Use Dark Theme
bell notificationshomepageloginedit profile

Munafa ebook

Munafa ebook

Read Ebook: Letters of a Japanese schoolboy (Hashimura Togo) by Irwin Wallace Kirby Rollin Illustrator

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page

Ebook has 1808 lines and 83393 words, and 37 pages

Translator: A. des Essarts

Charles Dickens

LE MAGASIN D'ANTIQUIT?S

Tome II

Traduction A. des Essarts

Table des mati?res

CHAPITRE PREMIER.

Au moment o? nous sommes arriv?s, non-seulement nous pouvons prendre le temps de respirer pour suivre les aventures de Kit, mais encore les d?tails qu'elles pr?sentent s'accordent si bien avec notre propre go?t, que c'est pour nous un d?sir comme un devoir d'en retracer le r?cit.

Kit, pendant les ?v?nements qui ont rempli les quinze derniers chapitres, s'?tait, comme on pense, familiaris? de plus en plus avec M. et mistress Garland, M. Abel, le poney, Barbe, et peu ? peu il en ?tait venu ? les consid?rer tous, tant les uns que les autres, comme ses amis particuliers, et Abel-Cottage comme sa propre maison.

Halte! Puisque ces lignes sont ?crites, je ne les effacerai pas mais si elles donnaient ? croire que Kit, dans sa nouvelle demeure o? il avait trouv? bonne table et bon logis, commen?a ? penser avec d?dain ? la mauvaise ch?re et au pauvre mobilier de son ancienne maison, elles r?pondraient mal ? notre pens?e, tranchons le mot, elles seraient injustes. Qui, mieux que Kit, se f?t souvenu de ceux qu'il avait laiss?s dans cette maison, bien que ce ne fussent qu'une m?re et deux jeunes enfants? Quel p?re vantard e?t, dans la pl?nitude de son coeur, racont? plus de hauts faits de son enfant prodige, que Kit ne manquait d'en raconter chaque soir ? Barbe, au sujet du petit Jacob? Et m?me, s'il e?t ?t? possible d'en croire les r?cits qu'il faisait avec tant d'emphase, y eut-il jamais une m?re comme la m?re de Kit, du moins au t?moignage de son fils, ou bien y eut-il jamais autant d'aisance au sein m?me de la pauvret?, que dans la pauvret? de la famille de Kit?

Arr?tons-nous ici un instant pour faire remarquer que, si le d?vouement et l'affection domestique sont toujours une chose charmante, nulle part ils n'offrent plus de charme que chez les pauvres gens, les liens terrestres qui attachent ? leur famille les riches et les orgueilleux sont trop souvent de mauvais aloi; mais ceux qui attachent le pauvre ? son humble foyer sont de bon m?tal, et portent l'estampille du ciel. L'homme qui descend de noble race aime les murailles et les terres de son h?ritage comme une partie de lui-m?me, comme des insignes de sa naissance et de son autorit?; son union avec elles est l'union triomphale de l'orgueil et de la richesse. L'attachement du pauvre ? la terre qu'il tient ? ferme, que des ?trangers ont occup?e avant lui, et que d'autres occuperont peut-?tre demain, a des racines plus profondes et qui descendent plus avant dans un sol plus pur. Ses biens de famille sont de chair et de sang; aucun alliage d'argent ou d'or ne s'y m?le; il n'y entre pas de pierres pr?cieuses; le pauvre n'a pas d'autre propri?t? que les affections de son coeur; et lorsque, mal v?tu, mal nourri, accabl? de travail, il est forc? de se tenir sur un sol froid, entre des murailles nues, cet homme re?oit directement de Dieu lui-m?me l'amour qu'il ?prouve pour sa maison, et ce lieu de souffrance devient pour lui un asile sacr?.

