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Read Ebook: L'Illustration No. 0041 9 Décembre 1843 by Various
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 232 lines and 27087 words, and 5 pagese devoir plus songer ? se d?fendre, et d?j? le brigadier Labossaye se pr?parait ? recevoir de ses mains le fusil que ce chef lui pr?sentait la crosse en avant, lorsque, par un mouvement rapide comme l'?clair, il en dirige le canon sur la poitrine du brigadier, qu'il l'?tend roide mort. Un coup de pistolet de Ben-Allal renverse le cheval du capitaine Cassagnoles; un second coup de pistolet blesse l?g?rement le mar?chal-des-logis des spahis. Ben-Allal n'ayant plus de feu contre ses assaillants, se d?fend encore le yataghan ? la main, lorsque le brigadier G?rard met fin ? cette lutte acharn?e en lui tirant un coup de pistolet dans la poitrine; un oeil manquait ? la figure de ce terrible adversaire: ce signe le fit reconna?tre; Mohammed-Ben-Allal-Ould-Side-Embarek, le borgne, comme l'avaient surnomm? les Arabes. Sa t?te fut apport?e aux pieds du g?n?ral Tempoure, qui l'a envoy?e, avec trois drapeaux, au gouverneur-g?n?ral ? Alger. En traversant la tribu des Beni-Amer pour venir s'embarquer ? Oran, la d?putation charg?e de ces troph?es a ?t? assaillie par les populations venues en foule pour voir la t?te du khalifah. Quelque r?pugnance que nous inspire cet usage barbare, l'incr?dulit? des Arabes est si grande, quand on leur annonce quelque nouvelle favorable ? notre cause, qu'il ?tait indispensable de leur montrer cette preuve irr?cusable de la mort du guerrier marabout qui exer?ait sur eux un si grand prestige. Ben-Allal ?tait le conseiller le plus intime d'Abd-el-Kader, son v?ritable homme de guerre, et, apr?s lui, le personnage le plus important et notre ennemi le plus acharn?. Une partie de sa famille avait ?t? prise avec la zmalah et venait d'?tre renvoy?e de l'?le Sainte-Marguerite ? Alger, dans l'espoir de l'amener lui-m?me, comme Bel-Kharoubi, ? la soumission. Les chefs des contr?es du sud de l'Ouarensenis, r?unis ? Alger pour la c?r?monie solennelle de l'investiture, ont pu s'assurer de leurs propres yeux que ce chef redoutable, dont le nom seul les faisait troubler, n'existe plus. D'apr?s les ordres du gouverneur-g?n?ral, la d?pouille de l'ex-khalifah de Milianah sera port?e dans cette ville, pour y ?tre expos?e pendant trois jours aux regards de ses anciens sujets, ensuite elle sera remise ? notre khalifah Sid-Ali-Ould-Sidi-Embarek, son plus proche parent, qui la fera d?poser ? Kol?ah, dans le lieu de la s?pulture de sa famille. Cette c?r?monie doit avoir lieu avec toute la solennit? due ? la grandeur du nom de Ben-Allal, et pour rendre hommage au courage d'un ennemi vaincu, les honneurs militaires d?cern?s ? un officier sup?rieur fran?ais lui seront rendus. M. le capitaine Cassagnoles, charg? d'apporter en France les drapeaux pris ? l'affaire de Malah, est arriv? ? Paris, accompagn? dans son voyage du fr?re de Ben-Allal, jeune homme de vingt ans, qui doit ?tre plac?, aux frais du gouvernement, dans une institution de la capitale. Les derniers drapeaux enlev?s aux troupes d'Abd-el-Kader ont ?t? d?pos?s le 5 d?cembre ? l'h?tel des Invalides. R?volutions du Mexique. D. LUCAS ALAMAN. Dans les derniers mois de l'ann?e 1830, il arriva au Mexique deux ?v?nements myst?rieux, qui tinrent pendant longtemps la curiosit? publique en ?veil. Un matin, aux premi?res lueurs du jour, on trouva le cadavre du corregidor Quesada