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Read Ebook: Ruth of the U. S. A. by Balmer Edwin Betts Harold Harrington Illustrator
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 1699 lines and 97663 words, and 34 pagesM?MOIRES POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE MON TEMPS PAR M. GUIZOT TOME HUITI?ME PARIS MICHEL L?VY FR?RES, LIBRAIRES ?DITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 15 A LA LIBRAIRIE NOUVELLE. LE GOUVERNEMENT PARLEMENTAIRE. Le gouvernement libre est le but et le besoin des soci?t?s modernes.--La responsabilit? du pouvoir est le principe essentiel du gouvernement libre.--Le gouvernement libre peut et doit avoir, selon les lieux et les temps, des formes diff?rentes.--Exemples: l'Angleterre et la France, les ?tats-Unis d'Am?rique et la Suisse.--Le gouvernement parlementaire est l'une des formes du gouvernement libre.--La formation des partis politiques est l'une des conditions du gouvernement parlementaire.--Accomplissement de ces conditions par le cabinet du 29 octobre 1840.--Son homog?n?it? et son unit?.--Les changements survenus dans sa composition ne les alt?rent point.--Rapports de ses membres entre eux.--Ses rapports avec les Chambres.--Formation et action du parti conservateur.--De la corruption ?lectorale et parlementaire.--De l'opposition parlementaire.--S?ance du 26 janvier 1844 ? la Chambre des d?put?s.--Rapports du cabinet et mes rapports personnels avec le roi Louis-Philippe.--De la maxime: < Un grand bruit s'est fait et se fait encore autour de ces mots, < Deux grands ?tats, l'Angleterre et les ?tats-Unis d'Am?rique, donnent de nos jours au monde le spectacle de ce fait nouveau dans le monde, le gouvernement libre ?tabli et ses conditions accomplies sous des formes et par des institutions profond?ment diff?rentes. Toutes les libert?s que je viens de nommer, et qui constituent d?sormais la libert? politique, existent et se d?ploient avec une ?gale ?nergie dans l'un et l'autre de ces deux pays. Dans l'un, elles ont entour? le berceau et elles d?fendent la vie de la r?publique. Dans l'autre, elles sont n?es et elles prosp?rent sous l'?gide de la monarchie. Il y a, de temps en temps, des proph?tes qui pr?disent aux ?tats-Unis d'Am?rique la ruine de la r?publique sous les coups d'abord de l'anarchie, puis de la dictature, et ? l'Angleterre la chute de la monarchie constitutionnelle devant le progr?s des libert?s d?mocratiques. Je ne m?connais pas les p?rils qui suscitent de telles pr?dictions; mais je ne sais pas lire de si loin dans l'avenir, et en attendant qu'il les justifie ou qu'il les d?mente, je vois la monarchie anglaise et la r?publique am?ricaine surmontant les plus rudes ?preuves, l'une la contagion des r?volutions et la guerre ?trang?re, l'autre les tentatives de dislocation int?rieure et la guerre civile. Je prends donc confiance dans la salutaire puissance du gouvernement libre sous les formes les plus diverses, et j'apprends ? reconna?tre la convenance, je dis plus, la n?cessit? de ces formes diverses pour que le gouvernement libre s'?tende et se fonde en s'adaptant ? la diversit? des lieux, des situations, des histoires, des id?es et des moeurs. Les petits ?tats offrent, en ceci, les m?mes exemples que les grands. Le gouvernement libre, avec toutes ses conditions actuelles, existe en Hollande et en Belgique, comme en Angleterre, sous la forme monarchique, et il se d?veloppe en Suisse, ? travers de tristes d?viations, sous la forme r?publicaine. En pr?sence de ces faits, il n'y a que des esprits ?troits et superficiels, ou passionn?s jusqu'? l'aveuglement, qui puissent m?conna?tre que la libert? politique n'est point inh?rente ? une forme exclusive de gouvernement, et que, dans le monde chr?tien, elle est devenue ? la fois plus exigeante et plus pure dans ses aspirations, plus large et plus flexible dans ses applications qu'elle ne l'?tait dans l'antiquit?. Mais si le gouvernement libre admet la vari?t? des formes, il n'en admet pas la confusion. S'il peut recevoir des organisations diff?rentes, c'est par des moyens diff?rents que, dans ses diff?rentes