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Read Ebook: L'Illustration No. 3232 4 Février 1905 by Various
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 146 lines and 14596 words, and 3 pagesFEZ Vue d'un des promontoires couronn?s de ruines qui s'?l?vent en dehors des remparts Fez offre un aspect v?ritablement enchanteur, ?mergeant comme une ?le de la mer sombre de ses jardins. Au-dessus de la surface in?gale des terrasses qui semblent se rejoindre d'un bout de la ville ? l'autre sans que rien les s?pare, se dressent seuls les minarets des mosqu?es et la Kasbah. Au nord sont les pentes couvertes d'oliviers du Zalagh; au sud, ? l'horizon lointain, les sommets neigeux des Beni-Ouara?n. L'oued Fez, n? ? quelques kilom?tres de la ville, se pr?cipite en cascades ? travers les rues, avant d'aller rejoindre le Sebou, qu'on aper?oit dans le fond de la d?pression. C'est l'abondance et la beaut? de ses eaux qui font la gloire de Fez et lui ont m?rit? dans l'islam la m?me c?l?brit? qu'a Damas. La < Fez, qui compte environ 70.000 habitants, se compose de deux villes: Fez-el-Bali et Fez-el-Djedid, la vieille et la nouvelle Fez. Entre les deux s'?tendent des terrains vagues, des cimeti?res, un palais et des jardins abandonn?s; pr?s des portes d'une splendide architecture pourrissent d'effroyables charognes; c'est tout l'islam, grandeurs et ruines. Fez-el-Bali, fond?e par Idriss II, vers 806 de l'?re chr?tienne, fut peupl?e ? l'origine de gens de Kairouan et de musulmans d'Espagne , qui s'?taient cantonn?s en deux quartiers distincts, chacun d'un c?t? de la rivi?re, et entre lesquels r?gnaient des luttes incessantes. Les principaux monuments qui attirent l'attention sont, comme dans toutes les villes du Maroc, les portes, les remparts, les mosqu?es et les fontaines. Les deux mosqu?es les plus c?l?bres sont celle de Moulay-Idriss et celle de Karaou?n. Moulay-Idriss renferme le tombeau du fondateur de la ville, le grand saint que les F?sis invoquent ? chacune de leurs phrases; c'est le centre d'un vaste quartier entour? de barri?res et o? les musulmans ont seuls le droit d'entrer. Malheur ? celui qui enfreindrait la d?fense!--Il serait imm?diatement ?charp? par la populace, ou m?me br?l? vif, comme il advint ? un isra?lite il y a peu d'ann?es. A bonne distance pourtant de la mosqu?e sainte, je m'attirai une apostrophe peu bienveillante parce que je fumais une cigarette: Moulay-Idriss craint l'odeur du tabac. C'est Fez-el-Bali qui est la v?ritable Fez. Quant ? Fez-la-Neuve, elle est en r?alit? bien vieille aussi, car elle date du treizi?me si?cle. La majeure partie en est occup?e par le Dar-el-Makhzen, ou palais du sultan, ? l'ombre duquel se tapit le mellah ou quartier isra?lile, teint? de bleu, qu'habitent 8.000 juifs. Fez-el-Djedid a bien l'aspect d'une forteresse destin?e ? commander le pays; ce ne sont qu'alignements de murs cr?nel?s, tours massives. Au-dessus des maisons, tr?s basses, se dressent les pavillons aux tuiles vertes des habitations imp?riales. Celles-ci se divisent en deux parties: l'une publique, qui sert le matin ? la r?union des vizirs et forme le palais du gouvernement; l'autre priv?e, pr?c?d?e d'une longue cour quadrangulaire, qui est la demeure m?me du sultan; apr?s avoir franchi une porte gard?e par des n?gres, on aborde un enchev?trement de pavillons et de constructions confuses, entour?s par les jardins ombrag?s de Lalla-Mia, les plantations d'oliviers de l'Aguedal et la vaste esplanade du nouveau mechouar, r?serv?e aux d?ploiements des troupes et aux grandes c?r?monies. Les entrevues du ch?rif avec les Europ?ens ont souvent lieu dans une petite cour, dite du pavillon bleu, autour de laquelle, dans une s?rie de cages grill?es, sont install?s les fauves de la m?nagerie imp?riale, lions, tigres, panth?res, qui ponctuent volontiers de leurs interruptions les discours du visiteur. C'est dans cet ?trange palais que m?ne son ?trange vie Notre Seigneur Moulay-Abd-el-Aziz, ? qui Dieu donne la victoire. Les auteurs musulmans ne tarissent pas en ?loges sur Fez: < Un des ministres du sultan, qui vint ? Paris il y a quelques ann?es, et auquel