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Munafa ebook

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Read Ebook: Junge Triebe: Roman by Freissler Ernst W Ernst Wolfgang

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Ebook has 826 lines and 73748 words, and 17 pages

JEAN AICARD

NOTRE-DAME-D'AMOUR

PARIS

E. FLAMMARION, ?DITEUR

DEDICACE

? MADEMOISELLE MADELEINE AICARD

JEAN AICARD.

NOTRE-DAME-D'AMOUR

NOTRE-DAME-D'AMOUR.

Zanette, c'?tait son nom de Jeanne, de Jeannette, comme elle le pronon?ait en z?zayant, lorsqu'elle ?tait toute petite. Tel il lui ?tait rest?. Ce qui, aussi, lui ?tait rest?, c'?tait sa gr?ce d'enfance, on ne sait quoi de tout mignon, de plus jeune qu'elle-m?me. Elle ?tait belle de ses beaux seize ans, de son profil de Grecque, et de ses cheveux noirs, qui, sous le hennin ? l'arl?sienne, pendaient lourdement sur la blancheur dor?e de son cou.

Elle avait seize ans avec l'air d'en avoir douze. Pourtant, on sentait la vie jeune et forte palpiter dans la chapelle, c'est-?-dire dans l'entre-b?illement des fichus aux plis innombrables, qui laissent voir un peu de la poitrine nue sur laquelle brille la croix d'or suspendue ? la cha?nette des grand'm?res.

Zanette vivait ? la ferme de la Sir?ne, bien tranquille ? soigner ses poules, ses lapins, aupr?s de son p?re, ma?tre Augias, le bayle. ? l'ordinaire elle allait en Arles tous les dimanches.

Et bien souvent, assise au bord du Petit Rh?ne, seule, sous les saules et les aubes, elle r?vait en regardant l'eau, l'eau qui s'en allait vers la mer, vers la mer si grande, o? des bateaux vont et viennent, comme des b?tes de r?ve, comme de grands oiseaux aux ailes blanches.... Un songe d'inconnu accompagnait toujours Zanette. Ses beaux seize ans esp?raient.

...N'est-ce pas qu'elle porte un joli nom, la ferme de la Sir?ne? La Sir?ne si vous interrogez les paysans, ils vous le diront, est un oiseau de passage, qui jamais ne s'arr?te chez nous, et qui traverse seulement notre ciel, tr?s haut. Quelquefois, le laboureur, en novembre, arr?te son attelage, parce qu'il a entendu une harmonie lointaine, confuse, comme un son prolong? de viole ou de mandoline....

Et il ?coute, en r?vant....

Ce sont les sir?nes qui passent l?-haut, tout l?-haut. Elles sont plus petites que des tourterelles et leurs plumes miroitantes ont toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. On ne sait pas si la musique qu'elles font sort de leur gosier ou vient simplement de le vibration de leurs ailes. On croit plut?t que leur vol est harmonieux. Leur voix y ajoute une seule note qui, de temps en temps, scande et domine la m?lodie des ailes.... Un jour, dit-on, comme on venait ? peine de construire le ch?teau et sa ferme, une sir?ne un instant se posa sur le bouquet de tamaris en fleurs que les ma?ons plantent au bout d'une perche, sur la toiture, d?s qu'elle est achev?e. Et le ch?teau, et la ferme qui le touche, furent, voil? bien longtemps, baptis?s du nom qu'ils portent encore.

Entre la ferme et la ch?teau, une vieille chapelle d?cr?pite, o? jadis on disait la messe, se dresse, ?troite et longue.

On la dirait b?tie sur le mod?le des huttes camarguaises.

Les huttes sont en <>, en argile dess?ch?e, recouvertes de roseaux, et la chapelle est en moellons, et recouverte de pierres plates, mais les deux toits ont la m?me forme, celle d'un bateau long, la quille en l'air; et sur leurs toitures, les cabanes, aussi bien que la chapelle, portent toutes une croix pench?e, comme renvers?e en arri?re. Toutes ces croix penchantes font songer au mistral ?ternel qui incline ainsi un peu tous les arbres des plaines proven?ales, dans la m?me direction. Tous ils gardent un peu la marque du vent ma?tre, <>, ? qui les Romains avaient ?lev? un temple, comme ? la puissance divine, protectrice de ce pays qu'il balaye et assainit sans cesse.... Elles donnent encore, les petites croix qu'on plante ainsi ? dessein pench?es, l'impression des choses de la religion, ? la fois vaincues et r?sistantes. Elles sont l?, tenaces mais inclin?es, jamais arrach?es mais toujours penchantes, et elles disent le triomphe obstin? d'une foi sans rel?che battue des vents....

