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Munafa ebook

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Read Ebook: L'Illustration No. 3676 9 Août 1913 by Various

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Ebook has 93 lines and 9945 words, and 2 pages

rie Iliadis vient de tirer sa premi?re salve. Au del? d'un petit bois, au loin, la fum?e des ?clatements monte...

Alors le tir bulgare, brusquement, s'arr?te... L'extraordinaire Iliadis a, du premier coup, trouv? l'emplacement des 120.

Le g?n?ral Manoussoyannakis, litt?ralement, se pr?cipite sur nous:

--Eh bien, vous avez vu? Du premier coup! hein? Ce n'est pas extraordinaire? Il faut le photographier, cet Iliadis, vous savez!...

Une demi-heure plus tard seulement, le tir bulgare reprend, d?sordonn?...

Au loin, vers l'entr?e m?me du d?fil?, une haute fum?e bleu?tre et qui dure.

La carte indique un pont de ce c?t?. Selon toute vraisemblance, c'est ce pont qui doit br?ler. Donc les bulgares l'ont repass?, vers le nord.

JEAN LEUNE.

LA REPRISE D'ANDRINOPLE PAR LES TURCS

Andrinople, 30 juillet.

Enver bey, l'instaurateur de la libert? en Turquie, est au milieu de ces soldats pour enflammer au besoin leur courage. Sera-ce n?cessaire? Ces troupes ne ressemblent gu?re ? celles que j'ai connues au d?but de la guerre balkanique. Compos?es d'?l?ments h?t?rog?nes, sans lien, sans coh?sion, et surtout sans administration, celles-ci marchaient avec cette passivit? qui d?nonce une absence de conviction et de fermet?. Il n'en est plus de m?me aujourd'hui.

Les soldats command?s par Izzet pacha sont entra?n?s; ils montrent une tout autre allure que les malheureux soldats de Chukri pacha. Les officiers, eux aussi, en uniformes moins brillants, mais d'aspect beaucoup plus militaire, ne se prodiguent ni en vaines paroles ni en vaines parades. Ils sentent que s'ils sont venus ici, gr?ce ? une s?rie de circonstances impr?vues, ils sont investis d'un devoir sup?rieur, celui de reprendre une ville qu'ils consid?rent comme le rempart indispensable de leur capitale, et celui de venger leurs fr?res, non seulement ceux qui sont tomb?s en soldats sur le champ de bataille, mais aussi, mais surtout ceux qui ont ?t? mis ? mort au milieu de tortures ?pouvantables.

C'est un voyage instructif que celui de Constantinople ? Andrinople par la ligne des chemins de fer orientaux. Sur tout le parcours de Hademkeui ? Ourli, en passant par Tchataldja, Sin?kli, Tcherkeskeui, Tchorlou, Loule-Bourgas, en regardant autour de ces stations tristement c?l?bres, marqu?es par un long martyrologe, on n'aper?oit que des ruines fumantes, des maisons calcin?es, des pans de murs ensanglant?s, parsem?s ?? et l? de gros clous o? pendent des chevelures de femmes. Ce que cela signifie, on le devine.

Par ailleurs, comment parler sans fr?mir des attentats, des meurtres, des viols, des raffinements de cruaut? qui ont pr?sid? ? la torture de toutes ces victimes, dont le grand crime ?tait d'avoir d?fendu leur pays et d'appartenir ? la foi musulmane? Des photographies prises sur le vif t?moignent des horreurs commises. Je ne suis pas dispos? ? faire un proc?s de tendance; mais comment se refuser ? croire ? de telles monstruosit?s? L'impitoyable kodak est l? poulies attester. Il semble v?ritablement que les soldats bulgares, en se retirant, aient ?t? saisis par la folie de la destruction et le d?lire du sang.

La civilisation europ?enne refuserait-elle de reconna?tre aux Turcs le droit de reprendre une terre gorg?e du sang de leurs fr?res et de leurs martyrs? Elle leur est devenue deux fois sacr?e, cette terre, et par les souvenirs du pass? et par les horreurs du pr?sent.

