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Munafa ebook

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Read Ebook: Le livre du chevalier de La Tour Landry pour l'enseignement de ses filles by La Tour Landry Geoffroy De Montaiglon Anatole De Editor

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Ebook has 352 lines and 96077 words, and 8 pages

Note 8. Ibid, p. 375.

Note 9. Luther's Works, Vol. xxii., p. 233-37.

Note 10. Ibid, p. 237.

Note 11. Ibid, p. 240.

Note 12. Ibid. p. 338.

Note 13. Luther's Works, Vol. xix., p. 666.

Note 14. Ibid., Vol. xx., p. 3.

Note 15. Luther's Works, Vol. xx., p. 195.

Note 16. Ibid., p. 257.

Note 17. Luther's Works, Vol. xxi., p. 63.

Note 18. The edition from which all our translations of Melancthon's Letters are made is that of Niemeyer, published at Halle, in 1830, entitled Philip Melancthon in Jahre der Augsburgischen Confession.

Note 19. Niemeyer's Melancthon, pp. 41-43.

Note 20. Ibid., p. 56.

Note 21. Niemeyer's Melancthon, p. 71.

Note 22. Niemeyer's Melancthon, p. 76.

Note 23. Niemeyer, p. 90, 91.

Note 25. Ibid., p. 265.

Note 26. Ibid., p. 267.

Note 28. Pfeiffer's Augapfel, second edit., p. 1045.

Note 29. Ibid. p. 1048.

Note 30. Pfeiffer's Aug. Appel., second edit., p. 1050.

Note 31. See the Lutheran Manual, p. 288, and Muller's Symb. Bucher, p. 51.

Note 32. See Lutheran Manual, p. 289.

Note 33. Plea, &c., p. 15.

Note 34. Lutheran Manual, pp. 288, 289, and Muller's Symb. pp. 51, 52, 53.

Note 35. Pfeiffer's Augapfel, 2d ed., p. 1045.

Note 36. Mueller's Symb. Books, pp. 248, 249.

Note 37. Koethe's Melancthon's Werke, Vol. i., p. nouvel estat venu d'estranges femmes ne d'autruy pays, l'en est plus tost moqu?e et rigol?e que de tenir l'estat de son pays, si comme vous avez ouy dire que le bon chevalier, qui saiges estoit et de grant gouvernement, en reprint la dame. Et saichiez de certain que celles qui premiers les prennent donnent assez ? jangler et ? rigoler sur elles. Mais, Dieu mercy, aujourduy, d?s ce que une a ouy dire que aucune a une nouveault? de robe ou de atour, aucunes de celles qui oyent les nouvelles ne finiront jamais jusques ? tant qu'elles en aient la copie, et dient ? leurs seigneurs chascun jour: <> Et se son seigneur lui dist: <> Si vous dy qu'elles trouveront tant de si bonnes raisons ? leur dit, qu'il conviendra que elles aient leur part de celle nouveaut? et cointise. Maiz cestes mani?res de femmes ne sont mie voulentiers tenues les plus saiges ne les plus s?avans, fors qu'elles ont plus le cuer au si?cle et ? la playsance du monde. Dont je vous en diray d'une mani?re qui est venue, de quoy les femmes servantes et femmes de chambres, clavi?res et aultres de mendre estat, se sont prinses communement, c'est-?-dire qu'elles fourrent leurs doz et leurs talons, autant penne comme drap, dont vous verrez leurs pennes derri?re que ilz ont crott?es de boue ? leurs talons, tout aussy comme le treu d'une brebis soilli?e derri?re. Si ne priseri?s riens celle cointise en est? ne en yver; car, en yver, quant il fait grant froit, elles meurent de froit ? leurs ventres et ? leurs tetines, qui ont plus grant mestier d'estre tenues chaudement que les talons, et en est? les puces s'y mucent, et pour ce je ne prise riens la nouveault? ne telle cointise. Je ne parle point sur les dames ne sur les damoiselles atourn?es, qui bien le pevent faire ? leur plaisir et ? leur guise; car sur leur estat je ne pense mie ? parler chose qui leur doye desplaire, que je le puisse s?avoir; car ? moy ne affiert ne appartient fors les servir et honorer et les obeir ? mon povoir, ne je ne pense sur nulles en parler par cest livre, fors que ? mes propres filles et ? mes femmes servantes, ? qui je puis dire et monstrer ce que je vueil et il me plaist.

