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Read Ebook: L'Illustration No. 2504 21 février 1891 by Various
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 388 lines and 23766 words, and 8 pagesLe Conseil national est ?lu par le peuple sur la base d'un d?put? par 20,000 habitants. Les circonscriptions ?lectorales sont fix?es par la loi f?d?rale. Chaque canton est divis? en un ou plusieurs coll?ges; mais chaque canton ou demi-canton nomme au moins un d?put?, quelle que soit sa population. Actuellement le Conseil national compte 147 d?put?s. Ils sont ?lus pour trois ans, et le renouvellement int?gral a lieu le dernier dimanche d'octobre de la p?riode triennale. Le pr?sident du Conseil national doit ?tre chang? apr?s chaque session ordinaire. Les d?put?s au conseil national re?oivent une indemnit? de pr?sence de 20 francs par jour, plus les indemnit?s de voyage . Les deux Chambres l?gif?rent sur les lois de toute nature qui rel?vent de la souverainet? f?d?rale, sans empi?ter sur le domaine r?serv? aux cantons. Chaque canton a ses lois particuli?res, sa constitution, etc. Elles proc?dent ? l'?lection du pouvoir ex?cutif et du pouvoir judiciaire pour le tribunal f?d?ral, mais non pas pour les tribunaux cantonaux. Elles ratifient les alliances et les trait?s faits avec l'?tranger, d?cident du droit de guerre et statuent sur les cons?quences qui en r?sultent. Elles veillent ? la garantie des constitutions cantonales et exercent une haute surveillance sur les cantons pour faire respecter les prescriptions f?d?rales. Elles votent le budget f?d?ral. Elles prononcent sur les recours des citoyens contre les d?cisions cantonales, les conflits de comp?tence, le droit de gr?ce et d'amnistie. Les deux Chambres exercent non seulement le pouvoir l?gislatif, mais aussi le pouvoir constituant, puisqu'elles peuvent proc?der ? la r?vision de la Constitution f?d?rale, sous r?serve du vote populaire. Trente mille citoyens peuvent demander qu'une loi soit soumise ? la votation populaire. La constitution fixe ? quatre-vingt-dix jours ? partir de la publication de la loi ou de l'arr?t? le d?lai pendant lequel le r?f?rendum peut ?tre demand?. Si ce sont les citoyens qui le demandent, ils doivent apposer personnellement leur signature sur des listes, et le droit de vote des signataires doit ?tre attest? par l'autorit? communale du lieu o? ils exercent leurs droits politiques. Si le nombre de 30,000 signatures est atteint, ou si 8 cantons la r?clament, la votation populaire a lieu au plus t?t quatre semaines apr?s la publication et la distribution de la loi. Le conseil f?d?ral, compos? de sept membres, est nomm? pour trois ans apr?s chaque renouvellement du conseil national. On ne peut prendre plus d'un membre dans le m?me canton. Ils sont r??ligibles; ils ne peuvent remplir d'autres fonctions, ou avoir une profession quelconque. Le pr?sident de la conf?d?ration est pris dans le sein du conseil f?d?ral; il est nomm? pour un an par l'Assembl?e f?d?rale, et n'est pas imm?diatement r??ligible. Le pr?sident est l'?gal de ses coll?gues et n'a que la charge de les pr?sider et de r?partir la besogne entre les divers d?partements. Le pr?sident touche 13,500 francs, et les autres membres en touchent 12,000. Il y a sept d?partements: la politique, dont le chef ?tait en 1890 M. Numa Droz, de Neuch?tel; l'int?rieur, qui a ? sa t?te M. Schenk, de Berne; la justice et police avec M. Ruchonnet, de Vaud; les affaires militaires, avec M. Hammer de Soleure: l'industrie et l'agriculture, M. Deucher, de Thurgovie; les postes et chemins de fer, M. Welti, d'Argovie, pr?sident de la conf?d?ration. Les conseillers se r?partissent les d?partements minist?riels. Quant au tribunal f?d?ral, il est compos? de neuf membres nomm?s pour six ans par l'assembl?e f?d?rale qui d?signe aussi le pr?sident