Oh! si les hommes qui r?glent le sort des nations songeaient seulement ? cela; s'ils se disaient combien il a d? en co?ter aux pauvres gens pour engendrer dans leur coeur cet amour du foyer, source de toutes les vertus domestiques, lorsqu'il leur faut vivre en une agglom?ration serr?e et mis?rable, o? toute convenance sociale dispara?t, si m?me elle a jamais exist?; s'ils d?tournaient leurs regards des vastes rues et des grandes maisons pour les porter sur les habitations d?labr?es, dans les ruelles ?cart?es o? la pauvret? seule peut passer; bien des toits humbles diraient mieux la v?rit? au ciel que ne peut le faire le plus haut clocher qui, les raillant par le contraste, s'?l?ve du sein de la turpitude, du crime et de l'angoisse. Cette v?rit?, des voix sourdes et ?touff?es la pr?chent chaque jour, et l'ont proclam?e depuis bien des ann?es, aux workhouses, ? l'h?pital, dans les prisons. Ce n'est pas un sujet de m?diocre importance, ce n'est pas simplement la clameur des classes laborieuses, ce n'est pas pour le peuple une pure question de sant? et de bien-?tre qui puisse ?tre livr?e aux sifflets dans les soir?es parlementaires. L'amour du pays na?t de l'amour du foyer; et quels sont, dans les temps de crise, les plus vrais patriotes, de ceux qui v?n?rent le sol natal, eux-m?mes propri?taires de ses bois, de ses eaux, de ses terres, de tout ce qu'il produit, ou de ceux qui ch?rissent leur pays sans pouvoir se vanter de poss?der un pouce de terrain sur toute sa vaste ?tendue?

Kit ne s'occupait gu?re de ces questions: il ne voyait qu'une chose, c'est que son ancienne maison ?tait pauvre, et la nouvelle bien diff?rente; et cependant, il reportait constamment ses regards en arri?re avec une reconnaissance p?n?tr?e, avec l'inqui?tude de l'affection, et souvent il dictait de grandes lettres pour sa m?re et y pla?ait un schelling, ou dix-huit pence, ou d'autres petites douceurs qu'il devait ? la lib?ralit? de M. Abel. Parfois, lorsqu'il venait dans le voisinage, il avait la facult? d'entrer vite chez sa m?re. Quelle joie, quel orgueil ressentait mistress Nubbles! avec quel tapage le petit Jacob et le poupon exprimaient leur satisfaction! Jusqu'aux habitants du square, qui venaient f?liciter cordialement la famille de Kit, ?coutant avec admiration les r?cits du jeune homme sur Abel- Cottage, dont ils ne se lassaient pas d'entendre vanter les merveilles et la magnificence.

Bien que Kit jou?t d'une haute faveur aupr?s de la vieille dame, de M. Garland, d'Abel et de Barbe, il est certain qu'aucun membre de la famille ne lui t?moignait plus de sympathie que l'opini?tre poney; celui-ci, le plus obstin?, le plus volontaire peut-?tre de tous les poneys du monde, ?tait entre les mains de Kit le plus doux et le plus facile de tous les animaux. Il est vrai qu'? proportion qu'il devenait plus docile vis-?-vis de Kit, il devenait de plus en plus difficile ? gouverner pour toute autre personne, comme s'il avait r?solu de maintenir Kit dans la famille ? tous risques et hasards. Il est vrai que, m?me sous la direction de son favori, il se livrait parfois ? une grande vari?t? de boutades et de cabrioles, ? l'extr?me d?plaisir des nerfs de la vieille dame; mais comme Kit repr?sentait toujours que c'?tait chez le poney une simple marque d'enjouement, ou une mani?re de montrer son z?le envers ses ma?tres, mistress Garland finit par adopter cette opinion; bien plus, par s'y attacher tellement, que si, dans un de ses acc?s d'humeur folle, le poney avait renvers? la voiture, elle e?t jur? qu'il ne l'avait fait que dans les meilleures intentions du monde.

En peu de temps, Kit avait donc acquis une habilet? parfaite dans la direction de l'?curie; mais il ne tarda pas non plus ? devenir un jardinier passable, un valet de chambre soigneux dans la maison, et un serviteur indispensable pour M. Abel qui, chaque jour, lui donnait de nouvelles preuves de confiance et d'estime. M. Witherden, le notaire, le voyait d'un bon oeil; M. Chukster lui-m?me daignait quelquefois condescendre ? lui accorder un l?ger signe de t?te, ou ? l'honorer de cette marque particuli?re d'attention qu'on appelle <> ou ? le favoriser de quelqu'un de ces saluts qui pr?tendent ? l'air affable, sans perdre l'air protecteur.

