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Munafa ebook

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Read Ebook: Soanan kerettiläinen by Hauptmann Gerhart Kupiainen Alpo Translator

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Ebook has 442 lines and 32933 words, and 9 pages

Et Pierre descendit la colline, et repassa devant les miliciens.

<> s'?cri?rent plusieurs voix.

Officiers, soldats et miliciens s'?lanc?rent sur la grand'route. Une procession sortait de Borodino et s'avan?ait sur la hauteur.

<

--Non pas, c'est notre sainte m?re de Smolensk,>> reprit un autre.

Soulev? par la foule, Pierre regardait vaguement autour de lui.

<> demanda une voix.

Pierre se retourna. C'?tait Boris Droubetzko?, qui s'approchait de lui en souriant, et en ?poussetant la poussi?re qu'il avait attrap?e aux genoux en faisant ses g?nuflexions. Sa tenue, celle du militaire en campagne, ?tait n?anmoins ?l?gante; il portait comme Koutouzow une longue capote, et comme lui un fouet en bandouli?re. Pendant ce temps, le g?n?ral en chef, qui avait atteint le village, s'?tait assis, dans l'ombre projet?e par une isba, sur un banc apport? en toute h?te par un cosaque, et qu'un autre avait recouvert d'un petit tapis. Une suite nombreuse et brillante l'entoura; la procession poursuivit son chemin, accompagn?e par la foule, tandis que Pierre, causant avec Boris, s'arr?tait ? une trentaine de pas de Koutouzow.

<

--Mais j'aurais d?sir? voir le flanc droit; On le dit tr?s fort, et ensuite je voudrais bien longer la Moskva et toute la position?

--Vous le pourrez facilement, mais c'est le flanc gauche qui est le plus important.

--Pourriez-vous me dire o? se trouve le r?giment du prince Bolkonsky?

--Nous passerons devant, je vous conduirai au prince.

--Qu'alliez-vous dire du flanc gauche? demanda Pierre.

--Entre nous soit dit, r?pondit Boris en baissant la voix d'un air de confidence, le flanc gauche est dans une d?testable position; le comte Bennigsen avait un tout autre plan: il tenait ? fortifier ce mamelon l?-bas, mais Son Altesse ne l'a pas voulu, car...>>

Boris n'acheva pas, il venait d'apercevoir l'aide de camp de Koutouzow, Ka?ssarow, qui se dirigeait de leur c?t?.ien, kellarimaisten onkaloiden ohitse. Kanat kaakottivat, kissat istuivat lahonneille parvekkeille ripustettujen maissint?hk?nippujen alla. Siell? t??ll? m??kyi vuohi tai ammui lehm?, jota jostakin syyst? ei ollut viety muun karjan mukana laitumelle.

Saattoi h?mm?sty?, kun tultuaan t?st? ymp?rist?st? ja astuttuaan kapeasta portista pormestarin taloon n?ki edess??n rivin pieni?, holvattuja saleja, joiden laipioihin k?sity?l?iset olivat Tiepoloksen tyyliin maalanneet runsaasti kuvioita. Korkeat ikkunat ja lasiovet, pitkill?, punaisilla verhoilla koristetut, veiv?t n?ist? aurinkoisista huoneista yht? aurinkoiselle, avoimelle pengerm?lle, jota somistivat ikivanhat, kar avec beaucoup d'habilet?, tout en t?moignant un respect servile ? Koutouzow, donner ? entendre que ce vieillard ?tait incapable de diriger les op?rations, et que, de fait, c'?tait Bennigsen qui avait la haute main. On ?tait maintenant ? la veille de l'instant d?cisif qui devait accabler Koutouzow et faire passer le pouvoir entre les mains de Bennigsen, ou bien, si Koutouzow gagnait la bataille, on ne manquerait pas de faire comprendre que tout l'honneur en revenait ? Bennigsen. Dans tous les cas, de nombreuses et importantes r?compenses seraient distribu?es apr?s la journ?e du lendemain, et donneraient de l'avancement ? une fourn?e d'inconnus. Cette pr?vision causait ? Boris une agitation f?brile.

Pierre fut bient?t entour? par plusieurs officiers de sa connaissance, arriv?s ? la suite de Ka?ssarow; il avait peine ? r?pondre ? toutes les questions qu'on lui adressait sur Moscou, et ? suivre les r?cits de toute sorte qu'on lui faisait. Les physionomies avaient une expression d'inqui?tude et de surexcitation, mais il crut remarquer que cette surexcitation ?tait caus?e par des questions d'int?r?t purement personnel, et il se rappelait; involontairement cette autre expression, profonde et recueillie, qui l'avait si vivement frapp? sur d'autres visages: ces gens-l?, en s'associant de coeur ? l'int?r?t g?n?ral, comprenaient qu'il s'agissait d'une question de vie ou de mort pour chacun! Koutouzow, apercevant Pierre dans le groupe, le fit appeler par son aide de camp; Pierre se dirigea aussit?t vers lui, mais au m?me moment un milicien, le devan?ant, s'approcha ?galement du commandant en chef: c'?tait Dologhow.