adoss? contre un des angles de la cath?drale de Mexico. Il nageait dans une mare de sang qui s'?tait ?chapp? d'une large ouverture faite par un coup de poignard appliqu? entre les c?tes avec une force telle, que l'une d'elles ?tait bris?e, et que la garde avait d? entrer profond?ment dans le corps apr?s la lame. Parmi les spectateurs qui consid?raient cette effroyable blessure, il y avait certes des experts en semblable mati?re, qui assuraient que le coup avait ?t? donn? de main de ma?tre, et qui ne semblaient pas le voir sans quelque jalousie. On ne connaissait pas d'ennemis au corregidor, seulement on savait qu'il ?tait un des ennemis d?clar?s du gouvernement d'alors. Pendant plusieurs jours le corps, rev?tu de son plus bel uniforme, resta expos? sur un lit de parade aux visites du public; ensuite les plus actives recherches furent faites pour d?couvrir l'assassin, mais ces recherches furent inutiles. Cette double calomnie, que nous ne rapportons ici que pour montrer jusqu'? quel point l'esprit de parti d?nature les intentions les plus louables, ?tait cependant dirig?e contre l'homme qui voulait le plus sinc?rement le bien de son pays; mais il la foulait aux pieds pour atteindre le noble but, avec ce courage moral, ce courage de cabinet d'autant plus h?ro?que, qu'il n'a pour soutenir ses ?lans ni le clairon des batailles, ni l'enivrement des combats. Comme on l'a vu dans la biographie de Bustamante, c'?tait vers la fin de l'ann?e 1829 que celui-ci gouvernait le Mexique ? la place de Guetiero. A l'?poque dont nous parlons, Alaman n'avait pu donner que quelques preuves de cette ?nergie qu'il d?ploya plus tard. Cependant les Mexicains avaient pu d?j? pressentir qu'une main plus ferme ne tarderait pas ? tenir en bride toutes les passions ambitieuses, qui fermentaient dans leurs pays, et que jusqu'alors l'impunit? avait encourag?es. S'il est vrai qu'on puisse arriver ? juger les hommes en prenant le contre-pied de leur apparence, ce qui peut para?tre un peu paradoxal, on n'aurait su d'apr?s son ext?rieur pr?ter au ministre mexicain ni trop de vigueur morale, ni trop de duplicit?. Une petite taille, un front haut et large, pur et poli comme celui d'une jeune fille, des cheveux noirs ?pais et soyeux, des yeux vifs et per?ants, cach?s par des lunettes en or, des traits enfantins, un teint blanc et rose qui aurait fait honneur ? un fils du Nord, un embonpoint qui paraissait ?tre celui de l'adolescence, et l'absence d'une barbe toujours soigneusement ras?e, donnaient de prime abord ? supposer tout ce qu'Alaman n'est certainement pas, c'est-?-dire ? le supposer faible, timide, irr?solu, lymphatique, indolent. D'une complexion forte sans ?tre robuste, d'une r?solution vigoureuse, d'une ?nergie morale ? toute ?preuve, il est en outre travailleur infatigable; son activit? veut et peut tout embrasser, m?me les occupations les plus oppos?es; nul ne conna?t mieux le prix du temps, nul ne sait mieux l'utiliser. Au plus fort de ses occupations, lorsqu'il ?tait ? la fois industriel, charg? d'affaires du duc de Monteleune et ministre d'?tat, il trouvait encore le loisir de s'occuper de l'?ducation de ses enfants, ? qui il donnait des le?ons dans les quelques minutes employ?es ? se raser. C'est ainsi qu'il est arriv? ? conna?tre ? fond la litt?rature anglaise, fran?aise, italienne et latine, et, chose plus rare qu'on ne le penserait parmi ses compatriotes, ? ?crire aussi purement sa langue maternelle qu'il la parle. Toutefois, malgr? la justesse