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Read Ebook: Jérusalem by Loti Pierre
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 456 lines and 43396 words, and 10 pagesieu o? croissent quelques oliviers. Nos mules ? clochettes nous ayant ? peine devanc?s aujourd'hui, nous pr?sidons nous-m?mes ? notre d?ballage de nomades, au milieu de nombreux spectateurs, musulmans ou juifs, silencieux dans de longues robes. Nos tentes mont?es, il nous reste encore une heure de jour. Le soleil, tr?s bas, dore en ce moment les monotonies grises d'H?bron et de ses alentours, l'amas des cubes de pierres qui composent la ville, la profusion des murs de pierres qui couvrent la montagne. Nous montons ? pied vers la grande mosqu?e, dont les souterrains imp?n?trables renferment les authentiques tombeaux d'Abraham, de Sarah, d'Isaac et de Jacob. Arabes et Juifs circulent en foule dans les rues, et les couleurs de leurs v?tements ?clatent sur la teinte neutre des murailles, que ne recouvre ni chaux ni peinture. Quelques-unes de ces maisons semblent vieilles comme les patriarches; d'autres sont neuves, ? peine achev?es; mais foules sont pareilles: m?mes parois massives, solides ? d?fier des si?cles, m?mes proportions cubiques et m?mes petites fen?tres toujours accoupl?es. Dans cet ensemble, rien ne d?tonne, et H?bron est une des rares villes que ne d?pare aucune construction d'apparence moderne ou ?trang?re. Le bazar, vo?t? de pierres, avec seulement quelques prises de jour ?troites et grill?es, est d?j? obscur et ses ?choppes commencent ? se fermer. Aux devantures, sont pendus des burnous et des robes, des harnais et des t?ti?res de perles pour chameaux; surtout de ces verroteries, bracelets et colliers, qui se fabriquent ? H?bron depuis des ?poques tr?s recul?es. On y voit confus?ment; on marche dans une bu?e de poussi?re, dans une odeur d'?pices et d'ambre, en glissant sur de vieilles dalles luisantes, polies pendant des si?cles par des babouches ou des pieds nus. Aux abords de la grande mosqu?e, des instants de nuit, dans des ruelles qui montent, vo?t?es en ogive, comme d'?troites nefs; le long de ces passages, s'ouvrent des portes de maisons mill?naires, orn?es d'informes d?bris d'inscriptions ou de sculptures, et nous fr?lons en chemin de monstrueuses pierres de soubassement qui doivent ?tre contemporaines des rois h?breux. A cette tomb?e de jour, on sent les choses d'ici comme impr?gn?es d'incalculables myriades de morts; on prend conscience, sous une forme presque angoiss?e, de l'entassement des ?ges sur cette ville, qui fut m?l?e aux ?v?nements de l'histoire sainte depuis les origines l?gendaires d'Isra?l... Que de r?v?lations sur les temps pass?s pourraient donner les fouilles dans ce vieux sol, si tout cela n'?tait si ferm?, imp?n?trable, hostile! Abraham enterra donc sa femme Sara dans la caverne double du champ qui regarde Manbr?, o? est la ville d'H?bron, au pays de Chanaan. Nous retrouvons la lumi?re dor?e du soir, au sortir de l'obscurit? des ruelles vo?t?es, en arrivant au pied de cette mosqu?e d'Abraham. Elle est situ?e ? mi-hauteur de la colline, qui s'entaille profond?ment pour la recevoir. Elle couve sous son ombre farouche le myst?re de cette caverne double de Macp?lah o?, depuis quatre mille ans bient?t, le patriarche dort avec ses fils. La caverne, achet?e quatre cents sicles d'argent ? ?phron l'?th?en, fils de S?or!... Les Crois?s sont les derniers qui y soient descendus et on n'en poss?de pas de description ?crite plus r?cente que celle d'Antonin le Martyr . Aujourd'hui, l'entr?e en est d?fendue m?me