Read Ebook: The Taylor-Trotwood Magazine Vol. IV No. 4 January 1907 by Various Moore John Trotwood Editor Taylor Robt L Robert Love Editor
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 1393 lines and 58116 words, and 28 pagesJULES CLARETIE DE L'ACAD?MIE FRAN?AISE OEUVRES COMPL?TES ROMAN CONTEMPORAIN Ce que j'ai surtout vis?, ? vrai dire, dans le roman que je vous envoie, madame, ce n'est pas l'Am?rique, c'est le divorce qui, du reste, est d'importation am?ricaine. On divorce avec une facilit? prodigieuse chez vous. Nous n'en sommes pas tout ? fait l? en France, mais nous marchons vite, et il n'est pas mauvais de r?agir. Et vous m'approuverez d'autant plus, madame, je le sais, que votre foyer d'Am?rique est comme un nid d'affections et de souvenirs, avec l'image ch?re de celui qui m'a honor? de son amiti?. Recevez, madame, ? travers le temps et l'?loignement, l'hommage de mon profond respect. Jules Claretie. L'AM?RICAINE Fargeas avait jadis soign? la marquise de Solis et donnait, de temps ? autre, des conseils hygi?niques ? M. de Berni?re qui ne les suivait pas. Un ami de tous ses clients, le bon docteur. Et appliquant ? ces faux malades, simplement an?mi?s ou rendus dyspepsiques par la vie de Paris, une m?thode curative ? lui: la causerie, le laisser-passer, le haussement d'?paules et le: < --Eh bien! docteur, et vos malades? lui demandait justement Berni?re, en continuant ? frapper de son ombrelle sa cheville qui faisait saillie sous le caoutchouc de la bottine. --Mes malades? Tous bien portants! Et le docteur ajouta, en riant: --Je les visite si peu! --Vous seul avez le droit de parler ainsi, de ce petit ton railleur, de votre science, cher docteur!... dit M. de Solis, avec un ?vident respect, une sorte de reconnaissance affectueuse. Vous, un des ma?tres en l'art de gu?rir! Berni?re sourit et son ombrelle battit plus vite, comme pour applaudir. --Non.... Mais, dit Fargeas, je suis sceptique en m?decine... voil? ma force! J'ai remarqu? qu'? tout prendre il n'y a jamais de maladies r?elles que celles que l'on croit avoir!... Quand l'homme est r?ellement en danger, il se figure qu'il n'a rien de grave. Cette ignorance de son mal le rassure et il en gu?rit malgr? le m?decin! L'homme ou la femme est-il malade imaginaire? Comme ? tout propos le m?decin est consult?, alors... ah! alors, ?a devient dangereux! --Il n'y a donc ? votre avis, demanda M. de Solis, que les maladies qu'on croit avoir? --?videmment, comme il n'y a que les passions qu'on se figure ?prouver. Le jeune Berni?re, apr?s avoir applaudi, se mit ? protester. --Oh! qu'on se figure!... qu'on se figure!... dit-il. Le docteur Fargeas l'interrompit, et regardant ce joli gar?on blond, fris?, avec une mince moustache finement retrouss?e sur des l?vres un peu p?les, et un monocle crispant, comme une h?mipl?gie, tout un c?t? de sa face, tandis que l'autre restait calme, avec un petit oeil bleu per?ant: --Mais parfaitement, dit le m?decin. Voyons, tenez: Quel ?ge avez-vous? --Vingt-huit ans. --Et, ? vingt-huit ans, vous croyez avoir eu des passions? --Beaucoup! fit Berni?re. --?tes-vous joueur? --Peu! --Bibliophile? --M?diocrement.... Je coupe les volumes avec mes doigts! Ainsi!... --Avare? Je vous demande pardon.... --Papa me trouve prodigue, r?pondit Berni?re, mais la petite Emilienne.... Emilienne Delannoy... non... elle... tout le contraire! Non, je ne suis pas avare! --Alors, vous n'avez pas de passions! dit Fargeas, ni les chevaux, ni le jeu, ni les femmes... pas m?me la petite.... --Emilienne .... --Pas m?me Emilienne Delannoy ne sont des passions! Des occupations, oui! Des d?lassements!... Soit! --Heu! heu! fit le jeune homme, l'air profond?ment ennuy?, revenu de tout. Des d?lassements? Quelquefois! --Rarement, je le sais bien, accentua le docteur. Mais des passions, non! Vous voyez bien vous-m?me.... Vous dites: <Add to tbrJar First Page Next Page |
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