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Munafa ebook

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Ebook has 927 lines and 34657 words, and 19 pages

Eug?ne Sue

LES MYST?RES DE PARIS

Tome V

Table des mati?res

NEUVI?ME PARTIE.

?PILOGUE..

NEUVI?ME PARTIE

Les complices

? peine l'abb? fut-il parti que Jacques Ferrand poussa une impr?cation terrible.

Son d?sespoir et sa rage, si longtemps comprim?s, ?clat?rent avec furie; haletant, la figure crisp?e, l'oeil ?gar?, il marchait ? pas pr?cipit?s, allant et venant dans son cabinet comme une b?te f?roce tenue ? la cha?ne.

Polidori, conservant le plus grand calme, observait attentivement le notaire.

--Tonnerre et sang! s'?cria enfin Jacques Ferrand d'une voix ?clatante de courroux, ma fortune enti?re engloutie dans ces stupides bonnes oeuvres!... moi qui m?prise et ex?cre les hommes... moi qui n'avais v?cu que pour les tromper et les d?pouiller... moi fonder des ?tablissements philanthropiques... m'y forcer... par des moyens infernaux! Mais c'est donc le d?mon que ton ma?tre? s'?cria-t-il exasp?r?, en s'arr?tant brusquement devant Polidori.

--Je n'ai pas de ma?tre, r?pondit froidement celui-ci. Ainsi que toi... j'ai un juge.

--Ob?ir comme un niais aux moindres ordres de cet homme! reprit Jacques Ferrand, dont la rage redoublait. Et ce pr?tre!... qu'? part moi j'ai si souvent raill? d'?tre, comme les autres, dupe de mon hypocrisie... chacune des louanges qu'il me donnait de bonne foi ?tait un coup de poignard... Et me contraindre!... toujours me contraindre!

--Sinon l'?chafaud.

--Oh! ne pouvoir ?chapper ? cette domination fatale!... Mais enfin voil? plus d'un million que j'abandonne. S'il me reste avec cette maison cent mille francs, c'est tout au plus. Que peut-on vouloir encore?

--Tu n'es pas au bout... Le prince sait par Badinot que ton homme de paille, Petit-Jean, n'?tait que ton pr?te-nom pour les pr?ts usuraires faits au vicomte de Saint-Remy, que tu as si rudement ran?onn? d'ailleurs pour ses faux. Les sommes que Saint-Remy a pay?es lui avaient ?t? pr?t?es par une grande dame... probablement encore une restitution qui t'attend. Mais on l'ajourne sans doute parce qu'elle est plus d?licate.

--Encha?n?... encha?n? ici!

--Aussi solidement qu'avec un c?ble de fer.

--Toi... mon ge?lier... mis?rable.

--Que veux-tu... selon le syst?me du prince, rien de plus logique: il punit le crime par le crime, le complice par le complice.

--? rage!

--Et malheureusement rage impuissante!... car tant qu'il ne m'aura pas fait dire: <> je resterai ? tes c?t?s, comme ton ombre... ?coute donc, ainsi que toi je m?rite l'?chafaud. Si je manque aux ordres que j'ai re?us comme ton ge?lier, ma t?te tombe! Tu ne pouvais donc avoir un gardien plus incorruptible. Quant ? fuir tous deux... impossible. Nous ne pourrions faire un pas hors d'ici sans tomber entre les mains des gens qui veillent jour et nuit ? la porte de ce logis et ? celle de la maison voisine, notre seule issue en cas d'escalade.

--Mort et furie!... je le sais.

--R?signe-toi donc alors, car cette fuite est impossible. R?uss?t-elle, elle ne nous offrirait que des chances de salut plus que douteuses: on mettrait la police ? nos trousses. Au contraire, toi en ob?issant et moi en surveillant l'exactitude de ton ob?issance, nous sommes certains de ne pas avoir le cou coup?. Encore une fois, r?signons-nous.

--Ne m'exasp?re pas par cet ironique sang-froid... ou bien...

--Ou bien quoi? Je ne te crains pas; je suis sur mes gardes, je suis arm?, et lors m?me que tu aurais retrouv? pour me tuer le stylet empoisonn? de Cecily...

--Tais-toi.

--Cela ne t'avancerait ? rien. Tu sais que toutes les deux heures, il faut que je donne ? qui de droit un bulletin de ta pr?cieuse sant?... mani?re indirecte d'avoir de nos nouvelles ? tous deux. En ne me voyant pas para?tre, on se douterait du meurtre, tu serais arr?t?. Et mais... tiens... je te fais injure en te supposant capable de ce crime. Tu as sacrifi? plus d'un million pour avoir la vie sauve, et tu risquerais ta t?te... pour le sot et st?rile plaisir de me tuer par vengeance! Allons donc, tu n'es pas assez b?te pour cela.

--C'est parce que tu sais que je ne puis pas te tuer que tu redoubles mes maux en les exasp?rant par tes sarcasmes.

