Read Ebook: Fantasques: Petits poèmes de propos divers by Gilbert De Voisins Auguste
Font size: Background color: Text color: Add to tbrJar First Page Next PageEbook has 1330 lines and 51069 words, and 27 pagesleur, triste, tr?s doux, Un peu myst?rieux, il donne Des r?ves sans prix; il para?t Quelquefois trop subtil... Se moque-t-il? Serait-il pr?t A me tromper, ce clair sourire? En sa belle courbe ind?cise Devrait-on lire Une feintise? --Non point, car il m'apporte, ? moi, Chaque matin, comme un pr?sent nouveau, La paix, la joie Et le repos. Entendez bien: la longue paix sans nul ennui, La sourde joie avec ses discr?tions rares, Enfin le grand repos de l'amour, qui pr?pare Au repos sombre de la nuit. PR?CISIONS Tout ce qui se divise et qui devient poussi?re En se subtilisant nous appara?t confus; Votre pens?e offerte en paroles sinc?res Ne se d?taille pas ou perd de sa vertu. QUELQUES FLEURS XLI HI?ROGLYPHES Regardez ? vos pieds, devinez le probl?me: Sur la neige, cette ?criture en fins r?seaux, Ce lacis d?licat fait d'arabesques bl?mes, Qui donc le dessina si bien?--Pattes d'oiseaux? XLII AME CAPTIVE Elle voudrait courir Par le monde, Elle voudrait courir en vagabonde, Au gr? de son d?sir, Elle voudrait errer sous les palmes d'une ?le Des tropiques, Entendre, au loin, de fi?vreuses musiques, Se promener ? cheval dans des villes Rouges et galoper sur une gr?ve Neuve, devant la mer que nul souffle ne ride, Sans autre guide Que le torrent clair de ses r?ves. --Or elle court, Il est vrai, Dans le sens qui lui pla?t, Mais toujours En rond, sur la m?me aire nue, Elle bondit, en achevant son tour, Comme fait une ch?vre au piquet retenue, Et chacun de ses bonds est trop court. ?P?TRE AFFECTUEUSE C'est ? Montb?liard que j'adresse ma lettre. J'ai, l?-bas, une amie exquise qui para?t Soucieuse de moi.--Je n'ose me permettre De vous dire son nom: cela lui d?plairait. XLIV CHEMIN PERDU Temps couvert et bouch?, sentier gluant, la route S'enfonce mollement en un brouillard obscur. On atteindra l'?tape avant ce soir, sans doute, Mais pressons-nous: le ciel est noir, le ciel est m?r. XLV T?L?GRAMME RECOMMAND? < XLVI VISAGE T?te sombre aux cheveux courb?s en ondes lentes, Regard vivant et grave o? je lis mon destin, Bouche malicieuse et pourtant consolante, Cher visage en exil, beau visage lointain! RETRAITE VOLONTAIRE Consignez-moi pr?s d'un marais br?lant de fi?vre, Sur une ?le d?serte, un volcan du P?rou, A l'un ou l'autre bout du monde, n'importe o?, Mais pas en ce chef-lieu de canton de la Ni?vre! Ci-g?t et se recueille Isabelle aux doux yeux. Ayant v?cu d'amour, elle poussa la porte De l'enfer et croyait s'ouvrir ainsi les cieux. Elle est morte, tr?s morte, h?las! tout ? fait morte. CHANT TRISTE Un coulomb pleure sous les feuilles... Pas un coeur g?n?reux qui m'accueille Et qui m'emp?che de souffrir, Ou me montre, dans l'avenir, Un coin d'horizon bleu! Pas un coeur tendre qui me dise: < LOTERIE Mon ami se marie.--Avant qu'on ne la mange, Sait-on quelle saveur nous r?serve une orange? NOCTURNE L'ombre s'?tend Tr?s tendrement Sur mon ?tang, Comme pour en caresser l'onde. --Par les rameaux, la lune ronde Risque un regard, de temps en temps. LII LETTRE A UN JEUNE AUTEUR Par son marivaudage et sa ga?t? subtile, Votre livre me pla?t, bien qu'il paraisse long. Il est discret, badin, j'en go?te fort le style, Mais vos phrases n'ont-elles pas un cul de plomb? CONTEMPLATION Avant que de franchir ton seuil, regarde encore, Pench? sur ta b?quille et le visage au ciel, Dans l'air aromatique et chaud que l'heure dore, Au-dessus des pins noirs, cette lune de miel. LIV PUDEUR CROISSANTE Ses yeux baiss?s semblaient me d?signer sa bouche. Les voici clos. Que veut-elle? Mais... qu'on la couche! TROISI?ME ?PITAPHE PLAISANTE Le Docteur Bolonais qui dort tout de son long, Ici m?me, a tu? L?andre, Pantalon, Isabelle, Val?re et, pour finir, sa femme, Farinette aux yeux clairs.--Ce m?decin des corps, En un nouveau s?jour, va-t-il soigner des ?mes, Maintenant qu'il est mort? LVI SOUVENIRS D'UN PAYSAGE LOINTAIN Me retrouver loin des rues, Loin du tumulte toujours accru Que font les hommes d'ici-bas, En ce pays, Par leurs combats! Me retrouver dans la plaine o? le riz Foisonne, Contre la glaise humide et rouge, O?, dans l'herbe, le serpent bouge, O? les fleurs s'?tonnent D'?tre si belles et si br?ves, O? la terre est pleine de s?ve, O? les oiseaux ont tant d'?clat!... Banyans noueux charg?s de pierres Que leurs racines enserrent De cent bras! Bosquets de bambous bleus qui redisent, D'une voix fine et jamais importune, De tr?s vieux secrets ? la brise, Sous l'oeil si jaune de la lune! BALLET CHINOIS Au lieu de composer des sentences morales Ou de subtiliser sur la vertu des lois, Je frappe d'un maillet la pierre musicale Et les cent animaux dansent autour de moi. IMPROMPTU Un palmier souple, une cascade, Un ?rable o? l'hamadryade Survit encor, La plainte en pleurs d'une colombe, Le bruit d'une feuille qui tombe En robe d'or, Des abeilles gagnant leur ruche, Pour camarade, dame Pluche Au verbe haut, Pour ami, celui qui sait dire Ses chagrins avec un sourire: Fantasio; Dans le ciel, un blanc vol de nues, Quelques v?rit?s toutes nues Et l'air du temps... En faut-il plus pour que l'on plonge Dans la vie ainsi qu'en un songe?... REGARD INDISCRET Add to tbrJar First Page Next Page |
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