aux musulmans. Quant aux chr?tiens et aux juifs, la mosqu?e aussi leur est interdite; ils n'y p?n?treraient ni par les influences, ni par la ruse, ni par l'or,--et, il y a une vingtaine d'ann?es, quand elle s'ouvrit pour le prince de Galles sur un ordre formel du sultan, la population d'H?bron faillit prendre les armes. On laisse seulement les visiteurs faire le tour de ce lieu saint, par une sorte de chemin de ronde, encaiss? entre les murailles hautes. Toute la base du monument est en pierres g?antes, d'aspect cyclop?en, et fut construite par le roi David, pour honorer magnifiquement le tombeau du p?re des H?breux; cette premi?re enceinte, d'une dur?e presque ?ternelle, avait environ deux mille ans quand les Arabes l'ont continu?e en hauteur par le mur ? cr?neaux de la mosqu?e d'aujourd'hui, qui est d?j? si vieille. Il y a, presque au ras du sol, une fissure par laquelle on permet aux chr?tiens et aux juifs de passer la t?te, en rampant, pour baiser les saintes dalles. Et, ce soir, de pauvres p?lerins isra?lites sont l?, prostern?s, allongeant le cou comme des renards qui se terrent, pour essayer d'appuyer leurs l?vres sur le tombeau de l'anc?tre, tandis que des enfants arabes, charmants et moqueurs, qui ont leurs entr?es dans l'enclos, les regardent avec un sourire de haut d?dain. Les parois et les abords de ce trou ont ?t? frott?s depuis des si?cles par tant de mains, tant de t?tes, tant de cheveux, qu'ils ont pris un poli luisant et gras. Et d'ailleurs, toutes les grandes pierres de l'enceinte de David luisent aussi, comme huileuses, apr?s les continuels fr?lements humains; c'est que ce lieu est un des plus antiques parmi ceux que les hommes v?n?rent encore, et, ? aucune ?poque, on n'a cess? d'y venir et d'y prier. Le chemin de ronde, en s'?levant sur la colline, passe, ? un moment donn?, au-dessus du sanctuaire; alors la vue plonge entre les murs sacr?s, sur les trois minarets qui indiquent l'emplacement des trois patriarches; le minaret du milieu, qui, para?t-il, surmonte le tombeau d'Abraham, est informe comme un rocher, sous les couches de chaux amoncel?es, et se termine par un gigantesque croissant de bronze. C'est ici le < < Et ceci est unique, sans doute, dans les annales des morts: cette s?pulture, primitivement si simple, qui les a r?unis tous, n'a cess?, ? aucune ?poque de l'histoire, d'?tre v?n?r?e,--quand les plus somptueux tombeaux de l'?gypte et de la Gr?ce sont depuis longtemps profan?s et vides. Vraisemblablement m?me, les patriarches continueront de dormir en paix durant bien des si?cles ? venir, respect?s par des millions de chr?tiens, de musulmans et de juifs. Le cr?puscule ?claire encore, quand nous regagnons nos tentes au bord de la route. Alors d?file devant nous tout ce qui rentre des champs pour la nuit: laboureurs, marchant nobles et beaux dans leurs draperies archa?ques; bergers, mont?s bizarrement sur l'extr?me-arri?re de leurs tout petits ?nes; b?tes de somme et troupeaux de toute sorte, o? dominent les ch?vres noires, aux longues oreilles presque tra?nantes dans la poussi?re. En face de nous, de l'autre c?t? du chemin, coule une fontaine sans doute tr?s sainte, car une foule d'hommes et de petits enfants y viennent, avec de longues prosternations, faire leur pri?re du soir. Nuit bruyante comme ? Gaza; aboiements des chiens errants; tintements des grelots de nos mules; hennissements de nos chevaux, attach?s ? des oliviers tout pr?s de nos tentes;--et, du haut des mosqu?es, chants lointains et doux, que des mu?zins inspir?s laissent tomber sur la terre... Mercredi, 28 mars. A l'heure