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Read Ebook: L'Illustration No. 2511 11 Avril 1891 by Various
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 304 lines and 17533 words, and 7 pagessont franchies en quelques jours. Et les voil? de retour ? New-York, apr?s avoir r?alis? leur chef-d'oeuvre, le tour du monde en soixante-douze jours, et parcouru le grand livre de l'humanit?... sans l'avoir lu. Et apr?s? Le vainqueur, qui a peut-?tre d?pass? ses concurrents de deux heures ou de deux secondes, d'une longueur de bateau ou d'une t?te de train, emporte le prix. Ce sera peut-?tre cette jeune femme, qui a pu se trouver pr?te ? partir en quinze minutes. Quinze minutes! Il est vrai qu'elle n'a pas eu ? s'occuper de toilette. A quoi bon! Elle n'aura gu?re eu le temps ni l'intention d'en changer, dans ce voyage ? toute vapeur. Et si, apr?s tant de peines et d'ennuis, elle arrive premi?re, quelle gloire donc ressortira de ce triomphe, aussi vain, aussi futile que le gain ? un jeu de hasard quelconque? N'est-ce pas, en effet, que le hasard est un facteur pr?pond?rant dans cette course folle? Une temp?te, un brouillard, une collision de navires, un d?raillement de train, un accident quelconque suffit pour que la victoire soit chang?e en irr?parable d?faite. En quoi aurons-nous le droit d'?tre fiers de ce que notre bateau aura ?vit? le cyclone ou se trouvera favoris? par un ouragan? Et m?me, enfin, c'est le bateau et le train qui seront les grands h?ros de l'affaire, apr?s tout. Je sais bien qu'on va me parler des dangers du voyage, des fatigues extraordinaires, du courage et de l'?nergie dont devra faire preuve le voyageur et, encore plus, la voyageuse. Je suis un peu sceptique ? l'?gard de ce grand d?ploiement d'h?ro?sme et d'efforts. Tout cela peut ?tre vrai dans le roman captivant de Jules Verne. Mais, dans la r?alit?, combien il vous faut retrancher de tout ce romanesque! Allez bien au fond des choses; regardez ces paquebots munis d'une installation luxueuse; visitez ces wagons si parfaitement accommod?s ? toutes les exigences du voyageur! La po?sie n'y appara?t nulle part, mais le confortable partout. Et, en d?finitive, vous verrez que ce grand tour du monde n'est ni plus dangereux ni m?me plus difficile qu'un simple saut de Paris ? Saint-Germain. J'ai connu jadis, ? bord d'un bateau, un bon et gros gar?on dont la sant? inqui?tait quelque peu sa m?re, jeune, tr?s jeune veuve. On assembla les docteurs et la Facult? d?cida que l'int?ressant malade avait besoin de faire un tour au Japon. Aussit?t fait que dit. On emballe le jeune homme pour le Japon. Il passe huit jours ? Yokohama, reprend le paquebot et rentre aussi malade, ou plut?t aussi bien portant qu'auparavant, dans sa bonne ville natale d'Europe, o? sa m?re le re?ut ? bras ouverts. On comprend cela, ? la rigueur. Mais voyager pour voyager! Aller vite pour aller vite, sans id?e, sans but! Lorsque Robinson Cruso? courait comme un fou autour de son ?le et finissait par se retrouver au point de d?part, il avait un motif, du moins. Quel motif ont donc ces gens si terriblement affair?s, pour tourner ainsi et faire un grand rond autour de la terre? Aucun, si ce n'est qu'ils partent en toute h?te, pour revenir aussi vite ? l'endroit qu'ils ont quitt?. Singulier amusement!... Je le demande ? tous les voyageurs; le jeu des petits chevaux est-il moins intelligent? Confucius a dit que chacun doit, en entrant dans une ville, s'informer de ses us et coutumes; de ce qu'elle admet et de ce qu'elle interdit. Peine inutile d?sormais pour ceux qui ne s'arr?tent nulle part, n'ont de coup d'oeil attentif pour rien! Savez-vous ce que sera leur voyage autour du monde? Figurez-vous un Chinois d?sireux de voir Paris, arrivant ? la gare du Nord, prenant l? un fiacre ferm? et se faisant conduire au galop ? la gare de Lyon. Je vous demande ce qu'il conna?tra de la grande capitale! Et dire que je me plaignais de ce que tant de voyageurs, au lieu de p?n?trer dans l'int?rieur de la Chine, ne connaissaient mon pays que par ce que nous avons de moins chinois, par nos ports, cosmopolites comme tous les ports; par Hong-Kong et Shang-Ha?! Tcheng-Ki-Tong. NOTES ET IMPRESSIONS Pour faire un bon secr?taire d'?tat, ? Rome, il fallait prendre un mauvais cardinal. Talleyrand. Les moralistes disent ? l'homme: < Daniel Stern. En tout homme public il y a un metteur en sc?ne. Jules Lermina. Ce qu'on dit ? l'?tre ? qui on dit tout, n'est pas la moiti? de ce qu'on lui cache. Comtesse Diane. Nous ne nous doutons souvent pas nous-m?mes de notre hypocrisie. G. Tournade. Les grands chagrins de notre jeunesse deviennent parfois le charme de notre ?ge m?r; nous ne pouvons nous les rappeler qu'avec un sourire. Sarah Orne Jewett. Il y a des oiseaux et des amis de passage. Le plus grand nombre nous viennent avec la belle saison et s'en vont avec elle. Dans le tourbillon de la vie, il y a toujours des ?mes qui s'?panouissent et des intelligences qui s'?teignent. A chaque instant, le si?cle commence ou finit par quelqu'un. G.