je demandais laquelle des deux villes lui semblait la plus belle, me r?pondit, non sans malice: < Ensuite viendront les affaires s?rieuses. AUGUSTIN BERNARD. Le gui du ch?ne est devenu introuvable dans notre pays, disions-nous dans un r?cent num?ro . Un de nos lecteurs, M. Guirbal, nous envoie ? ce sujet les renseignements compl?mentaires suivants: Le gui du pommier, quoique commun, ne se rencontre dans les vergers que par touffes isol?es auxquelles la serpe des paysans fait une guerre sans merci; le gui du peuplier, par contre, pousse en v?ritables frondaisons dans certaines r?gions humides du Sud-Ouest, et c'est lui qui alimente principalement nos march?s parisiens. Bien qu'au point de vue botanique il n'y ait aucune diff?rence, le parasite du pommier se distingue de celui du peuplier par sa tenue, sa finesse, ses formes plus sveltes, son vert plus fonc?; il se conserve mieux et est plus recherch?. La photographie ci-jointe, prise ? Saint-Nauphary, dans la banlieue de Montauban, repr?sente un de ces sp?cimens, et encore apr?s que les plus belles touffes de gui ont ?t? r?colt?es pour la vente. Un fait curieux ? noter, c'est que ces arbres tr?s ?lev?s sont g?n?ralement envahis par le sommet alors que les pieds producteurs du parasite sont situ?s ? des distances consid?rables. On conna?t le r?le consid?rable des insectes dans la f?condation des fleurs, mais celui des oiseaux, faisant ? leur mani?re le geste auguste du semeur, est assez peu connu pour m?riter d'?tre signal?. La CONDUCTIVIT? ?LECTRIQUE DU CORPS. A un certain moment c'?tait assez la mode de mesurer la conductivit? du corps ? l'?lectricit? pour appr?cier la condition saine ou morbide de celui-ci. Mais la m?thode fut assez vite abandonn?e: il ?tait difficile de mesurer exactement les diff?rences, et de grandes variations se pr?sentaient qu'on ne savait interpr?ter. Voici, toutefois, qu'un m?decin suisse, M. E.-K. Muller, vient de reprendre l'?tude de la question, il a ?t? frapp? par la grande variabilit? de la conductivit? du corps humain selon l'heure et le jour. La nature des repas r?cents exerce aussi une influence consid?rable. Autre ph?nom?ne singulier: le retour de valeurs exactement identiques dans des s?ries d'exp?riences continu?es 10 et 15 minutes, pour les m?mes minutes, alors m?me que les exp?riences sont s?par?es par un intervalle de plusieurs jours. Une constatation singuli?re a encore ?t? faite par M. E.-K. Muller. C'est que, pour la m?me personne, les valeurs de la conductivit? diff?rent ?norm?ment selon qu'elle est isol?e dans une salle sp?ciale, ou bien en compagnie d'une tierce personne; c'est ainsi que, chaque fois qu'un bruit se produit ou qu'une personne entre dans la pi?ce o? se fait l'exp?rience, la r?sistance ?lectrique pr?sente une variation subite et consid?rable. La r?sistance ne varie pas seulement sous l'influence de causes ext?rieures ?videntes: elle varie aussi sous l'influence des ?motions et des sensations. D?s que celles-ci ont quelque intensit?, la r?sistance diminue fortement tombant au quart ou au cinqui?me de ce qu'elle ?tait. Des oscillations de la r?sistance se produisent m?me quand on parle au sujet en exp?rience ou quand on l'oblige ? concentrer son attention. Tout effort de volont?, tout effort pour entendre un bruit lointain, toute excitation des sens, tout effort, si faible soit-il, du corps ou de l'esprit, s'accompagne d'un changement de r?sistance. On peut m?me, par les variations de la r?sistance, voir si le sujet a des r?ves ou non et si ceux-ci sont calmes ou mouvement?s. Toute ?motion, m?me temporaire, agit sur la r?sistance. Celle-ci varie non seulement selon les excitations physiques ou psychiques, elle varie selon la personne et sa condition du moment. Il y a des personnes plus r?sistantes que d'autres. La r?sistance est tr?s basse chez les nerveux, chez les buveurs et les fumeurs. Elle est basse chez les sujets hypnotis?s aussi, mais avec des renforcements subits et extraordinaires d?s que se produit une excitation externe. Ces recherches seraient ? poursuivre et ? d?velopper; peut-?tre en pourrait-on tirer des conclusions int?ressantes