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Munafa ebook

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Read Ebook: Musiciens d'autrefois by Rolland Romain

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Ebook has 798 lines and 104305 words, and 16 pages

Ce qu'il y avait encore, dans l'Italie, de fra?cheur et de force, on l'a vu, par la suite, aux richesses qu'elle trouva moyen de r?pandre, avec un faste de prodigue, dans la forme d'art hybride o? elle se trouvait r?duite: l'op?ra, par lequel elle conquit le monde qui l'avait conquise.

LE PREMIER OP?RA JOU? A PARIS:

<> DE LUIGI ROSSI

MAZARIN ET LA MUSIQUE

Il n'en fut rien pourtant. Mazarin s'ent?ta, fit un second essai, et ici entrent en ligne des personnages, dont notre histoire musicale n'a tenu jusqu'ici aucun compte, bien qu'ils aient eu une action d?cisive pour la fondation de l'op?ra en France. Je veux parler de l'arriv?e ? Paris des princes Barberini.

LES BARBERINI EN FRANCE

Les ?v?nements favoris?rent singuli?rement ce projet. Le pape Barberini mourut en 1644. L'?tourderie politique de ses neveux porta au tr?ne pontifical l'ennemi de la France et leur propre ennemi, le cardinal Panfili . Les pers?cutions commenc?rent bient?t contre tout ce qui avait eu part au gouvernement pr?c?dent.

Innocent X, voulut faire rendre compte aux Barberini de leurs exactions financi?res. Les Barberini, d?j? occup?s depuis 1640 par leurs d?m?l?s avec les princes italiens, et en guerre avec le duc de Parme, durent fermer leur th??tre. Les musiciens et les acteurs romains ?migr?rent. Les princes Barberini eux-m?mes quitt?rent Rome, o? leur biens et leur vie ?taient menac?s. Le cardinal Antonio, pour ?chapper au proc?s de concussion qu'on instruisait contre lui, se sauva par mer des ?tats Pontificaux, et arriva en France, en octobre 1645. Le cardinal Francesco et don Taddeo suivirent son exemple: apr?s quatre jours de temp?tes, qui firent errer leur navire tout autour de la Sardaigne et de la Corse, ils abord?rent ? Cannes, en janvier 1646, dans le plus complet d?nuement. Mazarin, qui s'?tait brouill? de fa?on ?clatante avec eux apr?s l'?lection d'Innocent X, ne leur garda pas rancune; il se donna le luxe de prendre la d?fense des proscrits et de les prot?ger magnifiquement. Il alla au devant du cardinal Francesco, le re?ut affectueusement, et l'installa dans son palais. A son tour, arriva ? Paris, le 3 octobre 1646, la princesse de Palestrina, dona Anna Colonna, femme de don Taddeo; et la reine l'accueillit avec amiti?. Ainsi toute cette puissante maison Barberini ?tait fix?e ? Paris, ? la fin de 1646, et dans des rapports si intimes avec la cour qu'en novembre 1647 Mazarin pensait marier une de ses <> ? un Barberini.

Or ce fut pr?cis?ment cette ann?e que l'op?ra italien fit ses d?buts retentissants ? Paris, sous les yeux des Barberini. Nul doute qu'ils n'y aient pris part. Cette forme d'art ?tait en partie leur oeuvre; leur orgueil ?tait int?ress? ? son succ?s; et nous savons quelle surveillance minutieuse les cardinaux Francesco et Antonio exer?aient sur leurs repr?sentations de Rome. Les chanteurs et les machinistes italiens de Paris ?taient leurs familiers; et si d'autres princes, avant eux, avaient essay? le drame musical ? Florence et ? Rome, la <>, qui allait devenir l'Op?ra fran?ais, ?tait proprement Barberini.

