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Munafa ebook

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Read Ebook: Thury Zoltán összes művei (2. kötet) Emberhalál és egyéb elbeszélések by Thury Zolt N

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Ebook has 178 lines and 27189 words, and 4 pages

LES ROMANS

LA TABLE RONDE

CE VOLUME CONTIENT

Typographie Lahure, rue de Fleurus, 9, ? Paris.

LES ROMANS

LA TABLE RONDE

MIS EN NOUVEAU LANGAGE

ET ACCOMPAGN?S DE RECHERCHES SUR L'ORIGINE ET LE CARACT?RE DE CES GRANDES COMPOSITIONS

PAR

PAULIN PARIS

Membre de l'Institut, Professeur de langue et litt?rature du Moyen ?ge au Coll?ge de France.

TOME QUATRI?ME

PARIS

L?ON TECHENER, LIBRAIRE RUE DE L'ARBRE-SEC, 52

LE ROMAN DE LANCELOT DU LAC.

TOME II

LANCELOT DU LAC.

Lancelot ne pouvait vivre longtemps ?loign? de la reine sans tomber dans une tristesse profonde, et sa m?lancolie ne pouvait ?chapper ? l'attention de Galehaut. <>

Lionel fut appel?: <>

Lionel se disposa ? fournir le message. Quand il fut au monter, Galehaut lui recommanda de ne confier ? personne au monde le secret de son voyage: la moindre indiscr?tion pouvait causer de grands maux. <>

Il prit la voie qui conduisait le plus droit ? la cour du roi Artus. Mais son voyage est tellement li? ? la qu?te entreprise par messire Gauvain, que nous devons, avant de le suivre, raconter ce qui advint au neveu d'Artus, quand il eut franchi le carrefour des Sept voies.

--Je n'ai jamais cach? le mien, dit alors le chevalier; et je ne veux pas commencer avec vous. On m'appelle Gauvain, le neveu du roi Artus.--Ah! messire Gauvain, soyez de tous les chevaliers le mieux venu! Tout le si?cle parle de votre prouesse, et j'ai honte de vous avoir si peu honor?. Vous plairait-il de dire o? vous allez?--Oui; je voudrais gagner la terre du prince Galehaut, le fils de la G?ante, et j'ai l'espoir d'y trouver un jeune chevalier qui passe en prouesse tous les autres. Vous m'avez parl? d'une guerre ?mue entre le roi de Norgalles et le duc de Cambenic: de quel c?t? pensez-vous que soit le bon droit?--Du c?t? du duc Escaus; car le roi Tradelinan avait profit? d'un s?jour du duc ? la cour du roi Artus pour fortifier un ch?teau qui donne entr?e ? la terre de Cambenic: mais plus tard, le duc Escaus l'a repris et donn? ? un preux chevalier, ami de l'une des deux filles de Tradelinan.>>

Gauvain reconnut, dans le preux chevalier dont parlait l'ermite, son fr?re Agravain qu'il avait nagu?res retrouv? dans ce ch?teau des marches de Norgalles. <>