pour la psychologie et la physiologie. LA NEIGE A G?NES. Nous pestons quand la neige envahit nos rues, couvre nos toits. Nous soupirons apr?s les ti?des journ?es de printemps,--ou r?vons de fuir vers de chim?riques climats, des Rivieras ?ternellement douces. Or, les habitants de ces contr?es privil?gi?es sont, eux, dans la joie, quand, d'aventure, les blancs flocons leur arrivent. Il a neig?, l'autre semaine ? G?nes. ?'a ?t? un enchantement, un divertissement tomb? du ciel et bien accueilli. Des gens graves se mitraillaient, dans les rues, ? coups de boules blanches et l'on a concouru ? qui ferait la plus belle statue de neige. Si bien qu'on a vu un sculpteur connu en Italie et m?me au del? des fronti?res, M. Achille Canessa, l'auteur de quelques monuments fun?raires fameux et de plusieurs statues de Christophe Colomb ?rig?es en Am?rique, prendre l'?bauchoir pour modeler ? la h?te, en quelques heures, une s?rie de statues qui ont soulev?, jusqu'? ce que le soleil les fondit, l'admiration des G?nois. PARIS A L'?POQUE QUATERNAIRE. Dans les sables et graviers quaternaires mis ? nu lors des fouilles pratiqu?es pour la construction du M?tropolitain, au sud de Saint-Germain-des-Pr?s, dans la rue de Rennes, M. Capitan a recueilli, avec de nombreux silex taill?s, une dent de mammouth parfaitement conserv?e, et M. Thieullen, une molaire d'un rhinoc?ros de la m?me ?poque. D?j?, en 1867, M. Gaudry avait trouv?, dans les alluvions sableuses du sol de Paris, du c?t? de Grenelle, sur l'emplacement actuel de l'H?pital Necker, des silex et des ossements de mammif?res; et en creusant les fondations de l'H?tel des postes, M. Guadet, architecte, y avait recueilli une dent d'?l?phant. Depuis, encore, M. Thieullen, ? Vaugirard, avait trouv? une fort belle m?choire inf?rieure de mammouth, qui figure dans la galerie du Mus?um. Enfin, en 1897, M. H?nault, en construisant le pont Caulaincourt, au cimeti?re Montmartre, avait d?couvert un squelette entier de mammouth. Il y avait donc, ? Paris, durant l'?poque du quaternaire inf?rieur, un mouvement intense de vie; mais c'?taient surtout des ?l?phants qui se promenaient sur l'emplacement de nos boulevards actuels. LE RENDEMENT DES ANIMAUX DE BOUCHERIE. Ce n'est pas tout, pour un animal de boucherie, de poss?der un poids qui lui assure le premier rang: il faut encore que ce poids soit fait de parties utilisables pour l'alimentation. Autrefois, on prenait la peine de d?terminer le rendement des animaux prim?s; mais cela est tomb? en d?su?tude, malgr? que les ?leveurs et les engraisseurs y auraient un grand int?r?t. Cependant, en Angleterre, cette pratique est encore en vigueur et apr?s le Concours d'animaux gras qui eut lieu ? Londres avant la f?te de No?l, on a recueilli, sur le rendement des animaux ? l'abattoir, de tr?s int?ressantes donn?es. Sur 78 jeunes boeufs ou g?nisses abattus, quatre ont donn? un rendement sup?rieur ? 70%. Le rendement le plus ?lev? a ?t? de 73.28%, pour un boeuf Durham ?g? de 1.063 jours qui pesait pr?s de 826 kilos. Un boeuf crois? Durham-Angus, qui pesait 841 kilos ? l'?ge de 1060 jours, a donn? comme rendement, 71.44%. Une g?nisse Durham, expos?e par le roi d'Angleterre, avait obtenu un premier prix, avec un poids vif de 736 kilos; son rendement a ?t? de 70.77% Sur un lot de 39 moutons, 2 seulement ont eu un rendement sup?rieur ? 70%. Le plus ?lev?, 75.97% a ?t? atteint par un ?norme mouton Oxfordshire, ?g? de 21 mois, qui pesait 150 kilos. Un mouton Southdown, ?g? de 630 jours, qui pesait vif 92 kilos, a donn? un rendement de 70.73%. En communiquant ces int?ressants documents ? notre Soci?t? nationale d'agriculture, M. Vacher a demand? avec raison que des exp?riences analogues aient lieu en France, au moment du Concours g?n?ral agricole de Paris. Cette enqu?te permettrait de constater les progr?s r?aliser au point de vue de la boucherie par les races fran?aises. LA SURDI-MUTIT? ET LES UNIONS CONSANGUINES. D'apr?s une opinion assez r?pandue, les unions consanguines seraient tr?s expos?es ? produire la surdi-mutit? cong?nitale chez les enfants. Or, d'apr?s une r?cente statistique du docteur Castex, sur 