Bien d?laiss?e en effet, la petite chapelle. On n'y dit plus la messe. Et pourtant, les gens du ch?teau et de la ferme ne l'abandonnent pas; ordre est donn? ? Zanette par les ma?tres du ch?teau, riches n?gociants qui habitent Marseille,--de tirer, aux jours de f?te,--de dessous l'autel qui forme placard,--les v?tements sacerdotaux pr?cieusement enferm?s l?, et de les visiter avec soin, d'en ?loigner les fourmis, les araign?es, les tarentes.

Cette chapelle est consacr?e ? la Vierge, qui porte aussi le nom de Notre-Dame-d'Amour.

H?las! m?me parmi les saints du saint paradis, il y a des humbles et des glorieux! Il y a, h?las! par le monde, des Notre-Dames illustres, v?n?r?es de tous, ? qui on apporte chaque jour des pr?sents magnifiques, des robes de soie, des couronnes de perles, des colliers de diamants! Il y a des Notre-Dames ? Lyon, ? Paris, ? Lourdes, ? la Salette,--l'univers le sait. Et peut-?tre aucune d'elles n'a un si beau nom que la petite Notre-Dame qui, en Camargue, inconnue du monde, d?laiss?e m?me des gens du pays, habite une pauvre chapelle d?cr?pit?e, semblable ? la plus pauvre des cabanes de ce d?sert!... Notre-Dame-d'Amour! c'est sous ce nom charmant que la chapelle est connue de tout le pays. Mais si Notre-Dame-d'Amour est aussi connue que Saint-Trophime d'Arles ou les Saintes-Maries-de-la-Mer, elle n'est pas visit?e comme eux, tant s'en faut! Et dans sa niche de pierre, au-dessus de l'humble autel o? brillent deux cand?labres de cuivre et un tabernacle de bois dor?, la Notre-Dame, dor?e ?galement, ne voit plus ? ses genoux que Zanette. Du moins est-ce tous les jours, d?s l'aube, que Zanette vient lui adresser sa pri?re, depuis sa petite enfance.

Pauvre Notre-Dame-d'Amour, que son nom adorable ne prot?ge pas contre l'abandon! Elle est pourtant jolie ? voir, grande, oh! grande comme une enfant de dix ans, v?tue, par-dessus la robe de bois dor?, d'une robe en vraie ?toffe, jadis blanche, toute piqu?e de fleurettes bleues. Elle est coiff?e d'un velours d'Arl?se, bleu ?galement, frapp? de roses p?les; elle a, aux oreilles, des pendeloques de cuivre; au cou, un collier de perles de verre, et ses mains et sa figure furent sans doute dor?es bien solidement par un ma?tre-ouvrier, puisque la dorure du visage et des mains reluit au soleil, comme neuve, quand Zanette ouvre la porte, chaque matin. Elle a pourtant plus de cent ans, la douce Notre-Dame-d'Amour, qui sourit aux humbles ex-voto suspendus aux murailles, tableaux na?fs, b?quilles, fusils crev?s offerts par des chasseurs, petits bateaux jadis apport?s par des marins sauv?s du naufrage.

Aussi, pourquoi, ? Notre-Dame-d'Amour, pourquoi ne faites-vous point de miracles? Voyez, aux Saintes-Maries-de-la-Mer--? cinq lieues d'ici, au sud,--voyez l'?glise cr?nel?e, de six cents ans plus vieille que vous, et voyez comme les p?lerins s'y pressent tous les ans, au 24 mai! Ce jour-l?, les saintes ch?sses, qui contiennent les os des deux saintes Maries, Jacob? et Salom?, descendent en grande c?r?monie, du haut de la vo?te. On leur tend les bras. On les supplie, on les touche. Et les Saintes gu?rissent quelquefois les paralys?s. Elles ne sont pas toujours justes. On ne sait pas pourquoi, on ne saura jamais pourquoi elles gu?rissent celui-ci au lieu de celui-l?,--mais ? tous ?galement elles donnent l'esp?rance, c'est-?-dire le meilleur de la vie.

Et c'est pourquoi chaque ann?e, des milliers de p?lerins en caravane, visitent leur ?glise.... Que ne les imitez-vous, pauvre Notre-Dame? Vous ?tes leur reine pourtant, et la propre m?re de Dieu, et c'est elles qu'on visite seules, c'est elles et m?me sainte Sare, qui fut leur servante, et dont les reliques, dans la crypte souterraine de l'?glise, sont v?n?r?es surtout des boh?miens! Et vous, vous, ? Notre-Dame, vous ?tes toute seule ici, dans une toute petite chapelle froide, sans honneur et sans pri?re... sinon celle d'une petite fille. Il est vrai qu'elle est jolie et qu'elle est sage, et peut-?tre l'aimez-vous.... Prot?gez-la donc, ? Notre-Dame-d'Amour! Et donnez-lui l'amour vrai. Qu'elle aime et qu'elle soit aim?e. C'est, des destin?es de la terre, la plus humaine et la plus divine!

