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Read Ebook: Henri IV (2e partie) by Shakespeare William Guizot Fran Ois Translator
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 578 lines and 23863 words, and 12 pagesPISTOL.--Ce n'est pas d'aujourd'hui que je vous connais, mistriss Doroth?e. DOROTH?E.--Veux-tu me laisser tranquille! coquin de voleur, vilain bouchon, veux-tu me laisser tranquille! Par ce verre de vin, je te flanque mon couteau dans ton groin crott?, si tu fais l'insolent avec moi. Laisse-moi tranquille, gredin de petit Pierre, mauvais bretailleur ?reint?. Et depuis quand, je vous en prie, cela s'appelle-t-il monsieur? Comment! deux aiguillettes sur l'?paule? Voyez donc ?a. PISTOL.--Pour cette affaire-l? votre collerette ne mourra que de ma main. FALSTAFF.--Allons finissons, Pistol. Je ne trouverais pas bon que vous vinssiez ? vous oublier ici. D?barrassez-nous de votre personne, Pistolet. L'H?TESSE.--Non, mon bon capitaine Pistol; pas ici, mon cher capitaine. BARDOLPH.--Je t'en prie, va-t'en, mon cher enseigne. FALSTAFF.--?coute un peu, mistriss Doll. PISTOL.--Non pas, je te dis la chose comme elle est, caporal Bardolph. Je suis capable de la mettre en loques; il faut que je sois veng?. LE PAGE.--Je t'en prie, va-t'en. PISTOL.--Je la verrai plut?t damn?e dans l'?tang maudit de Pluton, au fin fond de l'enfer, avec l'?r?be et tous les plus vilains tourments. Prenez la ligne et le hame?on; je dis, ? bas, ? bas, chiens! ? bas, dr?les! N'avons-nous pas Hir?ne ici? L'H?TESSE.--Mon bon capitaine.... Tranquillisez-vous, il est bien tard; je vous en supplie, apaisez votre col?re. PISTOL.--Soyons de bonne humeur, je le veux bien; mais des chevaux de transport, de mauvaises rosses d'?nes gorg?s de nourriture, qui ne peuvent faire plus de trente milles par jour, iront-ils se comparer aux C?sar, aux Cannibal, aux Grecs Troyens? Non, qu'ils soient plut?t damn?s avec le roi Cerb?re, et puisque les cieux mugissent, nous ne nous troublerons pas pour des bagatelles. L'H?TESSE.--En v?rit?, capitaine, ce sont l? des paroles bien dures. BARDOLPH.--Va-t'en, bon enseigne, tout cela finirait par de la brouille. PISTOL.--Que les hommes meurent comme des chiens, que les ?cus se donnent comme des ?pingles! N'avons-nous pas Hir?ne ici? L'H?TESSE.--Sur ma parole, capitaine, il n'y a ici personne comme cela. Par mon salut, est-ce que vous croyez que je la cacherais? Pour l'amour de Dieu, point de bruit. FALSTAFF.--Pistol, je voudrais ?tre tranquille ici. PISTOL.--Mon cher chevalier, je vous baise le poing; nous avons vu les sept ?toiles. DOROTH?E.--Jette-le ? bas des escaliers. Je ne veux pas supporter le galimatias de ce dr?le-l?. PISTOL.--Me jeter ? bas des escaliers, comme si nous ne connaissions pas les haquen?es de Galloway! FALSTAFF.--Bardolph! lance-le-moi au bas des escaliers comme un petit palet: s'il ne fait ici rien autre chose que de dire des riens, il y comptera pour rien. BARDOLPH.--Allons, descendez l'escalier tout ? l'heure. PISTOL.--Comment! faudra-t-il donc en venir aux incisions? Allons-nous tirer du sang? Eh bien, cela ?tant, que la mort me berce, qu'elle m'endorme, qu'elle abr?ge mes tristes jours; allons, que les trois soeurs d?filent ici de cruelles, d'effroyables, de larges blessures. Allons, Atropos, viens, je te dis. L'H?TESSE.--Oh! mon Dieu; voil? de belles affaires! FALSTAFF.--Descends-moi les escaliers. L'H?TESSE.--Voil? un beau vacarme! Ah! je renoncerai ? tenir maison plut?t que de consentir ? me voir expos?e ? toutes ces palpitations et ces frayeurs. Oh! il va y avoir du carnage, j'en suis s?re. H?las! mon Dieu, remettez vos ?p?es dans le fourreau, remettez vos ?p?es dans le fourreau. DOROTH?E.