Un matin, Kit conduisit M. Abel ? l'?tude du notaire, comme cela lui arrivait souvent; et, l'ayant laiss? devant la maison, il allait se rendre ? une remise de location situ?e pr?s de l?, quand M. Chukster sortit de l'?tude et cria: <> appuyant longtemps sur cette finale, afin de jeter la terreur dans le coeur du poney, et de mieux ?tablir la sup?riorit? de l'homme sur les animaux, ses tr?s-humbles serviteurs.

-- M. Abel aurait-il oubli? quelque chose? dit Kit, qui s'empressa de mettre pied ? terre.

-- Pas de question, jeune Snob; mais entrez et voyez. Whoa-a-a! voulez-vous bien rester tranquille!... Si ce poney ?tait ? moi, comme je vous le corrigerais!

-- Soyez tr?s-doux pour lui, s'il vous pla?t, dit Kit, ou bien il vous jouera quelque tour. Vous feriez mieux de ne pas continuer ? lui tirer les oreilles. Je sais qu'il n'aime pas ?a.>>

M. Chukster ne daigna r?pondre ? ce conseil qu'en lan?ant ? Kit avec un air superbe et m?prisant les mots de <> et en lui enjoignant de d?taler et de revenir le plus t?t possible. Le <> ob?it. M. Chukster mit les mains dans ses poches, et affecta de n'avoir pas l'air de prendre garde au poney, et de se trouver l? seulement par hasard.

Kit frotta ses souliers avec beaucoup de soin, car il n'avait pas perdu encore son respect primitif pour les liasses de papiers et les cartons, et il frappa ? la porte de l'?tude que le notaire en personne s'empressa d'ouvrir.

<

-- C'est l? ce jeune homme? demanda un gentleman fig?, mais encore robuste et solide, qui ?tait dans la chambre.

-- Lui-m?me, dit M. Witherden. C'est ? ma porte qu'il a rencontr? mon client, M. Garland. J'ai lieu de croire que c'est un brave gar?on, et que vous pourrez ajouter foi ? ses paroles. Permettez- moi de faire entrer M. Abel Garland, monsieur, son jeune ma?tre, mon ?l?ve en vertu du contrat d'apprentissage, et, de plus, mon meilleur ami. Mon meilleur ami, monsieur, r?p?ta le notaire tirant son mouchoir de soie et l'?talant dans tout son luxe devant son visage.

-- Votre serviteur, monsieur, dit l'?tranger.

-- Je suis bien le v?tre, monsieur, dit M. Abel d'une voix fl?t?e. Vous d?sirez parler ? Christophe, monsieur?

-- En effet, je le d?sire. Le permettez-vous?

-- Parfaitement.

-- L'affaire qui m'am?ne n'est pas un secret, ou plut?t, je veux dire qu'elle ne doit pas ?tre un secret ici, ajouta l'?tranger en remarquant que M. Abel et le notaire se disposaient ? s'?loigner. Elle concerne un marchand d'antiquit?s chez qui travaillait ce gar?on, et ? qui je porte un profond int?r?t. Durant bien des ann?es, messieurs, j'ai v?cu hors de ce pays, et, si je manque aux formes et aux usages, j'esp?re que vous voudrez bien me le pardonner.

-- Vous n'avez pas besoin d'excuses, monsieur, dit le notaire.

-- Vous n'en avez nullement besoin, r?p?ta M. Abel.

-- J'ai fait des recherches dans le voisinage de la maison qu'habitait son ancien ma?tre, et j'ai appris que le marchand avait eu ce gar?on ? son service. Je me suis rendu chez sa m?re, qui m'a adress? ici comme au lieu le plus proche o? je pourrais le trouver. Tel est le motif de la visite que je vous fais ce matin.

-- Je me f?licite, dit le notaire, du motif, quel qu'il soit, qui me vaut l'honneur de votre visite.

-- Monsieur, r?pliqua l'?tranger, vous parlez en homme du monde; mais je vous estime mieux que cela. C'est pourquoi je vous prie de ne point abaisser votre caract?re par des compliments de pure forme.

