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Read Ebook: Mémoires d'Outre-Tombe Tome 2 by Chateaubriand Fran Ois Ren Vicomte De Bir Edmond Editor
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 1012 lines and 160670 words, and 21 pagesM?MOIRES D'OUTRE-TOMBE TOME II CHATEAUBRIAND M?MOIRES D'OUTRE-TOMBE NOUVELLE ?DITION Avec une Introduction, des Notes et des Appendices Par Edmond BIR? TOME II PARIS LIBRAIRIE GARNIER FR?RES 6, RUE DES SAINTS-P?RES, 6 KRAUS REPRINT Nendeln/Liechtenstein 1975 Reprinted by permission of the original publishers KRAUS REPRINT A Division of KRAUS-THOMSON ORGANIZATION LIMITED Nendeln/Liechtenstein 1975 Printed in Germany Lessingdruckerei Wiesbaden M?MOIRES J'?crivis ? mon fr?re, ? Paris, le d?tail de ma travers?e, lui expliquant les motifs de mon retour et le priant de me pr?ter la somme n?cessaire pour payer mon passage. Mon fr?re me r?pondit qu'il venait d'envoyer ma lettre ? ma m?re. Madame de Chateaubriand ne me fit pas attendre, elle me mit ? m?me de me lib?rer et de quitter le Havre. Elle me mandait que Lucile ?tait pr?s d'elle avec mon oncle de Bed?e et sa famille. Ces renseignements me d?cid?rent ? me rendre ? Saint-Malo, o? je pourrais consulter mon oncle sur la question de mon ?migration prochaine. Je fus re?u tendrement de ma m?re et de ma famille, qui cependant d?ploraient l'inopportunit? de mon retour. Mon oncle, le comte de Bed?e, se disposait ? passer ? Jersey avec sa femme, son fils et ses filles. Il s'agissait de me trouver de l'argent pour rejoindre les princes. Mon voyage d'Am?rique avait fait br?che ? ma fortune; mes propri?t?s ?taient presque an?anties dans mon partage de cadet par la suppression des droits f?odaux; les b?n?fices simples qui me devaient ?choir en vertu de mon affiliation ? l'ordre de Malte ?taient tomb?s avec les autres biens du clerg? aux mains de la nation. Ce concours de circonstances d?cida de l'acte le plus grave de ma vie; on me maria, afin de me procurer le moyen de m'aller faire tuer au soutien d'une cause que je n'aimais pas. Vivait retir? ? Saint-Malo M. de Lavigne, chevalier de Saint-Louis, ancien commandant de Lorient. Le comte d'Artois avait log? chez lui dans cette derni?re ville lorsqu'il visita la Bretagne: charm? de son h?te, le prince lui promit de lui accorder tout ce qu'il demanderait dans la suite. M. de Lavigne eut deux fils: l'un d'eux ?pousa Mlle de la Placeli?re. Deux filles, n?es de ce mariage, rest?rent en bas ?ge orphelines de p?re et de m?re. L'a?n?e se maria au comte du Plessix-Parscau, capitaine de vaisseau, fils et petit-fils d'amiraux, aujourd'hui contre-amiral lui-m?me, cordon rouge et commandant des ?l?ves de la marine ? Brest; la cadette, demeur?e chez son grand-p?re, avait dix-sept ans lorsque, ? mon retour d'Am?riqne, j'arrivai ? Saint-Malo. Elle ?tait blanche, d?licate, mince et fort jolie: elle laissait pendre, comme un enfant, de beaux cheveux blonds naturellement boucl?s. On estimait sa fortune de cinq ? six cent mille francs. Il n'y avait ni rapt, ni violation de la loi, ni aventure, ni amour dans tout cela; ce mariage n'avait que le mauvais c?t? du roman: la v?rit?. La cause fut plaid?e, et le tribunal jugea l'union valide au civil. Les parents des deux familles ?tant d'accord, M. de Vauvert se d?sista de la poursuite. Le cur? constitutionnel, largement pay?, ne r?clama plus contre la premi?re b?n?diction nuptiale, et Mme de Chateaubriand sortit du couvent, o? Lucile s'?tait enferm?e avec elle. C'?tait une nouvelle connaissance que j'avais ? faire, et elle m'apporta tout ce que je