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--Cet animal-l? se faufile partout, lui r?pondit-on; il a ?t? d?grad?, il faut bien qu'il revienne sur l'eau.... Il a pr?sent? diff?rents projets, et il s'est gliss? jusqu'aux avant-postes ennemis.... Il n'y a pas ? dire, il est courageux.>> Pierre se d?couvrit avec respect devant Koutouzow, que Dologhow avait accapar?.

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--Oui, c'est vrai, dit Koutouzow...

--Mais aussi que, si je r?ussissais, je rendrais service ? ma patrie, pour laquelle je suis pr?t ? donner ma vie! Si Votre Altesse a besoin d'un homme qui ne m?nage pas sa peau, je la prie de penser ? moi, je pourrais peut-?tre lui ?tre utile.

--Oui, oui,>> r?pondit Koutouzow, dont l'oeil se reporta en souriant sur Pierre.

En ce moment Boris, avec son habilet? de courtisan, s'avan?a pour se placer ? c?t? de Pierre, avec qui il eut l'air de continuer une conversation commenc?e.

<>

Boris n'avait ?videmment prononc? ces paroles qu'avec l'intention d'?tre entendu; il avait devin? juste, car Koutouzow, s'adressant ? lui, lui demanda ce qu'il disait de la milice. Il r?p?ta sa r?flexion:

<>

Comme il arrive souvent aux vieilles gens, Koutouzow d?tourna la t?te d'un air distrait; il semblait avoir oubli? tout ce qu'il avait ? dire, et tout ce qu'il avait ? faire. Tout ? coup, se souvenant d'un ordre ? donner, il fit signe du doigt ? Andr? Ka?ssarow, le fr?re de son aide de camp.

<>

Ka?ssarow les r?cita, et Koutouzow balan?ait la t?te en mesure, en les ?coutant.

Lorsque Pierre s'?loigna, Dologhow s'approcha de lui et lui tendit la main.

<

--? la veille d'un pareil jour, reprit-il avec solennit? et d?cision, ? la veille d'un jour o? Dieu seul sait ce qui nous attend, je suis heureux de trouver l'occasion de vous dire que je regrette les malentendus qui se sont ?lev?s entre nous, et je d?sire que vous n'ayez plus de haine contre moi.... Accordez-moi, je vous prie, votre pardon.>>

Pierre regardait Dologhow en souriant, ne sachant que lui r?pondre. Celui-ci, les larmes aux yeux, l'entoura de ses bras et l'embrassa. Sur ces entrefaites, le comte Bennigsen, auquel Boris avait gliss? quelques mots, proposa ? Pierre de le suivre le long de la ligne des troupes.

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--Bien certainement,>> r?pondit Pierre.

Une demi-heure plus tard, Koutouzow partit pour Tatarinovo, tandis que Bennigsen, accompagn? de sa suite et de Pierre, allait faire son inspection.

Bennigsen descendit la grand'route vers le pont que l'officier avait indiqu? ? Pierre comme ?tant le centre de notre position, et dont le foin, fauch? des deux c?t?s de la rivi?re, embaumait les abords. Apr?s le pont, ils travers?rent le village de Borodino; de l?, prenant sur la gauche, ils d?pass?rent une masse ?norme de soldats et de fourgons d'artillerie, et se trouv?rent en vue d'un haut mamelon sur lequel les miliciens ex?cutaient des travaux de terrassement: c'?tait la redoute qui devait recevoir plus tard le nom de <> ou <>. Pierre n'y fit que peu d'attention: il ne pouvait se douter que cet endroit deviendrait le point le plus m?morable du champ de bataille de Borodino. Ils franchirent ensuite le ravin qui les s?parait de S?m?novsky: les soldats emportaient les derni?res poutres des isbas et des granges. Puis, montant et descendant tour ? tour, ils travers?rent un champ de seigle, foul? et roul? comme par la gr?le, et suivirent la nouvelle route fray?e par l'artillerie au milieu des sillons d'un champ labour?, pour atteindre les ouvrages avanc?s auxquels on travaillait encore. Bennigsen s'y arr?ta et jeta les yeux sur la redoute de Schevardino, qui hier encore ?tait ? nous, et sur laquelle on voyait se dessiner quelques cavaliers, que les officiers pr?tendaient ?tre Napol?on ou Murat, avec leur suite. Pierre cherchait, comme eux, ? deviner lequel pouvait ?tre Napol?on. Quelques instants plus tard, ce groupe descendit de la hauteur et disparut dans le lointain. Bennigsen, s'adressant ? un des g?n?raux pr?sents, lui expliqua ? haute voix quelle ?tait la position de nos troupes. Pierre faisait son possible pour se rendre compte des combinaisons qui motivaient cette bataille, mais il sentit, ? son grand chagrin, que son intelligence n'allait pas jusque-l? et qu'il n'y comprenait rien. Bennigsen, remarquant son attention, lui dit tout ? coup:

<

--Au contraire,>> reprit Pierre.