LUIGI ROSSI AVANT SON ARRIV?E EN FRANCE

Avec Monteverde, nous trouvons, parmi les cr?ateurs de la sc?ne dramatique de chambre, certains des ma?tres les plus c?l?bres de l'op?ra romain: comme les deux fr?res Mazzocchi, Vergilio et surtout Domenico Mazzocchi, qui mit en musique des sc?nes de Tasso et de Virgile. D'une fa?on g?n?rale, il semble que la Cantate ait ?t? la cr?ation propre des ma?tres de l'op?ra romain et v?nitien, ? l'exception peut-?tre de Cavalli, trop homme de th??tre, d'un style trop large et d'un g?nie trop populaire pour ?tre tr?s attir? par ce genre de concert, qui se d?veloppa consid?rablement apr?s 1640, et qu'illustrent les noms de Carissimi et de Luigi Rossi.

Rien de plus naturel que les musiciens de l'op?ra aient cherch? ? transporter au concert leur nouveau style dramatique. Mais rien de plus dangereux pour leur art. Qu'?taient ces concerts? Des r?unions aristocratiques, des salons, c'est-?-dire les endroits du monde les moins faits pour l'expression libre et vraie des passions. Si frivole que soit le public de th??tre, si pr?occup? qu'il soit de parader, de lorgner, de flirter et de bavarder, la mise en sc?ne et l'action repr?sent?e maintiennent dans l'op?ra un certain souci de v?rit? et de vie dramatique. Mais des oeuvres ?crites pour des soir?es mondaines, pour des chanteurs ? la mode, des fragments d?tach?s de sc?nes musicales, ex?cut?es au milieu des conversations et des petites intrigues de salons, sont fatalement condamn?es ? perdre tout s?rieux de sentiment et ? refl?ter l'aimable banalit?, qui se d?gage de la soci?t? des gens d'esprit. Bien pis: il y a un lyrisme fade qui fleurit l?, une sorte d'id?alisme correct et distingu?, sans accent, sans v?rit?, ayant m?me peur au fond de la v?rit?, et qui n'a pas plus de rapports avec l'id?alisme vrai que la d?votion avec la pi?t? intime. Cet id?alisme galant et bien ?lev? fera le fond de l'inspiration des po?tes et des musiciens de la Cantate. Les personnalit?s s'effacent; on s'habitue ? se contenter d'une v?rit? d'? peu pr?s, d'une convention musico-dramatique, aussi fausse que celle des d?clamations po?tiques de salon, les plus fausses de toutes: car elles sont le plus d?plac?es . En revanche, ce public de salon est tr?s apte ? juger de la beaut? de la forme, de l'?l?gance d'expression, du bon go?t, d'une certaine perfection mod?r?e.

Aussi, la plupart des Cantates, qui se vident, de plus en plus, de tout contenu expressif, atteignent rapidement ? une grande beaut? plastique. Le musicien pouvait d'autant plus facilement la r?aliser dans cette forme d'art, qu'il n'y ?tait pas g?n?, comme dans l'op?ra, par la tyrannie de la situation dramatique, et qu'il lui ?tait loisible d'?quilibrer ? son gr? sa composition. La Cantate s'organisa donc tr?s vite, d'une fa?on classique.

Luigi Rossi, Carissimi, Cesti: de ces trois noms date l'orientation nouvelle de l'art. <>, les appellera Giac. Ant. Perti, en 1688>>,--sacrifiant ainsi aux trois grands ma?tres de la cantate et de l'op?ra de concert les Monteverde et les Cavalli, les g?nies libres, les g?nies de plein-air.

Tel ?tait, avant son arriv?e en France, le r?le artistique de ce Luigi, qui allait ?tre chez nous le fondateur de l'op?ra.

LA REPR?SENTATION D'ORFEO A PARIS

ET L'OPPOSITION RELIGIEUSE ET POLITIQUE

A L'OP?RA

Mme de Motteville donne sur la premi?re repr?sentation quelques d?tails int?ressants:

