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Munafa ebook

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Read Ebook: Le monde de la mer by Moquin Tandon Alfred Lackerbauer P Illustrator

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Ebook has 2459 lines and 147437 words, and 50 pages

D'apr?s les documents publi?s par le minist?re de la guerre, les c?tes de Bone et de la Calle ont fourni, en 1853, 35 800 kilogrammes de Corail, lesquels, vendus en majeure partie aux fabricants de Naples, ? raison de 60 francs le kilogramme, ont repr?sent? une valeur brute de 2 148 000 francs. Beaucoup de bateaux, la plupart napolitains, dont les frais ne d?passaient pas au maximum 8000 francs, ont emport? 4 ? 500 kilogrammes de Corail, et ont eu par cons?quent un b?n?fice de 16 ? 22 000 francs.

Sur la c?te ouest, la p?che a ?t? exploit?e, la m?me ann?e, par des corailleurs espagnols, qui avaient pris leurs patentes dans les ports de Mers-el-K?bir, Tenez et Arzew. Chaque embarcation a recueilli en moyenne de 350 ? 400 kilogrammes de Corail.

Les anciens regardaient le Corail comme une mati?re d'un grand prix, et lui attribuaient des vertus merveilleuses. Les Gaulois en d?coraient leurs casques, leurs boucliers et leurs autres instruments de guerre. Les Romains en portaient des fragments ou des grains comme amulettes et comme ornements agr?ables aux dieux. Ils en fabriquaient des colliers pour pr?server leurs nouveau-n?s des maladies contagieuses. Dans beaucoup de circonstances, ils croyaient les pr?parations de Corail excellentes pour conjurer les malheurs.

Le Corail est plus estim? aujourd'hui comme ornement que comme rem?de. On fabrique des bijoux recherch?s non-seulement en Europe, mais aussi en Afrique et en Asie, surtout au Japon.

Le Corail des c?tes de France, mieux choisi peut-?tre que celui des autres pays, passe pour avoir la couleur la plus vive et la plus ?clatante. Celui d'Italie rivalise en beaut? avec le n?tre; celui de Barbarie est le plus gros et le moins brillant.

LA PLUME DE MER.

Quantes fois, lorsque sur les ondes Ce nouveau miracle flottoit.....

La contemplation des animaux qui habitent dans un milieu diff?rent du n?tre, et qui cependant accomplissent sans g?ne les diverses phases de la vie avec des moeurs particuli?res, avec leurs joies et leurs souffrances, n'est-elle pas faite pour nous plonger dans une sorte de ravissement!

Ce Polypier habite loin des rivages, il aime la haute mer; aussi n'est-il pas adh?rent, mais libre. Son organisation complexe ressemble grossi?rement ? une plume.

Cette agglom?ration animale offre un axe ou partie commune, et des esp?ces de barbes sur lesquelles sont ?tablis des Polypes.

L'axe est compos? de deux parties, une ant?rieure, qui porte les barbes, et une post?rieure, qui est nue. La premi?re est plus ou moins ?troite et d?prim?e; la seconde ressemble ? un coeur allong?. Son extr?mit? est obtuse et perc?e d'un trou aveugle, que certains naturalistes ont pris mal ? propos pour une bouche.

Dans l'int?rieur de l'axe, au milieu d'un tissu charnu et contractile, se trouve une baguette dure, aplatie, gris?tre, de nature calcaire. Cette baguette offre en dessus et en dessous deux rainures, une ? droite et l'autre ? gauche. Elle est enferm?e dans une membrane tr?s-mince.

On observe encore, dans l'?paisseur de la Plume, trois cavit?s, dont une moyenne et sup?rieure et deux lat?rales. La cavit? moyenne, qui est assez grande, diminue vers l'extr?mit? ant?rieure, o? l'on voit un v?ritable orifice. Des deux c?t?s de cette m?me cavit? se trouvent des brides formant des loges celluleuses qui semblent communiquer avec les barbes.

A certains moments, l'agr?gation aspire de l'eau et se gonfle, puis elle rejette le liquide et s'amoindrit.