pouvais d?sirer. Je ne sais s'il a jamais exist? une intelligence plus fine que celle de ma femme: elle devine la pens?e et la parole ? na?tre sur le front ou sur les l?vres de la personne avec qui elle cause: la tromper en rien est impossible. D'un esprit original et cultiv?, ?crivant de la mani?re la plus piquante, racontant ? merveille, Mme de Chateaubriand m'admire sans avoir jamais lu deux lignes de mes ouvrages; elle craindrait d'y rencontrer des id?es qui ne sont pas les siennes, ou de d?couvrir qu'on n'a pas assez d'enthousiasme pour ce que je vaux. Quoique juge passionn?, elle est instruite et bon juge. Les inconv?nients de Mme de Chateaubriand, si elle en a, d?coulent de la surabondance de ses qualit?s; mes inconv?nients tr?s r?els r?sultent de la st?rilit? des miennes. Il est ais? d'avoir de la r?signation, de la patience, de l'obligeance g?n?rale, de la s?r?nit? d'humeur, lorsqu'on ne prend ? rien, qu'on s'ennuie de tout, qu'on r?pond au malheur comme au bonheur par un d?sesp?r? et d?sesp?rant: < Mme de Chateaubriand est meilleure que moi, bien que d'un commerce moins facile. Ai-je ?t? irr?prochable envers elle? Ai-je report? ? ma compagne tous les sentiments qu'elle m?ritait et qui lui devaient appartenir? S'en est-elle jamais plainte? Quel bonheur a-t-elle go?t? pour salaire d'une affection qui ne s'est jamais d?mentie? Elle a subi mes adversit?s; elle a ?t? plong?e dans les cachots de la Terreur, les pers?cutions de l'empire, les disgr?ces de la Restauration, elle n'a point trouv? dans les joies maternelles le contre-poids de ses chagrins. Priv?e d'enfants, qu'elle aurait eus peut-?tre dans une autre union, et qu'elle e?t aim?s avec folie; n'ayant point ces honneurs et ces tendresses de la m?re de famille qui consolent une femme de ses belles ann?es, elle s'est avanc?e, st?rile et solitaire, vers la vieillesse. Souvent s?par?e de moi, adverse aux lettres, l'orgueil de porter mon nom ne lui est point un d?dommagement. Timide et tremblante pour moi seul, ses inqui?tudes sans cesse renaissantes lui ?tent le sommeil et le temps de gu?rir ses maux: je suis sa permanente infirmit? et la cause de ses rechutes. Pourrais-je comparer quelques impatiences qu'elle m'a donn?es aux soucis que je lui ai caus?s? Pourrais-je opposer mes qualit?s telles quelles ? ses vertus qui nourrissent le pauvre, qui ont ?lev? l'infirmerie de Marie-Th?r?se en d?pit de tous les obstacles? Qu'est-ce que mes travaux aupr?s des oeuvres de cette chr?tienne? Quand l'un et l'autre nous para?trons devant Dieu, c'est moi qui serai condamn?. Somme toute, lorsque je consid?re l'ensemble et l'imperfection de ma nature, est-il certain que le mariage ait g?t? ma destin?e? J'aurais sans doute eu plus de loisir et de repos; j'aurais ?t? mieux accueilli de certaines soci?t?s et de certaines grandeurs de la terre; mais en politique, si Mme de Chateaubriand m'a contrari?, elle ne m'a jamais arr?t?, parce que l?, comme en fait d'honneur, je ne juge que d'apr?s mon sentiment. Aurais-je produit un plus grand nombre d'ouvrages si j'?tais rest? ind?pendant, et ces ouvrages eussent-ils ?t? meilleurs? N'y a-t-il pas eu des circonstances, comme on le verra, o?, me mariant hors de France, j'aurais cess? d'?crire et renonc? ? ma patrie? Si je ne me fusse pas mari?, ma faiblesse ne m'aurait-elle pas livr? en proie ? quelque indigne cr?ature? N'aurais-je pas gaspill? et sali mes heures comme lord Byron? Aujourd'hui que je m'enfonce dans les ann?es, toutes mes folies seraient pass?es; il ne m'en resterait que le vide et les regrets: vieux gar?on