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Read Ebook: La femme du diable by Lafon Labatut Joseph Claretie Jules Author Of Introduction Etc Lafon Gabriel Contributor
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 275 lines and 21864 words, and 6 pagesOEUVRES POSTHUMES DE J. LAFON-LABATUT FEMME DU DIABLE PAR Joseph LAFON-LABATUT Laur?at de l'Institut AVEC UNE Pr?face par JULES CLARETIE ET UNE NOTICE BIOGRAPHIQUE PAR GABRIEL LAFON P?RIGUEUX IMPRIMERIE CHARLES RASTOUIL, RUE TAILLEFER, 31 LA FEMME DU DIABLE. J. LAFON-LABATUT. FEMME DU DIABLE L?GENDE P?RIGORDINE PR?C?D?E D'UNE Pr?face par JULES CLARETIE ET D'UNE NOTICE BIOGRAPHIQUE PAR GABRIEL LAFON P?RIGUEUX IMPRIMERIE CHARLES RASTOUIL, RUE TAILLEFER, 31 Cent fois plus malheureux que Chatterton ou Escousse, Lafon-Labatut, aveugle, condamn? ? l'?ternelle nuit, e?t pu d?sesp?rer et mourir. Il n'avait pas assez de maladif orgueil pour finir par le suicide. Non, il peupla de visions ses t?n?bres; il calma ses fi?vres par des chants, et on put dire de lui comme de D?modocus: < Aussi, comme cette po?sie me plaisait et m'attendrissait, moi, enfant de douze ans! Ces vers de Lafon-Labatut para?traient bien incolores maintenant aux po?tes de l'?cole nouvelle, qui tordent et frappent le vers comme le forgeron la barre de fer rouge sur l'enclume. Mais il y a dans ces po?sies de l'aveugle ce qui manque trop souvent ? ces nouveaux-venus, aux versificateurs mieux dou?s, sous le rapport m?canique en quelque sorte: il y a la profondeur du sentiment et la sinc?rit? de l'?motion. ?? et l?, dans ce recueil n?cessairement assombri, de singuliers coups de lumi?re ?clatent, lorsque, par exemple, le malheureux po?te essaie de rendre les visions d'autrefois, celles de son enfance tortur?e d?j? comme sa vie: Vague panorama de marbre et de couleurs, De madones au bout de longs chemins en fleurs; Un horizon qu'au loin dessine Une mer o? se joue un fid?le soleil; Serait-ce mon berceau? Tout s'efface. Au r?veil, Ma langue murmurait: Messine! Et apr?s Messine, c'est le Bugue, le pays paternel, la petite ville p?rigourdine o? le po?te a trouv? un abri; le cercle de coteaux qui d?fend le vallon, et les vergers et les ?pis, et les rochers gris du Cingle, et la V?z?re qui coule, oblique, au pied des vignes: La V?z?re fuyant entre ses bords fleuris Au lit de la Dordogne, o? le beau fleuve ?pris ?treint sa blanche fianc?e. De tels paysages aussi me rappellent le pass?, les arriv?es ? P?rigueux le matin, la diligence du Bugue, les bois de Ratevoul, le clocher de Saint-Alv?re, la silhouette s?v?re de Limeuil, l?-haut perch?e comme une ville espagnole. Comme au moindre ?cho, les souvenirs d'autrefois s'?veillent dans l'horizon aim? du terroir natal! J'emprunterai ma force aux forces maternelles; Nature, ouvre tes bras ? ton fils ?puis?; Laisse ma bouche atteindre ? tes fortes mamelles: Jamais l'homme ? ton sein n'a vainement puis?. Il ?tait aveugle depuis l'?ge de quatorze ans, et il est mort dans un ?ge avanc?, sans avoir jamais d?sesp?r?, sans avoir maudit la destin?e, heureux et consol? lorsqu'il pouvait chanter. < On a fait grand bruit autour du nom de Jean Reboul, et N?mes lui a m?me ?lev? une statue o? la passion politique a bien autant fourni de mati?re que l'admiration litt?raire. Lafon-Labatut ne m?rite pas une statue sur la place publique, mais une statuette dans un coin du logis de ses