Les barbes sont plus grandes au milieu de la tige qu'? l'extr?mit?. Leur ensemble forme des esp?ces d'ailerons aux deux c?t?s de l'axe. Leur bord post?rieur est subdivis? en lames qui pr?sentent inf?rieurement de petites aiguilles calcaires, dures, blanches et cassantes. Ces lames soutiennent les Polypes.

Ceux-ci sont rapproch?s et align?s, implant?s obliquement et r?partis avec in?galit?. Ils ont la forme d'une bourse divis?e en deux portions: une de ces derni?res offre la bouche bord?e de huit tentacules; l'autre comprend les organes de la digestion et les sacs des oeufs.

En d?finitive, ces Polypes, comme la plupart des animaux inf?rieurs, ressemblent toujours plus ou moins ? des fleurs vivantes, mais ? des fleurs vivantes qui fr?missent d'une sensibilit? encore bien incompl?te et qui jouissent d'une volont? encore bien limit?e!

Les Plumes de mer sont ?pineuses. On en conna?t une d'un rouge-cannelle, et une autre d'un gris sale. Le soir, la premi?re devient phosphorescente, et balance mollement ses lueurs ? la surface de la mer.

Ces Polypiers peuvent contracter la partie post?rieure et renfl?e de leur axe, de m?me que leurs ailerons. Ces derniers semblent leur servir de nageoires ou de rames. Mais les Pennatules ne r?ussissent qu'? produire des mouvements tr?s-imparfaits. Les eaux les poussent dans un sens ou dans un autre, et les courants ne tardent pas ? les entra?ner. Flottant sans volont?, du moins apparente, au gr? des vagues et des vents, elles vont partout, et partout elles rencontrent ce qu'il faut pour leur nourriture, ce qui convient ? leur bien-?tre et ce qui est n?cessaire ? leur reproduction!

D'apr?s les observations r?centes de M. Lacaze-Duthiers, ces Polypes des Pennatules sont tous m?les ou tous femelles, exclusivement; de mani?re que chaque communaut? ne pr?sente qu'un seul sexe. On sait qu'il existe des v?g?taux organis?s d'une mani?re analogue, c'est-?-dire ? fleurs m?les et ? fleurs femelles s?par?es sur des pieds diff?rents : par exemple, les Pistachiers, les Dattiers, les ?pinards.....

Deux s?ries d'ailes en demi-lune, obliquement horizontales, sont plac?es avec sym?trie autour d'un axe ?troit et l?ger, qu'elles embrassent alternativement. On dirait deux larges rubans enroul?s en sens inverse, de mani?re ? produire deux rampes oppos?es. Ces ailes sont un peu onduleuses, d?coup?es et frang?es sur le bord libre, et d'un jaune assez brillant. Les dentelures de leurs franges servent de logement ? de jolis petits Polypes, qui montrent de temps en temps leur bouche b?ante et leurs barbillons ?tal?s. Ces Polypes sont blanch?tres et demi-transparents. Quand ils ?panouissent leurs rayons, ils ajoutent ? la marge de chaque aile une bordure d'?toiles argent?es.

Il n'en est pas ainsi chez les Plumes de mer; leur association constitue un Polypier non adh?rent. Ce Polypier se remue, obscur?ment ? la v?rit?, mais enfin il se remue. A quoi cela tient-il? A ce que les parties communes qu'il pr?sente, au lieu d'?tre corn?es ou calcaires, c'est-?-dire compl?tement inertes, sont charnues et contractiles, c'est-?-dire manifestement anim?es. Par cons?quent, les Polypes d'une Plume de mer sont moins ind?pendants les uns des autres que les Polypes d'un Corail. Ils ont un organe central irritable, peut-?tre m?me sensible, qui appartient ? tous, qui les relie plus intimement les uns aux autres, et qui donne plus d'unit? ? leur ensemble. Le Corail n'a pas de volont?, la Plume de mer en a une.

LES AN?MONES DE MER.

