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Munafa ebook

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Read Ebook: La cité des eaux by R Gnier Henri De

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Ebook has 262 lines and 20422 words, and 6 pages

Au-dessus de mon corps qui pousse son tronc rude, Balance au vent Sa ramure d?j? que l'automne d?nude... Arbre vivant,

Qu'importe que le temps ou l'hiver ou la hache, Par son milieu, L'attaque, si d?j? sous l'?corce se cache, En l'homme, un Dieu!

LA LUNE JAUNE

Ce long jour a fini par une lune jaune Qui monte mollement entre les peupliers, Tandis que se r?pand parmi l'air qu'elle embaume L'odeur de l'eau qui dort entre les joncs mouill?s.

Savions-nous, quand, tous deux, sous le soleil torride Foulions la terre rouge et le chaume blessant, Savions-nous, quand nos pieds sur les sables arides Laissaient leurs pas empreints comme des pas de sang,

Savions-nous, quand l'amour br?lait sa haute flamme En nos coeurs d?chir?s d'un tourment sans espoir, Savions-nous, quand mourait le feu dont nous br?l?mes Que sa cendre serait si douce ? notre soir,

Et que cet ?pre jour qui s'ach?ve et qu'embaume Une odeur d'eau qui songe entre les joncs mouill?s Finirait mollement par cette lune jaune Qui monte et s'arrondit entre les peupliers?

LE BONHEUR

Sois heureuse! qu'importe ? tes yeux l'horizon Et l'aurore et la nuit et l'heure et la saison, Que ta fen?tre tremble aux souffles de l'hiver Ou que, l'?t?, le vent du val ou de la mer Semble quelqu'un qui veut entrer et qu'on accueille. Sois heureuse. La source murmure. Une feuille D?j? jaunie un peu tombe sur le sentier; Une abeille s'est prise aux fils de ton m?tier, Car le lin qu'il emploie est roux comme du miel; Un nuage charmant est seul dans tout le ciel; La pluie est douce; l'ombre est moite. Sois heureuse. Le chemin est boueux et l'orni?re se creuse, Que t'importe la terre o? m?nent les chemins! Sois heureuse d'hier et s?re de demain; N'as-tu pas, par ta chair divine et parfum?e, L'ineffable pouvoir de pouvoir ?tre aim?e?

LE CYPR?S

Ce haut cypr?s! c'est l? qu'un soir est mort l'Amour, Dans l'ombre chaude encor de sa rouge journ?e, C'est l? que, contre lui sa pointe retourn?e, Il est tomb?, perc? de sa fl?che ? son tour.

O lieu cher et cruel et triste, o?, de ce jour, Myst?rieuse et qui ne s'est jamais fan?e, De son sang a fleuri une rose obstin?e Dont semble encor la pourpre attendre son retour.

Et quelquefois, la main dans la main, ma Tristesse Et moi, qui ne veux plus, h?las! qu'elle me laisse, Nous montons jusqu'ici, son pas aupr?s du mien.

Elle aime cette rose et moi le cypr?s sombre: Elle esp?re peut-?tre encor, mais je sais bien Qu'o? l'Amour est tomb? ne revient pas son Ombre!

LA COLLINE

Cette colline est belle, inclin?e et pensive; Sa ligne sur le ciel est pure ? l'horizon. Elle est un de ces lieux o? la vie ind?cise Voudrait planter sa vigne et b?tir sa maison.

Nul pourtant n'a choisi sa pente solitaire Pour y vivre ses jours, un ? un, au penchant De ce souple coteau doucement tut?laire Vers qui monte la plaine et se hausse le champ.

Aucun toit n'y fait luire, au soleil qui l'irise Ou l'empourpre, dans l'air du soir ou du matin, Sa tuile rougeoyante ou son ardoise grise... Et personne jamais n'y fixa son destin

De tous ceux qui, passant, un jour, devant la gr?ce De ce site charmant et qu'ils auraient aim?, En ont senti rena?tre en leur m?moire lasse La forme pacifique et le songe embaum?.

C'est ainsi que chacun rapporte du voyage Au fond de son coeur triste et de ses yeux en pleurs Quelque vaine, ?ternelle et fugitive image De silence, de paix, de r?ve et de bonheur.

Mais, sur la pente verte et lentement d?clive, Qui donc plante sa vigne et b?tit sa maison? H?las! et la colline inclin?e et pensive Avec le souvenir demeure ? l'horizon!

