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Munafa ebook

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Read Ebook: L'Illustration No. 0041 9 Décembre 1843 by Various

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Ebook has 232 lines and 27087 words, and 5 pages

La neuvi?me parut se disposer ? r?fl?chir avant de prendre parti.

La dixi?me dormait profond?ment.

LES TH??TRES.

... All honourable men!...

Cuisez ensemble au fond de ce chaudron, Aile d'orfraie, aiguillon de vip?re, Sel de l?zard, pince de scorpion, Langue de chien ? la dent meurtri?re, Chauve-souris, noire h?tesse de l'air, Aveugle ver qui rampe dans la fange; Cuisez ensemble, et formez un m?lange Aussi br?lant une le brouet d'enfer .

Ce que, dans le d?sespoir de mon ?me et de mon tympan, je parodiais ainsi:

Macready n'en fut pas moins,--entre deux chansons,--un tr?s-habile trag?dien. J'ai dit habile, et non pas autre chose. L'inspiration manque ? ce dire not? d'avance, ? ces attitudes constamment nobles, et qui veulent toujours ?tre dignes des bas-reliefs antiques.--Le r?le de Mac-Duff ?tant mal jou?, la fameuse sc?ne du cinqui?me acte:

--My chelsen, too?........ ..................................... He has no children!...--All my pretty ones?

manqua compl?tement son effet, au moins sur moi.

Ou redemandait Macready. A sa place, je n'aurais pas os? retarder d'une seule inimit? le plaisir que cette masse humaine paraissait d?sirer si passionn?ment. La toile cependant ne se relevait pas, et les cris, les bravos, tout le sabbat continuait. On ne voyait plus, on n'entendait plus, on ne respirait plus que du bruit. Nous d?mes, mon compagnon et moi, sans attendre l'issue de cette bacchanale, passer au foyer pour y prendre mie glace.

N. B. Le foyer de Drury-Lane est le plus chaste de tous les foyers; Macready l'a nettoy? de toutes les impuret?s pareilles ? celles de notre ancien Palais-Royal. Ceci lui a valu, avec l'estime des honn?tes gens, un proc?s du propri?taire de la salle.

Macready n'avait point encore paru... Les applaudissements continuaient plus furieux que jamais, et devenaient dangereux pour les banquettes. Le lustre ne jetait plus dans l'atmosph?re embras?e qu'une lueur ind?cise et vague, celle du soleil au centre d'un ?pais nuage. Un de nos voisins avait bris? sa canne en frappant contre les colonnes, et se servait des deux, tron?ons comme un tambour de ses baguettes. Mais personne ne songeait ? s'irriter contre l'idole r?calcitrante.--O France! ? ma patrie, pensais-je, que de pommes cuites ne fournirais-tu pas ? un parterre ainsi brav? dans son enthousiasme! Et j'admirai longtemps encore la patience d'Albion, ses poumons, ses pieds et ses poings,--le tout ?galement infatigable.

Macbeth reparut enfin. Ce thane farouche avait d?pos? le plaid, la claimore et la toque ? plume d'aigle, pour rev?tir l'habit noir, l'escarpin verni, la cravate blanche, tout l'attirait enfin d'un gentleman bien ?lev? qui pr?m?dite une contredanse ou un mariage. Il n'?tait question cependant que d'un discours d'adieu.

Farren y rendait ? merveille la sensibilit? nerveuse, la faiblesse touchante, la gaiet? pu?rile et presque douloureuse du centenaire-enfant, victime des jeux de son petit-fils. Dans la m?me pi?ce, Webster jouait avec une rare vivacit? une gaiet? communicative, le r?le de Bob Lincoln, clerc d'avou?, ou, comme il le dit lui-m?me, <>

O. N.

Embellissements de Constructions nouvelles, ? Paris.

PONT DE LA CIT?.

Pendant le d?sastreux hiver de 1709, les glaces qui s'accumul?rent sur la Seine, et la d?b?cle qui s'ensuivit, d?molirent en grande partie cette passerelle. Il fallut l'abattre enti?rement en 1710; elle avait dur? pr?s d'un si?cle. Ou mit sept ans ? la reconstruire; elle ne fut termin?e qu'en 1717.

