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Munafa ebook

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Read Ebook: Shepherds of the Wild by Marshall Edison Dunton W Herbert Illustrator

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Ebook has 1011 lines and 71380 words, and 21 pages

Translator: Fran?ois Pierre Guillaume Guizot

Note du transcripteur.

OEUVRES COMPL?TES DE SHAKSPEARE

TRADUCTION DE M. GUIZOT

NOUVELLE ?DITION ENTI?REMENT REVUE AVEC UNE ?TUDE SUR SHAKSPEARE DES NOTICES SUR CHAQUE PI?CE ET DES NOTES

Volume 5 Le roi Lear--Cymbeline. La m?chante femme mise ? la raison. Peines d'amour perdues--P?ricl?s

PARIS A LA LIBRAIRIE ACAD?MIQUE DIDIER ET Cie, LIBRAIRES-?DITEURS 35, QUAI DES AUGUSTINS 1862

PEINES D'AMOUR PERDUES

COM?DIE

NOTICE SUR PEINES D'AMOUR PERDUES.

De toutes les pi?ces contest?es ? Shakspeare, voici celle que ses admirateurs auraient le plus facilement abandonn?e; cependant cette pi?ce, imparfaite dans son ensemble et souvent faible dans ses d?tails, nous para?t un miroir o? se r?fl?chit le v?ritable langage de la cour d'?lisabeth, cet esprit p?dantesque du si?cle, ce go?t de controverse et de logique pointilleuse qui influait sur le ton de la soci?t? des savants comme du beau monde de l'?poque.

Douce suppose que Shakspeare a emprunt? le sujet de cette pi?ce ? un roman fran?ais, et qu'il l'a plac?e en 1425 environ. Il est difficile d'?tablir d'une fa?on positive l'ann?e de la composition de cette com?die, mais il est certain qu'elle a ?t? ?crite de 1587 ? 1591.

PERSONNAGES

FERDINAND, roi de Navarre. BIRON, ) LONGUEVILLE, ) seigneurs attach?s DUMAINE, ) au roi. BOYET, ) seigneurs ? la suite de la MERCADE, ) princesse de France. DON ADRIEN D'ARMADO, original espagnol. NATHANIEL, cur?. HOLOFERNE, ma?tre d'?cole. DULL, constable. COSTARD, paysan bouffon. MOTH, page de don Adrien d'Armado. UN GARDE DE LA FOR?T. LA PRINCESSE DE FRANCE. ROSALINE, ) MARIE, ) dames ? la suite de la CATHERINE, ) princesse de France. JACQUINETTE, jeune paysanne. OFFICIERS ET SUITE DU ROI ET DE LA PRINCESSE.

La sc?ne se passe dans le palais du roi de Navarre et dans les environs.

ACTE PREMIER

SC?NE I

Navarre.--Un parc avec un palais.

LE ROI FERDINAND, BIRON, LONGUEVILLE ET DUMAINE.

LONGUEVILLE.--Je suis d?cid?: ce n'est qu'un je?ne de trois ans; si le corps souffre, l'?me jouira. Les panses trop bien remplies ont de pauvres cervelles, et les mets succulents, en engraissant les c?tes, ruinent enti?rement l'esprit.

DUMAINE.--Mon aimable souverain, Dumaine se mortifiera; il abandonne aux vils esclaves d'un monde grossier ses plaisirs plus grossiers encore: je renonce et je meurs ? l'amour, ? la richesse et aux grandeurs, pour vivre en philosophe avec eux et vous.

BIRON.--Je ne puis que r?p?ter ? mon tour la m?me protestation. J'ai d?j? fait les m?mes voeux, mon cher souverain: j'ai jur? de vivre, d'?tudier ici trois ann?es. Mais il y a d'autres pratiques rigides, comme de ne pas voir une seule femme jusqu'? ce terme, article qui, j'esp?re, n'est pas enregistr? dans l'acte; de ne go?ter d'aucune nourriture durant un jour entier de la semaine, et, les autres jours, de ne manger que d'un seul mets, autre point qui, j'esp?re, ne s'y trouve pas non plus; et encore de ne dormir que trois heures par nuit, sans jamais ?tre surpris les yeux assoupis dans le jour , troisi?me clause qui, j'esp?re, n'est pas non plus mentionn?e dans l'?crit. Oh! ce sont l? des t?ches bien arides, trop p?nibles ? remplir: ne pas voir les dames, ?tudier, je?ner et ne pas dormir!

BIRON.--Permettez-moi de r?pondre non, mon souverain. J'ai simplement jur? d'?tudier avec Votre Altesse, et de passer ici ? votre cour l'espace de trois ans.

BIRON.--Par oui et par non, mon prince; alors mon serment n'?tait pas s?rieux.--Quel est le but de l'?tude? Apprenez-le-moi.

BIRON.--Voulez-vous parler des connaissances cach?es et interdites ? l'intelligence ordinaire?

BIRON.--Allons, je veux bien jurer d'?tudier, pour conna?tre la chose qu'il m'est interdit de savoir.--Par exemple, je veux bien ?tudier pour savoir o? je pourrai d?ner, lorsque les festins me seront express?ment d?fendus. Et encore, pour savoir o? trouver une belle ma?tresse, quand les belles seront cach?es ? mes yeux. Ou bien, m'?tant li? par un serment trop difficile ? garder, je veux bien ?tudier l'art de l'enfreindre sans manquer ? ma foi. Si tels sont les fruits de l'?tude, et qu'il soit vrai qu'elle apprenne ? conna?tre ce qu'on ne savait pas avant, je suis pr?t ? faire le serment, et jamais je ne me r?tracterai.

