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Read Ebook: Les Tourelles: Histoire des châteaux de France volume II by Gozlan L On
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 1149 lines and 71831 words, and 23 pagesLES TOURELLES. Romans du m?me Auteur; LE NOTAIRE DE CHANTILLY, 2 vol. in-8. 15 fr. LES M?ANDRES, 2 vol. in-8. 15 WASHINGTON LEVERT ET SOCRATE LEBLANC, 2 vol. in-8. 15 LE M?DECIN DU PECQ, 3 vol. in-8. 22 50 Sous Presse: LA CONJURATION DU SOULIER, roman historique, 2 vol. in-8. UNE NUIT BLANCHE, 2 vol. in-8. Paris.--Imprimerie de Ve Dondey-Dupr?, rue Saint-Louis, 46, au Marais. LES TOURELLES HISTOIRE DES CHATEAUX DE FRANCE, PAR M. L?ON GOZLAN. PARIS. Dumont, Libraire-Editeur, PALAIS-ROYAL, 88, AU SALON LITT?RAIRE. Le projet eut l'agr?ment du roi. La f?te fut fix?e au 17 ao?t 1661. Six mille invitations furent envoy?es. Il y en eut pour l'Italie, pour l'Espagne et pour l'Angleterre. On vit ? Vaux des repr?sentans de ces trois contr?es et les ambassadeurs de tous les peuples. Un roi et une reine s'y trouv?rent. Au nombre des invit?s ?taient Gourville et le mar?chal de Clairembault. La route de Paris ? Vaux ?tait longue, chaude par le mois d'ao?t o? l'on ?tait; ils s'arrang?rent pour la faire de compagnie. Ils partirent de grand matin dans une cal?che massive, qui rachetait ce d?faut d'?l?gance par une solidit? dont le premier avantage ?tait d'asseoir le corps dans un repos parfait. Gourville n'?tait pas press? d'arriver; le mar?chal, qui ?tait un peu gros, n'avait garde de se plaindre de la lenteur de l'?quipage. En ce temps-l?, l'activit? de feu qui nous fait aujourd'hui d?vorer l'espace ?tait inconnue. A quoi e?t-elle servi? on ne devenait pas noble en courant. D'ailleurs bien emp?ch? e?t ?t? celui qui aurait pr?tendu aller vite et sans accident sur les grands chemins, m?me sans exception de ceux qui ont encore conserv? le nom de routes royales. Arriv?s ? la barri?re de Fontainebleau, les deux amis, malgr? l'?quilibre de leur ame, n'envisag?rent pas sans effroi le long ruban de chemin qu'ils avaient ? parcourir, et qui s'?tendait devant eux, blanc de soleil et de poussi?re, jusqu'? Villejuif. --O? donc nous rafra?chirons-nous, Gourville? --J'allais vous le demander, mar?chal. --Parbleu, ? Ris, Gourville, ? votre ferme. --Merci de la gr?ce, mar?chal; mais d'ici l?? --D'ici l??... Vous avez donc bien bon app?tit? Il est si matin! --Ce n'est pas l'app?tit..... --Si c'est encore la soif, Gourville, nous boirons le coup de l'?trier ? chaque relais, me proposant, mon h?te, de vous faire servir du meilleur ? Beauvoir, ? ma ferme aussi. Gourville, qui n'avait pas ?t? compris, se tut. Une heure apr?s, par le travers de Bic?tre, Clairembault abaissa les stores et conseilla ? Gourville d'en faire autant de son c?t?. Un balancement doux, presque nul, le petit cri du sable broy? sous les roues, l'odeur de la campagne, le bourdonnement des moucherons d'?t? autour de la peinture de la cal?che, le jour vert et rose filtr? par la soie des rideaux, invitaient les voyageurs au sommeil. --Allez-vous dormir, Gourville? --Si vous ne causez pas, mar?chal... --Vous auriez tort, Gourville. Plus tard vous trouveriez le vin amer. Par cette chaleur, le sommeil ?paissit la langue: n'y aurait-il pas mieux? Et le mar?chal fit le geste d'arrondir son bras vers les basques de son habit. A peine le ramenait-t-il avec une certaine circonspection ? son attitude naturelle, que Gourville, par instinct, plus que par imitation, achevait d'accomplir le m?me mouvement. Quatre mains se rencontr?rent, cachant par paire un objet de mince volume. C'?taient deux jeux de cartes. --Vive vous! Gourville, vous ?tes homme de fine pr?voyance. --A merveille, mar?chal, et voyons si vous me battrez comme vous avez battu les Allemands. Enlev? ? la banquette, un coussin de velours s'appuya sur nos voyageurs, qui, illumin?s de cette joie discr?te et communicative qu'auraient deux amans ? se rencontrer dans un m?me aveu et ? se presser les genoux, joignirent les leurs et se regard?rent comme sauv?s des ennuis de Paris ? Vaux. --Un instant! Gourville, pardon. Battez les cartes en attendant. --Faites, mar?chal. Clairembault souleva le store et cria:--Cocher! aussi lentement que vous pourrez. --Monseigneur, plus lentement, c'est impossible. Les chevaux dorment, s'ils ne sont morts. --C'est bien, La Brie, toujours ainsi. Le chemin ne fut plus troubl? par aucun bruit de roues, les voyageurs par aucune secousse. Le sifflement des cartes qui effleuraient le velours du coussin fut seul sensible. En entrant dans Villejuif, Gourville avait d?j? perdu cinq cents belles pistoles. Tandis qu'on relayait, lui et son adversaire eurent le temps d'aller saluer une dame d'Humi?res retir?e dans un ch?teau des environs. Ils ?taient de retour que les chevaux ?taient ? peine attel?s. De nouveau en route, le mar?chal, trop homme du monde, ou plut?t de cour, pour profiter brutalement de la victoire, proposa la revanche ? Gourville. Gourville accepte. Les cartes sont ?tal?es. Il est inutile de constater l'imperturbable lenteur des chevaux, bien qu'ils fussent tout frais sortis des ?curies, et que la route de Villejuif ? la Cour-de-France soit unie comme l'eau. Add to tbrJar First Page Next Page |
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