L'oeuvre de 1804 dura bien moins encore que celle de 1717; on s'aper?ut derni?rement qu'une pile ?tait enti?rement ruin?e. Il a fallu reconstruire le pont. Cette fois on ne l'a ni ?difi? en bois, ni peint en rouge: on a fait une passerelle suspendue, et on a cherch?, ? harmoniser cette invention moderne avec le style de la vieille cath?drale et avec celui de la fontaine gothique qui a ?t? ?lev?; pour compl?ter les embellissements de cette, partie de la Cit?.

C'est ? M. Homberg, ing?nieur des ponts et chauss?es, qu'est due cette nouvelle passerelle. Elle a ?t? construite aux frais de la Compagnie des Trois-Ponts, et le tarif du p?age est la cons?quence du privil?ge accord? ? cette compagnie en 1804. Nous ne savons si les Parisiens, toujours frapp?s de la magnifique couleur rouge qu'ils ont vu briller l?, il y a plus d'un si?cle, continueront ? baptiser l'oeuvre de M. Homberg du m?me nom; mais nous lui souhaitons une plus longue dur?e que celle de l'oeuvre ?difi?e en 1804, et m?me en 1717.

Courrier de Paris.

D?cembre aurait cependant d'excellentes raisons ? donner pour justifier sa tristesse et faire absoudre son v?tement de deuil. Cette hypocondrie qui le caract?rise, cette escorte de nuages sombres et de pluie lugubre o? il vit et meurt sans r?mission, vous lui en faites un crime; eh bien! toute cette pompe fun?bre tourne au contraire ? l'?loge de ce pauvre infortun? d?cembre. Vous ?tes bien noir, lui dites-vous, bien humide, bien lamentable.--Que voulez-vous donc qu'il fasse? n'est-il pas dans son r?le? n'est-ce pas lui qui conduit le deuil de l'ann?e? n'a-t-il pas vu mourir successivement, et un ? un, onze de ses fr?res bien-aim?s: janvier, f?vrier, mars, avril, mai, juin, juillet, ao?t, septembre, octobre, novembre? Ne reste-t-il pas le douzi?me et le dernier de tous, pour leur rendre les honneurs supr?mes, les b?nir, faire creuser leur tombe, les ensevelir, et s'enterrer lui-m?me apr?s eux?--Il est sombre?--Parbleu, je le crois bien, on le serait ? moins.

Toutefois, il a l'?me bonne et ne ressemble pas ? ces moribonds, enrag?s de mourir, qui voudraient que le monde entier finit avec eux. D?cembre comprend que d'autres vont na?tre apr?s lui; il voit poindre une ann?e nouvelle, des jours nouveaux, et emploie ses derni?res heures qui lui restent ? leur pr?parer une gracieuse r?ception, ? fleurir et sucrer leur naissance, ? orner leur berceau de pr?sents, de galanteries et de douceurs. Si d?cembre est m?lancolique, il n'est pas avare. Voyez comme au milieu de sa tristesse, un milieu de ses pr?occupations fun?bres, il songe d?j? ? l'ann?e 1844 qui le pousse en terre de minute en minute, et bient?t aura pris sa place. Le peu de temps qu'il a encore devant lui, d?cembre s'en sert pour donner l'?veil ? la marchande de modes, au bijoutier, au confiseur, au luxe, au caprice, ? la fantaisie: <>

D?j?, en effet, la Ville se pare, le magasin ?tale ses tr?sors les plus riches elles plus tentants; Susse et Giroux, commencent ? lutter de recherche et de magnificence; et les jeunes femmes au pied furtif, les jeunes gens ? la botte vernie et au poil retrouss?: jettent en passant un regard d'interrogation dans les profondeurs de la boutique, et sur la glace transparente o? l'or et le diamant ?tincellent.--Sonnez les cloches, 1843 finit! 1844 va commencer! Jetez ? l'un une pellet?e de terre et une oraison fun?bre; en l'honneur de l'autre, distribuez les bonbons du bapt?me!

Ne me demandez donc pas: Qu'y-a-t-il de nouveau? que peut-il y avoir de nouveau? Les maisons sont ? six ?tages; l'asphalte dalle les boulevards, le fiacre se paie ? l'heure ou ? la course; les boutiques s'ouvrent le matin et se ferment le soir; les tuyaux de gaz sont clos ? minuit; le garde national fait faction ? la mairie; on na?t, on meurt, on est malade, on se gu?rit; il y a des voisins qui m?disent du voisin; des ?poux bien assortis qui s'arrachent les yeux, et des gens qui jouent aux dominos.

Vous voulez du nouveau?--Nous avons eu vingt concerts cette semaine.--H?las! rien de moins neuf qu'un concert.