de son jugement, comme Alaman est essentiellement un homme de cabinet, il n'a jamais su faire la part de la difficult? mat?rielle de l'ex?cution d'une mesure qu'il avait dict?e. Quant ? lui, son histoire prouvera que la vigueur de ces mesures, quelles qu'elles fussent, ne l'?pouvantait pas, et que sa devise ?tait que: qui veut la fin, veut les moyens. Voil? pourquoi ses adversaires politiques, qui connaissaient cette particularit? de son caract?re, n'h?sitaient pas ? l'accuser du double assassinat que nous avons racont?; mais, en cons?quence de ce m?me caract?re, Alaman n'?tait pas homme ? se laisser d?courager par ces accusations odieuses, ni ? sortir de la voie qu'il s'?tait trac?e. Nous ne raconterons pas ici ses d?buts publiques, notre intention n'?tant que de donner un pr?cis de l'histoire des quatorze derni?res ann?es qui viennent de s'?couler, et dans lesquelles il a jou? un r?le important. Nous dirons seulement que peu apr?s la chute de l'empereur Iturbide, il accepta le portefeuille des relations ext?rieures, et qu'il remplissait encore ce poste quand ce prince, mal conseill?, remit le pied sur le sol mexicain ? Ioto-la-Marina, en 1821. On sait que son ex?cution eut lieu aussit?t apr?s son arrestation, en vertu d'un d?cret qui l'avait mis hors la loi, et qui pronon?ait contre lui la peine de mort dans le cas o? il reviendrait au Mexique. Il y a cela de remarquable, que dans ce pays o? les d?lits politiques sont toujours pardonn?s, toutes les fois qu'Alaman a ?t? au pouvoir, ils ont constamment ensuivis de ch?timents terribles, et qu'il a ?t? le seul qui ait ?lev? le m?tier de perturbateur ? une certaine noblesse, en for?ant d'engager sa t?te pour enjeu. De retour dans sa patrie apr?s les p?r?grinations qui lui avaient ?t? si fructueuses, il fut tranquillement occup? pendant quelque>> ann?es ? la gestion de deux emplois qui lui avaient ?t? confi?s, et ce dut ?tre l? le temps le plus heureux de sa vie. La chute de Guerrero arriva en d?cembre 1829, comme on l'a d?j? vu, et Bustamante le sollicita de rentrer encore au minist?re des affaires ?trang?res. Alaman voulut d?cliner cet honneur en all?guant des occupations multipli?es, car il ne se dissimulait pas la difficult? de la t?che qu'il allait entreprendre; mais ? la fin il accepta, et se rendit aux instances du pr?sident. Alaman sentait qu'il n'?tait pas homme ? tol?rer de semblables d?sordres quand il aurait en main l'autorit? n?cessaire pour les faire cesser; d'un autre c?t?, il ne se dissimulait pas les obstacles formidables qu'il rencontrerait pour couper dans le vif un mal qui serait devenu chronique, et cette alternative l'avait fait h?siter ? accepter le poste qu'on lui offrait. Toutefois, la partie une fois engag?e, il n'?tait plus homme ? reculer. Deux ans ne s'?taient pas ?coul?s sans que de notables changements n'eussent ?t? op?r?s par l'?nergie de son vouloir. De l'autre c?t? de l'Eau. SOUVENIRS D'UNE PROMENADE. LA VITA NUOVA. J'avais connu Fred pendant un voyage qu'il fit ? Paris, o? il venait prendre brevet pour une brosse merveilleuse, dure aux habits, molle aux chapeaux, demi-dure ou demi-molle ? volont?. Je d?terrai cet excellent ami le surlendemain de notre arriv?e. Il me reconnut,--probablement au squelette, car mon visage ?tait bien chang? depuis notre derni?re entrevue,--et je le trouvai tout dispos? ? me faire les honneurs de son pays. Quand les premi?res protestations de bon souvenir furent ?puis?es: < --Mais, pas mal; vous voyez.