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Read Ebook: L'Illustration No. 2504 21 février 1891 by Various
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 388 lines and 23766 words, and 8 pagesMais c'est surtout ? partir de 1840 et de l'abdication de la reine Christine, qui vint se fixer parmi nous, que la colonie espagnole acquit une importance et un relief qui se sont maintenus ? travers les ?v?nements, et qui lui ont valu la place brillante qu'elle occupe encore aujourd'hui dans le monde ?l?gant de notre grande cit?. C'est qu'il n'y a rien de plus aimable, de plus sociable, de plus gai et de plus ?l?gamment correct tout ? la fois, qu'un v?ritable hidalgo. J'ai toujours entendu parler de la < Je dois dire, au contraire, que je les ai toujours vus simples, accueillants, liants, bons camarades, un peu exub?rants peut-?tre, et d'une exquise courtoisie. Ce qu'ils ont, en g?n?ral, c'est une certaine hauteur dans le port, dans la d?marche, dans le maintien; une fiert? native dans les allures, qui est loin de nuire ? leur charme, et un je ne sais quoi de chevaleresque, d'aventureux, de romanesque dans les sentiments, qui n'est pas le moindre de leurs attraits. Demandez plut?t aux Parisiennes. Avec cela de la verve, de la s?ve, de l'entrain, de la finesse, de l'esprit tr?s souvent et de l'originalit? toujours. Il n'est pas jusqu'? leur accent qui ne leur donne du piquant et de la saveur. J'en ai connu plusieurs qui, par la tournure de leurs id?es, l'ing?niosit? de leurs aper?us et la fa?on humoristique et unique qu'ils avaient de raconter les choses les plus ordinaires, ?taient litt?ralement d?sopilants. Quant aux femmes, ind?pendamment de leur beaut? plastique, qui est proverbiale, et, je me permettrai de dire, dans bien des cas, l?g?rement surfaite, elles sont, pour la plupart, la s?duction personnifi?e. M?me imparfaitement jolies, elles ont quelque chose d'ind?finissable et de suggestif dans le regard, de familier et de naturel dans l'abord, de f?lin et de na?vement coquet dans les mani?res, d'ardent et de passionn? dans la physionomie, qui attire et captive ? premi?re vue. Ce sont l? des dons, pour ainsi dire inn?s, qui leur sont communs presque ? toutes, quels que soient leur ?ge et leurs avantages physiques, et qui frappent chez la reine Isabelle,--aussi Espagnole de caract?re que de coeur,--quand on a eu l'honneur de l'approcher. Qui ne conna?t Isabelle II? Qui ne l'a aper?ue tout au moins dans les Champs-Elys?es ou dans l'avenue du Bois de Boulogne, en coup? ou en cal?che aux couleurs espagnoles, rendant avec infiniment de bonne gr?ce les saluts qu'on lui adresse? Tout le monde sait qu'elle a le type Bourbonien tr?s accentu?, un tr?s grand air, que ne d?pare pas un embonpoint caract?ris?, une expression de franchise et de bienveillance tr?s apparente. Mais ce que l'on conna?t moins, c'est son excessive amabilit?, d?pouill?e de tout appr?t, sa profonde sympathie pour la France et sa reconnaissance pour l'hospitalit? quelle y a re?ue, son attachement et son d?vouement pour ceux qui l'entourent et, par-dessus tout, son in?puisable bont?. En veut-on un exemple entre mille? Un jour, elle apprend qu'un sectaire des plus dangereux qui, apr?s avoir attent? ? sa vie dans les circonstances que l'on conna?t, s'est r?fugi? ? Paris, est dans la plus profonde mis?re et implore la charit?: --Qu'on lui envoie de suite cinq cents francs, dit-elle sans h?siter. --Mais Votre Majest? sait, r?plique le chambellan, que cet homme est un assassin; que c'est lui qui... --Qu'est-ce que cela fait? r?pond-elle en souriant, tu es ridicule avec tes rancunes et tes id?es de repr?sailles. Ce n'est pas moi, Isabelle, que ce malheureux a voulu tuer, c'est le parti que je repr?sente. Allons! pas de mauvaise humeur et ne tarde pas ? faire ce que je t'ai dit... En ce moment, la reine Isabelle ne re?oit qu'en petit comit?, sans aucun apparat, et, bien que le palais de Castille, situ?, comme on sait, avenue Kl?ber, se pr?te merveilleusement aux f?tes et ? la repr?sentation, les