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Read Ebook: L'Illustration No. 2511 11 Avril 1891 by Various
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next Page Prev PageEbook has 304 lines and 17533 words, and 7 pagesLes n?gociations en sont l?, et il n'y a plus qu'? attendre la solution qui int?resse toutes les nations qui sont en rapport avec les ?tats-Unis. Bulgarie: Le meurtre de M. Beltchef.-Malgr? les recherches actives faites par le gouvernement, et que dirige M. Stamboulof en personne, malgr? l'offre d'une prime de 20,000 francs faite par la police ? celui qui la mettra sur la trace des coupables, les meurtriers de M. Beltchef n'ont pas ?t? arr?t?s. Cependant, on compte d?j? par centaines le nombre des personnes qui, soup?onn?es d'avoir pris part au complot, ont ?t? jet?es en prison. Le prince Ferdinand a adress? ? M. Stamboulof un rescrit qui consacre l'opinion, g?n?ralement admise, que les meurtriers visaient en r?alit? le premier ministre. Ce rescrit imprim? en gros caract?re a ?t? affich? sur les murs de Sofia. Une r?volte dans les Indes anglaises.--Une d?p?che de Calcutta a signal? un incident qui a excit? une vive ?motion en Angleterre. M. Quinton, commissaire g?n?ral d'Assam, s'?tait rendu ? Manipour avec deux r?giments, afin de proc?der ? l'arrestation d'un chef qui avait d?tr?n? le rajah. Pendant la nuit, ces tribus indig?nes ont attaqu? le camp anglais qui a r?sist? pendant deux jours. Enfin, les munitions ?tant ?puis?es, le commissaire Quinton fut oblig? de donner l'ordre < C'est l? une catastrophe douloureuse pour nos voisins, mais qui ne semble pas de nature ? devoir les inqui?ter au point de vue de leur domination dans l'Inde. C'est un fait isol?, tout local, et qui ne saurait faire pr?juger une insurrection dans le genre de celle qui ?clata en 1857. Depuis cette ?poque, la p?ninsule est compl?tement pacifi?e, et si les Anglais sont r?duits un jour ? l'abandonner, ce sera plut?t par suite de complications venues de l'ext?rieur que d'un mouvement provoqu? parmi les indig?nes. M. le docteur Bourguel, membre associ? de l'Acad?mie de m?decine. Mme Craven, fille de M. La Ferronnays, ministre sous la restauration. Mme Craven a publi? un certain nombre de romans catholiques. M. Falconnet, conseiller honoraire ? la cour de cassation. Le g?n?ral de division comte Pajol. M. Gaspard Bellier, ancien juge ? Lyon, auteur de nombreuses publications de droit. M. le docteur Th?venot, ancien interne des h?pitaux de Paris. M. Fernand Leroy, conseiller de pr?fecture de la Seine. INSTALLATION D'UN < De r?cents ?v?nements, bien modestes en apparence, mais ayant, au point de vue fran?ais, une importance tout au moins platonique, ont attir? l'attention du public sur le Val d'Andorre, ce coin de pays perdu dans un repli des Pyr?n?es. Cette petite R?publique est plac?e, comme on sait, sous le protectorat de deux < Cependant, ils ne jugent des causes civiles qu'en premier ressort; les causes jug?es par eux peuvent ?tre r?vis?es. C'est ici qu'intervieut le < A midi nous atteignons Mont-Louis, ? 