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Munafa ebook

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Read Ebook: Brelan des dames by Montesquiou F Zensac Robert Comte De

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Ebook has 367 lines and 32102 words, and 8 pages

lui sont ch?res. Cependant, non seulement il n'est pas prouv? que son public ait le devoir de le suivre dans cette voie; mais on peut m?me affirmer qu'il est en droit de l'abandonner sur ce point.

Le <> ne saurait ?tre suffisant pour conf?rer du prestige ? des objets qui n'en sont pas dou?s par eux-m?mes, que si le feu titulaire, f?t-il, entre tous, respectable, poss?dait d'autre titre que celui de tenir de pr?s ? un grand artiste, lequel tire de son coeur l'admiration ? lui inspir?e par les oeuvres du d?funt.

Entre autres objets de ce genre, je me vante de poss?der, la cage de Michelet, la canne de Musset, les lunettes de Becque. Mais ces noms en disent assez pour doter de rayonnement les pauvres choses qui les accompagnent.

Il est possible, sans manquer de respect ? la gloire de Monsieur Saint-Sa?ns, et sans risquer de m?conna?tre son noble sentiment filial, qu'on puisse ne pas juger de m?me ? l'?gard de ce qui nous est donn? pour la raison d'?tre de son Mus?e. Et, puisque le reste n'est que pour servir d'encadrement, examinons un peu ce cadre.

Ce n'est pas, certes, Monsieur Blanche qui voudrait y contredire, lui dont la grande artiste occupe l'atelier, toujours au dire du catalogue.

Revenons au Mus?e Saint-Sa?ns et, cette fois, pour ne plus le quitter, avant d'en avoir fait le tour. Au moins un petit tour, car d'autres tourn?es nous sollicitent; un tout petit tour.

Voici d'abord, deux portraits de Monsieur Saint-Sa?ns, qui, pour ?tre dus ? des artistes peu connus de nous, n'en offrent pas moins d'int?r?t. Qu'on en juge par leur description dieppoise.

Le premier est port? au num?ro 1807 du catalogue, qui nous le pr?sente sous cette forme: <> Sign?: <>--L'autre, inscrit au num?ro 1809, nous appara?t un peu moins ambitieux, mais non moins pittoresque: <> Sign? ? gauche: <>, avec cette d?dicace: <>.

Au num?ro 1990, dans les portraits divers, nous lisons ensuite ces mots myst?rieux: <> Apr?s tout, c'est peut-?tre le n?gre de Mac-Mahon, flanqu? de la phrase c?l?bre.--Au 1992, la Reine de Roumanie a ?crit une de ses phrases simplettes: <>--Pour Loti, elle s'est fait repr?senter, offrant th??tralement, ? une image de Madone, un diad?me de carton et un instrument de m?me mati?re, avec, au-dessous, toujours en toute simplicit?: <>--Au 2015, nous rencontrons Mademoiselle Harding, dans le r?le de Phryn?, et respirant une rose. Cette photographie, comme on le voit, n'a pas ?t? prise le jour de la premi?re.

Parmi les nombreuses lettres adress?es ? Monsieur Saint-Sa?ns, il y en a huit de la Marquise de Saint-Paul. Gageons qu'il pourrait bien s'en trouver une pour taper le Ma?tre, d'une petite audition Rue Nitot, en l'honneur de la Sainte Eug?nie.

Quant aux huit lettres de la Vicomtesse de Tr?dern, je ne serais pas surpris, au contraire, qu'elles aient, toutes les huit, pour but, d'offrir son concours.

A notre regret, nous devons borner notre glane dans le Mus?e Saint-Sa?ns.

A CAMILLE SAINT-SA?NS

Et s'il n'a pas encor parmi nous sa statue, Son monument, C'est que l'heure n'est pas venue, Heureusement.

Honneur, honneur ? Dieppe! Honneur ? sa Mairie Qui vient, au nom de tous les coeurs reconnaissants, De nommer la place o? se tient la Com?die: La place Camille Saint-Sa?ns.