r?ceptions se bornent pr?sentement ? des d?ners intimes tri?s sur le volet, qui sont tr?s recherch?s et tr?s envi?s. Des deux infantes, soeurs du roi dom Fran?ois et belles-soeurs, par cons?quent, de la reine Isabelle, l'une, l'infante Pepa, a ?pous? feu M. Guell y Rente, s?nateur tr?s connu et tr?s aim? du monde parisien, l?gendaire par ses boutades originales et ses saillies ? l'emporte-pi?ce; l'autre, l'Infante Isabelle, r?put?e pour son esprit, a ?pous? le comte Gurowski, mort, comme M. Guell, depuis plusieurs ann?es. La maison officielle de la reine se compose de la duchesse de Hijar, grande ma?tresse, et du marquis de Villasegura. Fille du comte de la Puebla, veuve du duc de Hijar, marquis d'Almenara, comte de Rivadeo, dont la grandesse de premi?re classe remonte ? une ?poque tr?s recul?e, la duchesse est une tr?s grande dame, sous tous les rapports, et, ce qui ne g?te rien, elle est remplie de tact et d'amabilit?. Quant au marquis de Villasegura, ancien officier de marine, il n'appartient pas ? l'aristocratie de naissance et il a re?u son titre actuel au moment o? il a ?t? choisi par la reine pour ?tre plac? ? la t?te de sa maison; ce qui ne l'emp?che nullement d'?tre un homme parfaitement distingu?, s'acquittant ? merveille de ses d?licates fonctions. A citer encore, dans l'entourage habituel de la reine Isabelle, la marquise de San Carlos, qui, sans titre officiel, a souvent fait aupr?s de Sa Majest? le service de la duchesse de Hijar, pendant l'absence de cette derni?re. Que dire de l'ambassadeur, qui n'a pas eu le temps, jusqu'ici, de se faire conna?tre de la soci?t? parisienne? Issu d'une famille opulente de Saint-S?bastien, dont le nom patronymique est la Sala, il a fait de brillantes ?tudes de droit et s'est enr?l? dans les rangs du parti conservateur, auquel il est toujours rest? fid?le. C'est un esprit ?clair?, une nature loyale, un personnage sympathique, d'une grande s?ret? de relations, universellement aim? et estim?. Il a ?pous? Mlle Brunetti, dont la m?re ?tait une Camerassa, cousine du duc d'Ossuna. Or, ? la mort de celui-ci, son unique descendant, ayant h?rit? d'une trentaine de titres, ne voulut, en pr?sence des droits ph?nom?naux qu'il aurait eu ? payer, en garder que quatre et il c?da les autres ? ses parents. C'est ainsi que Mme de la Sala devint duchesse de Mandas et, selon la coutume espagnole, transmit le titre ? son mari. C'est aussi de cette fa?on que la soeur de Mme de Mandas, Mme de Haber, tr?s r?pandue et tr?s go?t?e, devint duchesse de Monteagudo. L'armorial espagnol est un labyrinthe dans lequel il n'est point ais? de trouver sa route et de se d?brouiller. En dehors de la cour et de l'ambassade, la grande dame la plus en ?vidence de la colonie espagnole de Paris est, sans contredit, la mar?chale Serrano, duchesse de la Torre. Cette femme c?l?bre, tant par son rang--elle a ?t? r?gente du royaume avant l'arriv?e du roi Am?d?e--que par sa grande beaut?, est d'origine havanaise. Elle a des yeux superbes, un teint ?clatant, une tournure charmante, des toilettes incomparables et un go?t irr?prochable. Prodigieuse de conservation et de jeunesse, les ann?es ont gliss? sur elle sans l'atteindre et, quoique elle ait deux filles mari?es, la princesse Kotchoubey et la comtesse Santovenia, elle para?t ? peine dans la maturit? de l'?ge. On raconte qu'elle est sur le point d'entrer en possession d'une immense fortune provenant d'un tr?sor r?cemment d?couvert en Angleterre dans une terre de famille. Vient ensuite la duchesse de Valencia, n?e Tascher de la Pagerie et veuve du fameux Narva?s, l'affabilit?, la gr?ce et la distinction m?mes. Puis, le marquis de Valcarlos, fils de M. Guell y Rente et de l'infante Pepa, attach? militaire ? Paris et la marquise, n?e Alberti. Puis, M. de Banuelos, diplomate de m?rite, nomm? tout derni?rement ambassadeur ? Berlin, beau-fr?re du comte de Sartiges et dont les deux ravissantes filles, amies intimes de la duchesse de Luynes, ont brill? d'un vif ?clat dans les salons parisiens. Je ne crois pas, toutefois, que