1,600 m?tres d'altitude. Triste s?jour en cette saison, que ce bourg isol?, avec ses ponts-levis, ses rues montueuses et sa vie ? demi-?teinte de forteresse en temps de paix. Un picotin aux chevaux, un modeste d?jeuner aux voyageurs, nous nous mettons en route pour Bourg-Madame, ? travers le Col de la Perche et ses vastes solitudes. Tout ? coup une vue immense, infinie, un paysage d'une ?tendue et d'une ampleur magnifiques se d?roule devant nous: c'est la Cerdagne fran?aise descendant en pentes douces vers les Pyr?n?es espagnoles, qui apparaissent ? l'horizon baign?es dans des flots de nuages. Rien ne saurait donner une id?e de la grandeur ?pique de ce tableau; on dirait un champ de bataille id?al pr?par? pour quelque gigantesque rencontre, paysage de Decamps dans sa bataille des Cimbres. La route descend rapidement. A trois heures nous atteignons Bourg-Madame. Voici l'Espagne ? deux pas. Une rivi?re ? franchir, et, ? la place des < C'est ? Puycerda que nous rencontrons nos premi?res impressions espagnoles. Quand on lit sur les portes des enseignes comme celles-ci: < Une nuit ? Bourg-Madame, et on route ? travers le Cerdagne espagnole. Il a neig? toute la nuit, il neige encore ? gros flocons. Notre omnibus car nous avons chang? de v?hicule descend rapidement la route de Barcelone, puis brusquement s'engage, je ne dirai pas dans un chemin, il n'y en a pas, mais dans une succession de pentes folles, de gu?s, de bosses et de creux, tant?t labourant ? pleines roues la terre argileuse, tant?t ressautant sur des cailloux cach?s sous la neige, et cela au galop effr?n? des chevaux. Le fouet claque et l'allure redouble de < Il y a une sorte d'ivresse dans cet exercice, et puis, malgr? tout... on arrive. Car nous arrivons ? Bellver. Cela devient de plus en plus espagnol. Dans l'auberge, des muletiers attabl?s boivent ? la r?galade. Dans la cour, des b?tes capara?onn?es nous attendent. Une vraie pyramide s'?difie sur le mulet des bagages, qui s'arc-boute sur ses longues jambes d?charn?es, puis, sous les ordres du muletier-chef, la colonne s'organise ? la file indienne, s'?branle et s'engage sous la neige fondante, et sous la pluie, dans les interminables d?fil?s de la vall?e du S?gre, longeant l'ab?me parfois, ou descendant par de v?ritables escaliers de marbre au niveau de la rivi?re. Sept heures durant, nous avons devant les yeux le m?me d?cor gris?tre, le m?me tournant, la m?me colline d?chiquet?e fermant l'horizon. C'est d'une monotonie d?sesp?rante. Il fait nuit noire quand enfin nous entrons, au pas toujours cadenc? de nos mules, dans la ville ?piscopale de La Seo de Urgel, vraie cit? du moyen-?ge, avec ses arcades sombres, ses rues sales et noires, ? peine ?clair?es de loin en loin par quelque lanterne fumeuse. Le lendemain, pr?sentations officielles ? l'?v?que, visite ? la cath?drale, ?tudes et croquis. Enfin, le 15, d?part pour Andorre par un temps resplendissant, en compagnie du viguier ?piscopal. Nous laissons derri?re nous les grandes lignes des montagnes lointaines et la citadelle d'Urgel, masse imposante aux larges assises. Le paysage se resserre de plus en plus; nous entrons dans le coeur des Pyr?n?es par d'interminables circuits. A droite, ? gauche, les pentes descendent, tant?t tourment?es, tant?t molles et arrondies. Peu de v?g?tation, sauf sur les bords imm?diats de la rivi?re. Les monts sont enti?rement d?nud?s; on dirait une haute vall?e des Alpes d?vast?e par un incendie. Les ocres, les roux, dominent, coup?s de ci de l? par un maigre bouquets de pins. Tout ? coup, dans l'uniformit? des tons, une fa?ade blanche appara?t ?blouissante la douane espagnole. Dix minutes de halte sous la tonnelle d?feuill?e aupr?s des braves < Eug. Burnand. THEATRE DES FOLIES DRAMATIQUES JUANITA OP?RETTE EN TROIS ACTES. Paroles DE VANLOO & LETERRIER Musique DE FRAN?OIS SUPP?. ROMANCE L'oiseau qui lance au ciel son cri joyeux Le gai ruisseau qui va m?lodieux L'?toile d'or dans l'azur radieux La fleur qui pousse l'herbe, la mousse. Les champs, les