Et maintenant, muni de la lampe de porion, trouv?e <> dans le puits num?ro 2, ? Billy-Montigny, faisons une derni?re station au Mus?e d'Histoire Naturelle qui, lui aussi, porte des traces de la g?n?rosit? de Monsieur Saint-Sa?ns. Admirons le <> dont il a dot? ces vitrines, en m?me temps que de <>, de <>, de <>.

Puis, ?loignons-nous, ?blouis, charm?s, un peu ?tonn?s, un brin frissonnants, ? travers les <>, les <>, les <>, les <>, les bocaux de t?nias, les cocons, les coucous, les molaires d'?l?phants, les m?choires de marsouins, les restes de cachalots; les araign?es de mer, les b?casseaux, les hu?triers, les oies-cravants, les buses pattues, les outardes barbues, les stercoraires parasites, les guillemots ? capuchon et les pingouins en plumage de noce!

<>

Catalogue de la Salle d'Eckm?hl.

Et cependant, qu'est-ce que nous offre ? voir, dans le genre, le Mus?e Saint-Sa?ns, ? c?t? de ce qui nous est pr?sent? par le Mus?e d'Auxerre?

Le moment est venu de mettre en valeur le rapprochement dont je parlais plus haut. J'ai dit que la Marquise de Blocqueville avait offert au grand musicien nombre de tambours de basque. Mais elle en avait gard? pour elle. C'est de ceux-l? que je veux tambouriner, pour accompagner une cantate en son honneur.

Je crois bien qu'elle fut belle. Mal mari?e, de bonne heure, ? un homme sans naissance , Louise d'Eckm?hl, se mit ? voyager et ? philosopher, notamment ? travers l'Italie. De l? au bas-bleuisme, il n'y avait pas loin; l'espace fut vite franchi, et, bien qu'elle s'en d?fende, quand on l'induit ? en rougir, elle repr?senta un type transcendant de cette esp?ce en train de se perdre.

J'ai d? en rabattre sur cette appr?ciation; l'homme ?tait au moins bel homme, si j'en juge par un portrait de lui que le hasard me met sous les yeux, chez un antiquaire de province.

Madame de Blocqueville n'a pas connu de ces mesquines rivalit?s; elle fut la Dinah Piedefer de l'?pop?e. Elle pondit. Que dis-je? Elle fit mieux, ou pis. La Nature, qui lui avait refus? la maternit? naturelle, lui permit de procr?er de petits ours, et m?me de gros, qu'elle l?cha consciencieusement, et qui lui parurent <>, illusion o? l'entretint la complicit? d'une cour amicale, une courette.

Il serait trop long d'examiner, ici, le plus ou moins de valeur de ces oeuvres transcendantes, pleurnicheuses et philosoph?tres, qui me paraissent tenir de ce qui fut, un instant, le go?t du jour, au temps de la jeunesse de l'auteur, le Vicomte d'Arlincourt et Monsieur de Custine.

Ce sera donc seulement au Mus?e d'Auxerre, aux objets qu'il contient, ? son catalogue qui les d?crit, et tout sp?cialement ? certaine collection d'agendas, que nous demanderons de nous enseigner, de nous renseigner, de nous r?jouir.

La Marquise est morte en 1890, si je ne me trompe; mais, depuis bien une dizaine d'ann?es, au moins, plus que pr?occup?e d'assurer le destin de ce qu'elle croyait ?tre ses tr?sors, elle avait r?solu de les l?guer ? la Ville d'Auxerre ; ? cet effet, elle s'?tait assur? le consentement des autorit?s, avait fait disposer une salle du Mus?e, et commenc? d'envoyer ce qu'elle lui destinait.

Je ne sais si l'inauguration en fut faite, de son vivant; je ne le crois pas. En tout cas, elle-m?me n'y est jamais venue. Elle se contenta d'en dresser le catalogue, mais ce, avec une assiduit?, une anxi?t?, dont t?moignent les carnets vibrants.