Comment il fait perilleux estriver ? gens s?avans du si?cle, et parle de la dame qui print tensson au mareschal de Clermont.

Belles filles, je vous diray un exemple comment il fait p?rilleux parler ne tenir estrif ? gens qui ont le si?cle ? main et ont mani?re et sens de parler. Car voulentiers l'en gaaingne pou ? leur tenir estrif de bourdes ne de jangles, qui bien ne leur plaisent. Dont il advint ? une grand feste, o? il avoit moult de grans dames et seigneurs, et l? fut le mareschal de Clermont, qui ? merveilles avoit le si?cle ? main, comme de beau parler et beau maintient, et de s?avoir bien son estre entre tous chevaliers et dames. Si y avoit une grant dame qui lui dist devant tous: <> La dame escouta et ama mieux ne avoir j? parl?, ne estriv? ? lui, pour plusieurs raisons que je ne dy pas, lesquelles j'ay ouy compter qu'il en fust assez parl?, et distrent plusieurs que trop grant appertise n'a mestier, et il luy vaulsist mieux ? soy estre teue. Et pour ce a cy bon exemple: car il vault mieulx aucunes foys soy taire et soy tenir plus humblement que estre trop apperte ne commancier parolles ? telz gens qui ont parolles ? main et qui n'ont nulle honte de dire parolles doubles ? plusieurs entendemens. Et pour ce regardez bien ? qui vous emprendrez ? parler, et ne leurs dittes point de leur desplaisir, car l'estrif d'eulx est moult p?rilleux.

Cy parle de Bouciquaut et de iij dames, comment il s'en chevit.

Encores vous parleray de ceste mati?re, comment il avint ? Bouciquaut que trois dames lui cuidoient faire honte, et comment il s'en chevit. Bouciquaut estoit saige et beaul parlier sur tous les chevaliers, et si avoit grant si?cle et grant senz entre grans seigneurs et dames. Sy advint ? une feste que trois grans dames se seoient sur un comptouer et parloient de leurs bonnes adventures, et tant que l'une dist aux autres: <> Sy l'envoy?rent querre, et il vint; si leur demanda: <> Sy le vouloient faire seoir ? leurs piez, mais il leur dist: <> Si convint que il eust son siege, et quant il fust assis, icelles, qui bien furent yr?es, sy vont dire: <> Et quant elles virent qu'il ne s'esbahissoit point, si va dire l'une: <> Si se leva et s'en ala, et elles demour?rent plus esbahies que luy, et pour ce est grant chose de prandre estrif ? gens qui scevent du si?cle ne qui ont si leur mani?re et leur maintieng. Et pour ce a cy bon exemple comment l'on ne doit point entreprendre parolle ne estriver avecques celles gens; car il y a bien mani?re. Car celles qui aucunesfois cuident plus savoir en sont par fois les plus deceues, dont je vouldroye que vous sceussiez l'exemple semblable ? ceste cy sur cette mati?re.

De iij aultres dames qui accus?rent un chevalier.

Il fut ainsi que trois dames avoient accus? un chevalier de tel cas et de telle decevance, et l'avoient enferm? dans une chambre tout seul et chascune dame avoit une damoiselle, et au fort le jugi?rent-elles ? mort, et que jam?z par telle guise ne decevroit dame ne demoiselle. Et sy estoient sy courrouci?es et sy yr?es vers luy que chascune tenoit le coustel pour le occire; ne nul deblasme ne excusation ne lui valoit riens. Sy leur va dire: <> Et au fort elles lui accord?rent. <>--<>--Vous m'avez octroy?, dist-il, que la plus pute de vous toutes me frappera la premi?re.>> Lors si furent esbahies et s'entreregard?rent l'une l'autre, et pensa chascune endroit soy: Se je frappoye la premi?re, je seroye honnie et deshonnor?e. Et, quant il les vit ainsi esbahies et en esmay, il sailly en pi?s et court ? l'uis, et le defferma et s'en yssy et ainsi se sauva le chevalier. Et elles demour?rent toutes esbahies et mocqu?es. Et pour ce un poy de pensement vault moult ? besoing, soit ? homme ou ? femme. Si vous laisse de ceste mati?re et revien ? celles qui ont moult le cuer au si?cle, comme ? estre ?s joustes et ?s festes, et aler voulentiers en pelerinaige, plus pour esbat que pour d?votion.