>> En effet, la maison ?tait confortable, le parloir bien meubl?. J'?tais assis sur une causeuse ?lastique, ? c?t? d'un piano splendide. Un domestique noir m'avait ouvert la porte; une cuisini?re proprette ?tait venue prendre les ordres de mon ami pour le d?ner qu'il voulait m'offrir le jour m?me. Or, j'avais d?j? quelques notions suffisantes pour juger de ce que co?te, ? Londres, un petit m?nage de c?libataire mont? sur ce pied. < --Pas le moins du monde. --Alors ce sont les libraires qui... --Fi donc! --Vous n'avez pas h?rit?? --Non, Dieu merci. --Comment... la brosse aurait-elle?... --Vraiment? J'en suis bien aise. Ce savon m'int?resse au dernier point; j'en userai. Comment le fabriquez-vous? --Je ne le fabrique pas; et Dieu me pr?serve d'en user. On le fait d'apr?s mes id?es, en substituant ? la graisse, qui se vend assez cher, les entrailles d'animaux, qui ne co?tent rien. Cette base ?conomique permet une r?duction de prix dont vous pouvez, appr?cier le m?rite. --Je l'appr?cie... th?oriquement; mais, si cela ne vous contrarie pas trop, j'en resterai, pour mon usage personnel, ? ce cosm?tique surann? qu'on appelle la p?te d'amandes. Vertu Dieu! du savon de toilette fait avec les rebuts de la boucherie!... vous n'y songez, pas, cher ami? --J'y ai au contraire beaucoup song?. C'est tout un ordre d'id?es ? exploiter que celui-l?. Et, l'homme dont la science utilise les substances regard?es avant lui comme inertes, m?rite aussi bien de l'humanit? que le cr?ateur d'une Force nouvelle... Mais, ? part toute consid?ration philosophique, pesez celle-ci... j'ai v?cu jusqu'? pr?sent. Je serai riche l'ann?e prochaine.>> Je n'avais rien ? r?pliquer; mais je songeais ? part moi que nous vivons dans un temps fertile en miracles, o? les queues de boulons soutiennent tr?s-bien leur homme, tandis que ses plus belles inspirations n'emp?cheraient pas un nouveau Lamartine de mourir de faim. Fred devina mes r?flexions et y r?pondit indirectement. < J'eus le bonheur de lui r?pliquer par un jeu de mots anglais; et pour la raret? du fait, je demande ? le consigner ici textuellement: Il faut croire que, sans m'en douter, j'?tais heureusement tomb?; car mon ami parut tout ?tonn? de me trouver tant d'esprit. Aucune sorte d'entrailles ne fut servie sur la table, qui pliait sous le poids de l'argenterie, et des cristaux. LES AMIS DE NOS AMIS. Au dessert arriv?rent deux gentlemen que Fred avait fait pr?venir, et me les offrit plut?t qu'il ne nous pr?senta les uns aux autres: < Que si,--g?n?ralement parlant,--l'accueil fran?ais a plus de gr?ce et de cordialit? apparentes, l'hospitalit? de nos ennemis naturels est bien autrement effective, bien autrement z?l?e, bien autrement s?rieuse que la n?tre. La diff?rence la voici, je pense: l'hospitalit? pour nous est affaire d'?l?gance et de bon go?t; pour eux, de devoir r?ciproque et d'?change bien entendu. De l? vient qu'ils ont le fond et nous la forme. Un de mes compatriotes, ? qui l'on soumettait cette observation, leva les yeux au ciel comme pour y chercher une inspiration. < --Ceci pourrait ?tre concluant, lui fut-il r?pondu, si l'insulaire ne traversait pas la mer pour aller voir l'homme du continent. --C'est bien diff?rent!...>> reprit le Fran?ais d'un air convaincu. Sur dix personnes qui assistaient ? cette discussion, huit s'?cri?rent d'une seule voix: < La neuvi?me parut se disposer ? r?fl?chir avant de prendre parti. Add to tbrJar First Page Next Page |
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