Cette com?die, dit-elle, ne put ?tre pr?te que les derniers jours du carnaval; ce qui fut cause que le cardinal Mazarin et le duc d'Orl?ans press?rent la Reine pour qu'elle se jou?t dans le car?me; mais elle, qui conservait une volont? pour tout ce qui regardait sa conscience, n'y voulut pas consentir. Elle t?moigna m?me quelque d?pit de ce que la com?die, qui se repr?senta le samedi pour la premi?re fois, ne put commencer que tard, parce qu'elle voulait faire ses d?votions le dimanche gras et que, la veille des jours qu'elle voulait communier, elle avait accoutum? de se retirer ? meilleure heure, pour se lever le lendemain plus matin. Elle ne voulut pas tout ? fait perdre ce plaisir, pour obliger celui qui le donnait; mais ne voulant pas aussi manquer ? ce qu'elle croyait ?tre de son devoir, elle quitta la com?die ? moiti?, et se retira pour prier Dieu, pour se coucher et souper ? l'heure qu'il convenait, pour ne rien troubler de l'ordre de sa vie. Le cardinal Mazarin en t?moigna quelque d?plaisir; et, quoique ce ne f?t qu'une bagatelle qui avait en soi un fondement assez s?rieux et assez grand pour obliger la Reine ? faire plus qu'elle ne fit, c'est-?-dire ? ne la point voir du tout, elle fut n?anmoins estim?e d'avoir agi contre les sentiments de son ministre; et, comme il t?moigna d'en ?tre f?ch?, cette petite amertume fut une grande douceur pour un grand nombre d'hommes. Les langues et les oreilles inutiles en furent occup?es quelques jours, et les plus graves en sentirent des moments de joie qui leur furent d?lectables.

J'ai peine ? croire que la mauvaise humeur persistante de Mme de Motteville contre Mazarin n'ait pas alt?r? sa clairvoyance, et que la reine ait agi en cette occasion contre le sentiment, et m?me sans l'assentiment du cardinal. Cette pieuse attitude n'?tait pas seulement affaire de conscience, mais acte de prudence politique. Les spectacles italiens soulevaient des temp?tes dans le clerg? de Paris. Depuis l'arriv?e de Leonora et surtout de Melani, la Reine ?tait devenue beaucoup plus passionn?e de musique et de th??tre que Mazarin m?me n'e?t voulu. Les repr?sentations alternaient avec les concerts; et, en 1647, la Reine, qui jusque-l? se cachait pour entendre la com?die, ? cause de son deuil, y alla publiquement tous les soirs. Les ennemis de Mazarin ne manqu?rent pas de crier au scandale; ils pouss?rent en avant un pr?tre, le cur? de Saint-Germain. Celui-ci se plaignit fort haut. La Reine inqui?te consulta des ?v?ques qui la rassur?rent. Le cur? de Saint-Germain ne se tint pas pour battu. Il alla trouver sept docteurs en Sorbonne, et leur fit signer <>. La Reine riposta, en faisant r?pondre par dix ou douze autres docteurs en Sorbonne que la com?die ?tait bonne et licite aux princes.

<> <>--Mais, ajoute Goulas, <>.

Mais ce qui rend cette pi?ce encore plus consid?rable et l'a fait approuver par les plus rudes censeurs de la com?die, c'est que la vertu l'emporte toujours au-dessus du vice, nonobstant les traverses qui s'y opposent: Orph?e et Eurydice n'ayant pas seulement ?t? constants en leurs chastes amours, malgr? les efforts de V?nus et de Bacchus, les deux plus puissants auteurs de d?bauches, mais l'Amour m?me ayant r?sist? ? sa m?re pour ne pas vouloir induire Eurydice ? fausser la fid?lit? conjugale. Aussi ne fallait-il pas attendre autre chose que des moralit?s honn?tes et instructives au bien, d'une action honor?e de la pr?sence d'une si sage et si pieuse reine qu'est la n?tre.

Malgr? toutes les pr?cautions, on n'?vita point les censures religieuses. <>

C'est l? ce qui explique que, malgr? le grand succ?s du premier op?ra italien ? Paris, il ait fallu attendre tant d'ann?es pour le voir d?finitivement install? en France.