De celles qui vont voulentiers aux joustes et aux pellerinaiges.

Je vous diray une exemple d'une bonne dame qui recouvra un grant blasme sans cause ? une grant feste d'une table ronde de joustes. Celle bonne dame estoit jeune et avoit bien le cuer au si?cle, et chantoyt et danssoyt voulentiers, dont les seigneurs et les chevaliers l'avoient bien chi?re, et les compaignons aussi. Toutes voyes son seigneur n'estoit pas trop liez dont elle y aloit si voulentiers. Mais elle vouloit bien en estre requise, et son seigneur lui en donnoit grans eslargissemens que on la requist et priast d'amer, et son seigneur le faisoit pour paour d'acquerre la male grace des seigneurs, et que on ne deist pas qu'il en feust jaloux; si la leur octroyoit-il pour aler ? leurs festes et esbatemens, et il mectoit moult de grans mises pour l'accointir ? celles festes pour l'onneur d'eulx. Mais elle povoit bien apparcevoir que, s'il eust est? au gr? et plaisance de son mary, elle n'y alast pas. Et, si comme il est accoustum? en est?, temps que l'en veille ? dances jusques au jour, il advint, une fois entre les autres, que, ? une feste o? elle fust la nuit, l'en estaigny les torches et fist l'en grans huz et grans cris, et quant vint que l'en apporta la lumi?re, le fr?re du seigneur de celle dame vit que un chevalier tenoit celle dame et l'avoit mise un petit ? cost?, et, en bonne foy, je pense fermement qu'il n'y eust nul mal ne nulle villenie. Mais toutes fois le fr?re du chevalier le dist et en parla tant que son seigneur le sceut et en eut si grant dueil que il l'en mescrut toute sa vie, ne depuis n'en eut vers elle si grant amour ne si grant plaisance, comme il souloit; car il en fut fol et elle folle et s'entrerechign?rent, et en perdirent aussi comme tout leur bien et leur bon mesnage, et par petit d'achoison.

Je s?ay bien une autre belle dame qui tr?s voulentiers estoit men?e aux grans festes. Si fu blasm?e et mescreue d'un grant seigneur. Dont il advint qu'elle fut malade de si longue maladie, qu'elle fut toute deffaicte et n'avoit que les os, tant estoit malade. Sy cuidoit transir de la mort, et se fist apporter beau sire Dieux. Lors dist devant tous: <> Si en furent maintes gens esbahis, qui cuidoient que aultrement feust, et pour tant ne laissa pas ? estre blasm?e ou temps pass? et son honnour blessi?, et pour ce a grant peril ? toutes bonnes dames de trop avoir le cuer au si?cle, ne d'estre trop desirables d'aler ? telles festes, qui s'en pourroit garder honnourablement; car c'est un fait o? moult de bonnes dames re?oivent moult de blasmes sans cause. Et si ne dis-je mie qu'il ne conviengne parfoiz ob?ir ? ses seigneurs et ? ses amis et y aler. Mais, belles filles, se il advient que vous y ailliez et que vous ne le puissiez refuser bonnement, quant vendra la nuit que l'en sera ? dancier et ? chanter, que pour le peril et la parleure du monde vous faciez que vous ayiez tousjours de cost? vous aucun de voz gens ou de voz parens; car se il advenoit que l'en estaingnist voz torches et la clart?, qu'ilz se tenissent pr?s de vous, non pas pour nulle doubtance de nul mal, maiz pour le peril de mauvais yeulx et de mauvaises langues, qui tousjours espient et disent plus de mal qu'il n'y a, et aussy pour plus seurement garder son honneur contre les jangleurs, qui voulentiers disent le mal et taisent le bien.