Laissant les ouvrages avanc?s derri?re eux, ils s'engag?rent sur la route, qui, en s'?loignant vers la gauche, traversait, en formant des courbes, un bois de bouleaux serr?s mais peu ?lev?s. Au milieu de la for?t, un li?vre, au pelage brun et aux pattes blanches, sauta tout ? coup sur le chemin et se mit ? courir longtemps devant eux, en excitant une hilarit? g?n?rale, jusqu'au moment o?, effray? par le bruit des chevaux et des voix, il se jeta dans un fourr? voisin. Deux verstes plus loin, ils d?bouch?rent dans une clairi?re: l? se trouvaient des soldats du corps de Toutchkow, qui ?tait charg? de d?fendre le flanc gauche. Arriv? ? son extr?me limite, Pierre vit Bennigsen parler avec chaleur, et supposa qu'il venait de prendre une disposition des plus importantes. En avant des troupes de Toutchkow, il y avait une ?minence, qui n'?tait pas occup?e par nos troupes, et Bennigsen critiqua hautement cette faute, en disant qu'il ?tait absurde de laisser ainsi, sans le garnir, un point aussi ?lev?, et de se contenter de mettre des troupes dans le bas. Quelques g?n?raux partag?rent son avis. L'un d'eux, entre autres, soutint, avec une ?nergie toute militaire, qu'on les exposait par l? ? une mort certaine. Bennigsen ordonna en son nom de faire placer des forces sur la hauteur. Cette disposition, qu'on venait de prendre au flanc gauche fit encore mieux sentir ? Pierre son incapacit? ? comprendre les questions strat?giques; en ?coutant Bennigsen et les g?n?raux qui discutaient la question, il leur donnait raison, et s'?tonnait d'autant plus de la faute grossi?re qui avait ?t? commise. Bennigsen, ignorant que ces troupes avaient ?t? plac?es l?, non, comme il le croyait, pour d?fendre la position, mais pour y rester cach?es et tomber ? l'improviste sur l'ennemi ? un moment donn?, changea ces dispositions, sans en pr?venir le commandant en chef.

Le prince Andr?, pendant cette m?me soir?e, ?tait couch? dans un hangar d?labr? du village de Kniaskovo, ? l'extr?me limite du campement de son r?giment. Appuy? sur son coude, il fixait machinalement les yeux, ? travers une fente des planches disjointes, sur la ligne de jeunes bouleaux ?branch?s plant?s le long de la cl?ture, et sur le champ aux gerbes d'avoine ?parpill?es, au-dessus duquel s'?levait la fum?e des feux, o? cuisait le souper des soldats. Quelque triste, pesante et inutile que lui par?t sa vie, il se sentait, comme sept ans auparavant, ? la veille d'Austerlitz, ?mu et surexcit?. Il avait donn? des ordres pour le lendemain, et il ne lui restait plus rien ? faire; aussi se sentait-il agit? par les pressentiments les plus nets, et par cons?quent les plus sinistres. Il pr?voyait que cette bataille serait la plus effroyable entre toutes celles auxquelles il avait assist? jusqu'? ce jour, et la possibilit? de mourir se pr?senta ? lui pour la premi?re fois dans toute sa cruelle nudit?, d?pouill?e de tout lien avec sa vie pr?sente, et de toute conjecture quant ? l'effet qu'elle produirait sur les autres. Tout son pass? se d?roula devant lui comme dans une lanterne magique, en une longue suite de tableaux qui auraient ?t? ?clair?s jusque-l? par un faux jour, et qui en ce moment lui apparaissaient inond?s de la vraie lumi?re. <> Sa pens?e s'arr?tait surtout sur les trois grandes douleurs de sa vie: son amour pour une femme, la mort de son p?re et l'invasion fran?aise! L'amour?... Cette petite fille avec son aur?ole d'attraits!... <> Il regarda la rang?e de bouleaux dont l'?corce blanche, se d?tachant sur leur teinte uniforme, brillait au soleil: <> Il se repr?senta vivement la vie sans lui; ces bouleaux pleins d'ombre et de lumi?re, ces nuages moutonnant, les feux des bivouacs, tout prit soudain un aspect effrayant et mena?ant. Un frisson le saisit, il se leva vivement et sortit du hangar pour marcher. Il entendit des voix.

<> dit-il.

Timokhine, le capitaine au nez rouge, l'ancien chef de compagnie de Dologhow, devenu chef de bataillon par suite du manque d'officiers, s'approcha timidement, suivi de l'aide de camp et du caissier du r?giment. Le prince Andr? ?couta leur rapport, leur donna ses instructions, et allait les cong?dier lorsqu'il entendit une voix connue.

<> disait cette voix.

Le prince Andr? se retourna, et aper?ut Pierre, qui s'?tait heurt? ? une auge. Il ?prouvait toujours un sentiment p?nible ? se retrouver avec les personnes qui lui rappelaient son pass?; aussi la vue de Pierre, qui avait ?t? si intimement m?l? au douloureux d?no?ment de son dernier s?jour ? Moscou, en augmenta la violence.

<>

En pronon?ant ces paroles, ses yeux et sa figure prirent un air plus que sec, c'?tait comme de l'inimiti?; Pierre le remarqua aussit?t, et l'empressement qu'il mettait ? s'approcher du prince Andr? se changea en embarras.

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