et le vice-pr?sident. C'est une sorte de cour de cassation. Chaque membre re?oit un traitement de 10,000 francs; le pr?sident touche 11,000 francs. L'Assembl?e g?n?rale ?lit ?galement, mais pour trois ans seulement, un chancelier f?d?ral charg? du secr?tariat de l'assembl?e f?d?rale et du conseil f?d?ral. Comme, en Suisse, trois langues officielles sont admises, le fran?ais, l'allemand et l'italien, les rapports lus aux Chambres le sont dans les deux premi?res langues par deux rapporteurs appartenant ? la Suisse fran?aise et allemande. Il n'y a pas de rapporteur italien, les huit d?put?s du Tessin parlant tous allemand ou fran?ais. Le Conseil national est nomm? par le suffrage universel. Est ?lecteur tout citoyen suisse ayant vingt ans accomplis. Les ?lections sont directes; elles ont lieu dans les 49 coll?ges ou arrondissements f?d?raux, au scrutin de liste ou au scrutin individuel, suivant le nombre des d?put?s ? ?lire. Le vote a lieu par ?crit au scrutin secret. La majorit? absolue des ?lecteurs votants est n?cessaire pour ?tre ?lu: les bulletins blancs ne sont point compt?s. Sont ?ligibles tous citoyens suisses la?ques et ayant droit de voter. Quant au Conseil des ?tats, les 44 d?put?s qui le composent sont nomm?s par les cantons, le mode d'?lection, la dur?e du mandat, le taux d'indemnit? ?tant r?gl?s, d'une fa?on tout ? fait ind?pendante, par chaque canton. Les uns ?lisent leurs d?put?s par l'interm?diaire de leur parlement cantonal; dans d'autres, les d?put?s sont directement ?lus par le peuple, soit par mains lev?es , soit au scrutin. La dur?e du mandat varie entre un et trois ans. Au Conseil national les radicaux sont en majorit?; il y a ensuite quelques conservateurs protestants et catholiques, puis deux ou trois socialistes. En somme, tous les d?put?s sont r?publicains; mais, tandis qu'au Conseil des ?tats la majorit? conservatrice est de 4 ? 5 voix, au conseil national la majorit? radicale est d'environ 50 voix. Parmi les hommes remarquables qui ont marqu? dans ces derniers temps au Conseil f?d?ral, il faut citer M. Charles Schenk, de Berne. N? en 1823, ancien pasteur, il a ?t? pr?sident de la conf?d?ration en 1865, 1871, 1874, 1878, etc. Il appartient au parti radical et s'est occup? de la question de l'instruction publique. Il est l'auteur de la loi sur le paup?risme dans l'ancienne partie du canton de Berne. C'est un homme aimable. M. Numa Droz a ?t? ?galement pr?sident de la conf?d?ration ? plusieurs reprises, la premi?re fois en 1881, la derni?re en 1888. Quoiqu'il soit encore jeune, sa vie a ?t? bien remplie. Il se voua d'abord ? l'horlogerie, en occupant ses loisirs ? l'?tude. Il devint instituteur, puis, apr?s avoir rempli des fonctions communales, entra au grand conseil, puis au conseil d'?tat de Neuch?tel; il passa de l? au conseil national et fut enfin ?lu conseiller f?d?ral. Il appartient au parti radical. C'est un homme tr?s simple et tr?s sympathique, un travailleur infatigable, en m?me temps qu'un orateur distingu?. C'est lui qui a pr?sid? le congr?s pour la protection de la propri?t? litt?raire et artistique. C'est encore lui qui, dans l'affaire Wohlgemuth, r?pondit ? M. de Bismarck avec tant de dignit? et de fermet?. M. Louis Ruchonnet ?tait le pr?sident de la Conf?d?ration suisse pour 1890. Il l'avait d?j? ?t? en 1883. Comme M. Numa Droz, avant d'?tre envoy? au conseil national puis au conseil f?d?ral, il avait rempli plusieurs fonctions cantonales. C'est un jurisconsulte ?minent et un orateur de grand talent. Il s'est beaucoup occup? de la loi f?d?rale sur les poursuites pour dettes et les faillites, loi vot?e par le peuple suisse, le 23 novembre 1889. Il appartient ?galement au parti radical. M. ?mile Welti est un homme ?nergique et passionn?; on le compare souvent ? M. de Bismarck. Il a ?t? pr?sident de la Conf?d?ration