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Munafa ebook

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Read Ebook: The doctor &c. vol. 1 (of 7) by Southey Robert

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Ebook has 544 lines and 63617 words, and 11 pages

LA PHILOSOPHIE SOCIALE

DANS

LE TH??TRE D'IBSEN

PAR

OSSIP-LOURI?

Laur?at de l'Institut.

Docteur de la Facult? des Lettres de l'Universit? de Paris, Membre de la Soci?t? de Philosophie de l'Universit? de Saint-P?tersbourg.

PARIS

A M. EMILE ZOLA

TR?S HONOR? MA?TRE,

Vous avez le premier introduit en France le th??tre d'Henrik Ibsen. Ce n'est pas la seule raison pour laquelle j'inscris votre nom sur la premi?re page de mon travail. Il y a deux ans, j'ai eu l'honneur d'?tre charg? par un groupe d'?crivains ?trangers de vous transmettre l'expression de leur profonde admiration pour l'oeuvre de justice et d'?quit? dont vous veniez de jeter les premiers jalons. Par votre campagne, terrible et sublime, vous avez prouv? que la conception g?n?rale des drames d'Ibsen n'est point une chim?re: La solution du probl?me social de l'humanit? s'obtient par le r?veil de la conscience et de la volont? individuelles.

Veuillez me conserver, je vous prie, Ma?tre, votre bienveillance.

OSSIP-LOURI?.

INTRODUCTION

Ce n'est pas le th??tre d'Henrik Ibsen que je me propose d'?tudier dans ce volume; mon but, c'est de d?gager la philosophie sociale qu'il renferme.

Les pi?ces d'Ibsen sont moins des productions dramatiques que des essais philosophiques touchant les questions vitales de l'humanit?. L'action y joue une importance secondaire, les incidents sont forc?s, inattendus, brusques; l'int?r?t principal r?side dans le conflit des id?es. L'auteur ne se soucie gu?re de l'appareil th??tral, il ne prend m?me pas la peine de dessiner nettement les positions r?ciproques de ses h?ros. Le spectateur n'assiste pas aux ?v?nements, aux actions des personnages en sc?ne, mais leurs r?flexions, leurs pens?es, leurs aspirations sont toujours pr?sentes et vivantes. Leurs caract?res, leurs passions ne se traduisent pas par des gestes, par des attitudes, par des mouvements, mais se r?v?lent par une analyse psycho-philosophique.

Le th??tre d'Ibsen est une succession de pr?ceptes o? la psychologie de l'individu comme celle de la soci?t? fait dispara?tre le d?roulement progressif de l'action. L'auteur analyse minutieusement les mouvements d'?me, les crises de conscience, de passion, de pens?e; il ?tudie les r?volutions morales individuelles, l'antagonisme entre l'individu et la soci?t?, les mensonges et les pr?jug?s sociaux. Le th??tre d'Ibsen est, avant tout, un th??tre d'id?es.

M. Max Nordau, tout en constatant qu'<> pr?tend que le dramaturge norv?gien est incapable <>.

Nous sommes loin des temps o? la philosophie ?tait le domaine d'une poign?e de privil?gi?s. Aujourd'hui nous admettons qu'il n'y a point de castes dans l'intelligence humaine. <>

La philosophie n'est pas le fruit d'un syllogisme. Il ne faut faire d?pendre la philosophie d'aucun syst?me, d'aucune m?thode.

<>

La philosophie n'existe et ne se d?veloppe que dans l'esprit de l'homme. Les id?es les plus profondes, les investigations les plus sens?es resteraient lettre morte sans la vivification que leur communique l'esprit du penseur. C'est lui seul qui cr?e la valeur des id?es philosophiques. La philosophie n'est que la manifestation de l'esprit ind?pendant, aspirant ? se faire--par la critique g?n?rale--une conception personnelle de l'Univers.

Ibsen nous montre, dans son th??tre, quelle est sa contemplation du Monde, comment il envisage les hommes et les choses, quel est l'enseignement qu'il tire de la vie, car c'est la vie seule qui l'int?resse; ce qui le pr?occupe, c'est l'?ternelle contradiction de la vie, c'est la lutte entre l'id?al et le r?el.