De celles qui ne veullent vestir leurs bonnes robes aux festes.

Un autre exemple vous diray de celles qui ne veulent vestir leurs bonnes robes aux festes et aux dymenches pour l'onneur de Nostre Seigneur. Dont je vouldroye que vous sceussiez l'exemple de la dame que sa demoiselle reprist. Une dame estoit qui avoit de bonnes robes et de riches; mais elle ne les vouloit vestir aux dimenches ne aux festes, se elle ne cuidast trouver nobles gens d'estat. Et advint ? une feste de Nostre-Dame, qui fut ? un dimanche, si luy va dire sa damoyselle: <> Et tantost, ? ce mot, un vent, chault comme feu, la ferit par telle guise qu'elle ne se pot bouger ne remuer, ne plus que une pierre, et d?s l? en avant la convenoit porter entre les bras, et devint grosse et enfl?e comme une pipe. Si recognut sa follour et se voua en plusieurs pelerinages et s'i fist porter en une liti?re, et ? toutes gens d'onneur elle disoit la cause comment le mal lui estoit prins, et que c'estoit la vengence de Dieu, et que bien estoit employ? le mal qu'elle souffroit; car toute sa vie elle avoit port? plus d'onneur au monde que ? Dieu, et avoit plus grant joye et plus grant plaisir ? soy cointoier quant gens d'estat venoient en lieu o? elle fust, pour leur plaire et pour avoir sa part des regards, qu'elle ne faisoit par devocion ?s festes de Dieu ne de ses sains. Et puis disoit aux gentilz et aux juennes femmes: <> et comptoit tout le fait et leur disoit: <>, lors tout le cuer me resjouissoit; mais or povez veoir quelle je suis, car je suy plus grosse et plus constrainte que une pipe, ne je ne semble point celle qui fut; ne mes belles robes, que je avoye si chi?res que je ne vouloye vestir aux dymenches ne aux bonnes festes pour l'honneur de Dieu, ne me auront jamais mestier. Mes belles filles et amies, amez Dieu, car il m'a monstr? ma folie, qui espargnoye mes bonnes robes aux festes pour moy cointoier devant les gens d'estat pour avoir le los et le regart des gens. Sy vous prye, mes amies, que vous prengniez icy bon exemple.>> Ainsy se complaignoit la dame malade, et fut bien malade et enfl?e par l'espace de vij ans. Et apr?s, quant Dieu eut veu sa contricion et sa repentance, si luy envoya sant? et la gary toute saine, et fut d?s lors en avant moult humble envers Dieu, et donna le plus de ses bonnes robes pour Dieu, et se tint simplement et ne eut pas le cuer au monde comme elle souloit. Et pour ce, belles filles, a cy bon exemple comment l'on doit plus parer et vestir sa bonne robe aux dimenches et aux festes, pour honneur et amour de Dieu, qui tout donne, et pour l'amour de sa doulce m?re et de ses sains, que l'on ne doit faire pour les gens terriens, qui ne sont que boue et terre, pour avoir leur grace et leur los ne les regards d'eulx; car celles qui le font par telz plaisances, je pense qu'il desplaise ? Dieu, et que il en prendra sa vengence en cest si?cle ou en l'autre, sy comme il fist de la dame, comme vous avez ouy, et pour ce y a bon exemple ? toutes bonnes femmes et bonnes dames.

De la suer saint Bernart.

