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Read Ebook: Œuvres complètes de Chamfort (Tome 2) Recueillies et publiées avec une notice historique sur la vie et les écrits de l'auteur. by Chamfort S Bastien Roch Nicolas Auguis P R Pierre Ren Editor
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 1018 lines and 108922 words, and 21 pages--Un jeune homme sensible, et portant l'honn?tet? dans l'amour, ?tait bafou? par des libertins qui se moquaient de sa tournure sentimentale. Il leur r?pondit avec na?vet?: < --Le cardinal de Rohan, qui a ?t? arr?t? pour dettes dans son ambassade de Vienne, alla, en qualit? de grand aum?nier, d?livrer des prisonniers du Ch?telet, ? l'occasion de la naissance du dauphin. Un homme, voyant un grand tumulte autour de la prison, en demanda la cause; on lui r?pondit que c'?tait pour M. le cardinal de Rohan, qui, ce jour l?, venait au Ch?telet: < --M. de Roquemont, dont la femme ?tait tr?s-galante, couchait une fois par mois dans la chambre de madame, pour pr?venir les mauvais propos, si elle devenait grosse, et s'en allait en disant: < --M. de...., que des chagrins amers emp?chaient de reprendre sa sant?, me disait: < --On faisait une qu?te ? l'acad?mie fran?aise; il manquait un ?cu de six francs ou un louis d'or. Un des membres, connu par son avarice, fut soup?onn? de n'avoir pas contribu?; il soutint qu'il avait mis; celui qui faisait la collecte dit: < --L'abb? Maury, allant chez le Cardinal de la Roche-Aymon, le rencontra revenant de l'assembl?e du clerg?. Il lui trouva de l'humeur et lui en demanda la raison. < --L'abb? Raynal, jeune et pauvre, accepta une messe ? dire tous les jours pour vingt sous: quand il fut plus riche, il la c?da ? l'abb? de la Porte, en retenant huit sous dessus: celui-ci, devenu moins gueux, la sous-loua ? l'abb? Dinouart, en retenant quatre sous dessus, outre la portion de l'abb? Raynal; si bien que cette pauvre messe, grev?e de deux pensions, ne valait que huit sous ? l'abb? Dinouart. --Un ?v?que de Saint-Brieux, dans une oraison fun?bre de Marie-Th?r?se, se tira d'affaire fort simplement sur le partage de la Pologne: < --Milord Marlborough ?tant ? la tranch?e avec un de ses amis et un de ses neveux, un coup de canon fit sauter la cervelle ? cet ami, et en couvrit le visage du jeune homme, qui recula avec effroi. Marlborough lui dit intr?pidement: < --Madame la duchesse du Maine, dont la sant? allait mal, grondait son m?decin, et lui disait: <> --Le duc de Chartres, apprenant l'insulte faite ? madame la duchesse de Bourbon, sa soeur, par M. le comte d'Artois, dit: < Le duc d'Orl?ans, guillotin? le 6 novembre 1793. --Un jour, que l'on ne s'entendait pas dans une dispute ? l'acad?mie, M. de Mairan dit: < --Le comte de Mirabeau, tr?s-laid de figure, mais plein d'esprit, ayant ?t? mis en cause pour un pr?tendu rapt de s?duction, fut lui-m?me son avocat. < --Madame de Brionne rompit avec le cardinal de Rohan, ? l'occasion du duc de Choiseul, que le cardinal voulait faire renvoyer. Il y eut entre eux une sc?ne violente, que madame de Brionne termina en mena?ant de le faire jeter par la fen?tre: < --< --Ne me vantez point le caract?re de N....: c'est un homme dur, in?branlable, appuy? sur une philosophie froide, comme une statue de bronze sur du marbre. --< --Madame de B..... ne pouvant, malgr? son grand cr?dit, rien faire pour M. de D...., son amant, homme par trop m?diocre, l'a ?pous?. En fait d'amans, il n'est pas de ceux que l'on montre; en fait de maris, on montre tout. --M. le comte d'Orsai, fils d'un fermier-g?n?ral, et si connu par sa manie d'?tre homme de qualit?, se trouva avec M. de Choiseul-Gouffier, chez le pr?v?t des marchands. Celui-ci venait chez ce magistrat pour faire diminuer sa capitation consid?rablement augment?e: l'autre y venait porter ses plaintes de ce qu'on avait diminu? la sienne, et croyait que cette diminution supposait quelque atteinte port?e ? ses titres de noblesse. --On disait de M. l'abb? Arnaud, qui ne conte jamais: < --M. d'Autrep disait de M. de Ximenez: < --Le tzar Pierre Ier, ?tant ? Spithead, voulut savoir ce que c'?tait que le ch?timent de la cale qu'on inflige aux matelots. Il ne se trouva pour lors aucun coupable; Pierre dit: < --M. de Vaucanson s'?tait trouv? l'objet principal des attentions d'un prince ?tranger, quoique M. de Voltaire f?t pr?sent. Embarrass? et honteux que ce prince n'e?t rien dit ? Voltaire, il s'approche de ce dernier et lui dit: < --Lorsque madame Dubarry et le duc d'Aiguillon firent renvoyer M. de Choiseul, les places que sa retraite laissait vacantes n'?taient point encore