Ce d?faut de l'oeil du ma?tre se fait sentir dans l'ordre, il semble assez incoh?rent, de la biblioth?que. Le libraire Quantin avait accept? le titre de conservateur de ce singulier Mus?e; mais, je suppose, par condescendance, et ne dut pas y prendre beaucoup d'int?r?t. Le Conservateur actuel est ?g? et semble plus jaloux de ses droits, plus inquiet des indiscr?tions, que d?sireux d'aider les recherches.

Et cependant le devoir de sa charge n'est pas douteux: accomplir la volont? de la d?funte. Or, cette volont? n'est, elle-m?me, pas douteuse, elle se formule au cours des petits cahiers, qui se repr?sentent l'int?r?t de leur d?couverte pour <>.

Il ne s'agit donc pas d'en marchander la lecture ? ceux qu'elle peut int?resser. L'acc?s hebdomadaire, un nombre d'heures fort restreint, rend d?j? la chose assez difficile. Un jour viendra, sans doute, o? cette charge sera confi?e ? un homme jeune et mieux en accord avec sa mission, qui sera de d?brouiller ce fatras, afin de faciliter la besogne aux <> ?voqu?s et invoqu?s par la donataire.

Chacun des agendas contient une ann?e. Le catalogue fut imprim? en 1882. Le griffonnage ayant continu? jusqu'en 1889, cela fait donc sept ann?es ? y ajouter. Si je d?m?le bien, dans le dit catalogue les indications ayant trait ? ces cahiers, qu'il ne faut pas confondre avec d'autres gribouillages, l'interminable s?rie commence en 1847 . Ce qui devrait porter ? quarante-deux le nombre des cahiers. Cependant, ? en croire le m?me index, deux ann?es manqueraient, 78 et 79. Cela me semble peu probable. Elles se retrouveront. Les chercheurs peuvent donc compter sur quarante-deux ann?es de radotage, comme les fonds de biblioth?que en offrent peu d'exemples.

Quant ? l'ensemble du dit, du soi-disant Mus?e, il est ? peu pr?s aussi bien am?nag? que le permettent les pauvres choses qui le constituent.

Je suis loin de mettre en doute les sentiments filiaux profess?s par la d?funte; mais il ne me semble pas davantage douteux qu'elle en ait jou? pour placer son ours et solenniser toute sa d?froque.

Afin de pouvoir passer celle-ci en revue avec la familiarit? qui convient, mettons ? part les insignes du guerrier, et quelques-uns de ses objets de souvenir, lesquels seraient bien mieux ? leur place au Mus?e de l'Arm?e. On peut aussi faire exception pour une ou deux jolies miniatures de famille.

Cependant, un objet domine tout cela, un chef-d'oeuvre, peut-?tre le chef-d'oeuvre de Ricard, un admirable portrait de la Marquise.

Or, par l'effet d'une de ces surprises de destin?es, que les spiritualistes peuvent consid?rer comme une forme d'?preuves des ?mes, dans l'Au Del?, ce magnifique portrait, gr?ce au despotisme de la Marquise, devenue dans la mort sa propre ge?li?re et sa tourmenteuse implacable, est vou? ? ne jamais sortir du cabinet Auxerrois, auquel le condamne son mod?le.

L'Exposition de Ricard, jamais accomplie depuis sa mort, et d'autant plus impatiemment attendue, sera faite, on le devine, avec quel noble ?clat. Mais l'exercice maladroit d'une volont? enfantine et terriblement ?troite, en exclura certainement l'une des meilleures oeuvres du peintre.

Ceci dit, essayons de donner une id?e de ce qui constitue l'int?r?t de cette surprenante collection et du catalogue qui la d?crit avec tant d'amour. Un int?r?t ?videmment un peu diff?rent de celui que lui souhaitait la donatrice. Mais ces maldonnes sont assez fr?quentes:

On prend la place qu'on peut.

Et, quand il est sorti des presses, un correspondant le proclame: <>.

C'est que la Marquise fut, on peut le dire, victime des correspondants et des visiteurs familiers, sinon intimes. La lecture des agendas le prouve plus que surabondamment.