Chaque matin, Zanette, avant toute chose, sort de la ferme pour aller dans la chapelle. Elle ouvre la porte. Le rayon horizontal du matin entre bien vite avec elle et fait resplendir le visage d'or de la vierge. Zanette va s'agenouiller au pied de l'autel. Sa coiffe du matin enserre ?troitement son haut chignon au-dessus duquel elle se termine en deux petites cornes pointues, toutes blanches, qui font sourire les anges. Elle fait le signe de la croix et sa main touche un peu au passage la petite croix qui luit sur sa poitrine nue, dans l'entre-b?illement de ses fichus arl?siens.... Et elle prie, agenouill?e dans les plis nombreux de sa jupe d'indienne, un peu courte, qui d?couvre ses pattes fines de perdrix de Crau; ses gros bas de fille sage, jadis tricot?s par sa m?re, qui est morte depuis trois ans.

--Prot?gez mon p?re, bonne Notre-Dame! Je n'ai plus que lui sur cette terre. Gardez-moi de tout mal, bonne vierge d'amour. Gardez-moi du mauvais amour. Et quelque jour, si je le m?rite, accordez moi d'avoir un amoureux que j'aime.... Ce Jean Pastorel peut-?tre, qui aux derni?res courses des plaines de Meyran, vint,--comme s'il m'e?t connue et aim?e,--m'offrir la cocarde qu'il avait prise, si hardiment, au front du taureau en col?re!

Or, voici comment il se faisait que la d?votion de Zanette ? Notre-Dame d'Amour ?tait si fervente; sa foi, si enti?re.

Quand elle ?tait toute enfant, ? six ans, Zanette avait un chien qu'elle aimait beaucoup, d'un de ces amours passionn?s des tous petits pour les b?tes. Ce chien, dans l'?curie, o? il couchait, fut bless? d'une ruade par un cheval malade. Zanette parvint ? p?n?trer, toute seule, dans la chapelle du ch?teau, et elle supplia Notre-Dame de la prot?ger, en cette circonstance, de tout son divin pouvoir, en sauvant le chien bien-aim?. H?las! il arriva que juste ? l'heure o? elle venait de faire cette pri?re, le chien mourut, et l'enfant r?volt?e d?clara qu'elle ne demanderait plus rien ? une Notre-Dame si m?chante!... Elle s'exaltait dans cette id?e, quand le v?t?rinaire, arriv? d'Arles pour voir le cheval, ayant demand? ? examiner le chien mort, d?clara que l'accident du coup de pied mortel ?tait une chance heureuse, le chien ?tant bien et d?ment enrag? quoique l'horrible maladie ne se f?t pas d?clar?e encore.... L'apparente malice de Notre-Dame ?tait donc un miracle de bont?....

C'est de ce jour-l? que Zanette ne jurait plus que par Notre-Dame-d'Amour.

LA TARDARASSE GUETTE LA CAILLE.

Pour bien comprendre pourquoi le gardian Mart?gas n'avait pas le droit, v?ritablement, d'aimer Zanette, il faut savoir quel <>, quel homme de rien ?tait ce grand diable de vingt-six ans, ? grosse barbe noire et inculte, carr? d'?paules, puissant comme un taureau, de haute mine sous son feutre aux bords plats et larges. Avec sa figure de franchise, c'?tait un tra?tre, un homme dont on ne savait jamais l'id?e. Oui, il avait une figure ouverte qui, au premier abord, vous trompait, mais ceux qui savent lire dans les yeux, voyaient dans les siens un trouble mauvais pareil au brouillard qui, en Camargue, se tra?ne au-dessus des marais, cachant les trous, les fondri?res, les pi?ges....

On ne voyait pas ?a, non, pour s?r! Ni au physique ni au moral, ces deux ?tres ne se pourraient rapprocher. On tremblait ? l'id?e d'un tel sacril?ge. Et pourtant il s'?tait mis ce projet en t?te,--<>--de plaire ? Zanette! ou de la prendre sans lui plaire, de ruse ou de force!

Zanette, jolie comme un coeur, avec sa coiffe arl?sienne, avec son fichu aux mille plis qui s'ouvrait galamment pour montrer un peu de sa poitrine naissante, avait seize ans et demi. C'?tait une petite cr?ature brune, un sage petit coeur, aimant son p?re, Dieu et saint Trophime, patron des Arl?ses,--et d?vote, chacun le savait, ? Notre-Dame-d'Amour.

Et afin de vous montrer que Mart?gas n'?tait point fait pour l'honneur et la joie de tenir entre ses lourdes pattes la menotte fine de l'enfant, entre ses bras d'hercule la taille l?g?re de la mignonne, ni de presser sur son poitrail de fauve la petite poitrine o? battait ce bon petit coeur, il n'y a qu'? savoir o? il passait ses soir?es depuis quelque temps, le bouvier Mart?gas, aux yeux troubles.