l'immigration espagnole chez nous soit en veine de suivre une progression ascendante. Il me semble, au contraire, que, depuis une vingtaine d'ann?es, non seulement elle est stationnaire, mais qu'elle aurait plut?t une tendance ? diminuer. J'avoue que je le regrette, car c'est l? un ?l?ment dont la disparition se ferait vivement sentir et qui produirait un grand vide dans les hautes sph?res de la soci?t?. Esp?rons qu'il ne viendra pas de sit?t ? nous manquer. Tom. Mlle MARIE WISNOWSKA Il semble qu'une fatalit? in?luctable poursuive les belles femmes slaves aux yeux profonds, ? l'?me passionn?e, qu'un penchant irr?sistible entra?ne vers le th??tre. Qui ne se rappelle cette jolie com?dienne qui parut un instant au Th??tre-Fran?ais, Feyghine, et qui, quelques mois apr?s, soit qu'elle n'e?t pas r?ussi ? son gr?, soit qu'un chagrin violent se f?t empar? d'elle, se suicidait dans son bain? Il n'est pas possible de ne pas penser ? elle, lorsqu'on voit le portrait, que nous reproduisons, de Mlle Marie Wisnowska, cette autre victime de l'amour, qui est morte derni?rement, ? Varsovie, assassin?e par son amant, le prince Barteniew, officier dans l'arm?e russe... Elle aussi, en sa qualit? d'artiste dramatique du th??tre de Varsovie, et d'artiste aim?e, elle ?tait entour?e d'hommages pour son talent et sa beaut?... Quelle pens?e intime, quelle angoisse la poussa ? la r?solution fatale qu'elle prit un jour? Peut-?tre n'y faut-il voir qu'une manifestation isol?e de cette ?me russe, si myst?rieuse, si ?trange? Quoi qu'il en soit, Marie Wisnowska convint avec celui quelle aimait que tous deux mourraient ensemble... Il la tua, et, quand il l'e?t vue morte, il n'eut pas le courage de se tuer ? son tour... Nous ne devons pas laisser partir, laisser oublier, sans une parole de sympathie, cette charmante femme qui ?tait une grande com?dienne, et qui n'avait eu qu'un r?el d?sir en sa vie, un r?ve unique, celui de devenir une actrice de Paris. Elle avait ?tudi? notre langue avec soin, et elle ?tait parvenue ? la conna?tre parfaitement. Malheureusement elle avait gard?, comme Feyghine, un accent assez fort. Un ami la pr?senta ? M. ?douard Pailleron, qui s'int?ressa beaucoup ? elle, et lui pr?ta le secours de sa haute exp?rience. Il nous a dit lui-m?me qu'il avait reconnu bient?t en elle un temp?rament d'artiste exceptionnel. Mais, malgr? tous ses efforts, elle n'arriva pas ? vaincre son accent originel, et, d?courag?e, elle retourna en Pologne... Adolphe Aderer. L'ATAMAN ACHINOFF C'est un grand et fort gaillard, ? la puissante carrure: par un contraste qui n'est point tr?s rare dans les races slaves, sa vigoureuse constitution s'allie ? une r?elle d?licatesse de formes dans les extr?mit?s et les attaches. Il est n? en 1856. Tout jeune il fait, dans les steppes du Terek, l'apprentissage de la vie. En 1883, il fonda dans le Caucase, on Abkhanie, une colons de 800 cosaques libres: des d?m?l?s avec l'administration russe lui firent concevoir le projet de tenter une mani?re d'exp?dition au sud de l'?gypte, en Abyssinie, dans un pays o?, lui disaient de vieux tcherkesses qui avaient voyag?, habitaient des chr?tiens. C'est ainsi qu'en 1885, Achinoff va en reconnaissance ? Massaoua et s'abouche avec les potentats d? la r?gion. En juin 1886, les cosaques libres ?lisent Achinoff ataman. Il a d?sormais une autorit? particuli?re pour demander ? P?tersbourg un appui moral et mat?riel en vue de son projet d'exp?dition religieuse et militaire en Abyssinie. Des pourparlers, des ?changes d'ambassade aupr?s du N?gus, occupent ensuite le temps d'Achinoff. Enfin il part, et c'est alors que se produit l'incident de Sagallo. LES PARLEMENTS ?TRANGERS SUISSE La Conf?d?ration suisse est form?e par l'union des peuples des 22 cantons de la Suisse, savoir: Appenzell , Argovie, B?le , Berne, Fribourg, Saint-Gall, Gen?ve, Glaris, Grisons, Lucerne, Neuch?tel, Schaffhouse, Schwyz, Soleure, Tessin, Thurgovie, Unterwalden , Uri, Valais, Vaud, Zug et Zurich. En 1291, trois cantons seuls faisaient partie de la ligue