--Ta position est tr?s-originale... tu ne te vois pas... mais, d'honneur... c'est tr?s-piquant.

--Oh! malheur! malheur inextricable! de quelque c?t? que je me tourne, c'est la ruine, c'est le d?shonneur, c'est la mort! Et dire que maintenant, ce que je redoute le plus au monde... c'est le n?ant! Mal?diction sur moi, sur toi, sur la terre enti?re!

--Ta misanthropie est plus large que ta philanthropie. Elle embrasse le monde. L'autre, un arrondissement de Paris.

--Va... raille-moi, monstre!

--Aimes-tu mieux que je t'?crase de reproches?

--Moi?

--? qui la faute si nous sommes r?duits ? cette position? ? toi. Pourquoi conserver ? ton cou, pendue comme une relique, cette lettre de moi, relative ? ce meurtre qui t'a valu cent mille ?cus; ce meurtre que nous avions fait si adroitement passer pour un suicide?

--Pourquoi? mis?rable! Ne t'avais-je pas donn? cinquante mille francs pour ta coop?ration ? ce crime et pour cette lettre que j'ai exig?e, tu le sais bien, afin d'avoir une garantie contre toi... et de t'emp?cher de me ran?onner plus tard en me mena?ant de me perdre? Car ainsi tu ne pouvais me d?noncer sans te livrer toi-m?me. Ma vie et ma fortune ?taient donc attach?es ? cette lettre... voil?... pourquoi je la portais toujours si pr?cieusement sur moi.

--C'est vrai, c'?tait habile de ta part, car je ne gagnais rien ? te d?noncer, que le plaisir d'aller ? l'?chafaud c?te ? c?te avec toi. Et pourtant ton habilet? nous a perdus, lorsque la mienne nous avait jusqu'ici assur? l'impunit? de ce crime.

--L'impunit?... tu le vois...

--Qui pouvait deviner ce qui se passe? Mais, dans la marche ordinaire des choses, notre crime devait ?tre et a ?t? impuni, gr?ce ? moi.

--Gr?ce ? toi?

--Oui, lorsque nous avons eu br?l? la cervelle de cet homme... tu voulais, toi, simplement contrefaire son ?criture et ?crire ? sa soeur que, ruin? compl?tement, il se tuait par d?sespoir. Tu croyais faire montre de grande finesse en ne parlant pas dans cette pr?tendue lettre du d?p?t qu'il t'avait confi?. C'?tait absurde. Ce d?p?t ?tant connu de la soeur de notre homme, elle l'e?t n?cessairement r?clam?. Il fallait donc au contraire, ainsi que nous avons fait, le mentionner, ce d?p?t, afin que si par hasard l'on avait des doutes sur la r?alit? du suicide, tu fusses la derni?re personne soup?onn?e. Comment supposer que, tuant un homme pour t'emparer d'une somme qu'il t'avait confi?e, tu serais assez sot pour parler de ce d?p?t dans la fausse lettre que tu lui attribuerais? Aussi qu'est-il arriv?? On a cru au suicide. Gr?ce ? ta r?putation de probit?, tu as pu nier le d?p?t, et on a cru que le fr?re s'?tait tu? apr?s avoir dissip? la fortune de sa soeur.

--Mais qu'importe tout cela aujourd'hui? le crime est d?couvert.

--Et gr?ce ? qui? ?tait-ce ma faute si ma lettre ?tait une arme ? deux tranchants? Pourquoi as-tu ?t? assez faible, assez niais pour livrer cette arme terrible... ? cette infernale Cecily?

--Tais-toi... ne prononce pas ce nom! s'?cria Jacques Ferrand avec une expression effrayante.

--Soit... je ne veux pas te rendre ?pileptique... tu vois bien qu'en ne comptant que sur la justice ordinaire... nos pr?cautions mutuelles ?taient suffisantes... Mais la justice extraordinaire de celui qui nous tient en son pouvoir redoutable proc?de autrement...

--Oh! je ne le sais que trop.

--Il croit, lui, que couper la t?te aux criminels ne r?pare pas suffisamment le mal qu'ils ont fait... Avec les preuves qu'il a en mains, il nous livrait tous deux aux tribunaux. Qu'en r?sultait-il? Deux cadavres tout au plus bons ? engraisser l'herbe du cimeti?re!

--Oh! oui, ce sont des larmes, des angoisses, des tortures, qu'il lui faut ? ce prince, ? ce d?mon. Mais, je ne le connais pas, moi; mais je ne lui ai jamais fait de mal. Pourquoi s'acharne-t-il ainsi sur moi?

--D'abord il pr?tend se ressentir du bien et du mal qu'on fait aux autres hommes, qu'il appelle na?vement ses fr?res; et puis il conna?t lui, ceux ? qui tu as fait du mal, et il te punit ? sa mani?re.

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