Des deux parts, le malentendu ?tait in?vitable. Elle ?tait s?dentaire. Comme un homme d'esprit que nous avons cit?, elle aurait pu dire: <> Ou, plut?t, ce n'est pas tout ? fait cela. Ce qu'elle aurait d? formuler, pour dire le vrai, c'est: <> Il fallut donner satisfaction ? cette double tendance. Pour cela, elle fit toilette, et attendit. On vint. Elle joua l'aimable, rien que pour ne pas ?tre seule et, surtout, ceci est plus sp?cieux, pour pouvoir se plaindre d'?tre d?bord?e.

Quant ? ses invit?s, c'?tait tentant, pour des gens qui ont l'amour des visites, cette belle dame toujours costum?e, sans cesse assise, presque tr?nante, qu'on savait trouver chez elle, ind?finiment, loquace et diserte. On ?tait venu, on revint. On y prit go?t, elle aussi; et, d'un c?t?, comme de l'autre, on tint cela pour de l'amiti?. Peut-?tre y en eut-il; mais, je le crains, pas beaucoup; en tout cas, pas de bien forte. Rien que de cette ?go?ste habitude, pour des d?soeuvr?s, de monter un ?tage et de se r?pandre. Et comme il fallait bien payer d'un ?cot, l'hospitalit? souriante et ouverte, on gratta la Dame o? elle se d?mangeait, ? savoir en son amour-propre. A ce jeu elle devint insatiable. Tout lui ?tait bon qui la flattait. Notez que je ne dis pas: qui la flagornait. Non, ce ne fut pas le cas. Les personnes qu'elle voyait constamment, et dont quelques-unes ?taient aimables, n'?tant pas toutes sup?rieures, s'illusionn?rent sur la valeur de leur h?tesse et ?g?rie, et y all?rent bon jeu bon argent de leur encens et de leurs offrandes.

On sait que le mangeur de haschisch est mis, par sa drogue, dans un tel ?tat d'illusion, que le moindre bruit lui para?t un chant. La drogue de la Marquise fut sa vanit?, qui lui fit perp?tuellement prendre, avec bonheur, des vessies pour des lanternes.

Il est entendu que les amis n'aiment pas ? donner. Mais quand on vit qu'elle se contentait de si peu, on marcha; pas dans les grands prix. Comme on le verra, quelques-uns abus?rent.

Il se trouva bien aussi, parmi cette acclimatation de familiers, quelques renards, pour vouloir go?ter au fromage de cette bavarde corvine. Mais le fromage n'?tait pas gros. On sait au juste ce qu'il repr?sentait. Le chiffre en est port?, dans la marge d'un des agendas: <> Il n'y a pas grand'chose ? faire, pour les renards, quand le <> conna?t, ? ce point, le compte des centimes et le prix du beurre.

La maligne ?crit elle-m?me, plaisamment, un jour d'?trennes: <>

Ces offrandes, nous les retrouverons toutes; elles sont l?, pavant l'enfer de la Salle d'Eckm?hl, de leurs bonnes intentions probl?matiques. Nous les rencontrerons au cours de la visite que nous allons y faire et qu'il sied de ne plus diff?rer. Autant que possible, je m'abstiendrai de tout commentaire, afin de laisser parler d'eux-m?mes les objets et leur description, me bornant ? ce qui me semblera n?cessaire pour souligner ou renforcer le spectacle et la gloire.

Tout au plus, avant de l'entreprendre, ce p?lerinage passionn?, me semble-t-il d?sirable d'attirer l'attention du lecteur sur le tour particulier de la phrase de Madame de Blocqueville qui, dans la description de son catalogue, non moins que dans les notations de son agenda, rapproche, avec une imperturbable s?r?nit? et un sourire d?concertant, les ?l?ments les plus disparates et les sentiments les plus divers. De bonne heure on a d? dire ? la malheureuse qu'elle avait du tour, qu'elle excellait ? trousser le billet. C'en fut fait, elle ?tait perdue, au moins pour la tapisserie.

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