-- Hum! grommela le notaire; vous parlez avec bien de la franchise, monsieur.

-- Et j'agis de m?me, monsieur. Ma longue absence et mon inexp?rience m'am?nent ? cette conclusion: que, si la franchise en paroles est rare dans cette partie du monde, la franchise en action y est plus rare encore. Si mon langage vous choque, monsieur, j'esp?re que ma conduite, quand vous me conna?trez, me fera trouver gr?ce ? vos yeux.>>

M. Witherden parut un peu d?concert? par la tournure que le vieux gentleman donnait ? la conversation. Quant ? Kit, il regardait l'?tranger avec ?bahissement et la bouche ouverte, se demandant quelle sorte de discours il allait lui adresser ? lui, lorsqu'il parlait si librement, si franchement ? un notaire. Ce fut cependant sans duret?, mais avec une sorte de vivacit? et d'irritabilit? nerveuse que l'?tranger, s'?tant tourn? vers Kit, lui dit:

<>

Dans cette confidence, il y avait un ton de simplicit? qui provoqua une prompte r?ponse du brave notaire. Il s'empressa de dire, avec non moins de franchise, que l'?tranger ne s'?tait pas tromp? dans ses esp?rances, et que, pour sa part, s'il pouvait lui ?tre utile, il ?tait tout ? son service.

Kit subit alors un interrogatoire, et fut longuement questionn? par l'inconnu sur son ancien ma?tre et sa petite-fille, sur leur genre de vie solitaire, leurs habitudes de retraite et de stricte r?clusion. Toutes ces questions et toutes les r?ponses port?rent sur les sorties nocturnes du vieillard, sur l'existence isol?e de l'enfant pendant ces heures d'absence, sur la maladie du grand- p?re et sa gu?rison, sur la prise de possession de la maison par Quilp, et sur la disparition soudaine du vieillard et de Nelly. Finalement, Kit apprit au gentleman que la maison ?tait ? louer, et que l'?criteau plac? au-dessus de la porte renvoyait pour tous renseignements ? M. Samson Brass, procureur, ? Bevis Marks, lequel donnerait peut-?tre de plus amples d?tails.

-- J'ai peur d'en ?tre pour mes frais, dit le gentleman, qui secoua la t?te. Je demeure dans sa maison.

-- Vous demeurez chez l'attorney Brass!... s'?cria M. Witherden un peu surpris, car sa profession le mettait en rapport avec le procureur: il connaissait l'homme.

-- Oui, r?pondit l'?tranger, depuis quelques jours la lecture de l'?criteau m'a d?termin? par hasard ? prendre un appartement chez lui. Peu m'importe le lieu o? je demeure; mais j'esp?rais trouver l? quelques indications que je ne pourrais trouver ailleurs. Oui, je demeure chez Brass, ? ma honte, n'est-ce pas?

-- Mon Dieu! dit le notaire en levant les ?paules, c'est une question d?licate: tout ce que je sais, c'est que Brass passe pour un homme d'un caract?re douteux.

-- Douteux? r?p?ta l'?tranger. Je suis charm? d'apprendre qu'il y ait quelque doute ? cet ?gard. Je supposais que l'opinion ?tait fix?e depuis longtemps sur ce personnage. Mais me permettriez-vous de vous dire deux ou trois mots en particulier?>>

M. Witherden y consentit. Ils entr?rent dans le cabinet du notaire, o? ils caus?rent un quart d'heure environ; apr?s quoi, ils revinrent ? l'?tude. L'?tranger avait laiss? son chapeau dans le cabinet de M. Witherden, et semblait s'?tre pos? sur un pied d'amiti? pendant ce court intervalle.

<

-- Ma m?re serait bien contente de savoir... dit Kit en h?sitant.

-- Contente de savoir quoi?

-- Quelque chose... d'agr?able pour miss Nelly.

-- En v?rit??... Eh bien, vous pouvez l'en instruire si elle est capable de garder un secret. Mais du reste songez-y, pas un mot de ceci ? aucune autre personne. N'oubliez point mes recommandations. Soyez discret.

Add to tbrJar First Page Next Page

Back to top Use Dark Theme