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Munafa ebook

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Read Ebook: 東周列國志 by Feng Menglong

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Ebook has 24 lines and 2604 words, and 1 pages

REMY DE GOURMONT

Le Songe d'une femme

CRITIQUE

ROMAN, TH?ATRE, PO?MES

IL A ?T? TIR? DE CET OUVRAGE

JUSTIFICATION DU TIRAGE

Droits de traduction et de reproduction r?serv?s pour tous pays, y compris la Su?de, la Norv?ge et le Danemark.

ANNA DES LOGES A CLAUDE DE LA TOUR

Les Tilleuls, 3 juillet 189.

Anna des Loges

CLAUDE DE LA TOUR A ANNA DES LOGES

Les Pins, 8 juillet.

... Mais, ma ch?re Anna, je te parlais de bonheur et tu me r?ponds en me faisant allusion ? des plaisirs si fugitifs que, moi, je les compte pour rien dans mon existence? Peut-?tre que leur absence rendrait le bonheur impossible, mais seuls ils sont bien peu et parfois... Quelle humiliation de crier comme une b?te folle entre deux jaillissements de larmes! Ce n'est pas l? ton secret. Il est dans ta nature, il est dans les hasards qui ont arrang? ta vie... Plus tu seras heureuse, plus je t'aimerai, mais pourquoi es-tu heureuse?

Claude de la Tour

ANNA DES LOGES A CLAUDE DE LA TOUR

Les Tilleuls, 15 juillet.

... Et pourquoi ne les comptes-tu pas? Apprends ? les compter. Il ne faut pas briser la cha?ne des sensations, ici ou l?, selon des caprices ou des principes. Le petit caillou qui brillait dans la poussi?re, si tu avais voulu te baisser pour le prendre, peut-?tre qu'? le retourner entre tes doigts, il t'aurait consol?e d'un chagrin. Un enfant n'en demande pas plus pour oublier la meurtrissure qui saigne encore ? son genou: et pendant qu'il s'amuse avec la pierre qui le blessa, sa chair innocente oublie de souffrir. Mais les cailloux que tu d?daignes sont d'une eau assez belle: des yeux de femme peuvent s'y charmer sans honte. On en fait des colliers qui tiennent chaud au coeur et qui font ?clater, comme au milieu de lys, la fra?cheur rouge des joues. Tu voudrais ?tre heureuse, c'est-?-dire que tu voudrais vivre, et tu m?connais la vie! Tu secoues le rosier pour avoir des roses et tu es surprise de les voir s'effeuiller toutes sous tes doigts et s'en aller au gr? du vent! Ce n'est pas ainsi qu'il faut faire, ch?re Claude. Va et prom?ne-toi le long de tes rosiers sans penser ? rien qu'aux parfums qui peu ? peu aviveront ton d?sir, et ta main toute seule ira, sans craindre les ?pines et sans les sentir, vers la seule rose; car il n'y en a qu'une qui ait ri pour toi ce matin. Prends-la; romps la tige doucement; ?te d'un coup d'ongle chaque ?pine; mets la fleur ? ta ceinture. Il n'y a qu'une rose, mais il y a le reste, les autres petites choses bleues et vertes, rouges, blanches et d'or; il y a des caresses pour chacun de tes doigts, il y en a pour tes yeux, pour tes l?vres, pour toutes les charmantes parcelles de toi-m?me. Tu es belle, ne le sais-tu pas? Quand nous nous sommes quitt?es, j'?tais envieuse, presque, de la richesse de ta floraison; je devine ta splendeur d'aujourd'hui, et tu souffres! N'es-tu plus assez d?esse pour imposer ? celui qui t'aime la nuance de ton ciel et celle de tes robes? Je me souviens: tu adorais ta beaut? et tu la parais pour toi-m?me, idole ironique; et maintenant tu regrettes de t'?tre donn?e? Alors tu diff?res trop de moi pour que je te comprenne. Si je voulais r?fl?chir sur mon bonheur , je trouverais sans doute que je ne suis heureuse que pour cela, pour m'?tre donn?e si enti?re et si nue, si na?ve et si cordiale, qu'il me semble que j'ai fondu comme une p?che dans la bouche qui m'a mordue. As-tu entendu parler du nirv?na? Je suis d?licieusement an?antie...

Anna des Loges

CLAUDE DE LA TOUR A ANNA DES LOGES

Les Pins, 20 juillet.

... Tu ne me dis toujours rien de clair, rien qui me fasse voir ta vie. Voil? plus d'un an que nous nous ?crivons et je vois que ce fut, en effet, pour nous comprendre de moins en moins. Cependant, tu te souviens bien de ce que j'?tais au Sacr?-Coeur, et je crois que je n'ai gu?re chang?. Je mettrais les m?mes corsages qu'il y a dix ans, en me serrant un peu, malgr? ma <>. C'est vrai, je suis fort belle; cela fait ma fiert?, mais non mon bonheur. Tu as vu comme je souris bien sur mon portrait? ce n'est pas un mensonge; c'est une habitude. Et je suis encore diff?rente de toi en ceci, que celui qui oserait me plaindre, un jour que j'aurais oubli? mon masque, il me semble que je le ha?rais. Mais nul ne l'a os?, ou l'occasion ne s'est pas pr?sent?e: je parais ce que je devrais ?tre, et cela me console, quand je ne suis pas seule. Ah! sois-en s?re, je ne me prom?ne pas le long des rosiers! Je n'ai rien ? dire aux fleurs et elles ne me disent rien. Tout est muet et sans parfum autour de moi: je m'ennuie. Me donner, ch?re amie? Mais je suis fatigu?e de n'en avoir jamais eu le courage. Pourtant que d'occasions! Je t'ai dit presque toute mon histoire, mais je ne t'ai pas dit les noms de ceux qui l'ont faite: en v?rit?, je les ai oubli?s, m?me le nom de celui que je cong?diai le mois pass?, parce qu'il me pressait trop. Je n'ose me repr?senter ce que tu entends par cette p?che o? l'on mord et qui fond dans la bouche; je crains que cela ne soit du libertinage. Moi, quand je me suis sentie presque touch?e par de vilains d?sirs, j'ai saut? le foss? pour fuir le mufle de la b?te. Est-ce qu'une femme tr?s belle ne devrait pas ?tre aim?e tr?s purement, comme on aime un marbre ou une figure de l?gende? Mais sans exiger des hommes tant de respect et tant d'amour, n'a-t-on pas le droit de leur demander un peu de courtoisie et une grande dignit?? Quoi, parce qu'on laisse baiser sa main, il faudrait livrer tout le bras et peut-?tre tout ce que le bras tra?nerait apr?s lui! Les hommes sont des bouviers. Je ne puis ?tre que berg?re, en mes meilleurs jours. Jamais je n'ai tromp? mon mari; il est vrai, je me suis ?tudi?e ? ne pas l'aimer, et lui seul m'a respect?e; maintenant je le souffre, quoique parfois j'aie envie de pleurer en lui c?dant. Je pleure sans trop savoir pourquoi. Rassure-toi, cela ne dure gu?re: j'ai tant de moyens de me distraire et de m'?tourdir!...

Claude de la Tour

PIERRE BAZAN A PAUL PELASGE

Paris, 31 juillet.

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