fra?che o? les bergers d'H?bron m?nent leurs troupeaux aux champs, nous sommes debout. Le camp lev?, nous montons ? cheval, au milieu de tout un grouillement noir de ch?vres et de chevreaux qui s'en vont errer au loin sur les pierreuses collines. Notre recueillement, amass? dans les pr?c?dentes solitudes, s'est pour l'instant ?vanoui, ? la r?apparition des voyageurs modernes et des voitures. ?veill?s de notre r?ve grand et na?f, retomb?s de tr?s haut, nous sommes devenus de simples < La lumi?re baisse toujours, sous ce brouillard ?paissi, qui n'est ni un nuage, ni une brume ordinaire, ni une fum?e; mais quelque chose de tr?s particulier, comme l'enveloppement des visions douces. De loin en loin, quelque grande ruine, mutil?e, incompr?hensible, debout et haute, regarde au loin l'abandon morne de cette Jud?e qui jadis fut le point de mire des nations. Maintenant, plus rien que des pierres, les derni?res broussailles ont disparu; un sol tout de pierres, sur lequel de grands blocs d?tach?s gisent ou s'?l?vent. Et, dans ce pays si vieux, ? peine distingue-t-on les vrais rochers des d?bris de constructions humaines, restes d'?glises ou de forteresses, tertres fun?raires ou tombeaux qui font corps avec la montagne. De distance en distance, ? moiti? obstru?es, ? moiti? enfouies, s'ouvrent des portes de s?pulcres, tout au bord de cette route--que nous suivons pensifs et de nouveau recueillis, ? mesure que passe l'heure, p?n?tr?s de je ne sais quelle tr?s indicible crainte ? l'abord de ces lieux qui s'appellent encore Bethl?em et J?rusalem... Toujours plus d?sol?e et plus solitaire, la Palestine se d?roule, infiniment silencieuse. A part cette route si bien aplanie, c'est presque le d?sert retrouv?,--un d?sert de pierres et de cyclamens, moins ?clair? et plus septentrional que celui d'o? nous venons de sortir. Et les grandes ruines informes, vestiges de temples, derniers pans de murs de saintes ?glises des croisades, regardent toujours la vaste et triste campagne, s'?tonnant de la voir aujourd'hui si ? l'abandon; t?moins des ?ges de foi ? jamais morts, elles semblent attendre quelque r?veil qui ram?nerait vers la terre sainte les peuples et les arm?es... Mais ces temps-l? sont r?volus pour toujours et les regards des hommes se portent ? pr?sent vers les contr?es de l'Occident et du Nord, o? les ?ges nouveaux s'annoncent, effroyables et glac?s. Et ces ruines d'ici ne seront jamais relev?es,--et personne ne vient plus en Palestine, que quelques derniers p?lerins, isol?s et rares, ou alors une certaine ?lite de blas?s curieux, pires profanateurs que les Sarrasins ou les B?douins... L'esp?ce de bu?e immense dont l'air est rempli continue d'obscurcir le soleil, qu'on ne voit bient?t plus; elle att?nue les choses lointaines dans un effacement ?trange. Les collines de pierres, du m?me gris violac? que le ciel de cette matin?e, se succ?dent de plus en plus hautes, mais avec des silhouettes rondes toujours semblables, avec des contours adoucis o? rien ne heurte la vue,--comme si c'?taient des nuages. Dans les vall?es ou sur les cimes, le sol est pareil, couche uniforme de pierres exfoli?es, piqu?es de myriades de petits trous, qui rappellent la nuance et le grain de l'?corce des ch?nes li?ges.