amis. Lafon-Labatut a victorieusement tenu cette gageure de trouver des rimes nouvelles ? ces deux vers volontairement in?vitables: < JULES CLARETIE. Paris. Ao?t 1878. NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR J. LAFON-LABATUT La muse qui jadis de ses yeux l'a priv?, Cette muse, ? la fois et propice et funeste, A dans tous ses accords mis un charme c?leste. L'amiti? d'un homme qui restera une des gloires les plus pures du P?rigord me fait un devoir de consacrer ces quelques lignes ? sa m?moire. Que ne puis-je, en cela, apporter une plume moins inexp?riment?e!... J'ai connu un peu tard cette nature d'?lite, assez, n?anmoins, pour pouvoir appr?cier toute la v?rit? du c?l?bre aphorisme de Voltaire, et, s'il ne m'a pas ?t? donn? de jouir plus longtemps de ce < Quoi qu'il en soit, me saura-t-on gr?, peut-?tre, d'avoir r?uni dans cette notice les principaux ?v?nements d'une vie f?conde en infortunes et qui fut celle de notre regrett? po?te Joseph Lafon-Labatut. C'est dans cet espoir et comme un sinc?re hommage rendu ? celui qui n'est plus que j'offre au public ce r?cit plein d'enseignements, de souvenirs tristes et doux... Pendant les longues guerres que la France dut soutenir contre l'?tranger, vers la fin du premier Empire, Pierre Lafon-Labatut, jeune volontaire, originaire de la petite ville du Bugue, s'?tait particuli?rement distingu? sur les champs de bataille. Il venait de gagner ses ?paulettes, r?compense de sa bravoure, lorsqu'il fut fait prisonnier par les Anglais. Assez heureux pour s'?vader, il s'?prit, ? Messine, o? les ?v?nements l'avaient conduit, d'une jeune et belle Sicilienne qu'il ?pousa. Un enfant, qui re?ut le nom de Joseph, naquit de cette union le 18 mai 1809. Bient?t apr?s, poss?d? du d?sir de revoir le pays natal, et sur les instances de M. P?lissier, l'un de ses compatriotes et amis d'enfance, Pierre Lafon-Labatut se d?cide ? gagner la France, o? il esp?re trouver secours et protection. Il s'embarque avec sa femme et son enfant sur un vaisseau anglais. Le voyage s'annon?ait heureux, et rien ne faisait pr?sager le coup terrible qui devait frapper nos fugitifs. D?j? les c?tes d'Espagne apparaissent, se dessinant dans le lointain: on approche de Gibraltar. Mais bient?t la joie fait place ? l'?pouvante: sur les forts, sur les points culminants du rivage flotte le drapeau noir, la peste vient de se d?clarer, et ? peine le vaisseau a-t-il rel?ch? que plusieurs passagers sont d?j? atteints de cette fatale maladie. La femme de Labatut fut une des victimes du fl?au. Ici se place un ?v?nement capital dans la vie du h?ros de cette notice. Le souvenir de sa m?re transport?e sur un chariot ? l'h?pital des pestif?r?s resta profond?ment grav? dans sa m?moire, et souvent, dans ses songes, il revit cette femme si belle lui tendant les bras, tandis que ses grands yeux noirs, que la mort commen?ait ? voiler, se fixaient sur lui avec cette expression de bont? ineffable dont le coeur d'une m?re a seul le secret. Et lui, jeune enfant de cinq ans, se cramponnait au char fun?bre. < Telle fut la premi?re douleur du jeune Joseph. Ce n'?tait, h?las! que le pr?lude des revers incessants qu'il devait rencontrer dans ce dur chemin de la vie. Apr?s une longue et p?rilleuse travers?e, nos int?ressants voyageurs d?barquent ? Calais. Add to tbrJar First Page Next Page |
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