Un mouvement g?n?ral, d'ailleurs, se manifeste dans toutes les classes de la population, sans distinction de race, de culte ou de religion, pour protester contre le joug bulgare et fl?trir les atrocit?s commises. Ce mouvement de r?probation est all? jusqu'? r?unir, le mardi 29 juillet, dans un meeting monstre, plus de 30.000 personnes. Des orateurs grecs, arm?niens, isra?lites, turcs, ceux-ci avec moins de v?h?mence que ceux-l?, ont prononc? des discours enflamm?s pour demander qu'Andrinople reste ? ses l?gitimes ma?tres, revenus ici en v?ritables lib?rateurs, d?clarant qu'ils sont pr?ts ? tous les sacrifices pour maintenir ce pays sous la domination ottomane. Les d?cisions de ce congr?s ont ?t? pr?sent?es sous forme de voeu aux repr?sentants de toutes les puissances, avec pri?re de les transmettre ? leurs gouvernements respectifs.

L'Europe resterait-elle indiff?rente aux suffrages de cette population ?prouv?e par tant de malheurs? Les trait?s, objectera-t-on. Il faudrait faire bien des recherches pour en trouver un seul qui ait ?t? respect? depuis cent cinquante ans, et il peut para?tre bizarre qu'? une ?poque o? l'opinion publique m?ne le monde, on veuille juguler tout un peuple contre la volont? qu'il exprime en toute ind?pendance. On n'y r?ussira pas, d'ailleurs, ? moins de vouer ce pays ? des h?catombes perp?tuelles. Mais n'est-ce pas assez de sang comme cela?...

UN CADEAU IMP?RIAL A LA NORV?GE

La statue colossale de Eridtjhof, don de Guillaume II ? la Norv?ge, s'?l?ve maintenant au bord du fjord, ? Vangsnes, sur le tumulus o? reposent le h?ros Scandinave et Ingeborge, qu'il aima. Elle a ?t? inaugur?e, la semaine derni?re, par l'empereur allemand et le roi de Norv?ge en pr?sence de toute la flotte allemande dont il est parl? plus loin. Elle est vraiment gigantesque, et l'auguste donateur, aupr?s d'elle, para?t un pygm?e.

L'empereur, en faisant remise de ce monument au roi Haakon, chanta, bien entendu, la gloire de l'?p?e Agurwadel, l'arme ch?rie de Eridtjhof, et s'appliqua, en les rapprochant sous la classification de <>, ? faire des Norv?giens les proches parents des Allemands.

LES ESCADRES ALLEMANDES

SUR LA COTE DE NORV?GE

Avec ses innombrables mouillages tr?s s?rs, accessibles aux plus grands b?timents modernes, son archipel c?tier ? l'abri duquel des flottes peuvent, en toute s?curit?, charbonner ou se r?parer, la c?te sud-ouest de Norv?ge, en saillie entre la mer du Nord et le Skager-Rack, constitue une base d'op?rations navales de premier ordre. Comme le parlement de Christiania, ennemi des d?penses militaires, l'a laiss?e sans d?fense, cette importante position strat?gique se trouve ? la disposition du premier occupant. Aussi, depuis longtemps les escadres allemandes viennent-elles manoeuvrer dans ces parages et ont-elles reconnu avec le plus grand soin toutes les entr?es dans les ports et dans les fjords, afin de pouvoir ?voluer sans le secours des pilotes. A la premi?re alerte s?rieuse avec la Grande-Bretagne, s'?tablir sur la c?te de Norv?ge pour attaquer de l? l'Angleterre, tel paraissait ?tre le plan de l'amiraut? allemande. Mais ce n'?tait l? qu'une hypoth?se. Le dispositif adopt? ces jours derniers par la flotte germanique ne laisse plus, ? cet ?gard, aucun doute.

CHARLES RABOT.

UN A?ROPLANE G?ANT

De fait, si la Russie occupe dans le domaine de l'aviation la premi?re place apr?s la France par le nombre de ses appareils et de ses pilotes, elle se classe, au point de vue de la construction, ? la suite de la plupart des pays ayant une industrie a?ronautique propre. Elle est tributaire principalement de l'industrie fran?aise.