..... Living flowers, Which like a bud comparted, Their purple lips contracted; And now in open blossoms spread, Stretched like green anthers many a seeking head.

Le Polype d'eau douce semble l'?bauche de l'An?mone de mer.

Charles Bonnet a compt? dans une esp?ce cent cinquante tentacules, align?s sur trois rangs. De ces jolis appendices s'?lan?aient de temps en temps de petits jets d'eau.

Linn? n'a mentionn? que cinq esp?ces d'Actinies. Rapp en a caract?ris? vingt-trois, et Lamarck vingt-cinq. Aujourd'hui on en conna?t plus de cent.

Ces brillants Zoophytes sont blancs, gris, roses, rouges, pourpres, fauves, jaunes, nankins, orang?s, lilas, azur?s, verts.....

Regardez cette charmante esp?ce ? barbillons violets finement pointill?s de blanc, et cette autre ? tentacules rouges l?g?rement macul?s de gris. Examinez celle-ci qui les ?tale verts, termin?s par une pointe d'un blanc mat, et celle-l? qui les agite d'un blanc de lait, avec une belle ?charpe rose!...

Le corps, le disque et les tentacules n'ont pas toujours la m?me couleur; ce qui contribue puissamment ? varier la parure de ces corolles anim?es. Voici une An?mone ? corps fauve et ? disque couleur d'abricot, entour? de tentacules d'un blanc mat. En voil? une seconde dont le centre est rouge, avec des tentacules gris, et une troisi?me o? il est vert, avec des tentacules fauves.

Comme la Nature est f?conde et diversifi?e dans ses nombreuses cr?ations! Que de variations et de surprises avec le m?me th?me!

Les An?mones de mer se tiennent parmi les rochers, souvent dans des crevasses ou des fentes. Il y en a qui logent leur corps dans quelque vieille coquille abandonn?e, ?panouissant leur collerette autour de son ouverture.

Les individus laiss?s ? d?couvert par les flots rapprochent leurs tentacules et se dess?chent. Quand la mer revient, ils se gonflent, s'ouvrent et rayonnent de nouveau.

Quoique ces animaux soient tr?s-adh?rents, ils peuvent cependant se mouvoir, mais ils le font avec lenteur, par des contractions et des rel?chements successifs. Quand ils changent de place, ils ?tendent par une action imperceptible un des bords de leur base, et retirent le bord oppos?. Ils se tra?nent quelquefois ? l'aide de leurs tentacules, qui leur servent alors comme de pieds.

Lorsqu'une vive lumi?re ?claire une An?mone, elle ?panouit ses tentacules comme un capitule de P?querette qui ?tale ses demi-fleurons. Ces organes s'allongent et se raccourcissent, vont et viennent, se balancent et se tordent autour de sa bouche dilat?e. Touchez l'animal avec le bout d'une baguette, ou bien agitez l'eau qui l'environne, et soudain tout se rapproche, se ferme, se contracte et s'amoindrit.

Les tentacules filamenteux de certaines esp?ces semblent ?tre de v?ritables armes offensives. M. Gosse a surpris un de ces filaments au moment o? il s'attachait ? un petit poisson. La pauvre b?te fit quelques efforts pour fuir, et ne tarda pas ? succomber. M. Hollard a vu de jeunes Maquereaux se coucher sur le flanc et mourir au simple contact d'une Actinie.

Quand on touche ces tentacules, dit M. Rymer Jones, ils occasionnent une cuisson assez vive. Pendant plus d'une heure, la main demeure rouge, enflamm?e et douloureuse. Si l'on mord un de ces organes, et qu'on applique la langue sur la partie mordue, on ?prouve une sensation br?lante et corrosive.

La propri?t? toxique des tentacules r?side dans de petits organes qui s'?tendent sur toute leur peau, et consistent en des capsules innombrables, visibles seulement au microscope, lesquelles contiennent un gros fil entortill?. Au moindre contact, ces capsules semblent se crever et lancer leur fil au dehors. Celui-ci s'attache aux corps ?trangers, comme certains fruits ?pineux . Ce fil est ordinairement entour? d'une ou de plusieurs bandes en spirale, dont chacune porte une s?rie de petites barbes. L'appareil tout entier sert ? l'?mission d'un fluide tr?s-venimeux .