--Et c'est ainsi partout, sous l'att?nuation de cette vapeur persistante qui se condense d'heure en heure davantage. Un ciel gris perle et un pays gris perle, sans un arbre, dans la monotonie duquel des maisonnettes de p?tres ou des ruines, tr?s clairsem?es, font des taches d'un gris plus rose. A travers ce demi-jour d'?clipse, nos esprits pressentent anxieusement l'approche des lieux saints. Tout un pass?, toute une enfance personnelle et tout un atavisme de foi revivent momentan?ment au fond de nos coeurs, tandis que nous cheminons sans parler, t?te baiss?e, reposant nos yeux sur les ?ternelles petites fleurs des printemps d'Orient qui bordent la route, cyclamens, an?mones et pentec?tes... Plus ?lev?es encore, les montagnes nous maintiennent dans plus de p?nombre; les brumes in?galement transparentes en changent les proportions et les augmentent; un grand silence r?gne au plus profond de ces vall?es de pierres, o? ne s'entend que le pas de nos chevaux... Et tout ? coup, l?-bas, tr?s haut en avant de nous, au sommet d'une des plus lointaines montagnes gris perle, s'esquisse une petite ville gris rose, ind?cise de teinte et de contours comme une ville de r?ve, apparaissant presque trop haut au-dessus des r?gions basses o? nous sommes; cubes de pierre ros?e, avec des minarets de mosqu?es, des clochers d'?glises--et notre guide nous l'indique de son lent geste arabe, en disant: < Oh! Bethl?em! Il y a encore une telle magie autour de ce nom, que nos yeux se voilent... Je retiens mon cheval, pour rester en arri?re, parce que voici que je pleure, en contemplant l'apparition soudaine; regard?e du fond de notre ravin d'ombre, elle est, sur ces montagnes aux apparences de nuages, attirante l?-haut comme une supr?me patrie... Bien inattendues, ces larmes, mais souveraines et sans r?sistance possible; infiniment d?sol?es, mais si douces: derni?re pri?re, qui n'est plus exprimable, derni?re adoration de souvenir, aux pieds du Consolateur perdu... < Nous devons faire la halte de midi dans une vall?e, aupr?s des citernes du roi Salomon, et n'entrer que vers trois heures ? Bethl?em, qui, derri?re un tournant de montagne, vient de dispara?tre. Deux autres groupes viennent bient?t s'asseoir ? la m?me ombre, s'espa?ant dans la longueur des formidables murailles: quatre pr?tres grecs, en tourn?e d'arch?ologie, qui font sur l'herbe un petit d?jeuner frugal, et quelques femmes maronites, descendues de Bethl?em avec des enfants, qui ont apport? des narguil?s et des oranges. Quel terne et singulier soleil, aujourd'hui, dans ce ciel d'Orient, et comme ce lieu est m?lancolique. C'est vers trois heures, sous un soleil enfin sorti des brumes matinales et redevenu tr?s ardent, que nous arrivons ? Bethl?em, par une poussi?reuse route. Tandis que notre camp se monte ? l'entr?e de la ville et au bord du chemin, comme c'est la coutume, dans un de ces enclos d'oliviers qu'on abandonne aux voyageurs de passage, nous p?n?trons ? cheval dans les rues. Plus rien de l'impression premi?re, bien entendu: elle n'?tait pas terrestre et s'en est all?e ? jamais... Cependant Bethl?em demeure encore, au moins dans certains quartiers, une ville de vieil Orient ? laquelle s'int?ressent nos yeux. Comme ? H?bron, des cubes de pierres, vo?t?s de pierres, qui semblent n'avoir pas de toiture. Des passages ?troits et sombres, o? les pieds de nos chevaux glissent sur de gros pav?s luisants. De hauts murs frustes, qui paraissent vieux comme H?rode et o? s'ouvrent de tr?s rares petites fen?tres cintr?es.