--Comment? la salle Vivienne! la salle Hertz! la salle Pleyel! l'Ath?n?e! l'h?tel de M. Jules de Castellane! le violon; le piano, le cor, la fl?te, le violoncelle, le hautbois, le duo, le choeur, le quatuor, la romance!--Eh! mon ami, tout cela est vieux comme les rues.

De gr?ce, que faut-il faire pour vous donner du nouveau? Voulez-vous jouer ? la bouillotte!--O ciel!--Au whist?

--Ah! Dieu!--D?nons.--Je ne fais que cela.--Causons.

--Quoi de plus vieux que la parole?--Dormons.--La belle nouveaut?!--Regardons couler l'eau.--La rare invention!

Eh bien! vous allez me suivre au Th??tre-Fran?ais.--Corneille et Moli?re ne sont pas n?s d'hier, et leurs successeurs d'aujourd'hui sentent d?j? le rance.--Vous ?couterez bien un vaudeville?--On jouait le vaudeville avant le d?luge, et No? en avait dans l'arche.--Voyez cependant comme la foule s'agite et se h?te; certes elle n'est pas ennuy?e et blas?e comme vous!--O? court-elle ainsi?--Au th??tre des Vari?t?s.--Suivons-la, soit! Ici ou l?, l? ou ailleurs, que m'importe!

Cette multitude curieuse qui se presse depuis huit jours au th??tre des Vari?t?s, c'est Bouff? qui l'occupe et l'attire, le grand acte est accompli: Bouff? a rompu publiquement avec le Gymnase, son fid?le compagnon de quinze ans. Qu'on parle maintenant des vieux amis et des vieilles amiti?s! On se prend par hasard, on se garde par habitude, et puis l'on se quitte un beau jour pour un int?r?t, pour un caprice, pour un hochement de t?te.--Connaissez-vous cet homme qui passe l?-bas? vous dit quelqu'un, en vous montrant du doigt votre ancien et longtemps votre meilleur ami.--Moi? je n'ai jamais vu ce monsieur.--De m?me Bouff? passera devant le Gymnase et sur le boulevard Bonne-Nouvelle sans tourner seulement la t?te de ce c?t?, sans se souvenir que c'est l? qu'il est n? en quelque sorte, qu'il a grandi et que la gloire lui est venue.

Ce n'est pas que nous voulions accuser Bouff? d'ingratitude; le Gymnase et Bouff? ?taient las l'un de l'autre; c'est un trait? de rupture au bas duquel les deux int?ress?s, le th??tre et le com?dien, ont appos?, leur signature de tout leur coeur. Mais comment en ?taient-ils venus ? ce point d'antipathie r?ciproque, apr?s une liaison si ancienne, si ?clatante et se utile pour tous deux? Que vous dirai-je? Un longue cohabitation amenant la lassitude, et, ce qui d?truit les associations les plus solides en apparence, certains embarras d'affaires, la prosp?rit? d?croissante et la mauvaise humeur, cons?quence de la mauvaise fortune, Bouff? et le Gymnase, au milieu de la grande bataille du th??tre et des auteurs, d?clinaient en effet de compagnie, et voyaient leur lustre s'?clipser.

Je ne sais ce que deviendra le Gymnase sans Bouff?, mais il est clair que Bouff? se passera parfaitement du Gymnase. Bien plus: cette s?paration semble le ranimer et le rajeunir; on dirait d'un prisonnier qui a bris? sa cha?ne et qui chante ? travers champs et cabriole. Il fallait le voir ? son d?but aux Vari?t?s: ce n'?tait plus le Bouff? triste et maladif de ces derniers temps, mais le Bouff? alerte, ?veill?, ingambe, joyeux; jamais le gamin de Paris n'avait eu plus d'entrain, plus de jeunesse, plus de verve, plus de coeur, plus de malice; jamais il n'avait mis plus de l?g?ret? dans son ?tourderie, plus de sensibilit? dans son d?nouement et dans ses larmes; aussi le succ?s a-t-il d?pass? toutes les esp?rances; Bouff? a pris possession du th??tre de Potier et de Vernet au milieu des bravos et des couronnes. Sans doute il en co?te un peu cher au directeur M. Nestor Roqueplan; cent mille francs de d?dit, c'est bien quelque chose; mais l? o? la vogue arrive, cent mille francs ne p?sent pas un denier.