Or, on sait quelle longue pratique est n?cessaire dans cette nouvelle industrie pour obtenir quelques progr?s et sous ce rapport, seule la France, a pu prendre jusqu'ici toutes les initiatives. Et voici qu'on annonce la construction, dans le pays le moins pr?par? ? cette fin, d'un a?roplane d'une hardiesse de conception et d'ex?cution v?ritablement impressionnante et dont la r?alisation semble devoir ouvrir une voie nouvelle ? l'a?ronautique!

Cet appareil de Sikorsky est un biplan, dont la surface portante sup?rieure est plus grande que l'inf?rieure: elle a une envergure de 27 m?tres et son ?tendue totale est de 130 m?tres carr?s. Le poids de l'appareil est de 3.000 kilos, et il peut soulever, en plus de son ?quipage et de ses passagers , des provisions et du combustible pour vingt heures et une charge de 800 kilos.

Il est muni ? cet effet de quatre moteurs d'automobile de 100 chevaux chacun, faisant actionner quatre h?lices. Le fuselage est en bois; ? l'avant, est m?nag? un balcon d?couvert, pour l'observateur. En arri?re du balcon, est une spacieuse cabine vitr?e pour deux pilotes, avec deux volants de conduite. Puis viennent une cabine plus grande pour les passagers, les d?p?ts de provisions, d'outils, etc., un couloir, et, enfin, une autre cabine avec un divan pour le repos et le sommeil.

Cette disposition permet aux pilotes de se relayer, aux m?caniciens de surveiller, et, au besoin, de r?gler les moteurs durant le vol. Car l'appareil peut continuer sa marche avec trois et m?me avec deux moteurs seulement. D'autre part, malgr? la masse ?norme du <>, il a pu d?velopper une vitesse allant jusqu'? 110 kilom?tres ? l'heure.

Cet appareil a d?j? effectu? une s?rie de vols, dont le plus long fut de deux heures, ? une altitude moyenne de 500 m?tres. Pendant ces vols, on proc?da ? nombre d'exp?riences: les pilotes se relayaient librement; les passagers se promenaient ? travers les cabines et sortaient sur le balcon de l'avant. On arr?ta un moteur, puis le deuxi?me, et l'appareil poursuivit sa marche r?guli?re, alors m?me que deux moteurs furent arr?t?s du m?me c?t?.

Ces derni?res assertions soulev?rent une incr?dulit? particuli?re, lorsqu'elles furent avanc?es par les premi?res d?p?ches re?ues en France. Le <> a pourtant ?volu? dans ces conditions avec une r?gularit? parfaite en pr?sence des autorit?s russes comp?tentes, au-dessus de Saint-P?tersbourg m?me, o? une foule de spectateurs le suivit du regard.

E. HALP?RINE-KAMINSKY.

UN KRACH COMMERCIAL

Une nouvelle stup?fiante se r?pandait, mardi dernier, dans Paris. M. Armand Deperdussin, le constructeur d'a?roplanes dont, quotidiennement, on lisait le nom dans le journaux, directeur d'une entreprise qu'on croyait en pleine prosp?rit?, membre du Comit? de l'A?ro-Club, chevalier de la L?gion d'honneur depuis quelques mois, venait d'?tre arr?t?.

Une plainte en <> avait ?t? d?pos?e par M. Ehrmann, pr?sident du Conseil d'administration du Comptoir industriel et colonial, associ? avec le constructeur d'a?roplanes, depuis une douzaine d'ann?es, dans des sp?culations... sur les soieries. C'est au cours de ces op?rations que M. Deperdussin aurait d?tourn?, ? son profit, par des agissements frauduleux qu'il serait trop long d'exposer ici, des sommes consid?rables: son passif serait de plus de 30 millions, son actif de 10 millions, au maximum. C'est donc l'un des krachs les plus importants qu'on ait connus.

Ces sommes formidables auraient ?t? englouties dans la cr?ation d'usines de construction d'a?roplanes, la cr?ation de prix d'aviation, la fondation d'?coles de pilotage, l'acquisition d'un a?rodrome et de deux ch?teaux,--et sans doute aussi d?vor?es en partie, au cours d'une vie trop large, en des compagnies ruineuses.