L'ORFEO

Le beau sujet antique est compliqu? d'une foule d'incidents ridicules: A la veille de ses noces avec Orph?e, Eurydice, accompagn?e de son p?re, consulte sur l'avenir un augure qui l'effraie par des pr?sages mena?ants. Arist?e, fils de Bacchus, est ?perdument ?pris d'Eurydice, et supplie V?nus d'emp?cher le mariage. V?nus, qui hait Orph?e, fils du Soleil, son rival, ourdit des trames contre les deux amants. Elle prend la forme d'une vieille entremetteuse, et donne des conseils malhonn?tes ? Eurydice, qui l'?conduit; puis, ne pouvant d?cider son propre fils, Amour, ? changer les sentiments d'Eurydice, elle la fait mourir. Junon, par animosit? contre V?nus, prend parti pour Orph?e. Elle l'engage ? descendre aux Enfers, et ? chercher Eurydice. Afin de lui faciliter la t?che, elle ?veille la jalousie de Proserpine, en lui faisant remarquer les attentions de Pluton pour la belle morte. Proserpine, empress?e ? se d?barrasser d'une rivale, et tout l'Enfer, ?mu par les chants d'Orph?e, renvoient sur terre les deux ?poux; mais ceux-ci enfreignent les lois infernales, et Eurydice revient parmi les morts. Arist?e, d?sesp?r? par la fin tragique d'Eurydice, et poursuivi par l'ombre de sa victime, qui agite des serpents dans ses mains, devient fou et se tue. V?nus excite Bacchus ? venger sur Orph?e la mort de son fils. Bacchus et les Bacchantes d?chirent le chanteur thrace. Apoth?ose. La constellation de la Lyre s'?l?ve au firmament. Les choeurs chantent la grandeur de l'amour et de la fid?lit? conjugale; et Jupiter, dans un air r?citatif ? vocalises pompeuses, tire la morale de l'histoire en un madrigal ? l'adresse de la Reine.

Quelques bouffons ?gayent cette suite de catastrophes: c'est la Nourrice, gaillarde et int?ress?e; c'est un <>, , c'est-?-dire un Satyre; c'est Momus, qui m?dit des femmes. Les sc?nes trop s?rieuses sont farcies de clowneries. On est loin de la sobre trag?die de Rinuccini et de Striggio, de l'art concentr? et noblement plastique des Florentins. C'est ici le go?t v?nitien ou napolitain qui domine: un th??tre de pl?be opulente et remuante, non d'aristocratie intellectuelle.

Les relations de Renaudot et de Menestrier contiennent aussi, sur la mise en sc?ne et le jeu des acteurs, quelques d?tails qui compl?tent la physionomie du spectacle.

L'action commen?a par deux gros d'infanterie arm?e de pied en cap, qui repr?sentaient deux arm?es; elles se battirent, mais non jusques ? ennuyer la compagnie par leur chamaillis et le cliquetis de leurs armes. Une des arm?es assi?geoit une place, et l'autre la d?fendoit. Un pan de la muraille ?tant tomb? donna l'entr?e ? l'arm?e fran?oise, lorsque la Victoire descendant du ciel parut en l'air et chanta des vers ? l'honneur des armes du Roi et de la sage conduite de la Reine sa m?re. Nul ne pouvoit comprendre comment elle et son char triomphant pouvoient demeurer aussi longtemps suspendus.

On nous d?crit ensuite les d?cors et les changements ? vue. C'est d'abord <>. Puis, <>. <>.--L'entr?e des Enfers est repr?sent?e par <>.--Apr?s qu'Eurydice a ?t? rendue ? Orph?e, les monstres de l'Enfer ex?cutent un ballet grotesque, dont la musique n'a pas ?t? conserv?e dans la partition, et qui fut un des plus grands succ?s de la repr?sentation, <>, comme dit Renaudot. <>.--La danse ?tait fr?quemment m?l?e au chant. Ici, <> L?, <>. Plus loin, <>. Ou encore, <>.

Les artistes fran?ais avaient collabor? avec Torelli pour les d?cors et les costumes. Charles Errard, le futur directeur de l'Acad?mie de France ? Rome, en eut la haute direction; et ses projets furent ex?cut?s par une ?quipe de jeunes peintres et de sculpteurs, entre lesquels de S?ve l'a?n?, et Coypel, qui fit l? ses d?buts.

