait une t?te craintive, de femme presque toujours, passer par l'ouverture, puis la porte ou la fen?tre se refermait plus rapidement encore qu'elle ne s'?tait ouverte: on avait vu deux hommes d?sarm?s au milieu d'une troupe d'hommes arm?s, et l'on devinait que ces deux hommes marchaient ? la mort. Ils travers?rent ainsi Naples dans toute sa longueur et d?bouch?rent sur le March?-Vieux, place ordinaire des ex?cutions. --C'est ici, murmura Andr? Backer. Le vieux Backer regarda autour de lui. --Probablement, murmura-t-il. Cependant, on d?passa le March?. --O? vont-ils donc? demanda Simon en allemand. --Ils cherchent probablement une place plus commode que celle-ci, r?pondit Andr? dans la m?me langue: ils ont besoin d'un mur, et, ici, il n'y a que des maisons. En arrivant sur la petite place de l'?glise del Carmine, Andr? Backer toucha du coude le bras de Simon et lui montra des yeux, en face de la maison du cur? desservant l'?glise, un mur en retour sans aucune ouverture. C'est celui contre lequel est ?lev? aujourd'hui un grand crucifix. --Oui, r?pondit Simon. En effet, l'officier qui dirigeait la petite troupe s'achemina de ce c?t?. Les deux condamn?s press?rent le pas, et, sortant des rangs, all?rent se placer contre la muraille. --Qui des deux mourra le premier? demanda l'officier. --Moi! s'?cria le vieux. --Monsieur, demanda Andr?, avez-vous des ordres positifs pour nous fusiller l'un apr?s l'autre? --Non, citoyen, r?pondit l'officier, je n'ai re?u aucune instruction ? cet ?gard. --Eh bien, alors, si cela vous ?tait ?gal, nous vous demanderions la gr?ce d'?tre fusill?s ensemble et en m?me temps. --Oui, oui, dirent cinq ou six voix dans l'escorte, nous pouvons bien faire cela pour eux. --Vous l'entendez, citoyen, dit l'officier charg? de cette triste mission, je ferai tout ce que je pourrai pour adoucir vos derniers moments. --Ils nous accordent cela! s'?cria joyeusement le vieux Backer. --Oui, mon p?re, dit Andr? en jetant son bras au cou de Simon. Ne faisons point attendre ces messieurs, qui sont si bons pour nous. Add to tbrJar First Page Next Page |
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