L'ermite fit un signe au clerc qui se leva et conduisit aussit?t mess. Gauvain jusqu'aux abords de Loverzep. En sortant de la for?t de Brequehan, ils virent les deux partis d?j? aux prises. Les chevaliers du roi de Norgalles semblaient en avoir le meilleur. Mess. Gauvain, quand il eut donn? cong? ? son guide, h?sita quelque temps avant de prendre fait et cause pour un parti. Du c?t? de Norgalles il voyait un chevalier faisant de merveilleuses prouesses; personne ne lui r?sistait, il paraissait devoir emporter l'honneur de la journ?e. C'?tait Giflet fils Do, le m?me qu'Hector avait nagu?res abattu devant la Fontaine du Pin. Il s'?tait mis avec les chevaliers de Norgalles, sans trop savoir de quel c?t? ?tait le droit. Mess. Gauvain cependant la?ait son heaume, puis allait enfin se placer au premier rang des chevaliers de Cambenic. Bient?t il p?n?trait dans les rangs des Norgallois, et les faisait renoncer ? poursuivre leurs adversaires, frappant devant lui ? droite et ? gauche, renversant tous ceux qui tentaient de le retenir. <> pensait Giflet; il vaut ? lui seul une ?chelle enti?re.>> Et brochant des ?perons, il voulut tenter de l'arr?ter ? son tour: mais du premier choc il fut renvers?, et quand son ?cuyer l'ayant remont? il voulut suivre celui qui lui avait donn? une si rude le?on, non pour tenter une revanche mais afin de savoir qui il ?tait, les Norgallois, priv?s du secours de Giflet et menac?s par un autre chevalier plus terrible, plient, reculent et enfin abandonnent le champ de bataille. Or mess. Gauvain n'avait pu reconna?tre Giflet, qui n'?tait pas adoub? de ses armes ordinaires: vous pouvez juger de leur joie commune, quand ils eurent lev? leurs ventailles et qu'ils racont?rent ce qui leur ?tait arriv? depuis la f?cheuse aventure de la Fontaine du Pin. Cependant, comme les guerriers de Norgalles se retiraient, le duc Escaus aper?ut le neveu du roi Tradelinan, celui qu'il accusait du meurtre de son fils; il le joignit, l'abattit et lui trancha la t?te. Pour mess. Gauvain et Giflet, ils ne song?rent qu'? ?chapper aux remerc?ments de ceux qui leur devaient la victoire; et, la nuit commen?ant ? tomber, on ne les vit pas s'?loigner et prendre le chemin ferr? qui devait les conduire ? l'entr?e de la for?t.

La lune blanchissait d?j? la plaine, quand ils y arriv?rent. L? sous un ch?ne ?taient arr?t?es deux jeunes pucelles. <> Sans plus enqu?rir, les deux amis descendent, quittent heaume, ?p?e, haubert. Mess. Gauvain s'en va prendre par la main celle qu'il jugeait la plus belle; Giflet s'adresse ? la seconde, et bient?t, assis tous quatre sur l'herbe menue, les demoiselles sont en m?me temps pri?es d'amour. Mais si la requ?te de Giflet est gracieusement accueillie, il en est autrement de celle de mess. Gauvain. <> dit la premi?re pucelle <>

<> Devisant ainsi, mess. Gauvain et la demoiselle rentraient dans le pavillon. Un lit y ?tait pr?par?; la demoiselle ne souffrit pas qu'un autre lui ?t?t ses chausses; et quand il fut couch?, elle resta pr?s de lui jusqu'? ce qu'il e?t ferm? les yeux: alors elle s'?tendit aux pieds du lit et s'endormit elle-m?me. Le matin venu, mess. Gauvain demanda ses armes; deux ?cuyers l'aid?rent ? les rev?tir et il se remit ? la voie avec la demoiselle. Apr?s avoir chevauch? une grande partie du jour, ils arriv?rent devant la forte maison d'une tante de la demoiselle, o? il fut honorablement re?u sans avoir besoin de dire son nom. Mais pendant qu'ils ?taient ? table, deux valets entr?rent, l'un fils et l'autre neveu de l'h?tesse. <> demande la dame.--Des plus mauvaises: mon p?re n'a plus ? r?clamer que vos pri?res pour son ?me; le duc Escaus fait pr?parer pour demain son supplice.>>

La dame p?lit et devient plus morte que vive. <>

Pendant ce r?cit, la demoiselle fondait en larmes. <> Les deux valets rendent gr?ce au g?n?reux chevalier et remontent aussit?t, remplis d'une esp?rance inattendue.

Le soir m?me, ils avaient fait assez de diligence pour que le duc Escaus f?t averti qu'un champion se pr?senterait le lendemain contre le s?n?chal. On disposa les barri?res dans une grande plaine voisine du ch?teau o? le combat devait avoir lieu.

Pour mess. Gauvain, apr?s avoir bien dormi la nuit il se leva et s'enquit, pour ne pas ?tre reconnu, d'un ?cu diff?rent de celui qu'il avait d?j? port? devant Loverzep. On n'en trouva dans la maison qu'un seul, vieux, noir et ? demi rompu. Mess. Gauvain s'en contenta comme s'il e?t ?t? digne de lui. Au sortir de la messe, il demanda son cheval et se rendit ? l'endroit o? se trouvait le duc, en avant des lices. On apporte les saints, le duc jure le premier de faire justice de celui qui serait jet? hors du champ; le s?n?chal et ses garants jurent ensuite que Manass?s avait eu part ? la mort du fils du duc; mess. Gauvain ? son tour d?ment le s?n?chal.