Un autre vous vueil dire apr?s de ceste mati?re. Il advint que saint Bernart, qui fut moult saint homme et noble et de hault lignaige, laissa toutes ses possessions et grans noblesses pour servir Dieu en abbaye; et pour sa sainte vie il fut esleu en abb?. Si vestoit la haire et faisoit grans abstinences et estoit grant aumosnier aux povres. Si avoit une suer moult grant dame, qui le vint veoir ? grant foyson de gens et moult noblement adourn?e de riches robes et d'atour de perles et de precieuses pierres, et vint en cest estat devant son fr?re qui preudomme estoit, et quant le saint homme vit en cest grant arroy sa suer, sy se seigna et luy tourna le dos, et la dame eut grant honte et lui envoya s?avoir pourquoy il ne daignoyt parler ? elle, et il lui manda que elle lui avoit fait grand piti? de l'avoir veue en tel ourgueil et desguisement et ainsi deffaite. Et lors elle osta ses riches robes et riches atours et se arroya moult simplement, et il lui dist: <> Lors lui dist le saint preudomme tant de bien et lui desclaira sy la folie du monde et les bonbans, et aussi le sauvement de l'ame, que la bonne dame ploura et depuis fist vendre le plus de ses robes et de ses riches atours, et l'argent donna pour Dieu, et prist simples vestemens et humbles atours, et mena sy sainte vie que elle eut la grace de Dieu et du monde, c'est-?-dire des saiges et des preudes gens, qui vault mieux que celles des folz. Et pour ce, belles filles, a cy bon exemple comment l'en ne doit pas tant avoir le cuer au monde, ne mettre en ses cointises pour plaire aux folz et au monde, que l'en ne departe ? Dieu, qui tout donne et dont l'en puet acquerre son sauvement; car il vault mieulx moins avoir de riches robes et d'atours que les povres gens n'en ayent leur part; car qui met tout pour avoir la plaisance du monde, je suis certain que c'est folie et temptacion d'ennemy, et se doit l'en mieulx parer pour honneur et amour de Dieu, c'est aux dimanches et aux festes, en reverance et louange de luy et de ses sains, que pour la folle plaisance du monde, qui n'est que umbre et vent au regart de lui qui tout puet et tout donne, et tous diz durera sa gloire.

De celles qui ne font que jengler aux esglises.

Un autre exemple vous diray de celle qui loquen?oit et jengloit ? l'esglise quant elles doivent ouir le divin office. Il est contenu ?s gestes de Ath?nes que un saint hermite estoit, preudons et de sainte vie. Si avoit en son hermitage une chapelle de saint Jehan. Si y vindrent les chevaliers, les dames et damoiselles du pa?s en pelerinaige, tant pour la feste comme pour la saintet? du preudomme. Si chanta l'ermite la grant messe, et, quant il se tourna apr?s l'euvangille, si regarda les dames et damoiselles et plusieurs chevaliers et escuiers, qui bourdoyent et jengloyent ? la messe et conseilloient les uns aux autres. Si regarda leur folle contenance, et vit ? chascune oreille de homme et de femme un ennemy moult noir et moult orrible qui aussy se rioyent et jengloyent d'eulx et escripvoient les parolles que ils disoient. Ces ennemis sailloient sur leurs cornes, sur leurs riches atours et sur leurs cointises, aussi comme petiz oiselez, qui saillent de branche en branche. Sy se seigna li preudomme et se esmerveilla. Et quant il fut ? son canon, aussy comme en la fin, il les ouy flater et parler, et rire et bourder. Sy fery sur le livre pour les faire taire, mais aucuns et aucunes y avoit qui se teurent point. Lors dist: <> Lors tous ceux qui se rioient et qui jengloient se prindrent ? crier et ? braire, hommes et femmes, comme gens demoniacles, et soufroient si grant doulour que c'estoit piteuse chose ? ou?r. Et quant la messe fu chant?e, le saint hermite leur dit comment il avoit veu les ennemis d'enfer eulx rire des mauvaises contenances qu'ilz faisoient ? la messe, et apr?s leur dist le grant p?ril o? ilz cheoyent de parler et de y bourder, et le grant pechi? o? ilz entroient, comme ? la messe et ou service de Dieu nulz et nulle n'y doit venir fors pour le ou?r humblement et devotement et pour adourer et prier Dieu. Et apr?s leur dist comment il veoit les ennemis saillir et saulteler sur leurs cornes et sur les attours de plusieurs femmes, c'estoit ? celles qui tenoient parolles et contens aux compaignons et ? celles qui pensoient plus en amourettes et aux deliz du monde que ? Dieu, pour plaire et avoir les resgars des musars. Sur celles y veoit les ennemis espinguer; maiz sur celles qui disoient leurs heures et estoient en leur devocion, il n'y estoit pas, combien que il y en avoit d'assez cointes et bien par?es; car il tient le plus au cuer. Et apr?s leur dist que celles qui se cointissoient pour mieulx estre regard?es et y prenoient plus grans plaisances que au service de Dieu, donnoient grant esbat ? l'ennemy. Apr?s si advint que ceulx et celles qui cryoient et estoient tourmentez, que les femmes getterent leurs cornes, leurs atours et leurs cointises comme toutes forcenn?es; et toutesfoiz firent illecques leur neufvaine, et au chief de ix jours, ? la pri?re du saint hermite, ilz revindrent en leurs sens, et furent bien chastiez d?s l? en avant de parler ne de jengler ou service de Dieu. Pour quoy il y a cy bon exemple comment nul ne nulle ne doit parler ne destourber le divin office de Dieu.