LUIGI ROSSI APR?S L'<>

Ce qui est certain, c'est que les Italiens lui firent mauvais visage, quand il revint chez eux. <>

A quelle ?poque eut lieu ce retour dans son pays? Nous l'ignorons. Nous savons seulement qu'il y mourut en 1653.

La c?l?brit? de Luigi avait aussi p?n?tr? en Angleterre, o? elle ?tait venue sans doute ? la suite de Saint-?vremond ?tabli ? Londres depuis 1670, et d'Hortensia Mancini, comtesse Mazarin, qui arriva en 1675 ? la cour d'Angleterre, fut la favorite de Charles II, et contribua ? la fondation d'un Op?ra italien et fran?ais ? Londres. Des recueils d'airs italiens, publi?s ? cette date ? Londres, contiennent des airs de Luigi.

NOTES SUR LULLY

L'HOMME

Une figure intelligente et vulgaire. Les sourcils gros. <>, mais qui brillaient d'esprit et de malignit?. Le nez charnu, aux narines gonfl?es. Des joues lourdes, sabr?es de plis grima?ants. Les l?vres ?paisses, une grande bouche volontaire, qui, lorsqu'elle ne bouffonnait point, avait une expression d?daigneuse. Le menton gras, creus? d'un sillon au milieu. Le cou fort.

Paul Mignard et Edelinck cherchent ? l'ennoblir dans leurs portraits; ils l'amaigrissent, ils lui donnent plus de caract?re; Edelinck lui pr?te la physionomie d'un grand oiseau de proie nocturne. De tous ses portraitistes, le plus vrai para?t ?tre Coysevox, qui ne s'est point souci? de faire un portrait d'apparat, mais qui l'a repr?sent? simplement, comme il ?tait dans la vie ordinaire, le cou nu, d?poitraill?, l'air brutal et maussade.

D?j? Lecerf de la Vi?ville avait pris soin de corriger les flatteries de ses portraits officiels:

Sachez qu'il ?tait plus gros et plus petit que ses estampes ne le repr?sentent, assez ressemblant du reste, c'est-?-dire pas beau gar?on, ? la physionomie vive et singuli?re, mais point noble; noir, les yeux petits, le nez gros, la bouche grande et ?lev?e, et la vue si courte qu'il ne voyait presque pas qu'une femme ?tait belle.

Le Florentin Montre ? la fin Ce qu'il sait faire. Il ressemble ? ces loups qu'on nourrit, et fait bien; Car un loup doit toujours garder son caract?re, Comme un mouton garde le sien...

Vous trouvez que ma satire E?t pu ne se pas ?crire. ..... J'eusse ainsi raisonn? si le ciel m'e?t fait ange, Ou Thiange; Mais il m'a fait auteur, je m'excuse par l?. Auteur, qui pour tout fruit moissonne Quelque petit honneur qu'un autre ravira. Et vous croyez qu'il se taira? Il n'est donc pas auteur, la cons?quence est bonne.

Cet aveu, d'un cynisme ing?nu, nous met un peu en garde contre les imputations malveillantes d'un si parfait <>.

Avec Lecerf de la Vi?ville, la chanson est tout autre:

Lully avait le coeur bon, moins d'un Florentin que d'un Lombard; point de fourberie ni de rancune; les mani?res unies et commodes; vivant sans hauteur et en ?gal avec le moindre musicien, mais plus de brusquerie et moins de politesse qu'il ne convenait ? un grand homme, qui avait v?cu longtemps dans une cour d?licate.

Il est possible qu'? l'?poque o? le connut Lecerf, Lully, ayant r?ussi, n'e?t plus besoin de fourber, et qu'il se montr?t bonhomme. Les gens de sa sorte, pourvu qu'ils soient vainqueurs, n'ont pas de rancune. Un homme sorti de si bas, et qui avait d? essuyer tant d'avanies jusqu'au jour de sa fortune, ?tait cuirass? contre les humiliations; il avait autre chose ? faire qu'? penser ? ses ennemis: il pensait ? lui-m?me.

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