sans estime, ou tromp? ou d?tromp?, vieil oiseau r?p?tant ? qui ne l'?couterait pas ma chanson us?e. La pleine licence de mes d?sirs n'aurait pas ajout? une corde de plus ? ma lyre, un son plus ?mu ? ma voix. La contrainte de mes sentiments, le myst?re de mes pens?es ont peut-?tre augment? l'?nergie de mes accents, anim? mes ouvrages d'une fi?vre interne, d'une flamme cach?e, qui se f?t dissip?e ? l'air libre de l'amour. Retenu par un lien indissoluble, j'ai achet? d'abord au prix d'un peu d'amertume les douceurs que je go?te aujourd'hui. Je n'ai conserv? des maux de mon existence que la partie ingu?rissable. Je dois donc une tendre et ?ternelle reconnaissance ? ma femme, dont l'attachement a ?t? aussi touchant que profond et sinc?re. Elle a rendu ma vie plus grave, plus noble, plus honorable, en m'inspirant toujours le respect, sinon toujours la force des devoirs. Je me mariai ? la fin de mars 1792, et, le 20 avril, l'Assembl?e l?gislative d?clara la guerre ? Fran?ois II, qui venait de succ?der ? son p?re L?opold; le 10 du m?me mois, on avait b?atifi? ? Rome Beno?t Labre: voil? deux mondes. La guerre pr?cipita le reste de la noblesse hors de France. D'un c?t?, les pers?cutions redoubl?rent; de l'autre, il ne fut plus permis aux royalistes de rester ? leurs foyers sans ?tre r?put?s poltrons; il fallut m'acheminer vers le camp que j'?tais venu chercher de si loin. Mon oncle de Bed?e et sa famille s'embarqu?rent pour Jersey, et moi je partis pour Paris avec ma femme et mes soeurs Lucile et Julie. Rulhi?re ?tait mort subitement, en 1791, avant mon d?part pour l'Am?rique. J'ai vu depuis sa petite maison ? Saint-Denis, avec la fontaine et la jolie statue de l'Amour, au pied de laquelle on lit ces vers: D'Egmont avec l'Amour visita cette rive: Une image de sa beaut? Se peignit un moment sur l'onde fugitive: D'Egmont a disparu; l'Amour seul est rest?. J'aime la vertu guerri?re De nos braves d?fenseurs, Mais d'un peuple sanguinaire Je d?teste les fureurs. ? l'Europe redoutables, Soyons libres ? jamais, Mais soyons toujours aimables Et gardons l'esprit fran?ais. Paris n'avait plus, en 1792, la physionomie de 1789 et de 1790; ce n'?tait plus la R?volution naissante, c'?tait un peuple marchant ivre ? ses destins, au travers des ab?mes, par des voies ?gar?es. L'apparence du peuple n'?tait plus tumultueuse, curieuse, empress?e; elle ?tait mena?ante. On ne rencontrait dans les rues que des figures effray?es ou farouches, des gens qui se glissaient le long des maisons afin de n'?tre pas aper?us, ou qui r?daient cherchant leur proie: des regards peureux et baiss?s se d?tournaient de vous, ou d'?pres regards se fixaient sur les v?tres pour vous deviner et vous percer. La vari?t? des costumes avait cess?; le vieux monde s'effa?ait; on avait endoss? la casaque uniforme du monde nouveau, casaque qui n'?tait alors que le dernier v?tement des condamn?s ? venir. Les licences sociales manifest?es au rajeunissement de la France, les libert?s de 1789, ces libert?s fantasques et d?r?gl?es d'un ordre de choses qui se d?truit et qui n'est pas encore l'anarchie, se nivelaient d?j? sous le sceptre populaire: on sentait l'approche d'une jeune tyrannie pl?b?ienne, f?conde, il est vrai, et remplie d'esp?rances, mais aussi bien autrement formidable que le despotisme caduc de l'ancienne royaut?: car le peuple souverain ?tant partout, quand il devient tyran, le tyran est partout; c'est la pr?sence universelle d'un universel Tib?re. ? l'Assembl?e l?gislative, je ne reconnaissais personne: Mirabeau et les premi?res idoles de nos troubles, ou