Alors ils traversent un large foss? sur un pont tournant qu'on revida apr?s eux. La foule rang?e en haie le long du foss? occupait tout le versant de la montagne au pied de laquelle avaient ?t? dress?es les lices. La femme de Manass?s et la demoiselle sa ni?ce all?rent s'enfermer dans une chapelle voisine, pour prier Dieu d'accorder la victoire au d?fenseur du bon droit.

Les deux chevaliers prennent du champ et reviennent l'un vers l'autre. Les ?cus re?oivent le premier choc, les lances ?clatent: mess. Gauvain juge, ? la rudesse de la premi?re atteinte, qu'il a devant lui un vigoureux champion. <> Ils en viennent donc aux ?p?es: mess. Gauvain ass?ne au s?n?chal un coup qui l'?tourdit; il en frappe un second, et rougit le terrain du sang qu'il fait jaillir des mailles du haubert. Mais il ne se h?te pas d'en finir avec un ennemi dont il aime ? suivre la d?fense d?sesp?r?e. La foule assembl?e sur les foss?s ?tait plus impatiente: un sergent va dans le moutier pr?venir les dames que le combat se prolonge et que l'issue en est incertaine. La ni?ce ne peut dominer son impatience: elle sort de la chapelle et va se placer toute tremblante sur le tertre qui dominait les lices. ? la vue du sang qui semblait ruisseler des hauberts, ses yeux se troublent, elle ferme les yeux et tombe p?m?e sur l'herbe.

Non moins curieux et non moins attentif aux chances du combat, le jeune Lionel se tenait pr?s de l?. Il avait d? passer par Loverzep pour se rendre du Sorelois ? la cour du roi Artus, et il avait arr?t? son cheval justement ? l'endroit o? venait de tomber la demoiselle. Telle ?tait l'attention qu'il donnait aux deux combattants qu'il ne l'avait pas aper?ue. <> lui crie brusquement un chevalier qui s'avan?ait pour la relever; et prenant le cheval par le frein, peu s'en faut qu'il ne jette ? bas le valet. Lionel furieux tire son ?p?e et il allait frapper, quand la demoiselle en se relevant l'avertit qu'un ?cuyer ne doit pas s'attaquer ? chevalier. Il baisse aussit?t le fer, et s'adressant au chevalier: <> Lionel se mordit les l?vres apr?s avoir prononc? le nom de Galehaut; mais, tout en donnant quelque r?pit au s?n?chal, mess. Gauvain avait recueilli ces paroles, et avait aussit?t suppos? que le valet pourrait lui donner des nouvelles du grand ami de Galehaut. Il entendit ensuite la demoiselle s'?crier: <> Tous ces mots entendus par mess. Gauvain h?t?rent la fin du s?n?chal. D'une derni?re atteinte, le neveu d'Artus l'?tourdit et d'un coup de poing le jeta hors des ar?ons. Cela fait, il descend; d?lace le heaume, abat la ventaille du vaincu, et attend qu'il crie merci. Mais le s?n?chal n'avait plus la force de prononcer un mot; et mess. Gauvain, ? son grand regret, lui trancha la t?te qu'il vint d?poser aux pieds du duc Escaus. Aussit?t le corps fut conduit aux fourches, pendant que mess. Gauvain, sourd aux pri?res du duc qui voulait le retenir, et aux actions de gr?ces des parents de Manass?s, brochait le cheval des ?perons: car il ?tait impatient de rejoindre le valet qui avait prononc? le nom de Galehaut. Seulement il se promit, aussit?t apr?s avoir parl? ? ce valet, de venir reprendre la ni?ce de Manass?s, et de la suivre jusqu'? la demeure de la belle inconnue dont elle lui avait parl?.