--< Des voitures de l'agence Cook, des fiacres remplis de touristes, pour lesquels il faut se ranger sous les portes. Une odieuse enseigne en fran?ais: < On est admis par petits groupes et ? son tour dans l'?glise et la grotte de la Nativit?, qui confinent ? un grand couvent de Franciscains, pilotes de ces saints lieux. Nous sommes re?us l? par des moines italiens, ? la parole et aux gestes communs, qui nous font asseoir dans une salle d'attente et nous y laissent seuls. Une table ? manger occupe le milieu de cette salle; elle est couverte d'une grossi?re toile cir?e et garnie de verre de vin, ou de < C'est notre tour, ? pr?sent, de visiter. On nous appelle, on va nous conduire dans la grotte o? le Christ est n?... Elle est triple, l'?glise, latine, arm?nienne, grecque; ses trois parties, distinctes et hostiles, communiquent ensemble; mais un officier et des soldats turcs, constamment arm?s, circulent de l'une ? l'autre pour maintenir l'ordre et emp?cher les batailles entre chr?tiens des diff?rents rites. La grotte s'ouvre en dessous, tout ? fait souterraine aujourd'hui. Et vraisemblablement elle est bien, comme l'attestent des traditions du IIe si?cle, le lieu de la naissance du Christ, car jadis, ? l'entr?e de la Bethl?em antique, elle servait d'abri aux voyageurs pauvres qui n'avaient pas place ? l'h?tellerie. Deux escaliers y descendent, l'un pour les Latins et les Arm?niens, l'autre pour les Grecs. La porte ?troite en est de marbre blanc. Toutes les parois en sont crass?es, us?es, par les milliers d'?tres qui y sont venus, en groupes ou en procession, depuis les premiers si?cles chr?tiens. Elle se compose d'une quantit? de petits compartiments, de petits couloirs, o? sont des autels et o? br?lent des lampes. La vo?te irr?guli?re du rocher, humide et suintante, appara?t ?? et l?, entre les tentures de damas fan?; partout des dorures communes, des petits tableaux, des < Au-dessus de la grotte, les trois ?glises, o? l'on officie et psalmodie en m?me temps, suivant des rites divers et avec la haine du voisin, sont banales et quelconques. Dans l'?glise grecque, devant l'antique tabernacle tout d'or, une furtive impression religieuse, ? demi pa?enne, nous arr?te un moment: un tr?s vieux pope est l? qui chante, vite, vite, d'une haute voix nasillarde, dans un nuage d'encens, et la foule, ? chaque verset, se prosterne et se rel?ve: femmes de Bethl?em portant toutes, sur le hennin paillet?, le long voile ? la vierge; Arabes convertis, aux yeux de foi na?ve, inclinant leur turban jusqu'? terre... Maintenant, nous n'avons plus rien ? voir qui nous int?resse dans cette Bethl?em profan?e, et il nous tarde d'en sortir. Sur la place, nous remontons ? cheval pour regagner nos tentes, ?chappant aux vendeurs de croix et de chapelets qui nous tirent par nos burnous, aux guides professionnels qui nous poursuivent en nous offrant leur carte. Et nous nous en allons, emportant l'amer regret d'?tre venus, sentant au fond de nos coeurs le froid des d?ceptions irr?parables... Mais sur le soir, au cr?puscule limpide, tandis que nous songeons, devant nos tentes, accoud?s, comme ? une terrasse, au petit mur qui s?pare de la route notre enclos d'oliviers, voici que la notion du lieu o? nous sommes nous revient lentement, tr?s particuli?re et de nouveau presque douce... Un peu en recul, l?-bas sur notre droite, les premi?res maisons de Bethl?em, carr?es et sans toiture, ? elles seules d?non?ant la Jud?e. Sous nos pieds, un grand panorama, qui d'abord descend en profondeur, puis qui, dans les lointains, remonte tr?s haut par plans de montagnes ?tag?es; toute une campagne paisible, m?lancolique, d'oliviers et de pierres, de pierres surtout, de pierres grises dont les p?les nuances semblent vaporeuses d?s que tombe le jour. Et, dominant tout, ? d'inappr?ciables distances, la grande ligne bleu?tre des montagnes du Moab, qui sont sur l'autre rive de la mer Morte. Add to tbrJar First Page Next Page |
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