n'?taient plus, ou avaient perdu leurs autels. Pour renouer le fil historique bris? par ma course en Am?rique, il faut reprendre les choses d'un peu plus haut. VUE R?TROSPECTIVE. Le 30 du m?me mois de septembre 1791, l'Assembl?e constituante tint sa derni?re s?ance; l'imprudent d?cret du 17 mai pr?c?dent, qui d?fendait la r??lection des membres sortants, engendra la Convention. Rien de plus dangereux, de plus insuffisant, de plus inapplicable aux affaires g?n?rales, que les r?solutions particuli?res ? des individus ou ? des corps, alors m?me qu'elles sont honorables. Le d?cret du 29 septembre, pour le r?glement des soci?t?s populaires, ne servit qu'? les rendre plus violentes. Ce fut le dernier acte de l'Assembl?e constituante; elle se s?para le lendemain, et laissa ? la France une r?volution. ASSEMBL?E L?GISLATIVE--CLUBS. L'Assembl?e l?gislative install?e le 1er octobre 1791, roula dans le tourbillon qui allait balayer les vivants et les morts. Des troubles, ensanglant?rent les d?partements; ? Caen, on se rassasia de massacres et l'on mangea le coeur de M. de Belsunce. LES CORDELIERS. Aupr?s de la tribune nationale, s'?taient ?lev?es deux tribunes concurrentes: celle des Jacobins et celle des Cordeliers, la plus formidable alors, parce qu'elle donna des membres ? la fameuse Commune de Paris, et qu'elle lui fournissait des moyens d'action. Si la formation de la Commune n'e?t pas eu lieu, Paris, faute d'un point de concentration, se serait divis?, et les diff?rentes mairies fussent devenues des pouvoirs rivaux. Le club des Cordeliers ?tait ?tabli dans ce monast?re, dont une amende en r?paration d'un meurtre avait servi ? b?tir l'?glise sous saint Louis, en 1259; elle devint, en 1590, le repaire des plus fameux ligueurs. Il y a des lieux qui semblent ?tre le laboratoire des factions: < ORATEURS. Les orateurs, unis pour d?truire, ne s'entendaient ni sur les chefs ? choisir, ni sur les moyens ? employer; ils se traitaient de gueux, de filous, de voleurs, de massacreurs, ? la cacophonie des sifflets et des hurlements de leurs diff?rents groupes de diables. Les m?taphores ?taient prises du mat?riel des meurtres, emprunt?es des objets les plus sales de tous les genres de voirie et de fumier, ou tir?es des lieux consacr?s aux prostitutions des hommes et des femmes. Les gestes rendaient les images sensibles; tout ?tait appel? par son nom, avec le cynisme des chiens, dans une pompe obsc?ne et impie de jurements et de blasph?mes. D?truire et produire, mort et g?n?ration, on ne d?m?lait que cela ? travers l'argot sauvage dont les oreilles ?taient assourdies. Les harangueurs, ? la voix gr?le ou tonnante, avaient d'autres interrupteurs que leurs opposants: les petites chouettes noires du clo?tre sans moines et du clocher sans cloches s'?jouissaient aux fen?tres bris?es, en espoir du butin; elles interrompaient les discours. On les rappelait d'abord ? l'ordre par le tintamarre de l'impuissante sonnette; mais ne cessant point leur criaillement, on leur tirait des coups de fusil pour leur faire faire silence: elles tombaient palpitantes, bless?es et fatidiques, au milieu du pand?monium. Des charpentes abattues, des bancs boiteux, des stalles d?mantibul?es, des tron?ons de saints roul?s et pouss?s contre les murs, servaient de gradins aux spectateurs crott?s, poudreux, so?ls, suants, en carmagnole perc?e, la pique sur l'?paule ou les bras nus crois?s. Les plus difformes de la bande obtenaient de pr?f?rence la parole. Les infirmit?s de l'?me et du corps ont jou? un r?le dans nos troubles: l'amour-propre en souffrance