organisations, il atteint son but, qui est toujours le m?me: la libert? et la dur?e au sein de la libert?. Or, de toutes les conditions du gouvernement libre, la premi?re et la plus imp?rieuse, c'est que la responsabilit?, une responsabilit? vraie et s?rieuse, s'attache ? l'exercice du pouvoir. Si le pouvoir n'est pas responsable, la libert? n'est pas garantie. C'est surtout en ce qui touche ? la responsabilit? du pouvoir que la diversit? des formes du gouvernement libre impose l'emploi des moyens les plus divers. Je consulte l'exp?rience; j'interroge de nouveau les deux grands exemples que je viens de citer. Dans la r?publique des ?tats-Unis d'Am?rique, la responsabilit? du pouvoir r?side dans l'?lection du pr?sident, dans la courte dur?e de sa mission, dans la compl?te s?paration de son autorit? et de celle des corps repr?sentatifs plac?s ? c?t? de lui. ?videmment de tels moyens ne sauraient s'appliquer ? la monarchie. La monarchie constitutionnelle d'Angleterre en a trouv? et pratiqu? d'autres: elle a pos? en principe que le roi ne peut mal faire, et elle a fait peser sur ses conseillers toute la responsabilit? de son gouvernement. Je n'entre pas dans la discussion et la comparaison de ces deux diverses formes de gouvernement libre et des divers syst?mes de responsabilit? qui leur sont propres; je constate des faits. La monarchie anglaise et la r?publique am?ricaine sont deux gouvernements bien r?ellement libres et qui satisfont ? toutes les exigences actuelles de la libert? politique. Dans ces deux gouvernements, c'est par des moyens tr?s-diff?rents que s'?tablit et s'exerce la responsabilit? du pouvoir, cette garantie n?cessaire de la libert? politique. Quoique tr?s-diff?rents, ces moyens, mis ? l'?preuve, se sont montr?s ?galement efficaces: dans l'un et l'autre de ces deux ?tats, la responsabilit? du pouvoir est r?elle et les libert?s publiques sont garanties. Je touche ? la question qui fait, parmi nous, tant de bruit. Les principes et les proc?d?s sur lesquels repose, dans la monarchie anglaise, la responsabilit? du pouvoir constituent-ils ce qu'on appelle le gouvernement parlementaire? Ce gouvernement est-il la cons?quence naturelle de la monarchie constitutionnelle et la garantie efficace, sous cette monarchie, de la libert? politique? Je d?teste les assertions vagues et les conclusions pr?cipit?es. Avant d'exprimer, sur les m?rites et les d?fauts du gouvernement parlementaire, toute ma pens?e, j'ai ? coeur de le montrer ? l'oeuvre tel que je l'ai vu et compris quand j'ai ?t? appel? ? le pratiquer. J'insiste d'abord sur un fait souvent oubli? et qu'on ne saurait oublier sans m?conna?tre la nature et les exigences du gouvernement libre. Une des premi?res libert?s qui prennent place dans un tel gouvernement, c'est celle de ses propres agents, la libre et volontaire action des hommes qui en exercent les grandes fonctions et en dirigent les ressorts. Le pouvoir absolu peut ne vouloir, dans ses serviteurs, que des instruments dociles, capables d'ex?cuter ses volont?s qui sont leur loi. Mais dans un r?gime de libert?, quand la publicit? et la discussion sont partout, quand la responsabilit? accompagne partout le pouvoir, on ne l'exerce pas bien, on ne le sert pas bien si on n'agit pas selon sa propre pens?e et sa propre volont?. D?s que l'action porte sur autre chose que sur des faits mat?riels et des travaux l?galement prescrits, le gouvernement libre fait, aux hommes qui y prennent part, l'honneur d'avoir besoin que leur concours soit libre. En pr?sence de la libert? nationale, il y a un degr? de conviction, et je dirai de passion personnelle, qui est indispensable aux acteurs dans l'ar?ne politique pour leur force et leur succ?s: < Ce n'est pas dans le premier feu des grandes r?volutions lib?rales que se forment les partis politiques destin?s ? devenir les ?l?ments actifs des gouvernements libres. Ils appartiennent ? l'?poque d'organisation des r?volutions accomplies, non ? l'?poque de bouleversement o? elles s'accomplissent. Ce fut ? partir de 1814, ? l'av?nement pratique et continu de la libert?, que les partis