-M. Valtour. La manifestation du 1er mai.--Le conseil municipal de Paris, saisi d'une proposition tendant, d'une part ? solliciter son adh?sion ? la manifestation du 1er mai, et de l'autre ? accorder aux ouvriers de la Ville de Paris le droit de ch?mer ce jour-l?, l'a cat?goriquement repouss?e. C'est l? une preuve de sagesse dont il convient de louer l'assembl?e parisienne, peu habitu?e ? des approbations de ce genre. ?videmment, le conseil a compris qu'il ne pouvait couvrir de son autorit? une manifestation qui s'annonce bien comme pacifique, mais dont le caract?re pourrait facilement se modifier au cours des ?v?nements. Quelques-uns de ceux qui organisent cette journ?e ne prennent m?me plus la peine, en effet, de dissimuler leur but. L'un deux proclame ? la tribune d'une r?union publique < Un autre, M. Jules Guesde, combine tout un plan, en r?alit? fort ing?nieux: < Enfin le plan est trac? pour la soir?e. Les bals publics seront envahis et transform?s en lieux de r?union dans lesquels les quadrilles alterneront avec les discours r?volutionnaires. ?videmment, il est plus facile de combiner ce programme que de le mettre ? ex?cution. L'autorit? est pr?venue et toutes les mesures seront prises pour que l'ordre ne soit pas troubl?. Toutefois, il est impossible de ne pas ?tre frapp? de la progression lente mais s?re qui s'accomplit dans les pr?tentions des organisateurs de ce mouvement. Il s'agissait l'ann?e derni?re d'une manifestation essentiellement pacifique, presque platonique. Cette ann?e le mot < Le Congr?s des mineurs.--Ce congr?s est venu fort ? propos pour montrer que, si l'entente entre les ouvriers de tous les pays pour formuler leurs revendications est un fait important dont il y a lieu de tenir compte, les organisateurs de ce mouvement sont loin de tomber d'accord lorsqu'il faut passer de la th?orie ? la pratique. Premier point ? noter: ce congr?s, qui devait tout d'abord consacrer la suppression des fronti?res, le triomphe d?finitif des doctrines internationales les plus pures, a d?but? par proclamer le principe des nationalit?s. En effet, les Anglais, par une appr?ciation logique de la situation, ont demand? que le vote eut lieu suivant la repr?sentation proportionnelle des mineurs syndiqu?s: une voix, par exemple, pour chaque d?l?gu? repr?sentant mille ouvriers. Les mineurs du continent n'ont pas accept? ce mode de votation, parfaitement rationnel et strictement conforme ? la doctrine internationaliste. On a d?cid? de voter par nations, en sorte que la premi?re d?cision du congr?s a ?t? une violation flagrante des id?es qui l'avaient fait na?tre. Toute la discussion qui a suivi s'est ressentie de ce d?faut de logique, surtout quand on en est arriv? ? la motion qui pr?occupait le plus les esprits, celle qui concerne la gr?ve g?n?rale. Ici encore a ?t? donn?e la preuve convaincante que nous sommes loin du temps o? les barri?res qu'ont plac?es entre les peuples les affinit?s de races ou d'int?r?ts pourront ?tre abolies. Les associations anglaises disposent de fonds assez consid?rables; en revanche, les associations du continent sont pour la plupart tr?s pauvres. On ne pouvait proclamer la gr?ve g?n?rale sans sp?cifier que tous les fonds seraient mis en commun pour soutenir indistinctement toutes les victimes du ch?mage. Or, on a calcul? que trois millions par jour seraient ? peine suffisants pour leur venir en aide. Ici encore les < < < < Mais, si l'on n'est pas arriv? ? se mettre d'accord sur une mesure d?cisive et imm?diate, il n'en faut pas conclure que rien n'a ?t? fait au point de vue du progr?s des id?es internationalistes. On peut dire, au contraire, qu'une r?solution des plus graves, dans ce sens, a ?t? prise. Nous voulons parler du vote par lequel les d?l?gu?s