D'un exemple qui avint ? la messe saint Martin.

De celle qui perdit ? o?r la messe.

Chappitre XXXe.

Un grant exemple vous diray de ceulx qui par leur paresse perdent ? ouir la messe et la font perdre aux autres. J'ay ouy compter le compte d'un chevalier et d'une dame qui, d?s leur jeunesse, prenoient moult grant delit ? dormir ? haulte heure; sy le maintindrent par telle guise que bien souvent ilz perdoient ? o?r la messe et la faisoient perdre ? leurs paroissiens; car la paroisse o? ils demouroient estoit leur, et illec personne ne les osoit desobeir. Sy avint que ? un dymenche ilz mand?rent que l'en les attendist, et quant ilz furent venuz il fut midy pass?. Sy respondirent plusieurs ? la personne ou chappelain de l'esglise que il estoit heure pass?e et pour ce il ne osa chanter et n'y ot point de messe celuy dymenche, et fist moult de mal aux bonnes gens; mais ? souffrir le leur convint. Si avint la nuit ensuivant en avision au chappelain par ij foiz ou par troix, qu'il lui sembloit qu'il gardoit une grant compaignie de brebis en un champ o? n'avoit point de herbe. Si les vouloit mettre en un pastis pour paistre, o? il n'avoit que une entr?e, et en celle entr?e avoit un porc noir et une truye couchiez au travers du chemin. Ces porcs estoient cornuz; si avoient sy grant paour lui et les ouailles qu'ilz n'osoient entrer ou pastis et s'en aloient tantost arriere ? leur toit, sanz paistre ne sans mengier. Et puis une voix lui disoit: Laissiez-tu ? entrer ne ? ob?ir pour ces bestes cornues? et lors il s'en esveilla, et tout aussy comme il advint au prestre, il advint celle nuit au chevalier et ? la dame tout en la mani?re, maiz que il leur sembloit qu'ilz estoient devenuz le porc et la truie, et estoient cornus et ne vouloyent laissier passer les brebis ou pastis, et apr?s cela venoyt une grant chasse de veneours noirs sur grans chevaulx noirs, et avoient grant quantit? de levriers et de grans chiens noirs, et, de ce qu'ilz arivoient, il leur sembloit qu'ilz descombloient sur eulx et lors faisoient la chasse sur eulx grant et merveilleux, et cornoient et huchoient, et les chiens glatissoient et les prenoient ?s cuisses et ?s oreilles, et dura la chasse moult longuement, tant qu'il leur sambla qu'ilz estoient prins par force et occis, et sur ce ilz se esveill?rent tous esmerveillez et effroyez, et ceste advision leur advint deux foiz. Sy advint que la personne de l'esglise vint chiez le chevalier. Et lors le chevalier et la dame lui racont?rent leur advision, et aussi le prestre la sienne. Sy en furent tous esmerveillez de quoy leurs advisions ressembloient; si dist le prestre au chevalier: <> Lors y al?rent et compt?rent au saint homme leurs advisions de point en point, et le preudomme, qui moult estoit saiges et de sainte vie, leur declara tout leur fait, et dist au chevalier: <> Lors le chevalier fu moult esbahy et demanda conseil comment il en pourroit faire. Lors le saint homme lui dist que par trois dimenches il se agenoillast devant les paroissiens et leur criast mercy que ilz luy voulsissent pardonner le meffait et que ilz voulsissent Dieu prier pour luy et pour sa femme, et qu'il leur voulsist pardonner yceulx meffaiz, et que d?s l? en avant il seroit l'un des premiers ? l'eglise; sy le confessa l'ermite, et luy bailla celles penitances et autres, si que d?s l? en avant il se chastia, et merci?rent, lui et sa femme, nostre Seigneur, de leur avoir demonstr? celle demonstrance. Si vous dy que d?s l? en avant ilz estoient luy et sa femme des premiers au moustier, et aussy li preudoms dist au prestre la vision et la luy desclara sur celle mati?re, et que Dieux devoit estre le plus craint et doubt? que le monde, et premier servy. Pour quoy, belles filles, prennez cy bon exemple ? vous garder que par vostre personne vous ne faciez perdre la messe ? plusieurs, ne leur devocion par vostre paresse ne par vostre n?gligence, car mieulx vous vauldroit ? n'en o?r point, et je vouldroye que vous sceussiez et eussiez apris l'exemple de la dame qui mettoit le quart du jour ? elle appareillier.