--Je t'en prie, Jack, calme-toi, le dr?le est parti. Ah! que vous ?tes un courageux m?tin de petit vilain! L'H?TESSE.--N'?tes-vous pas bless? ? l'aine? Il me semble que je l'ai vu vous pousser un mauvais coup dans le ventre. FALSTAFF.--L'avez-vous mis ? la porte? BARDOLPH.--Oui, monsieur, le mis?rable ?tait ivre; vous l'avez bless? ? l'?paule, monsieur. FALSTAFF.--Le dr?le! venir m'insulter! DOROTH?E.--Ah! cher petit coquin! h?las! pauvre singe, comme te voil? tout en sueur! Attends, laisse-moi t'essuyer le visage.--Viens donc, mauvaise canaille.--Ah! pendard, par ma foi, je t'aime. Tu es aussi courageux qu'Hector de Troie, tu vaux cinq Agamemnon, et dix fois mieux que les neuf preux.--Ah! vilain! FALSTAFF.--Un gredin de maraud! Je ferai sauter ce dr?le-l? dans la couverture. DOROTH?E.--Fais-le, si tu l'oses, pour l'amour de moi; si tu le fais, je te le revaudrai dans une paire de draps. LE PAGE.--Monsieur, la musique est arriv?e. FALSTAFF.--Eh bien, qu'ils jouent! Jouez, messieurs. Assieds-toi sur mon genou, Doll. Un gredin de fanfaron! Le pendard m'a ?chapp? comme du vif-argent. DOROTH?E.--Oui, par ma foi, et tu le suivais comme une ?glise. Dis donc, m?tin, dis donc, mon joli petit cochon de la Saint-Barth?lemy, quand est-ce que tu cesseras de te battre le jour et de t'escrimer la nuit, et que tu commenceras ? raccommoder ton vieux corps pour l'autre monde? DOROTH?E.--Dis-moi un peu, mon petit ami, quel homme est le prince? FALSTAFF.--C'est un assez bon gar?on, taill? en lame de couteau: il aurait fait un fort bon panetier, il aurait coup? le pain ? merveille. DOROTH?E.--On dit que Poins, par exemple, ne manque pas d'esprit. FALSTAFF.--Lui, de l'esprit? Le diable l'emporte, le magot! Son esprit est aussi ?pais que de la moutarde de Tewksbury: il n'y a pas plus de sens chez lui que dans une t?te de maillet. DOROTH?E.--Comment se fait-il donc que le prince l'aime tant? FALSTAFF.--Parce que leurs jambes sont de la m?me dimension, qu'il joue fort bien au petit palet, qu'il mange de l'anguille de mer assaisonn?e de fenouil, qu'il avale des bouts de chandelle en guide de br?lots, qu'il court ? cheval sur un b?ton avec les petits gar?ons, qu'il saute ? pieds joints par-dessus des tabourets, qu'il jure de bonne gr?ce, qu'il porte des bottes bien coll?es, pr?cis?ment ? la forme de la jambe, et qu'il ne cause point de querelles entre les gens en rapportant les histoires secr?tes; enfin, pour une foule d'autres qualit?s futiles de cette sorte, qui d?notent un pauvre g?nie et un corps adroit; et voil? ce qui fait que le prince l'admet aupr?s de lui; car le prince est tout ? fait de la m?me esp?ce; il ne faudrait pas ajouter ? leur poids celui d'un cheveu pour faire pencher la balance d'un c?t? ou de l'autre. POINS.--Battons-le sous les yeux de sa ma?tresse. POINS.--N'est-il pas singulier que le d?sir survive ainsi tant d'ann?es ? la facult? de p?cher? FALSTAFF.--Embrasse-moi, Doll. POINS.--Et voyez un peu son valet, ce Trigon enflamm?, l?cher les vieilles tablettes de son ma?tre, son livre de notes, sa conseill?re. FALSTAFF.--C'est pour me flatter que tu me caresses ainsi. DOROTH?E.--Non, sur ma foi, c'est de bien bon coeur. FALSTAFF.--Ah! je suis vieux, je suis vieux. DOROTH?E.--Je t'aime mille fois mieux que je n'aime aucun de tous ces galeux de jeunes gens que tu vois l?. Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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