pr?s, les montagnes, les bois Autour de nous tout a pris une voix Et semble ici nous parler ? la fois N'entends-tu pas dans toute la nature... Comme un frisson comme un murmure! C'est l'amour qui nous dit tout bas: Il faut aimer n'attendez pas Aimez quand on vous aime? Oui! c'est la le bien supr?me A vous sans retour A vous mon coeur et mon amour Oui ma ch?re ?me je vous aime! Pour ma part, je ne m'en plains pas; l'esprit du ma?tre, ou des ma?tres si vous voulez, pour ne blesser personne, m'a sinc?rement amus?, et il me plaisait avant tout de voir repara?tre dans ce genre la gaiet?, la verve fran?aise dont les musiciens d'ordre soit-disant sup?rieur ne tenaient plus le moindre compte. Un id?al nouveau les tourmentait, plus ?lev?, plus grand: je le veux bien, mais ? d?faut de M. Auber, dont les critiques ayant pignon sur rue d?daignaient la petite musique, le public acclamait les compositeurs qui le ramenaient ? cet heureux pass? des partitions fran?aises toutes d'entrain, de bonne humeur et de franc rire. Si bien qu'au milieu de toutes les discussions et de l'esth?tique sur la musique et sur son avenir, l'op?rette faisait son affaire et s'emparait du pr?sent: ce qui, en somme, est la principale chose ? prendre dans la vie. L'avenir se tirera d'affaire comme il pourra. Au premier acte, un duo bouffe de l'alcade et du colonel; un quintette charmant < M. Savigny. LES LIVRES NOUVEAUX Comme on devait s'y attendre, d'ailleurs, en passant par les mains de M. Boissier, l'oeuvre, historique ? son origine, est devenue une oeuvre de critique litt?raire. N?gligeant ? dessein le r?cit des ?v?nements politiques pour lesquels il renvoie aux historiens proprement dits, ? M. le duc de Broglie, ? M. Duruy, il a demand?, nous dit-il, des le?ons d'histoire ? la litt?rature, il l'a interrog?e autant qu'il a pu, et laiss?e r?pondre ? son aise, et il n'y a gu?re de grand ?crivain au quatri?me si?cle, chr?tien ou pa?en, dont il n'ait ?t? amen? ? s'occuper. Les ?tudiant dans leur vie et dans leurs oeuvres, avec la pens?e que les t?moignages auraient d'autant plus d'autorit? que nous conna?trions mieux les t?moins, il a, par ce moyen, fait revivre ? nos yeux une ?poque assez peu connue, si int?ressante cependant, puisque le probl?me qui l'agitait ne contenait rien moins que l'avenir du monde. L. P. L. P. L. P. LA LOI DE LYNCH AUX ?TATS-UNIS L'humanit? est la m?me partout: il y a chez l'homme, qu'il soit civilis? ou ? l'?tat de nature, le m?me fond de cruaut?. Sous l'empire de la n?cessit? ou de la passion, on le voit souvent commettre des actes qu'il r?prouvera plus tard lorsqu'il aura repris possession et conscience de lui-m?me. Nous en avons deux preuves aujourd'hui: d'abord dans les ?v?nements dont la c?te d'Afrique a ?t? le th??tre, ensuite par ce qui vient de se passer aux ?tats-Unis. La prison de la Paroisse, o? ?taient enferm?s les prisonniers, occupe dans la ville un p?t? de b?timents isol?s par les quatre rues qui les entourent: une grande porte de fer ferme l'entr?e principale, derri?re les b?timents est une petite porte de d?gagement, au centre se trouve la cour des d?tenues que repr?sente notre dessin. A huit heures du matin le peuple commence ? s'attrouper devant la prison, par petits groupes d'abord, puis plus nombreux; des coups de sifflets partent de la foule, suivis de cris et de vocif?rations. Peu ? peu la tourbe augmente, bient?t transform?e en un v?ritable flot humain. Cependant l'on est encore relativement calme et l'on semble attendre les chefs. Pendant ce temps, le meeting