des diverses nations ont promis de favoriser de tout leur pouvoir la gr?ve que se proposent de d?clarer les ouvriers belges. Or, on sait que la gr?ve pr?par?e en Belgique n'a pas pour motif une question de salaire: les socialistes belges veulent seulement, au moyen de la gr?ve, exercer une pression sur les pouvoirs publics dans le but d'obtenir le suffrage universel. La gr?ve a donc, dans ce pays, un but essentiellement politique. Or, les d?l?gu?s des mineurs repr?sentant les pays autres que la Belgique se sont engag?s ? faire tous leurs efforts pour faire r?ussir la gr?ve belge, intervenant ainsi dans une question d'ordre int?rieur qui ne concerne que ce pays. En d'autres termes, les mineurs allemands, fran?ais, autrichiens, etc... se liguent pour faire triompher le suffrage universel en Belgique. Ce principe une fois admis pourrait mener loin, et il y a l? de quoi faire r?fl?chir tous les gouvernements, car cette r?solution, moins importante en apparence que la menace d'une gr?ve g?n?rale, a une port?e pratique imm?diate, et constitue une premi?re atteinte au principe en vertu duquel les gouvernements ne tol?rent pas l'intervention de l'?tranger dans les questions qui concernent leur constitution int?rieure. Il faut ajouter que les Belges n'ont pas encore d?cid? ? quelle date exacte la gr?ve serait d?clar?e dans leur pays. Dans le congr?s qu'a tenu ? Bruxelles, dimanche dernier, le parti ouvrier, il a ?t? d?cid? que le conseil g?n?ral de ce parti < C'est, en r?sum?, une mise en demeure adress?e au parlement et, dans le cas o? elle resterait sans effet, on passera ? l'action. Les partis monarchistes.--Comme on s'y attendait, M. le comte de Paris a d?sign? officiellement M. le comte d'Haussonville pour remplacer M. Bocher en qualit? de directeur du parti royaliste en France. Quelques jours apr?s, M. d'Haussonville publiait une sorte de manifeste politique sous forme de conversation avec un r?dacteur du Figaro. Tout le monde a remarqu? que, sans rien abandonner de sa foi, le ton que prenait en cette circonstance le nouveau repr?sentant du comte de Paris n'?tait pas aussi intransigeant que celui de N?mes. ?videmment, en prenant la direction d'un grand parti, M. d'Haussonville ?tait amen? ? parler comme tous ceux qui arrivent au pouvoir et il a senti le besoin de ne d?courager aucun de ceux qui pouvaient apporter un concours utile ? sa cause. --On ne conna?t pas encore exactement le testament du prince Napol?on, mais, si l'on en juge par les r?cits qui ont ?t? faits de l'entrevue de ses deux fils, on peut affirmer qu'il n'y aura pas de scission dans le parti bonapartiste, alors m?me que le prince Louis e?t ?t? d?sign?, par le prince d?funt, comme son h?ritier politique. Dans une r?union ? laquelle assistait toute la famille imp?riale, le prince Victor a ?t? reconnu pour chef, et le prince Louis a fait d'ailleurs savoir qu'il se d?sint?ressait de toute question politique, pour se consacrer enti?rement ? ses devoirs militaires et au service de l'empereur de Russie. L'Italie et les ?tats-Unis.--Les pourparlers continuent entre les deux gouvernements et l'on consid?re comme certain que l'incident n'aura pas les suites graves que l'on avait pu craindre un instant. M. Blaine a exprim? ? M. Imperiali de Villafranca, charg? d'affaires d'Italie, le regret que lui causait le d?part de M. de Fava. Le gouvernement des ?tats-Unis admet le principe d'une indemnit? aux familles des victimes, mais il ne peut prendre d'engagement en ce qui concerne le moment pr?cis o? des poursuites pourront ?tre exerc?es contre les coupables. On se trouve, en effet, en pr?sence des difficult?s que nous avons indiqu?es d?s le premier jour et qui r?sultent de la constitution des ?tats-Unis, laquelle ne permet pas au gouvernement f?d?ral d'intervenir dans l'administration de la justice de chacun des ?tats conf?d?r?s. Mais, d'autre part, le gouvernement italien fait remarquer que les puissances ?trang?res n'ont, pas ? entrer dans l'examen des relations que la constitution am?ricaine a cr??es entre les ?tats et le gouvernement central, la protection des ?trangers ?tant le premier devoir d'une puissance civilis?e. Les n?gociations en sont l?, et il n'y a plus qu'? attendre la solution qui int?resse toutes les nations qui sont en rapport avec les ?tats-Unis. Add to tbrJar First Page Next Page |
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