On a beaucoup parl? de Janus, et m?me on en a fait un dieu; le beau dieu que voil?! A quoi bon faire tant d'embarras pour un personnage ? double face, et cela valait-il la peine de le canoniser? Que direz-vous donc de Bouff?, qui se multiplie, et se m?tamorphose, et prend tant de figures diff?rentes; tant?t gamin de Paris, tant?t enfant de troupe, tant?t le bonhomme Baptiste, tant?t le pauvre Jacques; ici pleurant, l? souriant, le ridicule et la passion, le drame et la com?die?

Nous l'avions devin?, les ambitions litt?raires s'agitent autour de l'Acad?mie, c'est ? qui prendra d'assaut le fauteuil de M. Campenon. Les assaillants les plus intr?pides et qui portent le plus haut leur banni?re sont M. le comte Alfred de Vigny. M. Sainte-Beuve M. Saint-Marc-Girardin, vient ensuite M. Vatout, biblioth?caire du roi, qui frappe ? la porte de l'Acad?mie depuis longtemps, comme ces locataires nocturnes ? qui le concierge refuse d'ouvrir, bien qu'ils carillonnent sans rel?che et ? coups redoubl?s. La bataille s'engagera vivement entre ces quatre candidats; le reste n'est pas s?rieux, pas m?me M. ?douard d'Anglemont.

Croiriez-vous une chose? madame Cindi-Damoreau a quitt? Boston et va ? la Havane. Deux rossignol, pour traverser ainsi les mers, es-tu devenu alcyon?

Th??tre.

Le mot tuteur et tutrice a un air r?barbatif; dans un tuteur, la com?die a coutume de ne voir qu'un vieux barbon, goutteux, quinteux, maussade et avare, quelque Cassandre ou quelque Bartholo, fort ? charge aux vives Rosines et aux galantes Isabelles; la tutrice a d? en souffrir logiquement; et il semble difficile qu'une tutrice, ? son tour, ne soit pas quelque peu respectable et douairi?re. Mais au conna?t M. Scribe; M. Scribe n'aime pas ? se tra?ner dans la tradition; c'est l'homme aux surprises. Il lui est arriv? plus d'une fois, dans ses charmantes esquisses du Gymnase, de montrer de jeunes et aimables tuteurs, des tuteurs tr?s-galants, tr?s-tendres, faits tout expr?s pour ?tre ador?s des pupilles. Voici maintenant qu'il nous donne une tutrice de l'?ge d'une jeune-premi?re, et point du tout maussade.

Elle s'appelle Am?lie de Moldaw. Quant ? son titre de tutrice, il est plut?t de pure bienveillance que strictement l?gal.

Voici le fait.

Un vieux feld-mar?chal, le comte de Wurtzbourg, est oncle d'un vaurien de neveu, son h?ritier naturel. Laisser sa fortune, c'est-?-dire trois ou quatre millions, ? un tel dr?le, c'est jeter une brebis dans la gueule du loup: en un tour de dent les millions seront absorb?s. Pour eviter cet app?tit vorace, le feld-mar?chal nomme Am?lie de Moldaw, la fille d'un de ses compagnons de guerre, sa l?gataire universelle; ceci veut dire qu'il d?sh?rite son neveu. Apr?s quoi, le bonhomme meurt; que la terre lui soit l?g?re!

Am?lie accepte le legs; mais ne croyez pas que ce soit par cupidit?; tout au contraire. Ces biens immenses, elle les conservera avec honn?tet?, avec soin, comme un vertueux tuteur veille ? la fortune d'un mineur ?tourdi, pour la lui rendre intacte quand la sagesse lui sera venue.

Or, comment corriger ce fou de L?opold de Wurtzbourg? comment le convaincre que ses richesses sont faites, non pas pour les perdre sottement en dissipations et en extravagances, mais pour les faire fructifier honorablement pour soi, utilement pour les autres? Telle est cependant la t?che qu'entreprend Am?lie, et vous avouerez qu'on ne s'attendait gu?re ? ce cours de morale de la part d'une jeune fille de vingt ans.