a fait de grands r?volutionnaires. MARAT ET SES AMIS. Fouch?, accouru de Juilly et de Nantes, ?tudiait le d?sastre sous ces docteurs: dans le cercle des b?tes f?roces attentives au bas de la chaire, il avait l'air d'une hy?ne habill?e. Il haleinait les futures effluves du sang; il humait d?j? l'encens des processions ? ?nes et ? bourreaux, en attendant le jour o?, chass? du club des Jacobins, comme voleur, ath?e, assassin, il serait choisi pour ministre. Quand Marat ?tait descendu de sa planche, ce Triboulet populaire devenait le jouet de ses ma?tres: ils lui donnaient des nasardes, lui marchaient sur les pieds, le bousculaient avec des hu?es, ce qui ne l'emp?cha pas de devenir le chef de la multitude, de monter ? l'horloge de l'H?tel de Ville, de sonner le tocsin d'un massacre g?n?ral, et de triompher au tribunal r?volutionnaire. Marat, comme le P?ch? de Milton, fut viol? par la mort: Ch?nier fit son apoth?ose, David le peignit dans le bain rougi, on le compara au divin auteur de l'?vangile. On lui d?dia cette pri?re: < Les sc?nes des Cordeliers, dont je fus trois ou quatre fois le t?moin, ?taient domin?es et pr?sid?es par Danton, Hun ? taille de Goth, ? nez camus, ? narines au vent, ? m?plats coutur?s, ? face de gendarme m?lang? de procureur lubrique et cruel. Dans la coque de son ?glise, comme dans la carcasse des si?cles, Danton, avec ses trois furies m?les, Camille Desmoulins, Marat, Fabre d'?glantine, organisa les assassinats de septembre. Billaud de Varennes proposa de mettre le feu aux prisons et de br?ler tout ce qui ?tait dedans; un autre Conventionnel opina pour qu'on noy?t tous les d?tenus; Marat se d?clara pour un massacre g?n?ral. On implorait Danton pour les victimes: < Danton, plus franc que les Anglais, disait: < Inf?rieur, m?me en laideur, ? Mirabeau dont il avait ?t? l'agent, Danton fut sup?rieur ? Robespierre, sans avoir, ainsi que lui, donn? son nom ? ses crimes. Il conservait le sens religieux: < Danton fut attrap? au traquenard qu'il avait tendu. Il ne lui servait de rien de lancer des boulettes de pain au nez de ses juges, de r?pondre avec courage et noblesse, de faire h?siter le tribunal, de mettre en p?ril et en frayeur la Convention, de raisonner logiquement sur des forfaits par qui la puissance m?me de ses ennemis avait ?t? cr??e, de s'?crier, saisi d'un st?rile repentir: < Il ne restait ? Danton qu'? se montrer aussi impitoyable ? sa propre mort qu'il l'avait ?t? ? celle de ses victimes, qu'? dresser son front plus haut que le coutelas suspendu: c'est ce qu'il fit. Du th??tre de la Terreur, o? ses pieds se collaient dans le sang ?paissi de la veille, apr?s avoir promen? un regard de m?pris et de domination sur la foule, il dit au bourreau: < Le diacre et le sous-diacre de Danton, Camille Desmoulins et Fabre d'?glantine, p?rirent de la m?me mani?re que leur pr?tre. Il serait injuste d'oublier que Camille Desmoulins osa braver Robespierre, et racheter par son courage ses ?garements. Il donna le signal de la r?action contre la Terreur. Une jeune et charmante femme, pleine d'?nergie, en le rendant capable d'amour, le rendit capable de vertu et de sacrifice. L'indignation inspira l'?loquence ? l'intr?pide et grivoise ironie du tribun; il assaillit d'un grand air les ?chafauds qu'il avait aid? ? ?lever. Conformant sa conduite ? ses paroles, il ne consentit point ? son supplice; il se colleta avec l'ex?cuteur dans le tombereau et n'arriva au bord du dernier gouffre qu'? moiti? d?chir?. Add to tbrJar First Page Next Page |
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