politiques entr?rent en sc?ne parmi nous, comme les acteurs naturels et n?cessaires du drame qui s'ouvrait. Ils s'organis?rent et se d?velopp?rent pendant la Restauration, quoique toujours embarrass?s et souvent d?natur?s par l'?l?ment r?volutionnaire et conspirateur qui jetait le mensonge et le trouble dans leurs luttes constitutionnelles. La R?volution de 1830 ?leva et agrandit le r?le des partis politiques comme la force du gouvernement libre, mais en laissant subsister les p?rils et les embarras r?volutionnaires de leur situation. Lorsque le cabinet du 29 octobre 1840 se forma, je ne me rendais pas, des exigences et des effets naturels du gouvernement libre quant ? la formation et ? l'action des partis politiques, un compte aussi complet et aussi net que je le fais en ce moment; mais je voulais le gouvernement libre, et j'avais, par instinct autant que par r?flexion, un sentiment profond de ses conditions essentielles en pr?sence des faits, soit g?n?raux, soit personnels, qui caract?risaient notre situation. Je connaissais bien le roi Louis-Philippe et les deux Chambres associ?es ? son gouvernement. Un cabinet homog?ne, compos? d'hommes p?n?tr?s, quant ? la politique int?rieure et ext?rieure, des m?mes id?es, et capables, par leur union, de rallier dans les Chambres une majorit? d?vou?e ? ces id?es et d'?tablir, entre le roi et cette majorit?, un accord vrai et permanent, c'?tait l? le premier probl?me ? r?soudre et le premier but ? atteindre. Le cabinet qui se forma avait de quoi satisfaire ? cette n?cessit? fondamentale. Les ministres de l'int?rieur, des finances et de l'instruction publique, M. Duch?tel, M. Humann et M. Villemain, avaient, sur les conditions de notre gouvernement et sur la politique conservatrice, lib?rale et pacifique qui convenait ? notre patrie, les m?mes convictions que moi. J'avais entre les mains les affaires ?trang?res. J'?tais s?r que, dans ces quatre d?partements, les m?mes principes, les m?mes tendances, les m?mes influences g?n?rales pr?vaudraient. J'avais trop pratiqu? le mar?chal Soult pour ne pas pressentir les embarras que sa pr?sence et sa pr?sidence dans le cabinet pouvaient entra?ner; mais dans la crise que la question d'?gypte avait suscit?e entre la politique de la guerre et celle de la paix, l'importance de ce grand nom militaire ?tait plus que jamais incontestable; et j'avais lieu de penser que le mar?chal sentait aussi mon importance, et qu'il compterait soigneusement avec moi. C'?tait lui qui avait contresign? ma nomination comme ambassadeur en Angleterre, et le 6 mars 1840 je lui avais ?crit de Londres, pour lui exprimer mes regrets de la chute de son minist?re de 1839; il s'?tait empress? de me r?pondre le 11 mars suivant: < < < < < < Un homme si attentif, de loin et par avance, ? rester avec moi en bons rapports, ne pouvait manquer d'en prendre de pr?s le m?me soin. Dans les pr?liminaires de la formation du cabinet du 29 octobre 1840, le mar?chal Soult se montra facile; il admit sans la moindre objection toutes mes propositions politiques et personnelles. M. Teste, comme ministre des travaux publics, fut le seul choix qui v?nt de lui et qu'il r?clam?t avec instance: < Je ne pouvais douter que le roi n'e?t ? coeur de seconder le cabinet qu'il venait d'appeler. Il avait fait, en se refusant aux tendances belliqueuses du cabinet pr?c?dent, un acte de puissance royale parfaitement constitutionnel et l?gal en soi, mais dans lequel il avait besoin d'?tre ?nergiquement soutenu par les nouveaux conseillers qui approuvaient sa r?solution et qui en acceptaient, devant les Chambres imm?diatement convoqu?es, toute la responsabilit?. Dans une situation si grave pour la royaut?, le souvenir des d?plaisirs qu'avait caus?s nagu?re au roi la coalition contre M. Mol?, et les vell?it?s d'exigence ou de susceptibilit? royale disparaissaient compl?tement. Le cabinet pouvait compter sur la libre adh?sion et le sinc?re appui du roi comme sur sa propre homog?n?it?. Il avait lieu de croire aussi que l'appui des Chambres ne lui manquerait pas. Comme le pays, comme les divers conseillers de la couronne, comme