BIRON.--Sans doute, tous les plaisirs sont vains: mais les plus vains de tous sont ceux qui, acquis avec peine, ne produisent pour fruit que la peine; comme de m?diter p?niblement sur un livre, pour chercher la lumi?re de la v?rit?, tandis que son ?clat perfide ne sert qu'? aveugler la vue ?blouie. La lumi?re, en cherchant la lumi?re, enl?ve la lumi?re ? la lumi?re. Ainsi, les yeux perdent la vue avant de trouver une faible lueur dans les t?n?bres. ?tudiez-moi plut?t comment on peut charmer ses yeux, en les fixant sur des yeux plus beaux, qui, s'ils les ?blouissent, servent du moins d'?toiles ? l'homme qu'ils ont aveugl?. L'?tude ressemble au radieux soleil des cieux, qui ne veut pas ?tre approfondi par d'insolents regards: ces infatigables travailleurs n'ont jamais rien gagn? qu'un vil renom fond? sur les livres d'autrui. Ces parrains terrestres des astres du ciel, qui donnent un nom ? chaque ?toile fixe, ne retirent pas plus de fruit de leurs brillantes nuits, que ceux qui se prom?nent ? leur clart? sans les conna?tre: trop savoir, c'est ne conna?tre que la gloire, et tout parrain peut donner un nom.

DUMAINE.--Il est fort instruit dans l'art d'emp?cher les autres de s'instruire.

LONGUEVILLE.--Il sarcle le bon grain et laisse cro?tre l'ivraie.

BIRON.--Le printemps est proche, quand les oisons couvent.

DUMAINE.--Et la cons?quence, quelle est-elle?

BIRON.--Qu'il faut que chaque chose se fasse en son temps et en son lieu.

DUMAINE.--Rien pour la raison.

BIRON.--Quelque chose donc pour la rime.

LONGUEVILLE.--Biron ressemble ? une gel?e jalouse, qui attaque les premiers-n?s des enfants du printemps.

BIRON.--Eh bien! oui; et pourquoi l'?t? se vanterait-il avant d'entendre le chant des oiseaux? Pourquoi me glorifierais-je de productions pr?matur?es? A No?l, je ne d?sire pas plus les roses, que je ne d?sire la neige dans les jours o? Mai se montre ?maill? de fleurs nouvelles; mais j'aime chaque fruit dans sa saison. Quant ? vous, il est trop tard maintenant pour ?tudier: ce serait monter sur le toit de la maison pour en ouvrir la porte.

BIRON.--Non, mon gracieux souverain. J'ai fait serment de rester avec vous, et quoique j'aie d?fendu l'ignorance et la barbarie, par des arguments plus forts que vous ne pouvez en all?guer en faveur de votre c?leste science, je n'en garderai pas moins constamment la parole que j'ai jur?e, et je supporterai chaque jour toutes les privations des trois ann?es fixes. Donnez-moi l'?crit, que j'en prenne lecture, et je souscrirai mon nom ? ses plus rigoureux d?crets.

LONGUEVILLE.--Il y a quatre jours.

BIRON.--Voyons sous quelle peine.-- <> Qui a d?cern? cette peine?

LONGUEVILLE.--H?! c'est moi.

BIRON.--Eh pour quelle raison, cher seigneur?

LONGUEVILLE.--Pour les ?loigner de cette cour, par la terreur de cette punition.

BIRON.--Voil? une dangereuse loi contre l'urbanit?. Item. <> Pour cet article, vous le violerez vous-m?me, mon souverain; car, vous savez bien qu'ici vient en ambassade la fille du roi de France, pour vous parler ? vous-m?me.--Une jeune princesse pleine de gr?ce et de majest?! Elle vient traiter avec vous de la cession de l'Aquitaine ? son p?re, vieillard d?cr?pit, infirme, et d?tenu dans son lit. Ainsi, c'est un article fait en vain, ou c'est en vain que cette illustre princesse vient ? votre cour.

BIRON.--C'est ainsi que l'?tude est toujours en d?faut; tandis qu'elle s'occupe de ce qu'elle voudrait acqu?rir, elle oublie de faire ce qui est n?cessaire; et lorsqu'elle atteint l'objet qu'elle poursuit avec le plus d'ardeur, c'est une conqu?te qui ressemble ? celle d'une ville incendi?e: aussit?t gagn?e, aussit?t perdue.

BIRON.--La n?cessit? nous rendra tous mille fois parjures dans l'espace de ces trois ann?es, car chaque homme na?t avec ses penchants, qui ne sont jamais dompt?s par la violence, mais toujours par une gr?ce sp?ciale.--Si je viole ma foi, mon apologie sera cette excuse: je ne me suis parjur? que par la force de la n?cessit?; aussi je souscris mon nom sans r?serve ? ces lois, et je consens que celui qui les enfreindra dans la moindre partie en soit puni par une honte ?ternelle: les tentations sont pour les autres comme pour moi; mais je crois, malgr? la r?pugnance que je montre, que je serai encore le dernier ? violer mon serment.--Mais n'y a-t-il aucune r?cr?ation qui soit permise?

BIRON.--Armado! c'est un des plus illustres mortels: un homme ? mots nouvellement raffin?s, le vrai chevalier de la mode!

LONGUEVILLE.--Ce bouffon de Costard et lui feront notre divertissement. Ainsi donc, ? l'?tude, trois ans sont vite pass?s.

DULL.--Quelle est la personne du duc?

BIRON.--Le voici, l'ami; que veux-tu?

DULL.--Je repr?sente moi-m?me sa personne, car je suis un officier de police; mais je voudrais voir sa personne propre en chair et en os.

BIRON.--Voil? le duc.

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