LE REMORDS DE MART?GAS.

Ses soir?es, il les passait en des bouges qu'on trouve, ? Arles, le long du Rh?ne, dans les ruelles douteuses, en contre-bas de la digue du Rh?ne. Sinistres le soir, ces ruelles pav?es en galets roul?s de Crau, dress?s sur leurs pointes. Elles aboutissent ? la digue de pierre qui semble les barrer d'une muraille de forteresse, en fait des culs-de-sac, leur donne des airs de coupe-gorge profonds, o? le bruit du Rh?ne et la voix du mistral seraient charg?s d'?touffer le cri des victimes. Les maisons basses, blanchies ? la chaux, en ces ruelles-l? paraissent livides. Les unes se ferment avec des discr?tions louches. Les autres s'ouvrent avec des effronteries repoussantes. Et, au bout de la rue, le quai, exhauss? sur une muraille d?clive, et surmont? d'un parapet massif, attire et blesse l'oeil, comme un mur de prison....

Et derri?re ce mur coule le plus brutal des fleuves, le Rh?ne dangereux, qui grogne et se lamente et qui menace....

Mart?gas, au rez-de-chauss?e d'une maison ouverte sur la rue, est l?, buvant un gros vin avec des bateliers pauvres, de ceux ? qui le Rh?ne n'apprend que les duret?s, les violences, ? qui il conte ses secrets horribles ou puants; ? qui il montre les cadavres d'assassin?s ou les charognes de b?tes, de chats, de chiens, de chevaux, dont se d?barrassent avec d?go?t les villes du haut fleuve.

Il faut voir l'endroit o? est en ribote celui qui pr?tend devenir le futur de Zanette! O Notre-Dame-d'Amour!... Les murs sont peints d'images obsc?nes et grotesques, sujets mythologiques que l'imagination d'un peintre de bas ?tage, ayant fait assur?ment des ?tudes classiques et tomb? dans toutes les d?ch?ances, a bizarrement compliqu?s. C'est une d?bauche de d?esses et de dieux, fresque pomp?ienne, destin?e ? attirer, du fond de la rue, le regard du passant ?gar?, et s'il se peut le passant lui-m?me.

Cinq ou six hommes sont attabl?s, dans ce d?cor, avec Mart?gas, et boivent, les coudes sur la table, les t?tes rapproch?es, causant bas, puis criant parfois et jurant tr?s fort, serrant des pipes courtes dans leurs dents rageuses,--faces congestionn?es, barbes sales, mains spongieuses et s?ches, cous gonfl?s et rouge?tres, formes d'hommes en qui sont des ?mes de b?tes. Parmi eux s'ennuie la ma?tresse du logis, jeune femme qui para?t vieille, dr?lesse ?dent?e, mal coiff?e, d?penaill?e, la voix rauque et fumant des cigarettes, beaucoup, toujours, en crachant. On ne sait si on est dans une salle de cabaret ou dans une chambre ? coucher; il y a, au fond, une alc?ve ouverte, mais, au-dessus du lit, des ?tag?res avec des verres; il y a une commode, mais charg?e des bouteilles ? ?tiquettes vari?es....

Les langues des hommes sont devenues ?paisses. Mart?gas p?rore depuis deux heures, il commence, maintenant, ? s'embrouiller dans ses r?cits, il est saoul. Et tout ? coup il devient muet. Ses yeux plus troubles que jamais demeurent fixes.

--Eh bien, Mart?gas, qu'as-tu?

On le secoue, il r?pond enfin:

--Jamais je n'oublierai ce remords!... ce remords-l?, non, je ne l'oublierai jamais!... non, non, jamais! je vivrais cent ans, qu'il me rongera encore!

--Mart?gas a un remords!

--Et tu n'en as qu'un, Mart?gas?

--Je n'en ai qu'un! g?mit Mart?gas en prenant ? pleins poings ses cheveux noirs et drus comme pour les arracher, et il secoue sa t?te avec ses deux mains comme pour la briser contre une muraille.... Je n'en ai qu'un, mais il me travaille jour et nuit! il me revient surtout en des moments comme celui-ci, quand j'ai bu un peu avec les camarades. Alors le souvenir me revient et je revois les choses comme si elles ?taient l?.... Pauvre de moi! quel remords, mon homme! quel abominable remords, mes amis! non jamais je ne m'en consolerai....

Les autres gaillards se mirent ? rire grossement.

--Il faut qu'il en ait fait une! dit l'un d'eux, vrai, une grosse! une qui compte! une fameuse! pour qu'il soit ainsi tourment? jusque dans les bons moments, quand il est avec les amis et les belles filles....

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