le roi lui-m?me, elles avaient attach? ? la question d'?gypte une importance fort exag?r?e, et elles avaient con?u, de la force de M?h?met-Ali, une id?e encore plus exag?r?e et plus fausse. Quand les ?v?nements eurent mis en lumi?re cette double erreur, la prudence se r?veilla dans les Chambres comme ? la cour, partout o? avait manqu? la pr?voyance. Non-seulement les partisans anciens et ?prouv?s de notre politique, mais les hommes les plus consid?rables du tiers-parti, M. Dupin, M. Passy, M. Dufaure se montr?rent dispos?s ? soutenir le cabinet dans son effort pour tirer le pays et le roi du mauvais pas o? ils ?taient engag?s. Avant m?me que la session s'ouvr?t, il fut ais? de pressentir que les m?mes inqui?tudes, les m?mes instincts de responsabilit? pressante qui assuraient au cabinet l'appui du roi lui donneraient, dans les Chambres, la majorit?. Mais la prudence qui vient apr?s le p?ril est une vertu triste, et j'avais une autre ambition que celle de tirer mon pays d'un mauvais pas. Plus j'ai avanc? dans la vie publique, dans ses jours d'?preuve ou de succ?s, plus la fondation du gouvernement libre est devenue ma premi?re et constante pens?e. Non-seulement je le crois le plus juste et le meilleur; mais quels que soient sa difficult? intrins?que et les obstacles ext?rieurs qu'il rencontre, je le crois, pour nous et notre temps, ? la fois n?cessaire et possible, car il est, d'une part, le but supr?me de nos aspirations intellectuelles, et d'autre part c'est le seul r?gime au sein duquel nous puissions trouver ? la fois la s?curit? des int?r?ts individuels et l'?nergie de la vie sociale, ces deux puissants besoins des peuples qui ne sont pas tomb?s en d?cadence. Je ne me dissimulais pas que la France gardait, des derniers incidents diplomatiques et militaires de la question ?gyptienne, une impression am?re, et que le cabinet portait en naissant le poids des fautes dont il ?tait charg? d'arr?ter les suites. C'?tait uniquement dans la compl?te publicit? et la discussion approfondie des faits, c'est-?-dire dans la franche et forte pratique du gouvernement libre, que je voyais, pour nous, une arme efficace contre le p?ril de cette situation, et le moyen de relever la bonne politique ? son juste rang, malgr? le fardeau qu'elle avait ? soulever. Les faits justifi?rent mon esp?rance: ce fut par l'?tendue, la gravit?, l'ardeur, la sinc?rit? des d?bats sur la question ?gyptienne et sur sa solution par la convention du 13 juillet 1841, que le cabinet du 29 octobre 1840 surmonta les difficult?s de sa situation ? son origine et pr?para son avenir. Mais en m?me temps que je reconnaissais, dans ces premiers r?sultats, la salutaire puissance du gouvernement libre, je ne me dissimulais pas combien ils ?taient insuffisants et pr?caires, et je sentais mieux chaque jour la n?cessit? de satisfaire de plus en plus aux conditions essentielles de ce gouvernement pour en recueillir les fruits. L'homog?n?it? int?rieure du cabinet et de ses principaux agents; l'organisation de la majorit? qui le soutenait en un vrai parti politique uni dans certains principes g?n?raux et capable de pers?v?rance et de cons?quence ? travers les questions et les situations diverses; l'intimit? et l'action harmonique de la couronne et des Chambres par l'entremise et sous la responsabilit? du minist?re charg? de leurs rapports: c'?taient l? ?videmment les premi?res de ces conditions, les seules qui pussent assurer au pouvoir, en pr?sence de la libert?, la consid?ration et la force dont il avait besoin pour suffire ? sa mission. De 1840 ? 