Elle trouve naturellement dans L?opold un disciple peu docile. L?opold a beaucoup plus de penchant pour ces demoiselles de l'Op?ra que pour autre chose, et l'ordre lui semble bien maussade, en comparaison du d?sordre. D'ailleurs, pourquoi L?opold ?couterait-il les remontrances d'Am?lie? N'est-ce pas elle qui vient de lui enlever l'h?ritage qu'il croyait d?j? tenir, et sur lequel il avait fond? tant de charmants r?ves de plaisir? Donc non-seulement il d?cline la comp?tence d'Am?lie en fait d'?ducation, mais il se croit en droit de la ha?r, aussi bien que feu son oncle. Et pour t?moigner aux vivants et aux morts cette haine profonde et le cas qu'il fait de leurs le?ons, L?opold se promet d'?tre plus mauvais sujet, plus dissipateur que jamais; il fera des dettes, il passera sa vie follement; il ?pousera la Fredoline, illustre danseuse de l'Op?ra! En un mot, il compromettra de son mieux le nom des Wurtzbourg.

L?opold le ferait comme il le dit, si Am?lie n'?tait pas la pour l'arr?ter dans cette voie de perdition. Que fait-elle? Elle ach?te tout simplement des cr?anciers de L?opold de bonnes lettres de change, et en vertu de ce titre en r?gle, fait arr?ter notre ?tourdi, qui va tout droit en prison m?diter sur la fragilit? des h?ritages et sur les danseuses de l'Op?ra. Il est d'abord furieux, et maudit Am?lie de plus belle; si bien qu'il en fait une grosse maladie. Mais ?tre toujours furieux ou malade, c'est une triste position ? vingt-cinq ans. La m?ditation arrive donc apr?s la rage, et apr?s la m?ditation viennent la sant? et le sens commun, L?opold se d?cide ? ?tre raisonnable, mais c'est encore par vengeance: il veut qu'Am?lie ait la preuve qu'elle ne lui a rien pris en lui prenant les millions de l'oncle, et qu'il sait fort bien s'en passer.

Il ?tudie le droit et devient un avocat distingu?; cela s'appelle se venger noblement, et vous conviendrez que cette vengeance vaut un peu mieux que la premi?re, qui consistait ? se ruiner et ? se d?shonorer.

On sait le proc?d? de Marivaux, et de M. Scribe apr?s lui; M. Scribe et Marivaux ne mettent les gens aux prises et ne les font se ha?r d'abord, que pour les faire s'adorer ensuite; telle est la conclusion de la guerre de L?opold de Wurtzbourg contre Am?lie de Moldaw.

En retrouvant Am?lie, L?opold est tout inquiet d'?prouver je ne sais quelle esp?ce d'?motion qui n'est plus tout ? fait son antipathie d'autrefois. Cependant il r?siste, et veut lutter encore; mais, ? force de r?sister, les plus braves souvent succombent: c'est ce qui arrive ? L?opold, surtout lorsque Am?lie, convaincue de sa conversion, se d?voile ? lui, et explique tout le secret ?le sa conduite; alors, en effet, dans cette femme qu'il a longtemps soup?onn?e d'avidit?, de mauvaise foi, et de pis encore, L?opold trouve une bonne et charmante fille, d?vou?e, d?sint?ress?e, vertueuse, qui a voulu le sauver de ses propres folies, et, le voyant compl?tement corrig?, lui restitue toute cette fortune dont il saura faire d?sormais un bon emploi. A quoi bon vous dire que L?opold, ?merveill?, attendri, vaincu, tombe aux pieds d'Am?lie, et que bient?t nous c?l?brerons les noces dans le ch?teau du vieux mar?chal de Wurtzbourg? cela va de soi-m?me.

--Le Gymnase, veuf du Bouff?, a song? tout aussit?t ? le remplacer. Le jour m?me o? Bouff? faisait, au th??tre des Vari?t?s, une triomphante entr?e, M. Delmas s'essayait au Gymnase dans un r?le destin? primitivement au c?l?bre com?dien. M. Delmas a r?ussi; c'est un acteur exerc?, et qui il manque un peu de distinction, mais qui a du m?tier, de la verve, de l'intelligence, de la chaleur, C'est d?j? beaucoup, et, avec cette premi?re mise de fonds, on peut faire son chemin.

D'ailleurs, il. Delmas n'avait pas pr?cis?ment besoin, cette fois, des belles mani?res d'un homme comme il faut; il a d?but? par le r?le d'un tambour. Or, ce tambour s'appelle Daniel; il est brave, il est sensible: figurez-vous le tambour mod?le. Sa bravoure, Daniel l'a montr?e souvent, sur les champs de bataille, et derni?rement en Afrique, au col de Mouzaia; quant ? sa sensibilit?, voici ? quoi il l'emploie:

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