Mess. Gauvain pressa donc le pas de son coursier sur la voie qu'il avait vu prendre au valet; et il ne tarda pas ? le joindre, comme il marchait tristement ? pied, l'?p?e nue ? la main. <> s'?criait-il, <>

Cela dit, il presse les flancs de son cheval. ? l'entr?e d'une lande, il voit deux chevaliers qui s'escrimaient ? qui mieux mieux, et pr?s d'eux les coursiers attach?s au m?me arbre. <> Les combattants s'arr?tent: <> Mess. Gauvain ?tait descendu, il avait d?j? l'?p?e lev?e. L'autre chevalier intervint: <> Et voyant qu'ils d?siraient savoir qui il ?tait: <> ? ce mot, les deux chevaliers s'inclinent et ne songent plus ? continuer leur lutte.

Lionel s'?tait approch?: <> Le chevalier promit, puis raconta le sujet de la querelle qu'il ?tait en train de vuider. <> Aussit?t, du meilleur coeur les deux chevaliers s'embrassent; messire Gauvain les recommande ? Dieu et s'?loigne.

Rest? seul avec le valet il s'enquiert de Galehaut. <> reprend Lionel, comme s'il n'avait pas bien entendu, <> Et, sans rien ajouter, il pique des deux et s'?loigne.

Mess. Couvain revint ? Loverzep, pour y reprendre la ni?ce de Manass?s. Du moins, avait-il appris que Galehaut et par cons?quent l'ami de Galehaut ?taient en Sorelois.

Son impatience d'arriver o? la demoiselle avait offert de le conduire ne lui aurait pas permis de faire long s?jour chez Manass?s, quand m?me il n'e?t pas ?t? en qu?te de Lancelot. Il n'y revint que pour reprendre son jeune guide, et bient?t ils eurent ensemble gagn? la sauvage for?t de Bleve. Apr?s avoir quelque temps chevauch?, ils aper?urent un chevalier qui se d?fendait contre trois hommes arm?s et en avait d?j? mis cinq hors de combat. <>

En se rapprochant du chevalier qui se d?fendait si vaillamment, il reconnut Sagremor le desr??. Les trois gloutons le voyant venir avaient pris la fuite. <>

En parlant ainsi, Sagremor aper?ut sous un arbre la ni?ce de Manass?s. <> Et mess. Gauvain revenant ? la demoiselle: <> r?pond en riant Sagremor.

La pucelle baisse sa guimpe.--<> dit Sagremor en d?la?ant son heaume. <> Il ?tait beau de visage et bien form? de membres. <> Aussit?t Sagremor de lui tendre les bras et de la baiser amoureusement, la demoiselle de rendre caresse pour caresse. <> La demoiselle ne se sent pas de joie: ils restent les yeux attach?s l'un sur l'autre, et plus ils se regardent, plus ils s'entr'aiment. Enfin ils remontent, et chevauchent jusqu'? la premi?re heure de la nuit.

<> Mais Sagremor se maintenait ? cheval ? grand'peine; il chancelait et risquait de tomber d'un moment ? l'autre. Mess. Gauvain descendit alors, confia la bride de son cheval ? la demoiselle, et se mettant en croupe derri?re Sagremor, il le retint dans ses bras. On ?tait ? l'heure du premier somme, quand il fallut passer un courant d'eau sur une planche large de trois pieds. Par bonheur la lune luisait. La demoiselle passa d'abord en tenant, du haut de son palefroi, les r?nes du second cheval. Sagremor et Gauvain suivirent. ? peu de distance de l'autre rive s'?levait une grande et superbe maison o? l'on arrivait en passant par un beau verger. La demoiselle les introduisit par une poterne ou porte secr?te, en poussant devant elle les deux chevaux; mess. Gauvain et Sagremor pass?rent. <>

Puis elle les conduit en silence dans une salle haute: <> La lune qui brillait de tout son ?clat y p?n?trait par plus de vingt fen?tres. Elle les fait asseoir, les quitte un instant, puis revient avec plusieurs plats couverts et un flacon d'excellent vin.

Peu ? peu Sagremor reprend ses forces; et quand ils eurent tous trois bien bu et mang?, la demoiselle dit: <>

Ce disant, elle prend plein son poing de chandelles et fait d'abord passer mess. Gauvain par une ?table o? se trouvaient jusqu'? vingt palefrois noirs.

Au milieu de la chambre suivante perchaient vingt oiseaux de proie. Dans l'autre encore vingt beaux destriers. <>

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