L'OMBRE NUE

J'ai fait de mon Amour cette blanche statue. Regarde-la. Elle est debout, pensive et nue, Au milieu du bassin o? la mire son eau Qui l'entoure d'un double et symbolique anneau De pierre invariable et de cristal fid?le. La colombe en passant la fr?le de son aile, Car l'Amour est vivant en ce marbre vein? Qui de son long regard que rien n'a d?tourn?, Contemple, autour de lui dans l'eau proche apparue, La fra?cheur de son ombre humide, vaine et nue.

L'HEURE

Rapide, aigu? et furtive, L'aiguille sur le cadran Perce l'heure o? elle arrive De son dard indiff?rent.

La rose, de ses p?tales, Compte l'instant qui se suit En minutes in?gales Qui s'effeuillent sans un bruit.

Le temps pour toi se divise Selon que tu l'as pens?! Qu'il s'abr?ge ou s'?ternise Il deviendra ton pass?.

Et, lorsqu'un jour de ta cendre Les roses refleuriront, Tu ne pourras plus entendre Les aiguilles qui feront,

Sur le cadran ? demeure, Leur travail minutieux De percer encore l'heure Que ne verront plus tes yeux.

STANCES

Si je vous dis, ce soir, en respirant ces roses Qui ressemblent au sang que l'on r?pand pour lui: L'Amour est l? dans l'ombre et son pied nu se pose Sur le rivage obscur du fleuve de la nuit.

Si je vous dis: l'Amour est ivre et taciturne Et son geste ambigu nous trompe, car souvent Il ?crase une grappe au bord rougi de l'urne Dont il verse la cendre aux corbeilles du vent.

Successif ouvrier de bonheur et de peine, Il ourdit tour ? tour sur le m?me fuseau Les deux fils altern?s de l'une et l'autre laine Qu'il emm?le, d?brouille et confond de nouveau.

Prenez garde, l'Amour est vain et n'est qu'une ombre, Qu'il soit nu de lumi?re ou soit drap? de nuit, Et redoutez sa vue ?tincelante ou sombre Lorsque sur le chemin vous passez pr?s de lui.

Fermez vos yeux prudents, si vous croyez l'entendre Marcher sur l'herbe douce ou sur le sable amer, Pour ?couter en vous gronder et se r?pandre Le bruit de la for?t et le bruit de la mer.

?PIGRAMME

Pour que ton rire pur, jeune, tendre et l?ger, S'?panouisse en fleur sonore, Il faut qu'avril verdisse aux pousses du verger, Plus vertes d'aurore en aurore,

Il faut que l'air ?gal annonce le printemps Et que la premi?re hirondelle Rase d'un vol aigu les roseaux de l'?tang Qui mire son retour fid?le!

Mais, quoique l'?cho rie ? ton rire avec toi, Goutte ? goutte et d'une eau lointaine, N'entends-tu pas g?mir et r?pondre ? ta voix La plainte faible des fontaines?

L'IMAGE

Que pour d'autres l'amour rende triste l'aurore Du regret frissonnant d'avoir hier aim?! Pour nous, dans l'air palpite et se r?pand encore La t?n?breuse odeur dont tu l'as parfum?.

N'as-tu pas vu, en nous, se lever de l'?treinte Un dieu n? de notre ?me et fait de notre chair, Et qui, debout au seuil de la maison ?teinte, En la jeune clart? sourit au matin clair?

Amour, prends aujourd'hui nos formes dans la tienne, Pr?te-nous pour marcher dans l'herbe tes pieds nus Et que, ce soir, tes pas par les n?tres reviennent Au seuil myst?rieux o? nous t'aurons connu;

Et laisse-nous, durant ce jour que tu nous donnes, Sentir en lui ton feu, ta force et ta beaut? Et mirer dans les eaux qui refl?tent l'automne L'image en un seul corps de notre double ?t?.

LE VOEU

<>

C'est vrai. Ma bouche a bu aux sources souterraines; La s?ve s'est m?l?e ? la fleur de mon sang Et, d'un cours r?gulier, naturel et puissant, Toute l'?me terrestre a coul? dans mes veines.

Aussi, riche et joyeux du fruit de ma moisson Et du quadruple soir de mes quatre saisons, Je te donne ma cendre, ? terre maternelle,

Pour rena?tre plus vif, plus vaste et plus vivant Et vivre de nouveau la Vie universelle, Dans la fuite de l'Eau et la force du Vent.

?L?GIE

Je ne vous parlerai que lorsqu'en l'eau profonde Votre visage pur se sera refl?t? Et lorsque la fra?cheur fugitive de l'onde Vous aura dit le peu que dure la beaut?.

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