donn?es. Le roi ne voulait point de M. d'Aiguillon pour ministre des affaires ?trang?res: M. le prince de Cond? portait M. de Vergennes, qu'il avait connu en Bourgogne; madame Dubarry portait le cardinal de Rohan, qui s'?tait attach? ? elle: M. d'Aiguillon, alors son amant, voulut les ?carter l'un et l'autre; et c'est ce qui fit donner l'ambassade de Su?de ? M. de Vergennes, alors oubli? et retir? dans ses terres, et l'ambassade de Vienne au cardinal de Rohan, alors le prince Louis. --< --J'ai vu M. de Foncemagne jouir, dans sa vieillesse, d'une grande consid?ration. Cependant, ayant eu occasion de soup?onner un moment sa droiture, je demandai ? M. Saurin s'il l'avait connu particuli?rement. Il me r?pondit qu'oui. J'insistai pour savoir s'il n'avait jamais rien eu contre lui. M. Saurin, apr?s un moment de r?flexion, me r?pondit: < --M. d'Argenson, apprenant qu'? la bataille de Rancoux, un valet d'arm?e avait ?t? bless? d'un coup de canon, derri?re l'endroit o? il ?tait lui-m?me avec le roi, disait: < --Quand M. le comte d'Estaing, apr?s sa campagne de la Grenade, vint faire sa cour ? la reine pour la premi?re fois, il arriva port? sur ses b?quilles, et accompagn? de plusieurs officiers bless?s comme lui. La reine ne sut lui dire autre chose, sinon: < --< --Le cur? de Saint-Sulpice ?tant all? voir madame de Mazarin pendant sa derni?re maladie, pour lui faire quelques petites exhortations, elle lui dit en l'apercevant: < --Je disais ? M. R...., misantrope plaisant, qui m'avait pr?sent? un jeune homme de sa connaissance: < --M.... disait qu'un esprit sage, p?n?trant et qui verrait la soci?t? telle qu'elle est, ne trouverait partout que de l'amertume. Il faut absolument diriger sa vue vers le c?t? plaisant, et s'accoutumer ? ne regarder l'homme que comme un pantin, et la soci?t? comme la planche sur laquelle il saute. D?s-lors, tout change: l'esprit des diff?rens ?tats, la vanit? particuli?re ? chacun d'eux, ses diff?rentes nuances dans les individus, les friponneries, etc., tout devient divertissant, et on conserve sa sant?. --< --M.... me disait: < --On demandait au m?me, pourquoi les gouverneurs de province avaient plus de faste que le roi: < --M...., intendant de province, homme fort ridicule, avait plusieurs personnes dans son salon, tandis qu'il ?tait dans son cabinet dont la porte ?tait ouverte. Il prend un air affair?; et, tenant des papiers ? la main, il dicte gravement ? son secr?taire: < --M. de Montesquiou priait M. de Maurepas de s'int?resser ? la prompte d?cision de son affaire, et de ses pr?tentions sur le nom de F?zenzac. M. de Maurepas lui dit: < --Un homme de lettres menait de front un po?me et une affaire d'o? d?pendait sa fortune. On lui demandait comment allait son po?me. < --M. de la Reyni?re, oblig? de choisir entre la place d'administrateur des postes et celle de fermier-g?n?ral, apr?s avoir poss?d? ces deux places, dans lesquelles il avait ?t? maintenu par le cr?dit des grands seigneurs qui soupaient chez lui, se plaignit ? eux de l'alternative qu'on lui proposait, et qui diminuait de beaucoup son revenu. Un d'eux lui dit na?vement: < --M...., proven?al, qui a des id?es assez plaisantes, me disait, ? propos des rois et m?me des ministres, que, la machine ?tant bien mont?e, le choix des uns et des autres ?tait indiff?rent: < --On faisait une procession avec la ch?sse de Sainte-Genevi?ve, pour obtenir de la s?cheresse. A peine la procession fut-elle en route, qu'il commen?a ? pleuvoir; sur quoi l'?v?que de Castres dit plaisamment: < --< --On venait de citer quelques traits de la gourmandise de plusieurs souverains. < --On demandait ? une duchesse de Rohan, ? quelle ?poque elle comptait accoucher. < --M. de Malesherbes disait ? M. de Maurepas qu'il fallait engager le roi ? aller voir la Bastille. < --Pendant un si?ge, un porteur d'eau criait dans la ville: <> Une bombe vient et emporte un de ses sceaux: <> --L'abb? de Moli?re ?tait un homme simple et pauvre, ?tranger ? tout, hors ? ses travaux sur le syst?me de Descartes; il n'avait point de valet, et travaillait dans son lit, faute de bois, sa culotte sur sa t?te par-dessus son bonnet, les deux c?t?s pendant ? droite et ? gauche. Un matin, il entend frapper ? sa porte: < --M...., ? propos des six mille ans de Mo?se, disait, en consid?rant la lenteur des progr?s des arts et l'?tat actuel de la civilisation: < --La comtesse de Bouflers disait au prince de Conti, qu'il ?tait le meilleur des tyrans. --Madame de Montmorin disait ? son fils: < Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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