Les An?mones sont voraces et vigoureuses. Rien ne peut ?chapper ? leur gloutonnerie: tous les animaux qui s'approchent sont saisis, pr?cipit?s et d?vor?s.

Malgr? la puissance de leur bouche, ces estomacs insatiables ne retiennent pas toujours la proie qu'ils ont aval?e. Dans certaines circonstances, celle-ci r?ussit ? s'?chapper; dans d'autres, elle est adroitement enlev?e par quelque maraudeur du voisinage, plus rus? et plus actif que l'An?mone.

On voit quelquefois, dans les aquariums, des Crevettes, qui ont senti de loin la proie mang?e, se pr?cipiter sur le ravisseur, lui prendre audacieusement sa nourriture et la d?vorer ? sa place, au grand d?sappointement de celui-ci. Bien plus, lorsque le morceau savoureux a ?t? compl?tement englouti, la Crevette, redoublant d'efforts, r?ussit ? s'en emparer au milieu m?me de l'estomac. Elle fond en plein sur le disque ?tendu de l'An?mone: avec ses petits pieds, elle l'emp?che de rapprocher ses tentacules; elle introduit en m?me temps ses pinces dans la cavit? digestive, et saisit l'aliment. L'An?mone essaye en vain de contracter ses barbillons et de fermer sa bouche... Parfois le conflit devient tr?s-grave entre le Zoophyte s?dentaire et le Crustac? vagabond... Quand le premier est un peu robuste, l'agression est repouss?e, et la Crevette court le risque de former un suppl?ment au repas de l'An?mone.....

Pendant leur digestion, les Actinies semblent dormir; elles entrent en torpeur. Elles tiennent alors leurs tentacules appliqu?s les uns contre les autres, formant un d?me pointu au-dessus de leur bouche. Ainsi resserr?es, elles figurent assez bien un bouton de plante radi?e, par exemple celui d'une Marguerite ou d'un Souci.

La cavit? visc?rale de ces animaux para?t grande et r?guli?rement divis?e en loges rayonnantes.

Il est remarquable que les papiers r?actifs plong?s dans cet organe, soit chez l'animal ? jeun, soit pendant sa digestion, ne donnent aucun signe, ni d'acidit?, ni d'alcalinit?.

Comme les Polypes d'eau douce, les An?mones prennent souvent une quantit? de nourriture hors de proportion avec leur cavit? stomacale. En moins d'une heure elles peuvent vider la coquille d'une Moule ou r?duire un Crabe ? ses parties dures, qu'elles ne tardent pas ? rejeter, en renversant leur poche digestive.

L'abb? Dicquemare croit avoir reconnu qu'elles sentent les moindres variations atmosph?riques. Est-il vrai qu'elles montent et descendent dans les bocaux, suivant le vent qui domine?

Les Actinies vivent longtemps en domesticit?. Une An?mone rousse a ?t? conserv?e chez sir John Dalyell l'espace de vingt ans; elle devait avoir au moins dix ans lorsqu'elle fut prise dans la mer. Une autre est rest?e chez le m?me observateur treize ou quatorze ans. Ces deux patriarches ?taient pleins de vigueur ? l'?poque o? l'on a parl? de leur long?vit?, et semblaient devoir vivre encore de longues ann?es.

A certaines ?poques, on remarque, dans les tentacules des An?mones, des germes et des embryons; les premiers en repos, les autres en mouvement. Le meilleur moyen pour ?tudier ces corps, c'est de couper les tentacules avec un instrument tranchant.

Sir J. Dalyell, ayant op?r? vers la fin d'octobre sur une An?mone rousse, il tomba de la blessure deux corpuscules. Le premier resta immobile; mais le second d?ploya une sorte de double mouvement rotatoire, tournant sur lui-m?me avec beaucoup d'activit?. L'un ?tait un oeuf, et l'autre une larve.

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