CE QU'IL FAUT VOIR

PETIT GUIDE DE L'?TRANGER

Semaine de vacances... qui sera vide, ou peu s'en faut, d'attractions mondaines, mais o? deux spectacles populaires valent d'?tre signal?s ? l'attention des ?trangers: ce sera, demain dimanche, une f?te nautique dans le bassin de la Villette: et vendredi prochain, jour de l'Assomption, les <>, du Parc aux Princes.

Aussi bien pourquoi ne pas inviter la foule qui, dans huit jours, ira applaudir les coureurs du Parc aux Princes, et ne pas aller passer notre dimanche au del? des fortifications?

Paris, les dimanches d'?t?, n'est plus gu?re, en effet, dans Paris; il est o? sont les Parisiens: ? la campagne. Et ce n'est pas perdre son temps que de l'y suivre. Il ne faut pas se lasser de le r?p?ter aux voyageurs qui passent: les monuments, les th??tres, les mus?es, les tr?sors de cath?drales--tout ce qui semble faire la splendeur d'une ville--ne d?crivent pas son ?me tout enti?re, et n'expriment, en tout cas, qu'une partie de ce qu'on pourrait appeler son visage. Baedeker ne dit pas tout; les dictionnaires non plus; et c'est justement ? ces spectacles qu'ils ne mentionnent point parce qu'ils les d?daignent ou parce qu'ils les ignorent; c'est ? ces tableaux d'intimit?--et d'un pittoresque si changeant--qu'il faut s'arr?ter, si l'on veut avoir vu Paris vivre, raisonner, sentir...

De ces visions, l'une de celles qui m'a toujours le plus amus? et, le dirai-je? le plus ?mu, c'est Paris, les dimanches d'?t?, ? la campagne. Ce n'est pas un d?part, c'est une ru?e; c'est l'irruption fr?n?tique--sur les champs--des pauvres petits rats des villes...

Amis ?trangers, n'allez pas, si vous ?tes curieux de suivre, pendant une journ?e de dimanche d'?t?, le peuple de Paris vers la banlieue, n'allez pas, ing?nument l'attendre ? la premi?re venue de nos gares. Il y a des gares privil?gi?es, celles <>; par exemple, la gare du Nord, ? cause de la for?t de Montmorency toute proche; les gares de l'Est et de Vincennes, ? cause des rivi?res propices ? la p?che, au canotage, aux faciles ?bats des nageurs; et celles de l'Ouest aussi, qui m?nent ? Versailles, aux bois de Viroflay, ? Saint-Germain, et--plus pr?s, car ce sont l? d?j? de co?teux voyages pour les petites bourses--au d?licieux parc de Saint-Cloud, aux coteaux de Meudon, aux guinguettes de Clamart.

Vers ces joies du dimanche, l'ouvrier parisien se pr?cipite avec une impatience d'enfant <>. Ce sont toujours les m?mes joies, et l'on dirait qu'il en attend, chaque dimanche, des surprises nouvelles; que c'est la premi?re fois qu'il monte dans un train, qu'il voit des arbres et de l'eau. La jolie aventure, pour les pauvres gens, qu'un peu de libert?! Et comme on a travaill? d?j?, sans s'en apercevoir, pour mieux jouir, pendant une journ?e, du droit de ne rien faire!

... Et l'on revient comme on ?tait parti. Il faut marcher encore, s'?craser aux gares; les filets ? provisions sont vides, mais on sent peser sur soi dix heures de canicule; et le gosse qu'il faut porter dans la cohue semble plus lourd aussi. Et puis il y a les bouquets; et pour ceux qui, toute la journ?e ont, sous le soleil, intr?pidement, <>, il y a la friture qu'on rapporte. On n'en peut plus; on est, ? la fin de cette journ?e de repos, bien plus ?reint? qu'? la fin d'une journ?e de travail. Mais quoi? On a vu <>, on s'est senti libre, on a cueilli des fleurs; on est content. Le peuple de Paris est un peuple de po?tes.

UN PARISIEN.

AGENDA .

LES TH??TRES

DOCUMENTS et INFORMATIONS

LES OISEAUX FAMILIERS.

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