en 1869, et, depuis, s'est beaucoup occup? de la question des chemins de fer, dans laquelle il a d'ailleurs ?chou?. Au Conseil des ?tats, un homme surtout m?ritait de fixer l'attention: c'est le docteur Albert Gobat , avocat. Il s'est beaucoup occup? de la question du latin et a fini par faire triompher ses id?es, ou du moins une partie de ses id?es, en faisant r?duire le nombre des ann?es consacr?es ? l'?tude des langues mortes dans les gymnases bernois. C'est un travailleur et un ?nergique, mais il a le ton tr?s tranchant. Aux derni?res ?lections, M. Gobat a pass? du Conseil des ?tats au Conseil national. Le Conseil national compte un grand nombre de membres distingu?s et des orateurs de m?rite, il y a beaucoup d'avocats et, parmi ces derniers, M. Rodolphe Brunner , radical; M. Edouard Marti, directeur du chemin de fer J. B. G., et qui, d'une fa?on tr?s habile, a men? ? bonne fin cette entreprise; M. Pierre Jolissaint est aussi un des directeurs du chemin de fer Jura-Berne; M. Ruffy , chef du parti radical vaudois; M. Fower , avocat d'un tr?s grand talent; M. Robert Comtesse, , conseiller d'?tat neuch?telois, s'occupe principalement de questions sociales. Parmi les radicaux il faut citer encore le colonel Edouard Muller, pr?sident de la ville de Berne, s'occupant surtout des questions militaires; M. Joseph Stockmar, conseiller d'?tat bernois, esprit tr?s caustique et tr?s mordant; M. Favon, publiciste et orateur ?m?rite, ancien pr?sident du Conseil national, et l'un des chefs du parti radical genevois. Parmi les conservateurs on remarque M. Decurtins, socialiste-catholique; M. Ador, pr?sident du conseil d'?tat genevois, financier tr?s capable. Parmi les ultramontains mentionnons M. Pedrazzini, le chef du catholicisme tessinois, esprit vif et j?suitique; il ne fait plus partie du conseil national depuis 1890; M. Python, conseiller d'?tat fribourgeois, et cr?ateur de l'universit? catholique. M. Curti, r?dacteur en chef de la Zurcher-Post, est aussi le chef du parti socialiste au conseil national et de plus excellent orateur. Les deux Chambres suisses si?gent ? Berne dans des grands b?timents sans caract?res aucun. On dirait que les architectes se sont dit qu'en pr?sence de l'incomparable nature qui entoure la capitale de la Conf?d?ration, il ?tait inutile d'orner des vestibules et de peindre des h?micycles. Et, de fait, ils ont eu raison; il n'y a pas de statues, pas de fresques, qui puissent lutter avec la vue de la Jungfrau et les d?put?s suisses n'ont qu'? se mettre ? la fen?tre pour voir les immortelles beaut?s qui leur font facilement comprendre l'insanit? des luttes politiques et l'inanit? des discours. P. Artout. NOTES ET IMPRESSIONS J'ai entendu bien des discours; j'en ai entendu quelques-uns qui ont chang? mon opinion, jamais un seul qui ait chang? mon vote. Disraeli. Je n'ai pas besoin du concours de mes amis lorsque j'ai raison; j'en ai besoin lorsque j'ai tort. Casimir P?rier. Dieu a fait deux dons ? l'homme: l'esp?rance et l'ignorance. L'ignorance est le meilleur des deux. Victor Hugo. Le bonheur a cela de bon qu'il fait aimer davantage ceux que l'on aimait d?j? avant d'?tre heureux. Alex. Dumas fils. Il n'est pas de douleurs inutiles, car toutes font ?quilibre ? des joies. Gustave Droz. On pardonne au bonheur furtif, et l'on se montre sans piti? pour toute douleur sinc?re qui n'est pas de la cat?gorie des douleurs permises. Th. Bentzon. Lorsque l'incr?dulit? devient une foi, elle est moins raisonnable qu'une religion. De Goncourt. La n?cessit? est une rude ?cole qui n'accorde pas beaucoup de temps ? ses ?l?ves. Adrien Chabot. C'est ?tonnant, ce qu'on laisse d'amis dans l'escalier, quand on monte du premier au cinqui?me. Georges Duruy. Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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