1848, le cabinet n'a pas cess? de poursuivre ce triple but. Comme tout ce qui dure un peu, il re?ut, dans sa composition personnelle, des modifications successives. La mort, la maladie, la fatigue, des ?preuves diverses lui enlev?rent quelques-uns de ses membres, en 1842 M. Humann, en 1844 M. Villemain, deux des plus ?minents et des plus fid?les compagnons d'armes qu'il m'ait ?t? donn? de rencontrer dans l'ar?ne politique. Aucun esprit de coterie, aucune intrigue ou faveur de cour ne pr?sida aux choix rendus ainsi n?cessaires. Appel?s aux minist?res des finances et de l'instruction publique, M. Lacave-Laplagne et M. de Salvandy avaient fait partie du cabinet de M. Mol?; mais, en d?pit des souvenirs de la coalition de 1839, ils avaient hautement adh?r? ? la politique du cabinet du 29 octobre 1840 et lui avaient pr?t? un utile appui. Quand deux de mes plus intimes et plus constants amis, M. Dumon et M. H?bert, devinrent, l'un ministre d'abord des travaux publics, puis des finances, l'autre garde des sceaux, ils avaient donn? l'un et l'autre, dans l'administration et dans les Chambres, des preuves d'un talent rare et d'un d?vouement courageux ? la politique d'ordre l?gal, de libert? constitutionnelle et de paix. Non-seulement ces variations n'apport?rent dans l'homog?n?it? du cabinet aucune alt?ration, elles la maintinrent ou m?me l'affermirent. Elles furent conformes aux inspirations naturelles du gouvernement libre, et dict?es par le seul dessein de le fortifier en le pratiquant loyalement. Une question sp?ciale, la pr?sidence du conseil, aurait pu devenir une source d'embarras. J'avais ?videmment dans le gouvernement, aupr?s du roi comme dans les Chambres, plus d'influence que le mar?chal Soult. Les amis officieux et les adversaires int?ress?s ne manquaient pas ? faire ressortir ce d?faut d'harmonie entre le titre et le fait, et ? provoquer soit les ambitions, soit les m?fiances qui en pouvaient na?tre. Je dois au mar?chal cette justice qu'il ne se pr?ta point ? ces insinuations jalouses. Il avait souvent des acc?s de fantaisie et d'humeur; tant?t sa sant?, tant?t des susceptibilit?s spontan?es ou pr?m?dit?es le portaient ? menacer le cabinet de sa retraite prochaine; mais c'?tait dans ses rapports avec le roi plut?t qu'avec moi que ces dispositions se manifestaient, et la r?conciliation suivait de pr?s la boutade. Quant ? moi, j'ai toujours fait, dans le pouvoir comme dans le cours g?n?ral de la vie, grand cas de la r?alit? et fort peu de l'apparence; celle-ci n'a d'importance que lorsqu'elle accro?t la force de la r?alit? en la manifestant, et dans les grandes affaires les petites vanit?s cr?ent bien plus d'embarras qu'elles ne valent de plaisir. J'attendis sans la moindre impatience que la retraite effective du mar?chal Soult, amen?e par le besoin qu'il sentait du repos et de l'air de ses champs de Soult-Berg, me f?t conf?rer par le roi, avec l'adh?sion de tous mes coll?gues, la pr?sidence officielle du conseil. Ce fut la famille m?me du mar?chal, sa femme, son fils et sa belle-fille, qui le d?termin?rent ? cette r?solution; il ?crivit au roi le 15 septembre 1847: < < < < Deux jours apr?s avoir re?u cette lettre, le 19 septembre 1847, le roi me nomma pr?sident du conseil. J'?crivis sur-le-champ au mar?chal Soult, pour lui t?moigner combien j'?tais touch? de l'honneur de lui succ?der. Il me r?pondit le 25 septembre: < < < With this, the connected writing abruptly ended; there was no signature and no notation except at the bottom of the sheet was an asterisk referring to an asterisk before the first mention of "mother." This note supplied, "Mother's maiden name, Julia Trowbridge Gifford," and also the street address in Decatur. Below that was the significant addenda: This last command, which was a repetition, was emphatically underlined. The page of the letter in Cynthia Gail's handwriting was addressed to her mother and was largely a list of clothing--chemises, waists, stockings, and other articles--which she had bought in Chicago and charged to her father's account at two department stores. A paragraph confided to her mother her feeling of insignificance at the little part she might play in the war, though it had seemed so big before she started away: Yet no one knows what lies before one; even I may be given my great moment to grasp! The letter was unfinished; Cynthia Gail evidently had been carrying it with her to complete and mail later when she was killed. Ruth placed it under her pillow with the other paper and the passport and the money; she unlocked her door and went out, locking it behind her; descending to the first floor, she obtained the yesterday's