<>

Le th??tre est un art qui se propose de peindre la vie humaine.

Ibsen ne se borne pas ? peindre la vie et les hommes, il est aussi un remueur d'id?es.

Dans une lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser, il s'exprime ainsi: <>

Mais Ibsen a beau dire: <>, son ?me et sa pens?e sont toujours pr?sentes dans son th??tre. Aucun auteur ne peut faire dispara?tre sa personnalit? de son oeuvre.

<> dans son oeuvre; Flaubert qui poussait presque jusqu'? la manie le souci de r?server sa personnalit?, y est tout entier.... Dans les oeuvres, en apparence impersonnelles, on peut d?couvrir les raisons intimes des pr?f?rences de l'auteur, les motifs pour lesquels entre les mots du discours, il choisit ceux-ci plut?t que ceux-l?.>>

L'inspiration ne dispense pas les po?tes les plus na?fs d'un travail de la pens?e. Platon qui dit: <>, Platon ajoute: <> Gr?ces ou Muses, conscience int?rieure ou analyse de l'esprit, le fait est que l'artiste, le po?te sait et comprend ce qu'il fait; <>.

Le po?te qui chante la grandeur de l'Univers poss?de sa mani?re de le comprendre; l'homme qui d?peint les crises de la conscience humaine, en poss?de certainement une; celui qui nous pr?sente le caract?re de deux individus peut ne pas nous dire o? vont ses sympathies; il lui est impossible de ne pas le faire voir.

Ibsen a beau dire: <>, son ?me et sa pens?e, je le r?p?te, sont pr?sentes dans son oeuvre, et son esprit aussi.

Le but de cet ouvrage est d'?tablir une harmonie dans les id?es que le po?te norv?gien ?met dans ses drames, de les d?velopper, de leur donner une forme synth?tique. Ai-je r?ussi? Feci quod potui. <>

Avant de passer aux h?ros d'Ibsen, jetons un regard sur sa propre vie: l'homme nous fera mieux comprendre le penseur.

NOTES:

<>.... Lettre dat?e de Christiania, 19 f?vrier 1899.

Hegel.

Auguste Comte.

LA VIE D'HENRIK IBSEN

La philosophie n'est pas une science comme une autre; il y reste toujours un ?l?ment personnel qu'on ne saurait n?gliger. Toute philosophie porte le nom d'un homme.

CHAPITRE PREMIER

Henrik Ibsen naquit, le 20 mars 1828 ? Skien, province de T?lemarken o? son bisa?eul, d'origine danoise, ?tait venu s'?tablir en 1726.

Patrie de Lammers, c?l?bre orateur protestant dont les pr?dications enflamm?es cr??rent un grand mouvement religieux en Norv?ge, Skien est consid?r? comme le foyer du pi?tisme luth?rien.

Le p?re du dramaturge, commer?ant ais?, avait un caract?re expansif; sa m?re ?tait aust?re, d'humeur silencieuse, taciturne. La famille jouissait d'une consid?ration particuli?re dans cette petite ville de province. <

<>

En 1836,--le jeune Henrik avait huit ans--ses parents furent ruin?s par une catastrophe commerciale. Cette ruine changea compl?tement la situation de la famille Ibsen; elle quitta Skien, une mis?rable habitation succ?da ? la riche demeure. La transformation produisit une impression profonde sur le futur dramaturge; il s'enfon?ait en lui-m?me, ?vitait la soci?t?, recherchait la solitude. Tandis que ses fr?res cadets jouaient dans la cour, Ibsen, lui, s'enfermait dans un petit cabinet noir pr?s de la cuisine et y passait seul des heures et des jours. <>

Isol?, il lisait beaucoup de vieux livres de marine, que poss?dait son p?re, il aimait aussi ? faire des tours de passe-passe, ? peindre ou ? d?couper avec du papier des figures, des groupes, etc.

--L?ve-toi et suis-moi!

--O? veux-tu me conduire ? travers ces t?n?bres? lui dis-je.

--Marchons, r?pondit-il, je dois te montrer le spectacle de la vie humaine, telle qu'elle est, dans toute sa r?alit?.

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