f?d?rale; il y eut ensuite, en 1353, la Conf?d?ration des huit cantons, puis, en 1513, la Conf?d?ration des treize cantons, et enfin, apr?s l'acte de m?diation impos? ? la Suisse par Bonaparte, le 19 f?vrier 1803, six cantons nouveaux firent partie de la ligue. Apr?s la chute de Napol?on, l'acte de m?diation fit place au pacte f?d?ral, qui s'?tendit ? trois nouveaux cantons, en tout vingt-deux cantons. Au pacte f?d?ral succ?da la Constitution du 12 septembre 1848, dont les bases ?taient emprunt?es au syst?me f?d?ratif des ?tats-Unis de l'Am?rique du Nord, et qui fonctionna pendant une quinzaine d'ann?es sans qu'on songe?t ? la r?viser. En 1869, l'Assembl?e f?d?rative commen?a la discussion d'un projet con?u dans un esprit tr?s centralisateur. Cette discussion continua pendant le cours des sessions de 1871 et 1872, et aboutit, le 5 mai 1872, au vote d'une nouvelle Constitution qui, soumise ? l'acceptation des citoyens suisses et des cantons, fut rejet?e, le 29 mai, par la majorit? des uns et des autres. Les Chambres, qui jugeaient une r?vision absolument n?cessaire, rouvrirent la discussion en 1873 et 1874; une nouvelle Constitution fut vot?e le 31 mars 1874 par l'Assembl?e f?d?rale, et soumise le 29 mai suivant au vote populaire. Elle fut accept?e par 340,199 voix contre 198,013. La Constitution du 29 mai 1874 n'a re?u depuis lors qu'une seule modification. Son article 65 abolissait la peine de mort; ? la suite de crimes nombreux commis dans l'ouest de la Suisse, un courant d'opinion se forma contre cette disposition constitutionnelle, qui fut abrog?e par la votation populaire, le 18 mai 1879. Le pouvoir l?gislatif est partag? entre l'Assembl?e f?d?rale et le peuple. L'Assembl?e f?d?rale a le droit d'initiative en toute mati?re. Elle est compos?e de deux chambres: le Conseil national, dont les membres sont ?lus par le suffrage universel dans toute la conf?d?ration; le Conseil des ?tats, dont les membres sont d?put?s par les cantons, soit par l'interm?diaire du parlement cantonal, soit directement par les ?lecteurs cantonaux. Le peuple suisse a aussi le droit d'initiative, savoir directement et sous certaines conditions en mati?re constitutionnelle; par voie de correspondance avec l'Assembl?e f?d?rale et par l'interm?diaire des autorit?s cantonales en toute mati?re. Il doit n?cessairement approuver toute modification ? la constitution. Enfin, il a le droit, mais sous certaines conditions, de demander le r?f?rendum sur les lois et d?crets, ayant un caract?re d'int?r?t g?n?ral, vot?s par l'Assembl?e f?d?rale, lesquels, dans ce cas, doivent ?tre soumis ? son approbation. Le pouvoir ex?cutif appartient au conseil f?d?ral ?lu par l'Assembl?e f?d?rale: l'un des membres du conseil, sp?cialement ?lu par l'Assembl?e, porte le titre de pr?sident de la conf?d?ration. Un tribunal f?d?ral, dont les membres sont ?lus par l'Assembl?e f?d?rale, est charg? de statuer dans certains cas particuliers pr?vus par la constitution. Le conseil des ?tats se compose de 44 d?put?s des cantons: chaque canton nomme deux d?put?s quel que soit le nombre de ses habitants; dans les cantons partag?s, chaque demi-canton en ?lit un. Les d?put?s au Conseil des ?tats sont indemnis?s par les cantons qu'ils repr?sentent. Le Conseil v?rifie le pouvoir de ses membres, et nomme dans son sein, ? la majorit? absolue, un pr?sident, un vice-pr?sident et deux scrutateurs. Le Conseil national est ?lu par le peuple sur la base d'un d?put? par 20,000 habitants. Les circonscriptions ?lectorales sont fix?es par la loi f?d?rale. Chaque canton est divis? en un ou plusieurs coll?ges; mais chaque canton ou demi-canton nomme au moins un d?put?, quelle que soit sa population. Actuellement le Conseil national compte 147 d?put?s. Ils sont ?lus pour trois ans, et le renouvellement int?gral a lieu le dernier dimanche d'octobre de la p?riode triennale. Le pr?sident du Conseil national doit ?tre chang? apr?s chaque session ordinaire. Add to tbrJar First Page Next Page |
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