paper and brought it back to her room. She found readily the account of a wreck on Sunday evening when a train had crashed through a street car. It had proved very difficult to identify certain of the victims; and one had not been identified at all; she had been described only as a young girl, well dressed, fur toque, blue coat with dark fur collar. The magic of this money and the passport had faded quite away; the chain of vital, mortal occurrences which had brought them to Ruth Alden was becoming evident. There had been, first of all, an American girl named Cynthia Gail of Decatur, Illinois, young like Ruth but without responsibilities, loyal and ardent to play her part in the war. She had applied for overseas work; the government therefore had investigated her, approved her and issued her a passport and permitted her to make all arrangements for the journey to France and for work there. She had left her home in Decatur and had come alone, probably, to Chicago, arriving not later than Saturday. She apparently had been alone in the city on Sunday evening after Lieutenant George Byrne had returned to Camp Grant; also it was fairly certain that she had no intimate friends in Chicago as she had been stopping at a hotel. On Sunday evening she had been on the car which was struck by the train. This much was positive; the next circumstances had more of conjecture; but Ruth could reason them out. Someone among those who first went to the wreck found Cynthia Gail dead and found her passport upon her. This person might have been a German agent who was observing her; much more probably he was simply a German sympathizer who was sufficiently intelligent to appreciate at once the value of his find. At any rate, someone removed the passport and letter and other possessions which would identify Cynthia Gail; and that someone either acted promptly for himself and for Germany or brought his discoveries to others who acted very energetically. For they must immediately have got in touch with people in Decatur who supplied them with the information on the page of instructions; and they also must have made investigation of Cynthia Gail's doings in Chicago. The Germans thereupon found that they possessed not merely a passport but a most valuable post and an identity to use for their own purposes. If they could at once substitute one of their own people for Cynthia Gail--before inquiry for Cynthia Gail would be made or knowledge of her loss arise--this substitute would be able to proceed to France without serious suspicion; she would be able to move about with considerable freedom, probably, in the districts of France where Americans were holding the lines and could gather and forward information of all sorts of the greatest value to the Germans. They simply must find a German girl near enough like Cynthia Gail and clever and courageous enough to forge her signature, assume her place in her family, and in general play her r?le. It was plain that the Germans who obtained the passport knew of some German girl upon whom they could depend; but they could not--or did not dare to attempt to--communicate directly with her. Ruth knew vaguely that hundreds of Germans, suspected of hostile activities, silently had disappeared. She knew that the American secret service constantly was causing the arrest of others and keeping many more under observation. It was certain, therefore, that communication between enemy agents in Chicago must have been becoming difficult and dangerous; moreover, Ruth had read that it was a principle of the German spy organization to keep its agents ignorant of the activities of others in the same organization; so it seemed quite probable that the people who had possession of Cynthia Gail's passport knew that there was a German girl in the city who might play Cynthia's part but that they could not locate her. Yet they were obliged to find her, and to do it quickly, so that she could take up the r?le of Cynthia Gail before inquiries would be made. Add to tbrJar First Page Next Page |
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