D'une dame qui mettoit le quart du jour ? elle appareillier.

Une dame estoit qui avoit son habergement delez l'esglise. Si mettoit longuement ? soy appareillier et attourner, si que il ennuyoit moult ? la personne de celle eglise et aux parroissiens. Si avint par un dimenche qu'elle estoit moult longue, et tousjours mandoyst qu'elle feust atendue, comment que ce fust. Sy estoit moult haulte heure et ennuyoit ? tous. Si en y avoyt plusieurs qui s'entredisoient: <> Si en avoit aucuns qui distrent: <> Et si comme il pleust ? Dieu, si comme pour exemplaire, ainsi comme elle se miroit ? celle heure, elle vit ? rebours l'ennemy ou mirouer qui lui monstroit son derri?re, si lait, si orrible, que la dame issy hors de son sens comme demoniacle; sy fut un long temps malade, et puis Dieux luy envoya sant?, et se chastia si bien que elle ne mist plus grand paine ? soy arroyer ne estre sy longue, mais mercya Dieu de l'avoir ainsi chasti?e. Et pour ce cy a bon exemple comment l'en ne doit pas estre ainsi longue ? soy arroyer et se appareillier que l'en en perde le saint service ne le faire perdre ? autruy.

De celle qui ouoit voulentiers la messe.

Or vous diray sur ceste mati?re un exemple d'une bonne dame et de sa sainte vie, qui amoit moult Dieu et son service, et la journ?e qu'elle ne ouist messe, elle ne mengast j? de chair ne de poisson et fust ? grant malaise de corps. Sy advint une foiz que son chapellain fust tellement malade qu'il ne povoit chanter; la bonne dame ala et vint moult ? malayse de quoy elle perdoit la messe. Sy ala au dehors en disant: <> Et en celles paroles elle regarde et voit deux fr?res qui venoient; lors elle ot grant joye et leur demanda se ilz chanteroient messe, et ilz distrent: <>, et la bonne dame mercya Dieu; si chanta le plus jeune des fr?res, et ? l'eure qu'il fist les trois parties du saint sacrement, le viel fr?re regarda et vit saillir l'une des parties en la bouche de la bonne dame en mani?re d'une petite clart?. Le jeune fr?re regardoit partout qu'estoit devenue l'une des parties et trembloit de paour; et le vieil fr?re s'en apperceust moult bien de la tristeur de son compaignon; sy vint ? lui et lui dist qu'il ne s'esmayast, et que ce que il queroit estoit sailli en la bouche de la dame pour certain. Et lors il feust assur? et il mercya Dieu de ses grans miracles, et ainsi en advint ? la bonne dame qui tant amoit le saint service de Dieu. Car, pour certain, cy a bon exemple; car, selon la sainte escripture, ceulx qui ayment Dieu et son service, Dieu les ayme, si comme il monstra appertement ? celle bonne dame qui tel desir avoit de le veoir et de l'ouir, comme ouy avez.

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