10 cas de surdi-mutit? cong?nitale on n'en rencontrerait pas plus d'un dans lequel la consanguinit? des parents puisse ?tre mise en cause. Pour les autres, la tuberculose, le rachitisme, le saturnisme, l'alcoolisme et la syphilis ont ?t? reconnus chez les ascendants. En pr?sence d'une telle richesse de causes, le plus simple est de reconna?tre que nous ignorons compl?tement les causes de la surdi-mutit? cong?nitale. Quant aux cas de surdi-mutit? acquise,--leur proportion est, sur l'ensemble, de 32 0/00 un tiers environ,--on a pu les rapporter aux infections des m?ninges et du cerveau et aux diverses maladies infectieuses, telles que la fi?vre typho?de, la dipht?rie, la scarlatine, etc. Au total, toutes les maladies pourraient entra?ner la surdi-mutit?, qui ne serait, d?s lors, qu'une localisation assez rare et malheureuse d'une infection g?n?rale dans un centre nerveux de moindre r?sistance. BAINS CHAUDS OU BAINS FROIDS? La temp?rature des bains, on le sait, n'est point indiff?rente. Des recherches r?centes confirment nettement cette notion. A la Soci?t? de th?rapeutique, M. Deschamps, de Rennes, a insist? sur l'utilit? des bains froids pour les ob?ses. Chez ces sujets, dit-il, l'accumulation de graisse est li?e ? un d?faut de rayonnement calorique. Alors, pour augmenter ce rayonnement, M. Deschamps provoque la r?frig?ration par un bain ti?de prolong?. Le premier bain se donne ? 33? les suivants ? des temp?ratures inf?rieures, mais qui ne descendent jamais au-dessous de 25?. Les bains se donnent tous les deux jours et durent de 15 ? 45 minutes, suivant la susceptibilit? du sujet qui doit sortir de l'eau d?s qu'il a la chair de poule, le frisson ou des tremblements. Durant le bain on constate que le pouls s'acc?l?re et que la temp?rature centrale s'?l?ve. D'apr?s M. Deschamps, ces bains, en augmentant le rayonnement calorique, diminuent vite l'ob?sit?, sans toutefois affaiblir le malade. L'ob?se doit donc rechercher le bain ti?de. Le neurasth?nique, par contre, devra rechercher le bain chaud. C'est du moins l'opinion de M. U. Alessi, qui ne s'est pas bien trouv? de l'hydroth?rapie froide pour ses neurasth?niques et qui a remarqu?, par hasard, chez ceux-ci des effets tr?s favorables ? la suite de bains chauds. Le neurasth?nique se trouvera particuli?rement bien du bain chaud pris le matin au lever. Le bain doit ?tre aussi chaud que possible, tout en restant agr?able au malade. Cette hydroth?rapie chaude est tr?s calmante, dit M. Alessi; les bains--qui doivent ?tre de 40 minutes environ--suppriment les ?tats d'excitation et les remplacent par un bien-?tre tr?s prononc? qui permet au malade d'aller ? ses affaires et d'?tre, pour un temps au moins, plus supportable pour son entourage. LA M?DAILLE DU PR?SIDENT STEIJN Avant son d?part de Paris pour le Natal, le mois dernier, M. Steijn, ancien pr?sident de l'?tat d'Orange, a re?u du comit? franco-sud-africain, ayant ? sa t?te son pr?sident d'honneur et pr?sident, M. Louis Herbette, conseiller d'?tat, et le s?nateur Pauliat, son m?daillon, oeuvre remarquable d'un des membres du comit?, le graveur en m?dailles Henri Dubois, de l'Institut, auteur de la belle m?daille comm?morative du pr?sident Kr?ger. L'Amant et le M?decin. Jean de Merrien est issu d'une famille fort aristocratique. ?lev? chez les j?suites, il y a rencontr? les m?mes sentiments religieux et traditionnels que dans sa maison. Mais, peu ? peu, l'esprit du si?cle l'a p?n?tr?; les amis nouveaux l'ont orient? d'un autre c?t?; il a lu et discut? les philosophes ? la mode. Aussi sa foi catholique et monarchiste s'est-elle singuli?rement affaiblie. Un jour, son p?re le fait d?ner avec une chanoinesse, un dominicain et un abb?. Du premier coup, et dans les moindres mots de la conversation, Jean de Merrien constate tout le d?saccord qui s'est fait entre ses h?tes et lui. Il ne les comprend plus. Ce sont des croyants, tandis qu'en son esprit le sens critique s'est ?veill?. En cet ?tat Jean de Merrien fait son entr?e dans la vie... et dans la vie amoureuse. Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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