a lieu sur la place voisine, et le lynchage des prisonniers est d?cid?. Bient?t un cab d?bouche ? toute bride, et deux hommes en descendent au milieu des hourrahs du peuple. Ils frappent ? la porte de la prison et demandent, au nom de la nation, qu'on leur livre les prisonniers. Le personnel sent tr?s bien qu'il ne pourra r?sister, mais refuse n?anmoins d'ob?ir ? cette injonction, et, tout en parlementant, le directeur autorise les Italiens ? se cacher comme ils pourront, ou ? se sauver si cela leur est possible. Ils se cachent en effet de tous c?t?s, isol?ment, dans la buanderie, dans la niche du chien, sous l'escalier, dans une bo?te d'ordures, par groupes de trois dans des cellules o? ils s'enferment, au nombre de six enfin dans la division des femmes, pendant que, au dehors, le peuple impatient brisait la porte donnant sur la rue. Mais un massacre, disciplin? en quelque sorte, a ?t? d?cid? dans le meeting. La foule ne se pr?cipite pas ? l'int?rieur; soixante personnes seulement, arm?es de carabines, p?n?trent et se mettent ? faire des recherches, et une v?ritable chasse ? l'homme a lieu. La premi?re n'est pas longue. Au premier ?tage dans une des galeries ils aper?oivent ? travers le guichet d'une grande cellule trois des Italiens cach?s derri?re un gros pilier: l'un d'eux se d?couvre un instant et re?oit une balle dans la t?te; en tombant il fait tr?bucher son camarade qui tombe, ? son tour, sous une gr?le de balles, pendant que le troisi?me fait sauter la serrure de la porte du fond et se sauve dans la galerie contigu?. Le peloton des ex?cuteurs l'y suit et une premi?re balle l'atteint ? la t?te, puis une autre lui fait sauter la main droite, une troisi?me enfin l'abat le dos contre le sol, et ceux qui le poursuivent l'ach?vent ? coups de talons en lui passant sur le ventre. Tour ? tour, les malheureux sont, les uns apr?s les autres, traqu?s et abattus. Mais il faut son compte au peuple, et il en manque encore huit. Six d'entr'eux sont d?couverts r?fugi?s dans la cour des femmes. Le lecteur peut le voir sur notre gravure, ils sont comme un troupeau de moutons accul?s dans un coin et l?, malgr? leur supplications et leurs cris de gr?ce, fusill?s en groupe ? bout portant; l'un d'eux ne re?oit pas moins de quarante balles. Au dehors la populace entend le bruit de la fusillade, elle est prise ? son tour de la folie homicide, il lui faut maintenant mettre, elle aussi, la main dans le sang, elle r?clame ? grands cris sa part; les deux derniers Italiens, retir?s, l'un de la niche ? chien, l'autre du panier d'ordures, lui sont alors amen?s et, sur la place, ? la porte de la prison, une sc?ne atroce a lieu. Le premier est pendu haut et court ? la lanterne; quant ? l'autre, il est pass? d'abord ? la savate, puis accroch? aussi et hiss? au r?verb?re; mais la corde casse, il est alors rependu une seconde fois. Dans l'instinct de la conservation, le mis?rable a la force de se soulever par les poignets sur la corde et de grimper jusqu'? la barre de fer, d'o?, les yeux hagards d?mesur?ment ouverts, la figure violac?e, le cou d?j? tum?fi? et meurtri par la corde, il regarde avec terreur cette foule qui grouille et hurle au-dessous de lui; un homme monte alors jusqu'? lui et, ? coups de poings dans la figure, le fait d?gringoler sur le pav?. Il est enfin pendu une troisi?me fois et meurt au milieu d'affreuses convulsions pendant que la foule entonne un chant triomphal. Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page |
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